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Fernand DufrĂšne

Fernand DufrĂšne (nĂ© le Ă  Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) et mort le Ă  Dax (Landes)[1]) est un flĂ»tiste français. AprĂšs des dĂ©buts prĂ©coces, il connait une carriĂšre internationale en tant que flĂ»tiste solo de l’Orchestre National de France, durant 40 ans.

Fernand DufrĂšne
Nom de naissance Fernand DufrĂšne
Naissance
Vendin-le-Vieil, France
DĂ©cĂšs
Dax, France
Lieux de résidence Caudry, Levallois-Perret
Drapeau de la France France
Activité principale Flûtiste, interprÚte
Années d'activité 1934 - 1974
Formation Conservatoire National de Lille, Conservatoire de Paris
MaĂźtres Jules Mascret
Gaston Blanquart
Philippe Gaubert

RĂ©pertoire

classique

Reconnu comme faisant partie des grands interprÚtes de l'école de flûte traversiÚre française du XXe siÚcle, il est qualifié par les spécialistes de musicien élégant, virtuose précis et souple. Il est acclamé aux 4 coins du monde durant sa longue carriÚre.

Biographie

Jeunesse et formation

NĂ© dans une famille passionnĂ©e de musique, son pĂšre, chef de l’harmonie municipale de Caudry (Pas-de-Calais), a trĂšs tĂŽt remarquĂ© les capacitĂ©s naturelles de son fils et son oreille absolue. Le jeune Fernand maitrisait le solfĂšge en autodidacte dĂšs l’ñge de 8 ans, juste en observant son pĂšre donner des leçons Ă  la maison.

Il avait envie de jouer de la clarinette mais ses mains Ă©taient trop petites, il fut inscrit aux cours de piccolo Ă  l’école de musique de Cambrai.

À 10 ans, il lui arrivait souvent de triompher sous le kiosque municipal de la ville lors de petites reprĂ©sentations en ensemble sous la direction de son pĂšre.

À 11 ans, il joue la grande flĂ»te et remporte le premier prix du Conservatoire National de Cambrai. Sa famille accepte de lui laisser tenter l’aventure du Conservatoire de Paris. Il part donc chaque semaine Ă  Paris chez le flĂ»tiste professionnel Gaston Blanquart qui l’accueille pour le faire travailler et l’aide Ă  prĂ©parer le concours d’entrĂ©e au Conservatoire de Paris. Il le guide ainsi durant plusieurs annĂ©es. Pour financer ses dĂ©placements hebdomadaires, le jeune Fernand se produit chaque semaine en tant que flĂ»te solo dans l’orchestre du cinĂ©ma Le Kursaal de Caudry, les films Ă©tant muets Ă  l’époque.

Son niveau est tel qu’à 12 ans il participe au concours du Conservatoire de Lille, rĂ©servĂ© aux musiciens professionnels. Il finit 4Ăšme.

Admis premier nommĂ© au Conservatoire de Paris en 1924, il rejoint les rangs du cours du professeur de flĂ»te Philippe Gaubert, futur compositeur, chef d’orchestre et directeur de la Musique Ă  l’OpĂ©ra de Paris.

Son pÚre lui offre une flûte de la maison Louis Lot, numérotée 9402, avec laquelle il jouera durant toute sa carriÚre. En attendant, il continue de faire ses gammes auprÚs de Gaston Blanquart, son mentor.

Il obtient son premier prix de flûte en 1927.

CarriĂšre

Sa carriĂšre professionnelle Ă  Paris dĂ©marre vĂ©ritablement Ă  16 ans, Ă©poque bĂ©nie oĂč les grands orchestres de cinĂ©ma recrutaient de nombreux musiciens, dont le Gaumont-Palace qui avait un orchestre de 75 musiciens. DĂšs 1929, il enchaine les sessions au pupitre des Concerts Colonne, Lamoureux, Siohan, Ă  l’orchestre de l’OpĂ©ra. Le Casino de Paris, Les Folies BergĂšres font Ă©galement partie de ce circuit. Le cinĂ©ma parlant achĂšve cette belle Ă©poque. Fernand continue dans les studios d’enregistrement oĂč sa parfaite lecture, sa technique incomparable, sa sonoritĂ© raffinĂ©e font merveille.

L’avĂšnement de la radio entraina la crĂ©ation par le ministre des PTT d’un orchestre de haut niveau reprĂ©sentant l’élite musicale de la nation. DĂ©sirĂ©-Émile Inghelbrecht se vit le soin de crĂ©er cet ensemble retenant 80 musiciens sur 400 candidats. À la suite d’un vote interne, les musiciens Ă©lisent Fernand DufrĂšne flĂ»te solo, poste qu’il allait occuper durant 40 ans, de sa crĂ©ation en 1934 jusqu’en 1974.

Ses Ɠuvres marquantes: Namouna d’Édouard Lalo, Daphnis et ChloĂ© de Maurice Ravel, le Concerto Brandbourgeois n°2 ou le Concerto pour flĂ»te et harpe de Mozart en compagnie de Llily Laskine sont jouĂ©s rĂ©guliĂšrement lors de reprĂ©sentations mĂ©morables.

Son interprétation exceptionnelle du Prélude à l'AprÚs-midi d'un faune va marquer des générations entiÚres de mélomanes !

Le grand chef d’orchestre Arturo Toscanini, chef invitĂ© Ă  conduire le « National », s’est mĂȘme permis de fĂ©liciter Fernand DufrĂšne publiquement pour son solo du Songe d’une nuit d’étĂ©, en 1935. En 1938, c’est Igor Stravinsky qui dirigea sa Symphonie de Psaumes.

Prisonnier durant la DeuxiĂšme Guerre mondiale dans un stalag en Prusse Orientale, il resta 14 mois en rĂ©ussissant Ă  travailler sa flĂ»te quotidiennement. En 1941, on le libĂšre et il rĂ©intĂšgre l’Orchestre en passant un concours humiliant, Ă  Marseille, en zone libre et reprendra le rythme des concerts durant cette pĂ©riode "dĂ©licate"[2]. Le "National" regagne Paris en 1943 et donne son 1000Ăšme concert. DĂšs 1944, Ă  la libĂ©ration les concerts publics et radiodiffusĂ©s se produisent au ThĂ©Ăątre des Champs-ÉlysĂ©es[3].

AprĂšs cette guerre qui l’avait marquĂ©, Fernand DufrĂšne se rĂ©vĂ©la encore plus rigoureux dans son travail et la recherche de la perfection. Il se rĂ©vĂ©la, en parallĂšle de l’ascension de l’orchestre comme un des plus grands solistes internationaux, jouant des versions de rĂ©fĂ©rence d’Ɠuvres diamĂ©tralement opposĂ©es. Tous les plus grands chefs de l'Ă©poque Leopold Stokowski, Lorin Maazel ou encore Herbert von Karajan lui proposĂšrent de les rejoindre, en vain


En 1959, Fernand DufrĂšne joua le Concerto en rĂ© de Mozart, une de ses Ɠuvres prĂ©fĂ©rĂ©es, au Festival de Salzbourg[4]. En 1960, Georg Solti le fit acclamer par le public Ă  l’issue de la Symphonie n°4 de Brahms. En 1961, la premiĂšre audition en France de Chronochromie d’Olivier Messiaen est jouĂ©e au Festival de Besançon[5]. DeuxiĂšme tournĂ©e aux États-Unis avec Charles Munch et Lorin Maazel puis en 1966 au Japon oĂč de nombreux flĂ»tistes, Ă©tudiants et mĂ©lomanes se passionnĂšrent pour son jeu.

Il quitte l’orchestre en 1974 et cĂšde sa place Ă  Alain Marion mais continue de jouer de temps en temps jusque dans les annĂ©es 80, rĂ©clamĂ© par certains chefs.

Il continuera à jouer sur sa flûte au quotidien, aimant à dire qu'une journée sans Mozart n'était pas une belle journée, jusqu'à la fin de sa vie, en 2000[6].

Enregistrements

Discographie sélective
  • Villa Lobos par lui-mĂȘme (1976). EMI. (P) 1976. Enregistrement : 1954-01-01 - 1958-01-01 - Composition Direction d'orchestre : Heitor Villa-Lobos.
  • Concerto pour flĂ»te et orchestre. - Compositeur & direction d'orchestre: AndrĂ© Jolivet (1905-1974). Orchestre Radiodiffusion TĂ©lĂ©vision Française. (P) Columbia, rĂ©fĂ©rence FCX500.
  • Les rarissimes d'AndrĂ© Jolivet - (P) 2004 EMI Classics - EAN : 0724358523720

À la fin des annĂ©es 90, une compilation de 2 CD de ses interprĂ©tations a Ă©tĂ© Ă©ditĂ©e au Japon sous le nom The artistry of Fernand Dufrene - ăƒ•ă‚§ăƒ«ăƒŠăƒłăƒ»ăƒ‡ăƒ„ăƒ•ăƒŹăƒŒăƒŒăźè‡łèŠž Yamano Music YMCD-1046-47 / EMI Music Japan.

Notes et références

  1. « matchID - Moteur de recherche des décÚs », sur deces.matchid.io (consulté le )
  2. Josette Alviset, La vie musicale sous Vichy, Editions Complexe, , 420 p. (ISBN 978-2-87027-864-2, lire en ligne)
  3. La Cheminée du roi René ; Two sketches (Deux esquisses) / Darius MILHAUD. Trois piÚces brÚves / Jacques IBERT. Kleine Kammermusik op. 24 n° 2 (Petite Musique de Chambre) / Paul Hindemith ; Quintette à Vent de l'Orchestre National de la Radiodiffusion française : Fernand DufrÚne (flûte), J. Goetgheluck (hautbois), M. Cliquennois (clarinette), R. Plessier (basson), L. Courtinat (cor), (lire en ligne).
  4. Encyclopaedia Universalis, Dictionnaire des Musiques : (Les Dictionnaires d'Universalis), Encyclopaedia Universalis, , 1393 p. (ISBN 978-2-85229-139-3, lire en ligne).
  5. Institut National de l’Audiovisuel- Ina.fr, « Festival de Besançon : concert de l'Orchestre national de la RTF du 13 septembre 1961 par G PrĂȘtre », sur Ina.fr (consultĂ© le ).
  6. « Mort du flĂ»tiste Fernand DufrĂȘne », sur LibĂ©ration.fr, (consultĂ© le ).
  7. Concerto pour piano et orchestre / Serge Nigg ; l'Orchestre National de la Radiodiffusion française, dir. André Cluytens ; (avec Pierre Barbizet, piano). Concerto pour flûte et orchestre / André Jolivet ; l'Orchestre National de la Radiodiffusion française, dir. André Jolivet ; avec Fernand DufrÚne, flûte. Concerto n°2 pour flûte, trompette et orchestre : André Jolivet ; l'Orchestre National de la Radiodiffusion française dir. André Jolivet avec Roger Delmotte, trompette, (lire en ligne)
  8. Nocturnes / Claude Debussy, comp ; Chorale Marcel Briclot ; Orchestre National de la Radiodiffusion Française ; D.E Inghelbrecht, dir.. PrĂ©lude Ă  l'aprĂšs-midi d'un faune / Claude Debussy, comp. ; F. DufrĂȘne, fl. ; Orchestre National de la Radiodiffusion Française ; D.E Inghelbrecht, dir.. Marche Ă©cossaise : Claude Debussy, comp. ; Orchestre National de la Radiodiffusion Française ; D.E Inghelbrecht, dir., (lire en ligne)

Liens externes

  • (en) Biographie de Fernand Dufrene sur flutepage.de
  • Tempo flĂ»te - Association française d'histoire de la flĂ»te & Europan Flute Council
  • « Est-ce la flĂ»te de Fernand DufrĂȘne... », citation dans Josette Alviset, La vie musicale sous Vichy, Editions Complexe, , 420 p. (lire en ligne), p. 365.
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