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Paul Hindemith

Biographie

Paul Hindemith commence des études de violon à l'âge de neuf ans à Francfort et entre à quatorze ans à la Hochschule für Musik de Francfort, où il travaille avec Adolf Rebner pour le violon, et Arnold Mendelssohn pour la composition. Son père est tué durant la Première Guerre mondiale.

Il mène une carrière d'interprète parallèlement à une activité de compositeur. Il est violon solo à l'opéra de Francfort de 1915 à 1923. De 1921 à 1929, il est l'altiste du fameux quatuor fondé avec Licco Amar, au sein duquel il milite activement en faveur de la musique d'avant-garde.

En 1927, il est nommé professeur de composition au conservatoire de Berlin, puis en Suisse où il finit par émigrer en 1938, après avoir entretenu des relations compliquées avec les autorités nazies, et bien qu'ayant accepté certaines fonctions officielles comme d'être membre de la Chambre de la Musique du Reich (Reichsmusikkammer).

En 1940, il part aux États-Unis où il enseigne la composition à l'université Yale jusqu'à 1953. Robert Strassburg (1915-2003) comptait parmi ses étudiants. Ce dernier deviendra compositeur/éducateur américain[1] - [2]. Hindemith obtient la nationalité américaine en 1946[3].

Il rentre en Europe après la guerre et s'établit à Blonay dès 1953. Il occupe la chaire de musicologie à l'université de Zurich de 1951 à 1953. Il retourne fréquemment en Allemagne fédérale jusqu'à sa mort à Francfort.

Style

Le style de Hindemith a connu de nombreuses métamorphoses pendant sa longue carrière. Ses premières œuvres sont influencées par l’expressionnisme, Richard Strauss, et même Debussy, qu’il adulait (In einer Nacht, opus 15). Ses compositions jusqu’en 1930 sont tiraillées entre des pôles contraires : un lyrisme généreux et ample, issu de Wagner et Strauss, une facilité d’écriture (notamment contrapuntique) prodigieuse, le courant néo classique, un goût pour le grotesque, la provocation (son opéra Nusch-Nuschi), l’expressionnisme voire le dadaïsme. À cet égard, son opéra Mathis der Maler (Mathis le peintre) représentera une synthèse remarquable. Dans les années trente, son style se stabilise sur des principes d’écritures issus de la musique préclassique, il commence des longues séries de sonates et de concertos à l’écriture rigoureuse, ainsi que des œuvres destinées aux musiciens amateurs, improprement appelées Gebrauchsmusik (« musique utilitaire »). Sa rythmique, parfois désignée sous le nom de Motorik (« motorisme »), est percutante et se veut, à l’instar de la machine, obsédante. Elle se fait l’écho de l’ère industrielle, Hindemith répugnant alors à la sentimentalité, à la subjectivité et à la psychologie. Ainsi, entre musique moderne et musique néo-classique, signe-t-il une musique très personnelle.

Son activité de pédagogue, ainsi que son goût marqué pour la théorie l’ont amené à rédiger des traités, qu’il a partiellement utilisés à ses propres fins de compositeur, son œuvre la plus emblématique dans ce domaine étant Ludus Tonalis, un cycle pour piano qui date de 1942. Ses conceptions théoriques, humanistes et ésotériques ont culminé dans son opéra monumental l’Harmonie du monde (1957).

Son œuvre est particulièrement riche, comptant plus d’une centaine de compositions et touchant à tous les genres. Même s’il a été un ardent défenseur de l’avant-garde, il n’a jamais pratiqué le dodécaphonisme strict, se contentant de jouer parfois avec des thèmes sériels (par exemple dans Ludus tonalis).

Il a mis en musique la poésie de Rilke et de Christian Morgenstern. Il a illustré le ballet de George Balanchine Les Quatre Tempéraments par son Thème avec quatre variations pour orchestre à cordes et piano, et composé de nombreux opéras, dont aucun ne s’est durablement inscrit au répertoire des maisons d’opéras.

Principales Ĺ“uvres

Fichier audio
Kleine Kammermusik
Interprété par le Quintette à vent Soni Ventorum
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Ĺ’uvres orchestrales

Ĺ’uvres vocales

Opéras

Piano

Musique de chambre

Écrits

  • Ostinato Rigore, JMP, 1996
  • Pratique Ă©lĂ©mentaire de la musique, trad. de l'amĂ©ricain par R. Mermoud, Lattès, Paris, 1986
  • (en) Selected letters of Paul Hindemith Yale University Press 1995

Élèves connus

Prix

Hommages

L'astéroïde (5157) Hindemith, découvert en 1973, est nommé en son honneur[5].

Notes et références

  1. (en) « Robert Strassburg », sur milkenarchive.org (consulté le )
  2. Composer's Geneologies: A Compendium of Composers, Their Teachers and Their Students. Pfitzinger, Scott. Roman & Littlefield. London UK & New York USA 2017 P. 522. (ISBN 9781442272248)
  3. (de) « Paul Hindemith », sur hindemith.info (consulté le )
  4. kulturpreise.de
  5. (en) « (5157) Hindemith », dans Dictionary of Minor Planet Names, Springer, (ISBN 978-3-540-29925-7, DOI 10.1007/978-3-540-29925-7_5007, lire en ligne), p. 444–444

Voir aussi

Bibliographie

  • Ernest Ansermet, Les fondements de la musique dans la conscience humaine. 2 vol., Neuchâtel, La Baconnière, 1961
  • (en) Guy Rickards, Hindemith, Hartmann and Henze, Phaidon 1995
  • Giselher Schubert, Paul Hindemith, Actes Sud, 1997, 176 pages (ISBN 978-2-7427-1049-2)
  • (en+de) Paul Hindemith : Leben und Werk, Giselher Schubert, Sylvie Gregg, Susanne Schaal, 1997, CD-Rom, Musicavision, MV 0802-0 (280 802-0)

Liens externes

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