Famille du Pont de Ligonnès
La famille du Pont de Ligonnès (anciennement de Molin du Pont), devenue Dupont de Ligonnès au XIXe siècle, est une famille originaire du Vivarais, qui s'est ensuite transplantée en Gévaudan. Elle a été admise à l'Association d'entraide de la noblesse française le [1].
Du Pont de Ligonnès | ||
Armes de la famille. | ||
Période | XVIe siècle - XXIe siècle | |
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Pays ou province d’origine | Vivarais Gévaudan |
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Allégeance | Royaume de France | |
Demeures | Château de Ressouches | |
Charges | Sénéchal, gouverneur, conseiller général, conseiller d'arrondissement, maire | |
Fonctions militaires | Officiers, mousquetaires, garde de la porte du roi | |
Fonctions ecclésiastiques | Évêque Vicaire général, chanoine, supérieure |
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RĂ©compenses militaires | Croix de Saint-Louis Croix de la LĂ©gion d'honneur |
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De cette famille sont issus notamment des officiers, un vicaire général, un évêque de Rodez, des maires, un conseiller général, des chevaliers de Saint-Louis et de la Légion d'honneur, ainsi que le principal suspect d'un drame familial connu comme l'« affaire Dupont de Ligonnès ».
Histoire
Origine
Cette famille avait pour patronyme primitif de Molin, du Mollin ou du Moulin[2] — nom auquel était adjoint celui de la seigneurie du Pont de Mars, puis qui tomba en désuétude au milieu du XVIIe siècle[3] - [4]. À la fin du Grand Siècle, les membres de cette famille ne portaient plus que le nom de leur terre du Pont ou du Pont (devenu Dupont par agglutination[5]) de Ligonnès pour la branche aînée (scindée en deux rameaux) — tandis que la cadette (éteinte au XIXe siècle en ligne légitime) conservait le patronyme d'origine et se nommait du Molin du Fraisse[3] - [4].
Le premier ancêtre certain de cette famille, Pierre de Molin (ou du Moulin), seigneur du Pont de Mars (près de Saint-Agrève) en Vivarais et du Chambon au diocèse du Puy, a épousé en 1507 Anne Vialate[3] - [4]. Il aurait été fils de Guillaume de Molin, seigneur du Pont de Mars, qui avait épousé en 1475 Alarie d'Arlempdes[3] - [4].
Terres et châteaux
Outre ses possessions originelles en Vivarais, en 1625, un membre de cette famille hérite par alliance des terres du comté de Valon[3] — restées, ainsi que la seigneurie du Pont-de-Mars, dans le rameau aîné du Pont, et ce jusqu'à son extinction au XVIIIe siècle[2].
En 1669, le rameau cadet du Pont hérite de la terre et du château de Ligonès, paroisse de Sablières, canton de Valgorge en Bas-Vivarais[3] — que ce rameau devait posséder jusqu'au XVIIIe siècle et dont il conserve le nom[2].
Durant la seconde moitié du XVIIIe siècle, par héritage également, ce même rameau entre en possession du château de Pomayrols, en Rouergue (actuel département de l'Aveyron) — cédé aux Aymar de Jabrun en 1809[2].
En 1908, les Dupont de Ligonnès acquièrent le château de Ressouches dans le département de la Lozère[2] — passé à l'actuelle propriétaire, Chantal Bazin de Jessey, née Dupont de Ligonnès[6].
Noblesse
La famille fut maintenue noble sous l'Ancien RĂ©gime :
- les 4 et par l'intendant du Languedoc Claude Bazin de Bezons[7] ;
- le par l'intendant du Languedoc Nicolas de Lamoignon[7].
Régis Valette retient comme principe de noblesse pour cette famille l'année 1507[1].
Cette famille n'a pas de titre de noblesse régulier, mais porte proprio motu les titres de courtoisie de marquis et comte de Ligonnès depuis 1754[3] — ainsi que de vicomte de Ligonnès[2].
Personnalités
Dans le rameau du Pont de Ligonnès (puis Dupont de Ligonnès), on retiendra les personnalités qui suivent :
Aux XVIIe et XVIIIe siècles[7] :
- Antoine-Christophe de Molin du Pont, sénéchal et gouverneur du duché de Joyeuse ;
- Ignace du Pont de Ligonnès, maréchal des logis[8] des mousquetaires noirs avec brevet de mestre de camp ;
- Raphaël Pancrace du Pont de Ligonnès, mousquetaire gris ;
- Charles Gabriel du Pont de Ligonnès, officier de cavalerie, commandant de la garde nationale de Mende en 1795 ;
- Antoine-Ignace du Pont de Ligonnès, chanoine-comte de Brioude en 1776, vicaire général de Lodève, décédé en 1806.
Aux XIXe et XXe siècles[7] - [2] :
- Édouard du Pont de Ligonnès, garde de la porte du roi en 1814, chevalier de la Légion d'honneur en 1815, officier, docteur en médecine, membre de la Société d'agriculture de la Lozère, conseiller général — qui avait épousé, en 1827, Sophie de Lamartine, sœur de l'écrivain Alphonse de Lamartine, l'une des plus grandes figures du Romantisme en France.
- Marie Marthe Dupont de Ligonnès (1840-1902), supérieure du couvent Saint-Vincent-de-Paul de Chartres de 1895 à sa mort.
- Charles du Pont de Ligonnès (1845-1925), officier, maire d'Auxillac (ancienne commune de la Lozère) puis, après sa démission de l'armée et son ordination, supérieur du grand séminaire de Mende[9], vicaire général, protonotaire apostolique et évêque de Rodez et Vabres. Ce prélat a laissé son nom à la rue Monseigneur-de-Ligonnès à Mende.
- Bernard Dupont de Ligonnès (1865-1936), officier d'infanterie, maire de Chanac[10] en 1925 et conseiller d'arrondissement à Mende — témoin de la Grande Guerre en France puis dans les Balkans, dont les souvenirs ont été publiés en 1998 sous ce titre : Un commandant bleu horizon. Souvenirs de guerre de Bernard de Ligonnès, 1914-1917[11].
Au XXIe siècle :
- Xavier Dupont de Ligonnès (1961), recherché dans le cadre de l' « affaire Dupont de Ligonnès » — depuis la découverte, le , des corps de sa femme et de leurs quatre enfants, enterrés sous la terrasse de leur maison à Nantes.
Armes et devise
- Le rameau aîné (éteint) des du Pont portait pour armes : D'azur à un heaume d'argent accompagné de trois étoiles d'or[3].
- Ignace du Pont, dit le comte de Vallon, seigneur du Pont (du rameau aîné), a fait enregistrer en 1696 ces armes complexes : Écartelé : au 1 de gueules à un casque taré de front d'or, accompagné de trois étoiles du même, deux en chef et une en pointe ; au 2 d'azur à trois croisettes d'or, deux et un ; au 3 d'azur à deux lévriers d'argent, accolés de sable ; au 4 d'argent à trois pals de gueules[3].
- Les du Pont de Ligonnès puis Dupont de Ligonnès (rameau cadet, seul subsistant) ont adopté pour brisure : De gueules à un heaume d'or taré de trois-quart, accompagné de trois étoiles d'argent[3] - [12].
- Ces mêmes armes brisées ont été adoptées par la commune de Saint-Germain-du-Teil en hommage à Mgr de Ligonnès, qui avait commandé les mobiles de Lozère pendant la Guerre franco-allemande de 1870[13] - [14].
Alliances
Les principales alliances de la famille sont les suivantes[7] - [2] : d'Arlempdes (1475), Vialate (1507), de Chalendar de Cornillon (1577), (de) Truchet, de Pouzols (1580), Chapelon (1585), de Saint-Cierge (1600), de la Baume (1625), Bonet du Fraisse (1630), de Bernard de Talode du Grail, du Roure, de Combladour (1669), de Saignard, de Fay de Gerlande, de Roux de la Loubière (1712), du Serre de la Rochette (1745), de Brun de Montesquieu, de la Roche-Négly (1792), de Lamartine (1827), de Seguin de la Tour de Reyniès, Quarré de Verneuil, Bouygues (1832), de Laulanhier (1863), Saint-René-Taillandier (1900), Gourlez de La Motte (1956), Bazin de Jessey, Hodanger, de Verdun, etc.
Descendance actuelle
À la suite de l'« affaire Dupont de Ligonnès », cette famille n'est plus représentée en ligne masculine à la suite du décès du 8e et dernier marquis en 2013[15].
Postérité
- Rue Monseigneur-de-Ligonnès, à Mende
- Blason du village de Saint-Germain-du-Teil (Lozère), en souvenir de Mgr de Ligonnès
Notes et références
- Régis Valette, Catalogue de la noblesse française subsistante au XXIe siècle, 2002, page 155.
- B. de Diesbach Belleroche sur les « de Molin du Pont, Dupont de Ligonnès, Dumolin du Fraisse », 2001, 2011, 2012 et 2020 : http://www.diesbach.com/dge/ligonnes.html
- Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome 15, pages 123 à 126
- Henri Jougla de Morenas, Grand Armorial de France, volume 5, page 332.
- Au XIXe siècle, à la suite d'une erreur d'état civil que la famille ne fera jamais rectifier.
- « Nantes : le père en fuite était recherché en Lozère », sur midilibre.fr, (consulté le ).
- Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle Dupont, ou du Pont, de Ligonnès
- Sous l'Ancien RĂ©gime c'Ă©tait un grade de bas-officier.
- Le futur Mgr de Ligonnès finança en grande partie la construction du nouveau grand séminaire (Mgr Paul Nègre, Charles de Ligonnès — Évêque de Rodez et Vabres — 1845-1925).
- Où il a laissé son empreinte, en y ayant fait ériger une statue du Sacré-Cœur à la suite d’un vœu prononcé durant la Première Guerre mondiale. (https://www.lejdd.fr/Societe/Faits-divers/La-famille-Dupont-de-Ligonnes-plongee-dans-le-deuil-306595-3250520)
- Souvenirs de guerre présentés par Yves Pourcher, Éditions de Paris, Paris, 1998.
- Le blason est visible dans la chapelle du château de Ressouches dans la commune de Chanac, possession des Dupont de Ligonnès à partir de 1908. (https://www.lejdd.fr/Societe/Faits-divers/La-famille-Dupont-de-Ligonnes-plongee-dans-le-deuil-306595-3250520)
- Nos évêques — Photographies et Biographies, Imprimerie de la Croix du Nord, Lille, 1907.
- La Dépêche du Midi, « Tuerie de Nantes : le père est issu de la noblesse aveyronnaise », La Dépêche,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- « lejdd.fr/Societe/Faits-divers/… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
Bibliographie et sources
- Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle Dupont, ou du Pont, de Ligonnès
- Régis Valette, Catalogue de la noblesse française subsistante, 2002, page 155.
- Hippolyte de Barrau, Documents historiques et généalogiques sur les familles et les hommes remarquables du Rouergue dans les temps anciens et modernes, tome 2, pages 204 à 205.
- Henri Jougla de Morenas, Grand armorial de France, tome 5, page 332, Paris, 1934-1949.
- B. de Diesbach Belleroche sur les « de Molin du Pont, Dupont de Ligonnès, Dumolin du Fraisse », 2001, 2011, 2012 et 2020 : http://www.diesbach.com/dge/ligonnes.html