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Famille de Verdun

La famille de Verdun est une famille médiévale anglo-normande subsistante.

Famille de Verdun
Image illustrative de l’article Famille de Verdun
Armes

Blasonnement D'or fretté de gueules ou D'or fretté de sable[1]
Période XIe siècle - XXIe siècle
Pays ou province d’origine Drapeau de la Normandie Normandie
Demeures Alton Castle
Fonctions militaires Chef d'escadre

Elle serait, ainsi que d'autres lignées établies en Angleterre et en Irlande, issue de Bertram de Verdun[2].

Sans pouvoir les rattacher à la branche principale anglo-normande, on trouve en Normandie et en Angleterre des personnages de ce nom dès le XIe siècle et au cours des siècles suivants[1]. Aujourd'hui, plusieurs familles de ce nom, en Angleterre et en France, prétendent en descendre, ce que la généalogie génétique a pu confirmer en 2022[3].

Branches anglo-normandes

Les premiers Verdun

Les Verdun d'Angleterre et d'Irlande

Certains descendants de Bertram de Verdun ont fait souche en Angleterre après sa conquête par Guillaume le Conquérant.

Sceau de Theobald de Verdun, connétable d'Irlande[5].
  • Bertram de Verdun (Bertranni de Verduno) signe la mĂŞme charte qu'ErnĂ©is comme tĂ©moin. Vers 1086/1087 le recensement du Domesday Book attribue la terre de Farnham, dans le Buckinghamshire, Ă  Bertranni de Verdun[6]. La mĂŞme annĂ©e Bertramo de Verdun signe une charte dans laquelle Guillaume le ConquĂ©rant confirme la restitution d'une terre Ă  l'archevĂŞque d'York[7].
  • Yves de Verdun (Ivo Verdunensis) est citĂ© dans une charte anglaise du dĂ©but du XIIe siècle[8].
  • Bertram III de Verdun (v.1135-1192), exerça diverses charges administratives au service d'Henri II PlantagenĂŞt et de Richard CĹ“ur de Lion : shĂ©rif des villes de Warwick et Leicester de 1168 Ă  1183, grand justicier d’Angleterre Ă  partir de 1176, et enfin sĂ©nĂ©chal d’Irlande en 1184. Il participa Ă  la conquĂŞte de l'Irlande en 1171 et reçut la ville de Dundalk dans le ComtĂ© de Louth. Il accompagna Richard CĹ“ur de Lion en Terre sainte lors de la troisième croisade. Il devint gouverneur de Saint-Jean-d'Acre en 1191 et mourut Ă  Jaffa l'annĂ©e suivante[9].
  • Roesia de Verdun († 1247), petite-fille de Bertram III, dame d’Alton, Dundalk, etc. Veuve très jeune de Guillaume Perceval de Somery, elle Ă©tait convoitĂ©e pour ses hĂ©ritages considĂ©rables, en Angleterre comme en Irlande. En 1225, elle fut remariĂ©e par ordre du roi Henri III Ă  Theobald Butler († 1230), veuf et dĂ©jĂ  père de plusieurs enfants. Elle en eut un fils, Jehan, avant de redevenir veuve en 1230, et obtint que celui-ci reprenne les armes et le nom de Verdun. Pour protĂ©ger ses terres des incursions irlandaises, Rohese fit construire Ă  quelques kilomètres de Dundalk la forteresse de Castle Roche, qui tient son nom du surnom gaĂ©lique que lui donnait les irlandais, Rois mhor ni ghairbhe : Rohese, la dame de Roche. Elle fonda Ă©galement le prieurĂ© de Gracedieu dans le Leicestershire. En 1242, elle s’y retira pour y prendre le voile, y mourut et y fut enterrĂ©e en 1247[9]. Roesia de Verdun est l'ancĂŞtre de la lignĂ©e des barons Verdun d'Irlande, qui s'Ă©teignit au 14ème siècle avec les quatre filles de Theobald II de Verdun, mort en 1316.

Branches françaises

Les Verdun normands non rattachés

  • Roland de Verdun († 1346), chevalier banneret, seigneur de Verdun en Boucey[10]. En , Roland de Verdun et Nicolas de Grouchy, chevaliers chargĂ©s de la dĂ©fense de la ville de Carentan au nom du roi de France, dĂ©cidèrent de se rallier au roi d’Angleterre Édouard III, auquel ils cĂ©dèrent la place. En retour Édouard III leur laissa la garde de Carentan. Quelques mois plus tard, les partisans du roi de France Philippe VI de Valois reprirent Carentan et arrĂŞtèrent les traitres. Conduits sous bonne escorte, d'abord au château de Caen, puis Ă  Paris, ils y furent dĂ©capitĂ©s le , sur la place des Halles[11].

Famille française

En France, la famille de Verdun actuelle est une famille subsistante de la noblesse française, d'ancienne extraction, originaire de l'Avranchin en Normandie. Ses armoiries diffèrent légèrement de celle des familles anglaises Verdon ou Vardon, descendantes de la souche anglo-normande. Cette famille donna deux lignées dont le point de jonction n'est pas connu[1], la lignée de la Crenne et la lignée de Dorière, Barenton et Passais[12]:

  • la ligne de la Crenne, dont la filiation prouvĂ©e remonte Ă  Guillaume de Verdun, dĂ©fenseur du Mont-Saint-Michel en 1434 (cf. Abbaye du Mont-Saint-Michel : ce combat est cependant en partie une lĂ©gende), mariĂ© en 1433 Ă  Thomine James. Sa descendance fut maintenue noble en 1599, 1624, et 1666. Cette branche donna un chef d'escadre en 1786, fut reprĂ©sentĂ©e Ă  Avranches en 1789 et s'Ă©teignit en 1853.
  • la ligne de Barenton et de Passais, dont la filiation prouvĂ©e remonte Ă  Colin de Verdun, Ă©cuyer, trouvĂ© en 1410, mariĂ© Ă  Marguerite du Bois de Dorière. En sont issues la branche de Dorière, maintenue noble en 1577, subsistante dans les familles Dorrière, de France, et Fauchon, du QuĂ©bec[13], la branche de Fougères, maintenue noble en 1635, Ă©teinte, et la branche de Passais, subsistante aujourd'hui.

Régis Valette concède à la branche subsistante une filiation suivie remontant seulement à 1478[14].

Personnalités de la lignée de la Crenne

Cette lignée s'est éteinte en 1853.

Armes

  • D'or, frettĂ© de gueules
  • D'or, frettĂ© de sable[1]
  • D'argent, frettĂ© de sable de 6 pièces[1]

Alliances

Les alliances de cette famille sont, pour les branches françaises[1] :

  • Branche de la Crenne : James (1423), de Guiton (1456), Adam (1503), de Pioger (1534), de la Hautonnière (1579), Payen de la Garanderie (1614), Guischard de Villiers (1647), Artur de la Villarmois (1686), Grandin du Bailleul (1720), Plessard de Servigny (1726).
  • Branche de Passais : du Bois de Dorières (1410), Le Soterel des Biards (1440), JuhĂ© de Barenton (1482), Le Malenfant (1512), Couppel (1543), de Vauborel (1580), de Montreux (1606), du Champ-du-Boult (1635), de Cheverue (1673), Ponthaud (1716), de Verdun de La Crenne (1741), de Lorgeril (1779), Tardif de Vauclair (1817), Dericq de Chasseguey (1826), ThomĂ© de KĂ©ridec (1869), etc.

Généalogie génétique

En 2022, une étude de généalogie génétique québécoise a identifié le chromosome Y ancestral de Bertram de Verdun, contemporain de Guillaume le Conquérant, en comparant les profils génétiques de plusieurs membres d'une famille anglaise Verdon, issue en ligne agnatique de Bertram III de Verdun, avec des descendants de la famille française de Verdun, originaire de Normandie. L'étude des mutations sur l'ADN du chromosome Y de ces personnes a permis de confirmer que les deux familles Verdon et de Verdun possèdent un ancêtre commun né vers le XIe siècle[13] - [19]. Selon les auteurs de l'étude, l'ancêtre commun le plus récent de ces deux familles serait Norman de Verdun (c.1095-1153).

Notes et références

  1. Raoul de Warren, Grand Armorial de France, tome 6, Édition héraldique, Paris, 1948, p.431-432
  2. (en) Mark S. Hagger, The fortunes of a Norman Family. The de Verduns in England, Ireland and Wales, 1066-1316, Dublin, Four Courts Press, , 286 p.
  3. (en) Dominic Gagnon et al., « The Common Norman Ancestor to the Verdun, Haviland and Battaglia Families », Foundation for Medieval Genealogy, Foundations Journal, Volume 15,‎ , p. 64 (lire en ligne Accès limité [PDF])
  4. Donation de Guillaume Fitz-Guimond, seigneur d’Avranches, à l’abbaye du Mont-Saint-Michel. Acte passé à Avranches en 1076, du temps de l’évêque Michel (1070-1094) et de Ranulf de Bayeux, abbé du Mont-Saint-Michel (1063-1084), en présence de Guillaume d’Avranches, Mathilde son épouse, et des témoins Bertram de Verdun, etc. In Cartulaire du Mont-Saint-Michel, folios 83v et 84
  5. (en) Rev. Denis Murphy, "The de Verdons of Louth", in The Journal of the Royal Society of Antiquaries of Ireland, volume 5, Dublin, Royal Society of Antiquaries of Ireland, , 419 p. (lire en ligne), p. 324
  6. Domesday Book, Buckinghamshire, 38, Terra Bertranni de Verdun
  7. Dugdale Monasticon VI.3, Cathedral of St-Peter, York, IX, p. 1177
  8. « Carta Willielmi Bigot […] ego Willielmus Bigot, dapifer regis Anglorum, pro remedio animarum patris mei Rogerii Bigoti et matris meæ Adelidis, et pro salute mea, et fratris mei Hugonis, et sororum mearum.... […] Ivo Verdunensis similiter duas partes decimarum suarum de Mulethona », Dugdale, Monasticon Anglicanum, IV, Thetford Priory, p. 149
  9. (en) Mark S. Hagger, « The fortunes of a Norman Family. The de Verduns in England, Ireland and Wales, 1066-1316 », Dublin, Four Courts Press, 2001, 286 p.
  10. Famille de Verdun, essai généalogique sur l'origine des branches françaises, du 11ème au 15ème siècle, 2019
  11. Jules Viard, La Campagne de juillet-août 1346 et la bataille de Crécy, Paris 1926, p. 15
  12. E. de Sérévile, F. de Saint-Simon, Dictionnaire de la noblesse française, 1975, p.981
  13. D. Gagnon et al., L’ancêtre commun millénaire des familles Verdun, Fauchon, Haviland et Battaglia, Revue L’Ancêtre, vol. 48, no 339, été 2022.
  14. Régis Valette, Catalogue de la noblesse française, 2007, p.188
  15. Patrice de Plunkett, Les romans du Mont-Saint-Michel, Éditions du Rocher, , 318 p. (ISBN 2268071472).
  16. Albert Descoqs, Les Cent-dix-neuf Chevaliers du Mont-St-Michel. Leur histoire, leurs exploits (1418-1450), Mortain, 1934
  17. Fulgence Girard, Histoire géologique, archéologique et pittoresque de Mont Saint-Michel, Avranches, E. Tostain, 1843, p. 371
  18. Abbé Pigeon, Le Diocèse d’Avranches, Coutances, éd. Salettes, 1888, tome II, p.323
  19. (en) « Verdun family in FamilyTreeDNA », sur FamilyTreeDNA Discover (Beta) (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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