AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Estonia (ferry)

L’Estonia est un ferry ayant fait naufrage le 28 septembre 1994 en mer Baltique aprĂšs avoir subi une entrĂ©e d'eau massive au niveau de son garage. Construit de 1979 Ă  1980 aux chantiers Meyer Werft de Papenbourg en Allemagne de l'Ouest pour la sociĂ©tĂ© finlandaise Rederi Ab Sally, il portait Ă  l'origine le nom de Viking Sally. Mis en service en juillet 1980 sur les lignes du consortium Viking Line entre la Finlande, l'archipel d'Åland et la SuĂšde, le navire est revendu en 1990 au groupe EffJohn qui l'exploite dans un premier temps sur la mĂȘme ligne sous les couleurs de Silja Line puis le transfĂšre ensuite au sein de sa filiale Wasa Line qui le fait naviguer dans le golfe de Botnie sous le nom de Wasa King. Revendu en 1993 Ă  l'armateur estonien EstLine, il est rebaptisĂ© Estonia et devient alors le premier navire sous pavillon estonien Ă  relier l'Estonie Ă  la SuĂšde depuis la chute de l'URSS, ce qui en fait un symbole fort de l'indĂ©pendance de l'Estonie. Sa carriĂšre est toutefois interrompue de maniĂšre tragique dans la nuit du 27 au lorsqu'il fait naufrage au cours d'une traversĂ©e entre Tallinn et Stockholm par mauvais temps avec Ă  son bord 989 personnes. La catastrophe coĂ»te la vie Ă  852 personnes et est encore aujourd'hui le sujet de nombreuses controverses sur les causes rĂ©elles du naufrage et le dĂ©roulement exact des faits.

Estonia
illustration de Estonia (ferry)
Maquette de l‘Estonia.

Autres noms Viking Sally (1980-1990)
Silja Star (1990)
Wasa King (1990-1993)
Type Ferry
Classe Ferry
Histoire
Chantier naval Meyer Werft, Papenbourg, Allemagne de l'Ouest Allemagne de l'Ouest (#590)
Commandé
Quille posée
Lancement
Mise en service
Statut Naufrage le
Équipage
Équipage 186 membres
Caractéristiques techniques
Longueur 155,43 m (1980-1985)
157,02 m (1985-1994)
MaĂźtre-bau 24,21 m
Tirant d'eau 5,60 m
DĂ©placement 8 372 t
Port en lourd 3 006 tpl
Tonnage 15 598 UMS
Propulsion 4 moteurs MAN 8L40/45
Puissance 17 625 kW
Vitesse 21 nƓuds
Caractéristiques commerciales
Pont 11
CapacitĂ© 2 000 passagers
460 véhicules
CarriĂšre
Armateur Rederi Ab Sally (1980-1988)
Effoa (1988-1992)
Effdo 3 Oy (1992-1993)
ESCO (1993-1994)
Affréteur Viking Line (1980-1990)
Silja Line (1990-1991)
Wasa Line (1991-1993)
EstLine (1993-1994)
Pavillon Finlande (1980-1993)
Estonie (1993-1994)
Port d'attache Mariehamn (1980-1991)
Vaasa (1991-1993)
Tallinn (1993-1994)
Indicatif (OIKW) (1980-1993)
(ESTE) (1993-1994)
IMO 7921033
Localisation
CoordonnĂ©es 59° 23â€Č 00″ nord, 21° 42â€Č 00″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : mer Baltique
(Voir situation sur carte : mer Baltique)
Estonia
Estonia

Histoire

Origines et construction

Dans les années 1970, l'augmentation du trafic sur lignes maritimes reliant la Finlande et la SuÚde ont favorisé l'émergence de deux consortiums rivaux composés chacun de plusieurs compagnies maritimes finlandaises et suédoises. Tout au long de la décennie, les opérateurs Viking Line et Silja Line se livrent une course au tonnage et au confort, encouragée par une clientÚle de plus en plus exigeante et une hausse constante du trafic. Malgré les moyens mis en place, la flotte de Viking Line se révÚle moins performante que celle de sa rivale, en particulier depuis la mise en service des jumeaux Svea Corona, Wellamo et Bore Star entre 1975 et 1976. Dans l'optique de surpasser leurs concurrents, les compagnies SF Line, Rederi AB Sally et Rederi Ab Slite, propriétaires de Viking Line, se lancent dans un important programme de renouvellement de leurs flottes.

Des trois armateurs, Rederi Ab Sally détient le projet le plus ambitieux pour Viking Line. La société prévoit en effet la mise en service de deux navires particuliÚrement imposants entre Helsinki et Stockholm pour l'année 1980. Alors que SF Line et Slite envisagent la construction de navires plus petits pour la ligne Turku - Mariehamn - Stockholm, Sally décide elle aussi d'aligner un navire neuf sur cette ligne. La compagnie rachÚte alors le contrat de construction d'un car-ferry signé le aux chantiers Meyer Werft par une compagnie norvégienne détenue par Parley Augustsen et destiné à naviguer entre la NorvÚge et l'Allemagne mais dont le projet a finalement été annulé[1].

Conçu Ă  l'origine comme un sister-ship du Diana II, construit par les mĂȘmes chantiers pour Slite en 1979, le futur navire va connaĂźtre d'importantes modifications par rapport au projet initial, Ă  commencer par sa longueur qui est augmentĂ©e de 18 mĂštres. Mais le changement le plus notable rĂ©side dans son architecture gĂ©nĂ©rale, drastiquement modifiĂ©e par rapport au Diana II. Les superstructures et la disposition des installations intĂ©rieures sont redessinĂ©es et son apparence arbore un aspect trĂšs proche des deux autres navires de Sally Viking Saga et Viking Song, en construction Ă  Helsinki, avec notamment sa forme cubique particuliĂšre lui donnant une allure massive mais aussi la disposition trĂšs originale de sa passerelle de navigation[1].

Baptisé Viking Sally, le navire est mis sur cale à Papenbourg le et lancé le . AprÚs plusieurs mois de finitions, il est livré à Rederi Ab Sally le 29 juin suivant.

Viking Line (1980-1990)

Le Viking Sally dans les années 1980.

Le Viking Sally est mis en service le entre Turku, Mariehamn et Stockholm, il est alors le plus grand car-ferry en service sur cette ligne Ă  l'Ă©poque[1] - [2].

Durant l'été 1982 le navire est exploité sur la ligne Naantali - Mariehamn - KapellskÀr[3].

Le , il s'Ă©choue non loin de l'archipel d'Åland, ce qui endommage ses hĂ©lices. Le car-ferry est donc conduit Ă  Helsinki pour y ĂȘtre rĂ©parĂ© et reprend son service le 27 mai suivant.

Le , le Viking Sally se retrouve piĂ©gĂ© dans la glace non loin de Stockholm mais est rapidement dĂ©gagĂ© avec l'aide du brise-glace Ymer. Le , le navire rencontre des problĂšmes au niveau de ses hĂ©lices liĂ©s Ă  l'incident du . Il est donc rĂ©parĂ© et remis en service le . Enfin, des stabilisateurs sont ajoutĂ©s Ă  la poupe lors de son arrĂȘt technique[1] - [2].

Depuis le début des années 1980, Rederi Ab Sally rencontre des difficultés financiÚres. Fin 1987, Effoa et Johnson Line, les propriétaires de Silja Line, principale rivale de Viking Line rachÚtent Sally[4]. SF Line et Rederi AB Slite forcent alors Sally à quitter l'actionnariat de Viking Line[1] - [2] - [4]. Viking Sally est alors affrété par Rederi AB Slite et continue à naviguer sous les couleurs de Viking Line pendant 3 ans[1] - [2] - [4].

Le , le navire rĂ©cupĂšre un marin tombĂ© Ă  l'eau dans l'archipel de Stockholm, il est nĂ©anmoins endommagĂ© durant les opĂ©rations de sauvetage et doit ĂȘtre remorquĂ© jusqu'Ă  Stockholm. Il est ensuite rĂ©parĂ© aux chantiers Finnboda et retourne en navigation le .

Cette mĂȘme annĂ©e, Rederi Ab Sally est dissoute et le navire devient la propriĂ©tĂ© de la sociĂ©tĂ© Effoa. En 1990, lorsque l'affrĂštement prend fin, le Viking Sally quitte la flotte de Viking Line.

Effoa/EffJohn (1990-1993)

Réceptionné par Effoa en avril 1990, le navire voit sa livrée modifiée, sa coque est repeinte en blanc et des bandes bleues viennent border les hublots des ponts 5, 6 et 7. Prévu pour intégrer la flotte de la compagnie Wasa Line, filiale de Effoa, il conserve dans un premier temps son affectation d'origine sur la ligne Turku - Mariehamn - Stockholm, mais cette fois-ci sous les couleurs de Silja Line et le nom de Silja Star[1] - [2]. Il remplace alors à partir du 20 avril le Wellamo, temporairement déplacé sur la ligne Helsinki - Stockholm afin de pallier le retard de livraison du Silja Serenade qui sera finalement achevé en novembre 1990[5]. Courant 1990, Effoa, Johnson Line et Rederi Ab Sally fusionnent pour ne former qu'une seule entité dénommée EffJohn.

Le , le Silja Star est transféré au sein de la flotte de Wasa Line et prend le nom de Wasa King. Il est ensuite exploité à partir de février 1991 dans le golfe de Botnie entre la Finlande et la SuÚde et relie Vaasa à UmeÄ et Sundsvall[1] - [2].

En dĂ©cembre 1992, EffJohn dĂ©cide de transfĂ©rer les activitĂ©s de Wasa Line au sein de Silja Line. Le Wasa King est alors dĂ©sarmĂ© le avant d'ĂȘtre finalement vendu Ă  la sociĂ©tĂ© suĂ©doise Nordström & Thulin le .

EstLine (1993-1994)

Le navire est renommé Estonia et repeint aux couleurs de la compagnie estonienne EstLine, il est ensuite livré le . La gérance du car-ferry suit une organisation trÚs complexe, bien que Nordström & Thulin ait acheté le navire, il est en réalité la propriété de la société Estline Marine Co. Ltd. basée à Chypre qui l'affrÚte à la société estonienne E.Liini A/S détenue conjointement par Nordström & Thulin et ESCO qui affrÚte à son tour le car-ferry à EstLine. En conséquence, le navire est enregistré simultanément en Estonie et à Chypre[1] - [2]. Pendant les travaux de transformation, les intérieurs sont légÚrement modifiés, les instruments de navigation de la passerelle sont modernisés et de nouveaux stabilisateurs sont ajoutés.

Mis en service le entre Tallinn et Stockholm en remplacement du Nord Estonia, l‘Estonia devient le premier car-ferry sous pavillon estonien Ă  relier l'est Ă  l'ouest depuis la chute de l'URSS, en faisant, de ce fait, un vĂ©ritable symbole de l'indĂ©pendance de l'Estonie[6].

TrĂšs apprĂ©ciĂ© par la clientĂšle, en particulier les suĂ©dois, le navire transporte Ă  lui seul 280 000 passagers au cours de l'annĂ©e 1993[7] et 270 000 durant les trois premiers trimestres de 1994[8].

Aménagements

Plans dĂ©taillĂ© des ponts 6 Ă  10 de l‘Estonia.
Plans dĂ©taillĂ© des ponts Tank Ă  5 de l‘Estonia.

L‘Estonia possĂ©dait 11 ponts numĂ©rotĂ©s du plus bas jusqu'au plus haut de 0 Ă  10 (selon les critĂšres de numĂ©rotation conventionnels sur les navires, celle des ponts de l‘Estonia auraient dĂ» ĂȘtre de 1 Ă  11). Les installations des passagers se situaient sur les ponts 6, 5, 4, 1 et 0 tandis que l'Ă©quipage occupait les ponts 9 et 7. Les ponts 2 et 3 Ă©taient destinĂ©s au chargement des vĂ©hicules et du fret.

Installations publiques

Le navire proposait à ses passagers des installations luxueuses et confortables qui, à l'époque de sa mise en service, étaient d'une qualité bien supérieure à la plupart des autres unités en service sur la mer Baltique.

À sa mise en service les passagers disposaient des installations suivantes :

Sur le pont 6 se trouvaient un restaurant buffet, un restaurant Ă  la carte ainsi qu'un bar ; sur le pont 5, la boutique hors-taxe, une cafĂ©tĂ©ria, un snack-bar, une discothĂšque et un salon fauteuils ; sur le pont 4, tout un espace destinĂ© aux confĂ©rences, un night club et un cinĂ©ma ; enfin, sur le pont 0, une piscine, un sauna et un centre de bien-ĂȘtre.

Ces installations semblent ne pas avoir été modifiées lorsque le navire a navigué pour Silja Line et Wasa Line. Cependant, lors du rachat par EstLine, les boutiques hors-taxe sont modifiées, un nouveau bar est ajouté au pont 5, le salon fauteuils est transformé en boutique et la cafétéria est modifiée.

Cabines

Le car-ferry possédait environ 300 cabines situées sur les ponts 6, 5, 4 et 1, majoritairement vers l'avant du navire. La plupart de ces cabines pouvaient accueillir jusqu'à quatre personnes et étaient pourvues de sanitaires complets.

Caractéristiques

L‘Estonia mesurait 155,43 mĂštres de longueur pour 24,21 mĂštres de largeur, son tonnage Ă©tait de 15 598 UMS. Le navire avait une capacitĂ© de 2 000 passagers et Ă©tait pourvu d'un garage pouvant contenir 460 vĂ©hicules rĂ©partis sur deux ponts, le garage Ă©tait accessible par trois portes rampes, une Ă  la proue, et deux Ă  la poupe. La propulsion du navire Ă©tait assurĂ©e par 4 moteurs diesels MAN 8L40/45 dĂ©veloppant une capacitĂ© de 17 625 kW entrainant 2 hĂ©lices Ă  4 pales orientables, faisant filer le navire Ă  une vitesse de 21 nƓuds. Le car-ferry Ă©tait en outre dotĂ© de deux propulseurs d’étrave et d'un stabilisateur anti-roulis Ă  2 ailerons repliables. Le navire disposait de huit embarcations de sauvetage ouvertes de taille moyenne, une embarcation de petite taille et une embarcation de secours, complĂ©tĂ©s par 63 radeaux de sauvetage pneumatiques ainsi que 18 bouĂ©es couronnes.

Le naufrage

Le navire fait naufrage les 27 et 28 septembre 1994, entraĂźnant la mort de 852 personnes Ă  bord. Il n'y a que 138 rescapĂ©s. L'enquĂȘte officielle conclut Ă  la responsabilitĂ© de la rupture des systĂšmes de fermeture de la porte-rampe menant Ă  l'inondation du pont garage Ă  l'origine du chavirement de l'Estonia.

AprĂšs la publication du rapport officiel, de nombreux Ă©lĂ©ments suspects viennent remettre en question les conclusions de l'enquĂȘte, Ă  commencer par la rĂ©action des autoritĂ©s suĂ©doises qui mettent en Ɠuvre diverses mesures visant Ă  interdire l'exploration de l'Ă©pave, mais aussi de rĂ©vĂ©lations troublantes ainsi que des disparitions inexpliquĂ©es de survivants.

DĂ©roulement

Le 27 septembre 1994 Ă  19h00 (UTC+2), l‘Estonia, sous les ordres du commandant Arvo Andresson, quitte Tallinn pour Stockholm avec, Ă  son bord, 989 personnes (803 passagers et 186 membres d'Ă©quipage)[9]. L'arrivĂ©e Ă  Stockholm est prĂ©vue le lendemain Ă  9h30. La plupart des passagers prĂ©sents Ă  bord sont des SuĂ©dois et des Estoniens. Le garage du navire est complet pour cette traversĂ©e et une lĂ©gĂšre gĂźte est observable Ă  tribord en raison d'une rĂ©partition irrĂ©guliĂšre du fret[10].

Ce soir-là, le temps est agité, avec un vent de force 7 à 8 sur l'échelle de Beaufort ainsi qu'une hauteur significative des vagues allant de 4 à 6 mÚtres, ce qui pour la mer Baltique est assez élevé[11]. Le commandant du Silja Europa décrit un temps mauvais mais habituel à cette période de l'année.

Le 28 septembre, vers 1h00, alors que l‘Estonia navigue Ă  environ 14 nƓuds au large de l'archipel finlandais, l'Ă©quipage remarque des bruits mĂ©talliques inhabituels lorsque le navire fend les vagues. Une inspection, limitĂ©e cependant au contrĂŽle des voyants indiquant la fermeture des rampes, ne rĂ©vĂšle rien d'anormal[10]. En rĂ©alitĂ©, les systĂšmes de fermeture de l'Ă©trave mobile masquant la porte-rampe avant ont Ă©tĂ© endommagĂ©s sous l'effet des vagues. À 1h10, les bruits s'amplifient et sont maintenant audibles par quelques passagers[10]. À 1h15, malmenĂ©e par les vagues, l'Ă©trave mobile se dĂ©croche, entraĂźnant dans sa chute la porte-rampe avant. Une grande quantitĂ© d'eau s'infiltre alors dans les ponts garages, provoquant immĂ©diatement une forte gĂźte allant de 30 Ă  40° sur tribord[10]. DĂ©stabilisĂ©, l‘Estonia part Ă  la dĂ©rive sur bĂąbord puis ralentit jusqu'Ă  ce que ses moteurs s'arrĂȘtent dĂ©finitivement[10].

Un radeau de sauvetage de l‘Estonia.

À 1h20, une annonce de faible portĂ©e criant « HĂ€ire, hĂ€ire, laeval on hĂ€ire » (« Alarme, alarme, alarme navire ») est diffusĂ©e Ă  bord, cela est immĂ©diatement suivi par une alarme interne dans les locaux de l'Ă©quipage, puis une minute plus tard par l'alarme gĂ©nĂ©rale. La forte gĂźte empĂȘche cependant de nombreux passagers de sortir de leur cabine. Les dĂ©placements Ă  l'intĂ©rieur sont presque impossibles sous peine de tomber ou de se faire Ă©craser par la chute d'objets lourds. Les cages d'escalier sont prises d'assaut, les plus faibles sont piĂ©tinĂ©s et certaines personnes sont pĂ©trifiĂ©es devant la situation[10]. À 1h22, un mayday est envoyĂ© par l'Ă©quipage, sans respecter les normes internationales, l'Ă©quipage tente, en effet, de contacter le Silja Europa puis n'envoie son mayday que lorsque la communication est Ă©tablie. Le Mariella de Viking Line et le Finnjet rĂ©pondent Ă©galement Ă  l'appel de dĂ©tresse. AprĂšs avoir Ă©prouvĂ© des difficultĂ©s Ă  indiquer la position du navire, l'Ă©quipage parvient Ă  la communiquer au Silja Europa qui la transmet aussitĂŽt aux navires les plus proches ainsi qu'aux organisations de sauvetage. À 1h30, le navire est complĂštement couchĂ© sur son flanc tribord, dans l'impossibilitĂ© de pouvoir dĂ©border les embarcations de sauvetage. Les passagers ayant rĂ©ussi Ă  atteindre le pont doivent sauter dans l'eau glaciale pour rejoindre quelques radeaux de sauvetage s'Ă©tant dĂ©ployĂ©s. Certaines personnes meurent de froid. À 1h45, l‘Estonia se retourne et coule par l'arriĂšre. En raison de la profondeur relativement faible allant 74 Ă  85 mĂštres, la proue du navire dĂ©passe encore de l'eau lorsque la poupe touche le fond. Le car-ferry est dĂ©finitivement submergĂ© Ă  1h50, heure Ă  laquelle il disparaĂźt Ă©galement des Ă©crans radars.

Sauvetage

Super Puma OH-HVG identique à celui ayant participé au sauvetage.

Le Mariella est le premier navire Ă  arriver sur les lieux, Ă  2 h 12. Le MRCC de Turku n'est pas parvenu Ă  reconnaĂźtre le mayday Ă  temps et le message relayĂ© par le Mariella a Ă©tĂ© interprĂ©tĂ© comme un pan-pan, moins urgent. L'Ă©tat d'urgence absolue ne sera dĂ©clarĂ© qu'Ă  2 h 30. L'Ă©quipage du Mariella met rapidement Ă  la mer des radeaux de sauvetage et parvient Ă  transfĂ©rer Ă  bord 13 personnes s'Ă©tant rĂ©fugiĂ©es dans les radeaux de l‘Estonia. La position des autres radeaux est immĂ©diatement donnĂ©e aux hĂ©licoptĂšres de sauvetage suĂ©dois et finlandais, dont le premier arrive sur les lieux de la catastrophe Ă  3 h 5. Le premier hĂ©licoptĂšre amĂšne ses rescapĂ©s directement Ă  terre tandis que les suivants, un Super Puma OH-HVG et un Agusta Bell 412 OH-HVD, font le choix, risquĂ©, d'atterrir sur les ferries. Les pilotes du Super Puma rĂ©vĂšlent par la suite que l'atterrissage sur les ferries Ă©tait la partie la plus pĂ©rilleuse du sauvetage ; nĂ©anmoins, cet hĂ©licoptĂšre tire des eaux plus de 44 personnes. L‘Isabella de Viking Line rĂ©cupĂšre 16 personnes Ă  l'aide de ses toboggans de secours.

Bilan

Sur les 989 personnes présentes à bord, 138 sont sauvées, mais l'une d'entre elles décÚde plus tard à l'hÎpital. Les navires présents parviennent à récupérer 34 personnes et les hélicoptÚres, 104. Le rÎle des navires dans ce sauvetage resta limité en raison de la hauteur des vagues rendant impossible la mise à l'eau des embarcations de sauvetage. L'accident coûta la vie à 852 personnes, dont une grande partie de Suédois et d'Estoniens. La plupart des victimes sont mortes de noyade ou d'hypothermie à cause de la température de l'eau avoisinant les 11 °C. Le chanteur estonien Urmas Alender est l'une des victimes les plus connues du naufrage. Ni le commandant Andresson, ni les autres officiers de pont n'ont survécu[12]. 94 corps ont été retrouvés, 93 les 33 jours suivant le naufrage et un dernier, retrouvé 18 mois plus tard. La grande majorité des rescapés sont des hommes jeunes et dotés d'une grande force physique. Seuls sept survivants ont plus de 55 ans et le plus jeune d'entre eux est un Norvégien de 12 ans. Environ 650 victimes sont restées prisonniÚres de l'épave et n'ont pas été remontées[13].

Nationalité des victimes[14]Morts
Drapeau de la SuĂšde SuĂšde 501
Drapeau de l'Estonie Estonie 285
Drapeau de la Lettonie Lettonie 17
Drapeau de la Russie Russie 11
Drapeau de la Finlande Finlande 10
Drapeau de la NorvĂšge NorvĂšge 6
Drapeau du Danemark Danemark 5
Drapeau de l'Allemagne Allemagne 5
Drapeau de la Lituanie Lituanie 3
Drapeau du Maroc Maroc 2
Drapeau de la Biélorussie Biélorussie 1
Drapeau du Canada Canada 1
Drapeau de la France France 1
Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas 1
Drapeau du Nigeria Nigeria 1
Drapeau de l'Ukraine Ukraine 1
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni 1
Total852

Le naufrage de l‘Estonia est une tragĂ©die nationale aussi bien pour l'Estonie que pour la SuĂšde. Dans chacun de ces deux pays, les drapeaux sont mis en berne et un deuil national est dĂ©crĂ©tĂ©. Plusieurs mĂ©moriaux furent inaugurĂ©s, dont le monument Ligne BrisĂ©e Ă  Tallinn, qui rend hommage aux 852 personnes dĂ©cĂ©dĂ©es dans l'accident.

Suites du naufrage

EnquĂȘte officielle et rapport

Peu de temps aprĂšs le naufrage, l'Ă©pave du navire est inspectĂ©e par des ROV et des plongeurs de la sociĂ©tĂ© norvĂ©gienne Rockwater A/S Ă  qui a Ă©tĂ© confiĂ©e l'enquĂȘte[15]. Le rapport officiel indique que les verrous de la porte-rampe avant ont cĂ©dĂ© sous la force des vagues, entraĂźnant la chute de l'Ă©trave mobile et l'ouverture de la rampe d'accĂšs ce qui a provoquĂ© une voie d'eau fatale. Aucun indicateur (voyant ou alarme) pouvant signaler l'ouverture de la porte-rampe ne s'est dĂ©clenchĂ©, de plus, la position de la passerelle de navigation n'a pas permis aux officiers de remarquer la disparition de l'Ă©trave mobile[16]. Une camĂ©ra de surveillance donnant sur l'entrĂ©e du garage Ă©tait prĂ©sente mais ses images n'Ă©taient pas relayĂ©es jusqu'Ă  la passerelle. Les affirmations sur les dĂ©faillances de l'Ă©trave mobile sont confirmĂ©es lorsque celle-ci est renflouĂ©e le 18 octobre 1994. La conception de l'Ă©trave mobile a Ă©tĂ© nĂ©gligĂ©e durant la construction du navire, celle-ci n'Ă©tant pas considĂ©rĂ©e comme un Ă©lĂ©ment capital concernant la sĂ©curitĂ© du car-ferry[17]. Les bruits mĂ©talliques dĂ©crits par les survivants ont Ă©tĂ© attribuĂ©s Ă  la rupture des systĂšmes de fermeture de la porte-rampe et Ă  son claquement contre la coque lorsque les vagues frappaient le ferry. La consĂ©quence de l'ouverture de la rampe a Ă©tĂ© l'inondation du pont garage, identifiĂ©e comme la principale cause du chavirement de l‘Estonia[17]. Les car-ferries sont particuliĂšrement vulnĂ©rables aux chavirages, mĂȘme si le pont-garage est peu inondĂ©, par effet de carĂšne liquide, les vastes garages peu cloisonnĂ©s facilitent la propagation de l'eau et peuvent provoquer des pertes de stabilitĂ© importantes.

L'Ă©trave mobile de l‘Estonia, actuellement entreposĂ©e dans un hangar interdit d'accĂšs.

Les faits et gestes de l'équipage sont également pointés du doigt par le rapport. En effet, la vitesse du navire n'a pas été réduite aprÚs la détection des bruits métalliques et personne n'a constaté la présence d'eau dans les garages[18]. De plus, aucune communication claire n'a été faite aux passagers, et une grande partie de l'équipage n'a pas apporté son aide durant le naufrage.

Par la suite, beaucoup de navires de conception similaire Ă  celle de l‘Estonia ont dĂ» s'adapter aux nouvelles normes de sĂ©curitĂ© mises en vigueur aprĂšs le naufrage, notamment en ce qui concerne le systĂšme de verrouillage des portes rampes ainsi que des indicateurs faisant part de l'Ă©tat de ces systĂšmes[16].

Doutes sur l'enquĂȘte

AprĂšs la publication du rapport officiel, de nombreux Ă©lĂ©ments suspects viennent remettre en question les conclusions de l'enquĂȘte, Ă  commencer par la rĂ©action des autoritĂ©s suĂ©doises qui vont mettre en Ɠuvre diverses mesures visant Ă  interdire l'exploration de l'Ă©pave.

En juillet 2021, en raison des doutes sur cette premiĂšre enquĂȘte, une nouvelle enquĂȘte est ouverte sur la possibilitĂ© que le naufrage soit dĂ» Ă  un trou dans la coque[19].

Protection de l'Ă©pave

À la suite de la catastrophe, de nombreuses familles exigent que les dĂ©pouilles de leurs proches soient extraites de l'Ă©pave afin de leur ĂȘtre rendues. Des demandes de renflouement du navire sont Ă©galement faites, cela pouvant permettre la rĂ©cupĂ©ration des corps ainsi qu'une enquĂȘte plus dĂ©taillĂ©e[20] - [21]. Si, dans un premier temps, les gouvernements suĂ©dois et estoniens sont favorables aux demandes des familles, cela ne dure pas. En effet, peu de temps plus tard, le gouvernement suĂ©dois refuse le renflouement de l'Ă©pave et la rĂ©cupĂ©ration des corps, invoquant des raisons morales et de potentiels traumatismes pour les plongeurs. Ce mĂȘme gouvernement suggĂšre alors de faire recouvrir l'Ă©pave d'une chape de bĂ©ton afin d'en faire une sĂ©pulture[22] - [23]. En prĂ©vision, des milliers de tonnes de pierres sont immergĂ©es Ă  proximitĂ© du site. Ce projet, qui cacherait l'Ă©pave Ă  jamais, ne sera cependant jamais rĂ©alisĂ©. Peu aprĂšs, un traitĂ© international, l'Estonia Agreement 1995, est signĂ© par la SuĂšde, l'Estonie, la Finlande, la Lettonie, la Pologne, le Danemark, la Russie et le Royaume-Uni. Ce traitĂ© interdit Ă  tout ressortissant de ces pays de s'approcher de l'Ă©pave, sous peine de sanctions[24]. Ce traitĂ© n'est valable que pour les citoyens des pays signataires, et par deux fois, la marine royale suĂ©doise a dĂ©couvert des plongĂ©es illĂ©gales. Les lieux sont surveillĂ©s en permanence par un radar de la marine finlandaise[25].

Controverses

Rapidement, l'attitude des gouvernements et la signature de l'Estonia Agreement 1995 suscite des interrogations et beaucoup remettent en question le rapport officiel, en particulier les familles des victimes. IntriguĂ©e, la journaliste allemande Jutta Rabe dĂ©cide de mener son enquĂȘte. En 2000, avec l'aide de l'aventurier amĂ©ricain Gregg Bemis, une plongĂ©e clandestine est organisĂ©e sur l'Ă©pave, sous les yeux impuissants des autoritĂ©s suĂ©doises qui ne peuvent intervenir, l'Allemagne et les États-Unis n'Ă©tant pas signataires du traitĂ©. Au cours de cette plongĂ©e, une large dĂ©chirure est observĂ©e dans la coque, sous la ligne de flottaison[26] - [27]. Des morceaux sont prĂ©levĂ©s pour analyse par Stephen Davis et le rapport indique qu'une explosion a eu lieu Ă  ce niveau. Une contre-expertise suĂ©doise est immĂ©diatement rĂ©alisĂ©e en Allemagne et contredit cette thĂšse[28]. NĂ©anmoins, la plupart des tĂ©moins interrogĂ©s par Jutta Rabe affirment avoir entendu, en plus des bruits mĂ©talliques, plusieurs dĂ©flagrations avant que le navire ne commence Ă  prendre de la gĂźte. Bien que certaines dĂ©clarations soient concordantes, la thĂšse de l'explosion n'est pas totalement prouvĂ©e, aucune inspection approfondie de la coque n'Ă©tant autorisĂ©e[29].

D'autres Ă©lĂ©ments troublants sont par la suite rĂ©vĂ©lĂ©s, notamment les dĂ©clarations d'un ancien douanier suĂ©dois affirmant que l‘Estonia transportait du matĂ©riel de guerre soviĂ©tique volĂ© vers l'ouest[30]. Du matĂ©riel militaire a en effet transitĂ© Ă  plusieurs reprises Ă  bord du navire, notamment le jour du naufrage, oĂč deux camions militaires ont embarquĂ© ; cependant, aucun Ă©lĂ©ment officiel ne peut prouver qu'il s'agissait de contrebande[31] - [32] - [33].

Un autre détail, pour le moins suspect, est la disparition inexpliquée de plusieurs personnes ayant survécu au naufrage, dont le commandant Avo Piht qui voyageait à bord en civil et devait prendre la relÚve d'Andresson la traversée suivante. La raison officielle de cette disparition fera état d'une erreur lors du recensement des survivants et que Piht serait probablement décédé à bord. Cependant, plusieurs personnes maintiennent l'avoir vu vivant aprÚs le naufrage[34].

Suites judiciaires

En 1996, les ayants-droit des victimes ont engagĂ© une procĂ©dure en France devant le tribunal de grande instance de Nanterre. En effet le navire avait fait l'objet d'une classification par le bureau Veritas (sociĂ©tĂ© française de certification du ferry Estonia) dont le siĂšge social est dans le ressort de la juridiction (Hauts-de-Seine). La responsabilitĂ© civile de Veritas est donc mise en cause ainsi que celle de Meyer Werft, constructeur du navire. AprĂšs une procĂ©dure marquĂ©e par de nombreux rebondissements, dont deux dĂ©cisions de la cour de cassation sur des exceptions soulevĂ©es par la dĂ©fense, l'affaire est audiencĂ©e les 12 et 15 avril 2019, soit vingt cinq ans aprĂšs le drame. 1116 parties civiles rĂ©clament 40 millions d’euros Ă  titre de prĂ©judice moral[35] - [36]. Le tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine) statuant le 19 juillet 2019, rejette la demande d’indemnisation du prĂ©judice moral des rescapĂ©s et proches des victimes de la catastrophe, faute d'Ă©tablir la preuve de l'existence d'une faute lourde ou intentionnelle imputable Ă  la sociĂ©tĂ© Bureau Veritas et/ou Ă  la sociĂ©tĂ© Meyer-Werft" [37] - [38].

Conséquences

Le naufrage de l‘Estonia a remis en question les normes de conception internationales des car-ferries et a entraĂźnĂ© des modifications importantes des normes de sĂ©curitĂ© en mer[39], comme cela avait Ă©tĂ© le cas aprĂšs le naufrage du Titanic en 1912.

À partir de 1999, des exercices de sĂ©curitĂ© portant sur la gestion de situations d'urgence et l'Ă©vacuation des passagers sont imposĂ©s Ă  tous les navires Ă  passagers. Des modifications sont Ă©galement apportĂ©es aux normes de surveillance Ă  bord des navires[40]. Des mesures concernant les Radiobalises de localisation des sinistres sont Ă©galement adoptĂ©es et celles-ci s'activent dĂ©sormais immĂ©diatement en cas de danger et donnent la position prĂ©cise du navire, contrairement Ă  celles de l‘Estonia qui s'activaient manuellement et qui n'ont pas Ă©tĂ© utilisĂ©es la nuit du drame.

De nouvelles mesures de sĂ©curitĂ© sont Ă©galement prises au niveau des accĂšs aux garages, tous les navires munis d'une ouverture par Ă©trave mobile sont mis en chantier afin de renforcer les systĂšmes de fermeture. Le naufrage de l‘Estonia a remis en question la fiabilitĂ© de ce systĂšme de porte-rampe largement rĂ©pandu sur les ferries construits avant les annĂ©es 1980. Plusieurs incidents impliquant ce type de fermeture ont ressurgi Ă  l'occasion, notamment le cas du Visby en dĂ©cembre 1973 qui a failli perdre son Ă©trave mobile aprĂšs avoir Ă©tĂ© frappĂ© Ă  plusieurs reprises par des lames lors d'une tempĂȘte, fort heureusement, la rampe d'accĂšs est restĂ©e fermĂ©e, ce qui n'a pas permis Ă  l'eau d'envahir le garage. Une mĂ©saventure similaire est arrivĂ©e Ă  d'autres navires comme le Stena Sailer en janvier 1974, le Svea Star en mai de cette mĂȘme annĂ©e, le Wellamo en dĂ©cembre 1975, l‘Illych en dĂ©cembre 1984, le Mariella en novembre 1985 et le Tor Hollandia pendant l'hiver 1986[33].

À la fin des annĂ©es 1990 et jusqu'en 2005, les nouvelles normes de sĂ©curitĂ© SOLAS sont mises en place sur bon nombre de navires, des cloisons Ă©tanches sont ajoutĂ©es dans les garages des car-ferries et en complĂ©ment de la rampe d'accĂšs Ă  l'entrĂ©e.

Notes et références

  1. (sv) « Wasa King », VasabÄtarna.se (consulté le )
  2. (sv) « M/S Viking Sally », Fakta om Fartyg (consulté le )
  3. (fi) « Viking Sally schedules 1980–1990 », FCBS Forum (consultĂ© le )
  4. « Simplon Postcards: Viking Sally – Wasa King – Silja Star – Estonia » (consultĂ© le )
  5. (sv) « MS Wellamo (1986) », Fakta om Fartyg (consulté le )
  6. Mats LundgÄrd: Mayday Mayday. 1995. Page 122.
  7. « Om Estoniasamlingen », sur estoniasamlingen.se via Wikiwix (consulté le ).
  8. Whittingham, The Blame Machine, p. 137
  9. Whittingham, The Blame Machine, p. 138
  10. « Wave height records in the Baltic Sea », Finnish Meteorological Institute (version du 30 septembre 2009 sur Internet Archive)
  11. news.bbc.co.uk
  12. « Improving passenger ship safety », Directorate-General for Transport and Energy (European Commission) (version du 28 février 2008 sur Internet Archive)
  13. « Final report on the MV ESTONIA disaster of 28 September 1994 », sur onse.fi (consulté le )
  14. https://web.archive.org/web/20110512021236/http://www.onnettomuustutkinta.fi/uploads/ukidsp8j4.pdf
  15. « MV ESTONIA - final report », sur Internet Archive (consulté le ).
  16. Whittingham, The Blame Machine, p. 139
  17. Whittingham, The Blame Machine, p. 142
  18. « La dĂ©couverte d'un trou dans la coque relance l'enquĂȘte sur le naufrage de l'Estonia », sur rts.ch, Radio TĂ©lĂ©vision Suisse, (consultĂ© le ).
  19. (fi) Anniina Wallius, « Estonian tuho lietsoi salaliittoteorioita », YLE,‎ (lire en ligne [archive du ])
  20. Whittingham, The Blame Machine, p. 140
  21. (sv) « Justitieutskottets betÀnkande 1994/95: JuU23 Gravfrid över m/s Estonia », Riksdag,
  22. (sv) En granskning av Estoniakatastrofen och dess följder, vol. SOU 1998:132, Statens offentliga utredningar, coll. « Statens offentliga utredningar » (lire en ligne), « Chapter 50: ÖvertĂ€ckningen stoppas »
  23. « Agreement between the Republic of Estonia, the Republic of Finland and the Kingdom of Sweden regarding the M/S Estonia », Ministry for Foreign Affairs (Sweden),
  24. (sv) DannĂ©, Ulla; Nilsson, Birgitta /TT, « Sjöfartsverket höll tyst om stoppade Estonia-dykare », Aftonbladet,‎ (lire en ligne)
  25. (en) « Divers look for bomb damage on ferry », sur CNN.com.
  26. Photos, article
  27. Paavo TukkimĂ€ki, « Finnish Estonia Commission members still reject explosion theories », Helsingin Sanomat,‎ (lire en ligne [archive du ])
  28. Maud Descamps, « Qui percera le mystĂšre du naufrage de l'Estonia? », 20 minutes,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  29. BorgnĂ€s, Lars, « War materials smuggled on Estonia », Uppdrag granskning, Sveriges Television,‎ fall 2004 (lire en ligne [archive du ], consultĂ© le )
  30. (sv) « Utredningen om transport av försvarsmateriel pÄ M/S Estonia », Ministry of Defence (Sweden),
  31. « Riigikogu Committee of Investigation to Ascertain the Circumstances Related to the Export of Military Equipment from the Territory of the Republic of Estonia on the Ferry Estonia in 1994 – Final Report », Riigikogu, (version du 22 juillet 2011 sur Internet Archive)
  32. https://www.bookeenstore.com/ebook/9782754040044/les-grands-naufrages-gerard-piouffre
  33. https://www.findagrave.com/memorial/17866236/avo-piht
  34. « 25 ans aprÚs, le naufrage de l'Estonia examiné par le tribunal de Nanterre », sur Mer et Marine, (consulté le )
  35. « Le procĂšs du naufrage meurtrier de l’« Estonia », vingt-cinq ans aprĂšs le drame », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  36. Annabelle Martella (avec AFP)www.la-croix.com, « 24 ans aprĂšs, la justice se prononce sur le naufrage de l’Estonia », www.la-croix.com,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consultĂ© le )
  37. « Naufrage de l'"Estonia" : la justice française rejette les demandes d'indemnisation des rescapés et proches des 852 victimes », sur Franceinfo, (consulté le )
  38. Joughin, R.W., « The Revised SOLAS Regulations for Ro-Ro Ferries » [archive du ], Warsah Maritime Centre (consulté le )
  39. « Passenger information required on all passenger ships from 1 January 1999 »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), International Maritime Organization (consultĂ© le ).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • T. Kuosma, Tapaus Estonia (Cas de l’Estonia), Livres Belles-Lettres, 2008 (ISBN 978-952-99683-1-2).

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.