Environnement en NorvĂšge
L'environnement en NorvĂšge est l'environnement (ensemble des Ă©lĂ©ments - biotiques ou abiotiques - qui entourent un individu ou une espĂšce et dont certains contribuent directement Ă subvenir Ă ses besoins) du pays NorvĂšge. Le pays prĂ©sente des habitats Ă©cologiques diversifiĂ©s, oĂč la forĂȘt et le littoral tiennent une place importante.
Si la NorvĂšge, comme le Danemark, la Finlande et lâIslande bĂ©nĂ©ficient dâune image Ă©cologique trĂšs positive Ă lâĂ©tranger, notamment en France, et si la part de la consommation finale dâĂ©nergie provenant de sources vertes y est supĂ©rieure Ă la moyenne europĂ©enne (48 % en NorvĂšge), la NorvĂšge est Ă©galement le plus gros producteur dâhydrocarbures dâEurope de lâOuest, Ă©tant ainsi un des pays les plus polluants lorsque la pollution exportĂ©e est prise en compte[1].
Le secteur de la pĂȘche est extrĂȘmement dĂ©veloppĂ©, ainsi que l'Ă©levage intensif de poissons.
La production de déchets électroniques, le gaspillage alimentaire et le gaspillage d'eau sont également importants. La NorvÚge est l'un des pays dont la consommation dépasse le plus les capacités de la planÚte.
La biodiversité en NorvÚge
Milieux, faune et flore
LâĂ©cart de latitude ainsi que la diversitĂ© des reliefs et des climats (avec 21 000 km de cĂŽtes) a favorisĂ© lâapparition de nombreux habitats. La NorvĂšge est marquĂ©e par de hauts plateaux et des montagnes sĂ©parĂ©es par des vallĂ©es fertiles. Les plaines sont petites et dispersĂ©es. La cĂŽte est profondĂ©ment dĂ©coupĂ©e et forme de nombreux fjords. Le Glomma est le fleuve principal de NorvĂšge.
La forĂȘt tient une place importante dans l'occupation des sols. En NorvĂšge la forĂȘt est surtout constituĂ©e d'Ă©picĂ©as (44 %), de pins (31 %), de feuillus (25 %). Ceux-ci ont dĂ©sormais tendance Ă augmenter par rapport aux rĂ©sineux. Dans les annĂ©es 1960, on a plantĂ© chaque annĂ©e prĂšs de 100 millions d'Ă©picĂ©as en NorvĂšge[2].
Ce ne sont pas moins de 60 000 espÚces différentes qui cohabitent en NorvÚge et dans les eaux qui la bordent, dont de nombreux insectes et champignons. Environ 40 000 de ces espÚces sont répertoriées.
Sur la Liste rouge de l'UICN pour 2006 figurent 3 886 espĂšces, dont 430 champignons, 90 oiseaux et 25 mammifĂšres. 1 988 espĂšces sont classĂ©es comme en danger de disparition, et 285 comme en danger critique dâextinction, dont le loup gris et le renard arctique. En 2016, alors que la population de loups est estimĂ©e entre 65 et 68 bĂȘtes, des commissions locales autorisent la chasse de 47 loups, menaçant ainsi cette espĂšce d'extinction au niveau national[3].
Espaces protégés
Les parcs nationaux de NorvÚge sont au nombre de 41, dont 7 dans l'archipel du Svalbard. Si les deux premiers parcs nationaux furent créés en 1962 et 1963, ce n'est qu'en 1989 que 15 parcs supplémentaires furent créés. Une « deuxiÚme génération » de parcs nationaux fut établie à partir de 2001, certains parcs déjà existants voyant également leur superficie augmenter. La plupart sont ouverts à la randonnée, au ski et au camping mais ont un nombre limité de refuges.
Au-delà des parcs nationaux, le gouvernement norvégien a décidé la mise en protection de nombreux sites : 153 au total, couvrant 14 071 km2. Parmi eux, 1 701 réserves naturelles couvrant 3 418 km2, 102 « mémoriaux naturels » et 98 zones protégées de plus petites tailles.
Impacts sur les milieux naturels
PĂȘche
Le pays compte plus de 500 entreprises exportatrices de poissons. Il est le deuxiÚme exportateur mondial de poissons aprÚs la Chine en 2012, et le sixiÚme producteur en 2015. En 2008, l'industrie halieutique norvégienne a produit 3 274 572 tonnes de poissons et autres produits de la mer, dont une petite partie, 843 730 tonnes, provenait de l'élevage.
En 2012, la NorvÚge a produit 1,2 million de tonnes de saumons d'élevage. Le pays réalise ainsi 60 % de la production mondiale de saumon d'élevage. Du diflubenzuron (pesticide potentiellement cancérigÚne) est parfois utilisé dans les élevages ; mais par ailleurs le saumon d'élevage norvégien contient 30 % moins de dioxines et 50 % moins de mercure en 2014 qu'en 2008, d'aprÚs un comité scientifique norvégien, et en raison d'un passage à une alimentation végétarienne.
Agriculture
La NorvĂšge a produit en 2018 :
- 400 000 tonnes de orge ;
- 326 000 tonnes de pomme de terre ;
- 146 000 tonnes de avoine ;
- 123 000 tonnes de blé ;
- 43 000 tonnes de carotte ;
- 37 000 tonnes de laitue et chicorée ;
- 31 000 tonnes de chou.
En plus de petites productions d'autres produits agricoles [4].
Ălevage
80 000 Ă 100 000 Samis forment le dernier peuple autochtone dâEurope et sont dispersĂ©s dans les zones septentrionales finlandaises, norvĂ©giennes, suĂ©doises et russes. 10 % dâentre eux sont encore Ă©leveurs de rennes, et la plupart vivent en NorvĂšge. En 2013, 231 Ă©leveurs norvĂ©giens ont reçu lâordre du gouvernement norvĂ©gien de rĂ©duire leurs troupeaux. Le gouvernement de centre droit justifie sa dĂ©cision par des arguments environnementaux : la surpopulation de rennes entraĂźnerait petit Ă petit la destruction de la toundra. L'ONU a Ă©tĂ© saisi[5].
La cuisine norvégienne traditionnelle met l'accent sur le gibier et le poisson.
Transports
La NorvÚge dispose d'un réseau routier de 93 870 km[6].
En 2019, il y avait 2,8 millions d'automobiles particuliĂšres en NorvĂšge, dont 261 000 Ă©lectriques et 116 000 hybrides rechargeables. Le taux d'Ă©quipement Ă©tait de 515 pour 1000 habitants. En comparaison, il y avait 2,66 millions de voitures, dont 97 000 Ă©lectriques et un taux d'Ă©quipement de 506 pour 1000 habitants en 2016[7].
Ressource en eau
Le gaspillage d'eau est important, l'eau étant souvent considérée comme une denrée inépuisable.
Ănergie
La NorvÚge compte 1 166 centrales hydroélectriques, qui produisent entre 98 et 99 % de l'énergie électrique du pays.
La construction dâun parc Ă©olien sur des terres dâĂ©levage de rennes continue en 2018, malgrĂ© une demande du ComitĂ© de lâONU pour lâĂ©limination de la discrimination raciale de suspendre le projet afin dâexaminer son impact sur les populations autochtones[5].
Si la part de la consommation finale dâĂ©nergie provenant de sources vertes y est supĂ©rieure Ă la moyenne europĂ©enne (48 % en NorvĂšge), la NorvĂšge est Ă©galement le plus gros producteur dâhydrocarbures dâEurope de lâOuest, Ă©tant ainsi un des pays les plus polluants lorsque la pollution exportĂ©e est prise en compte[1].
Pression sur les ressources non renouvelables
Le pĂ©trole est la premiĂšre source de richesse du pays, et la pression sur les ressources non renouvelables est importante. La NorvĂšge est le plus gros producteur dâhydrocarbures dâEurope de lâOuest[1].
En 2018, la NorvĂšge continue Ă donner des permis dâexploitation de gaz et de pĂ©trole dans lâArctique[5]. Le gouvernement autorise en fĂ©vrier 2019 un gros projet de mine de cuivre en Arctique qui portera fortement atteinte Ă la biodiversitĂ© locale[8].
Les Ă©missions de gaz Ă effet de serre (GES)
Si la part de la consommation finale dâĂ©nergie provenant de sources vertes y est supĂ©rieure Ă la moyenne europĂ©enne (48 % en NorvĂšge), la NorvĂšge est Ă©galement le plus gros producteur dâhydrocarbures dâEurope de lâOuest, Ă©tant ainsi un des pays les plus Ă©metteurs en GES lorsque la pollution exportĂ©e est prise en compte[1].
La pollution de l'air
Si la part de la consommation finale dâĂ©nergie provenant de sources vertes y est supĂ©rieure Ă la moyenne europĂ©enne (48 % en NorvĂšge), la NorvĂšge est Ă©galement le plus gros producteur dâhydrocarbures dâEurope de lâOuest, Ă©tant ainsi un des pays les plus polluants lorsque la pollution exportĂ©e est prise en compte[1].
La gestion des déchets
La NorvĂšge gĂ©nĂšre plus de 10 millions de tonnes de dĂ©chets par an, dont deux millions de tonnes dâordures domestiques. Le recyclage et la rĂ©cupĂ©ration de matĂ©riaux sont bien dĂ©veloppĂ©s. Les dĂ©chets sont Ă©galement valorisĂ©s via des incinĂ©rateurs sous forme de chaleur. Mais la NorvĂšge manque dâordures pour alimenter ses incinĂ©rateurs. Le troisiĂšme exportateur mondial de pĂ©trole et de gaz est devenu importateur de dĂ©chets[9].
La production de déchets électroniques est importante. La NorvÚge est la premiÚre productrice de déchets électroniques par habitant avec 26 kg en 2019[10].
L'exposition aux risques
La NorvĂšge est exposĂ©e Ă de multiples alĂ©as naturels : inondations, tempĂȘtes, incendies, glissements de terrain...
Politique environnementale en NorvĂšge
Les premiÚres voix en faveur d'une protection des milieux naturels se firent entendre en 1904 par Yngvar Nielsen, contremaßtre à la Fédération norvégienne des clubs alpins et de montagne (Den Norske Turistforening ou DNT).
Accords internationaux et politique nationale
à la suite de la conférence de Paris de 2015 sur le climat (COP 21), la NorvÚge a adopté en juin 2016 une résolution avançant de vingt ans (de 2050 à 2030) le principe de neutralité carbone[11].
Elle a également décidé d'une politique de zéro déforestation dans le monde (pour les marchés publics par exemple)[11].
En mars 2019, le gouvernement norvĂ©gien a annoncĂ© que le plus gros fonds souverain au monde, celui de la NorvĂšge, lui-mĂȘme alimentĂ© par des pĂ©trodollars, va se dĂ©sengager des compagnies pĂ©troliĂšres afin de rĂ©duire lâexposition Ă©conomique du pays scandinave Ă lâor noir. Si cette proposition est dictĂ©e par des considĂ©rations financiĂšres et non environnementales, le dĂ©sengagement de cet investisseur important est un signal contre les Ă©nergies fossiles polluantes[12].
PĂȘche durable
La NorvĂšge a signĂ© la loi sur la mer de la convention des Nations unies et le plan dâapplication du sommet de Johannesburg de 2002.
Conservation de la biodiversité
Le gouvernement norvĂ©gien a fait construire une « chambre forte mondiale des semences », oĂč sont stockĂ©es plus de 800 000 variĂ©tĂ©s diffĂ©rentes d'espĂšces vĂ©gĂ©tales soit plus de 541 millions de graines[13].
Villes durables
Les pouvoirs publics locaux ont dĂ©cidĂ© de faire d'Oslo une ville sans voiture d'ici 2019[14]. La capitale norvĂ©gienne, dirigĂ©e depuis 2015 par la gauche et les Verts, sâest de plus fixĂ©e pour objectif de diminuer de 95 % ses Ă©missions de gaz Ă effet de serre dâici Ă 2030.
Du fait de sa politique fiscale, la NorvÚge a l'un des taux les plus élevés d'électrification de son parc automobile, et Oslo est reconnue comme la capitale des véhicules électriques, avec une politique fiscale incitative[15] - [16].
En mars 2019, le bùtiment en bois le plus haut du monde (18 étages, 85,4 mÚtres) est achevé à Brumunddal[17].
Ăvaluation environnementale globale
En 2015, l'organisation Global Footprint Network (GFN) indique que la NorvÚge est un des 57 pays (sur 181) préservant ses ressources (réserve en biocapacité positive), notamment grùce à sa capacité forestiÚre qui compense largement son empreinte carbone. La biocapacité s'élÚve à environ 8,4 gha (hectare global par habitant), l'empreinte écologique à 4,77 gha. Seule l'empreinte agricole est supérieure à la capacité agricole[18].
En 2014, La NorvÚge est classée 2e pays le plus performant en matiÚre d'économie verte[19].
Le jour du dĂ©passement (date de lâannĂ©e, calculĂ©e par l'ONG amĂ©ricaine Global Footprint Network, Ă partir de laquelle lâhumanitĂ© est supposĂ©e avoir consommĂ© lâensemble des ressources que la planĂšte est capable de rĂ©gĂ©nĂ©rer en un an) du pays[Note 1] est le 18 avril[20]. La NorvĂšge est l'un des pays dont la consommation dĂ©passe le plus les capacitĂ©s de la planĂšte.
Notes et références
Notes
- Le jour du dĂ©passement calculĂ© par pays est le jour oĂč le dĂ©passement mondial se produirait si toute la population mondiale consommait comme la population du pays en question.
Références
- Lara Benattar, « Le « modĂšle Ă©colo scandinave » nâexiste pas », Reporterre,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- « Les forĂȘts de NorvĂšge en forte croissance inexpliquĂ©e », sur http://www.norvege-fr.com, (consultĂ© le ).
- Olivier Truc, « La NorvĂšge autorise la chasse aux loups », Le Monde,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- Production norvégienne en 2018, par la FAO
- Lou Marillier, « Dans le nord de la NorvĂšge, on achĂšve bien les rennes », LibĂ©ration,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- « cia.gov/library/publications/t⊠»(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?).
- (en) Statistics Norway, « Table 11823: Registered vehicles, by euro classes and type of fuel (M) 2016 - 2019 », sur ssb.no (consulté le )
- « La NorvÚge autorise une mine de cuivre au détriment de la biodiversité arctique », sur Reporterre (consulté le )
- « NorvÚge : par ici les déchets ! », sur Arte, (consulté le ).
- « Déchets électroniques, ça ne va pas mieux⊠», sur www.avcesar.com, (consulté le ).
- Jeanne Pouget, « LA NorvÚge est bien partie pour devenir le pays le plus écolo au monde », sur Konbini, (consulté le ).
- « La NorvĂšge tourne le dos Ă lâindustrie pĂ©troliĂšre et crĂ©e une onde de choc », sur sudouest.fr, (consultĂ© le ).
- StĂ©phane Foucart, « Au-delĂ du cercle polaire, dix mille ans dâagriculture dans une « chambre forte » », Le Monde,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- Yohan Demeure, « Oslo pourrait devenir la premiÚre capitale sans voitures en 2019 », sur http://citizenpost.fr, (consulté le ).
- http://www.avere.org/www/newsMgr.php?action=view&frmNewsId=611§ion=&type=&SGLSESSID=tqiice0pmjdclt7l4q0s3s1o27 « Copie archivĂ©e » (version du 24 octobre 2013 sur Internet Archive)
- (en) David Jolly, « Norway Is a Model for Encouraging Electric Car Sales », The New York Times,â (lire en ligne , consultĂ© le ).
- « Le bùtiment en bois le plus haut du monde est achevé », sur architecture bois, (consulté le ).
- Nicolas Enault, « CARTES. Cinq planisphĂšres pour comprendre pourquoi l'humanitĂ© vit au-delĂ des capacitĂ©s de la Terre », francetvinfo.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- « Quels sont les 10 pays les plus écologiques du monde� », sur www.sudouest.fr, (consulté le ).
- FrĂ©dĂ©ric Mouchon, « Jour du dĂ©passement : quelles solutions pour la planĂšte ? », Le Parisien,â (lire en ligne, consultĂ© le ).