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Dynastie salomonide

La dynastie salomonide (ou salomonienne) est une dynastie d’Éthiopie, se réclamant du roi Salomon et de la reine de Saba, dont on dit qu’elle donna naissance à Ménélik Ier après sa visite à Salomon à Jérusalem, relatée dans la Bible. Cette dynastie, fondée au XIIIe siècle, ne reposait pas sur une descendance biologique stricte mais sur des successions politiques, le plus souvent dans un même lignage. La dynastie salomonienne a été l'une des deux plus vieilles maisons souveraines dans le monde avec la maison impériale du Japon et la maison royale de Géorgie.

Dynastie salomonide
Description de l'image Imperial_coat_of_arms_of_Ethiopia_(Haile_Selassie).svg.
Pays Empire Ă©thiopien
Lignée Maison de David
(selon la légende)
Titres Negusse Negest
Chef actuel Zera Yacob Amha Selassie
Fondation 1270
Yekouno Amlak
DĂ©position 1974
Haïlé Sélassié Ier

Historique

Cette dynastie, liée à l’Église éthiopienne orthodoxe, est arrivée au pouvoir le (10 Nehasé 1262, selon le calendrier éthiopien[1]) lorsque Yekouno Amlak renverse le dernier souverain de la dynastie Zagoué. Yekouno Amlak affirme alors être le descendant en ligne directe de l’ancienne famille royale d’Aksoum que les Zagoués ont remplacée sur le trône. Ménélik II, et plus tard sa fille Zaoditou, ont été les derniers monarques qui pouvaient prétendre descendre de la lignée mâle du roi Salomon et de la reine de Saba, alors que Lij Iyasou et Hailé Sélassié Ier appartiennent à la lignée féminine, Iyasu par sa mère Shewarega Ménélik, et Hailé Sélassié par sa grand-mère paternelle, Tenagnework Sahle Sélassié. La lignée mâle existe toujours à travers les descendants de Ménélik mais elle a été mise de côté en grande partie à cause des inimitiés de Ménélik pour cette branche de sa famille.

La dynastie salomonide a régné sur l’Éthiopie avec quelques interruptions jusqu’en 1974, lorsque le dernier empereur, Hailé Sélassié, est renversé par le Derg. Lors de la révolution éthiopienne de 1974, les membres de la famille royale sont exécutés, emprisonnés ou exilés. Ceux qui avaient été placés en détention n’ont été relâchés qu’en 1989-1990 et n'ont été autorisés à quitter le pays qu’au moment où le Derg commence à voir son autorité remise en cause pour finalement être renversé en 1991. Plusieurs membres de la famille impériale ont depuis lors décidé de revenir en Éthiopie.

Le blason impérial a été adopté par l’empereur Haile Selassie. Il est composé d’un trône impérial, entouré de deux anges, l’un tenant une épée et une balance, l’autre tenant le sceptre impérial. Le trône est souvent représenté avec une croix chrétienne, une étoile de David et un croissant de lune qui représentent respectivement la tradition chrétienne, juive et islamique. Il est surmonté d’un manteau rouge et d’une couronne impériale, et devant le trône, figure le Lion de Juda qui apparaît au centre des trois couleurs du drapeau éthiopien sous la monarchie. La phrase « Moa Ambassa ze imnegede Yehuda » (la conquête de la tribu du Lion de Juda), figurant sur le blason, précède toujours le titre officiel de l’empereur, mais en se référant au Christ plutôt qu’au monarque. La devise officielle de la dynastie impériale est Ityopia tabetsih edewiha habe Igziabiher (« L’Éthiopie tend ses mains vers le Seigneur ») tiré du livre des Psaumes.

Au cours de la majeure partie de la dynastie salomonide, le quadrant nord-ouest de l’actuel plateau d’Éthiopie a constitué l'essentiel du territoire de l'empire. Ce territoire s’est modifié au cours des siècles, incorporant parfois des parties de l’actuel Soudan, des zones côtières de la mer Rouge et du golfe d’Aden, et s’étendant aussi au sud vers le Kenya. Les régions sud et est ont été intégrées au royaume de façon permanente au cours des deux derniers siècles, en particulier par l'action de Ménélik II et Hailé Sélassié. La partie centrale du royaume et le sud du pays ont été incorporés à l’empire sous le règne d’Amda Seyon Ier et de Zar’a Ya’iqob, mais les zones périphériques ont été perdues après les guerres d’Ahmed Ibn Ibrahim Al-Ghazi[2]

Principaux membres

Membres de la dynastie salomonide ayant régné sur l’Éthiopie
(les dates correspondent à l’accession au trône)

Arbre généalogique de la branche choane des Salomonides depuis Wossen Seged

Wossen Seged (en)
Maryam Gabre
+1826
Wolde Kiros
Sahle Selassié
vers 1795 - 1847
Negus du Choa
Haile Giyorgis Wolde
Wube Hailé
1799 - 1867
Ras du Tigré
Betul Hailé
Wolde Kidan
Tenagnewerq
vers 1830-1887
Haile Melekot
1824 - 1855
Negus du Choa
MonarchTéwodros II d’Éthiopie
1818 - 1868
Negus d’Éthiopie
Turunash (en)
+1868
2e femme de TĂ©wodros II
Mirtcha Wolde Kidan
+1863
Gabre Medhin
Eheta
Mekonnen Welde Mikaél
1852 - 1906
Militaire et homme politique
Monarque Menelik II
1844 - 1913
Negus d'Éthiopie
Altash
Première femme de Menelik II et fille de Téwodros II
Taytu Betul
vers 1851 - 1918
3e femme de Menelik II
Wale Betul
+1918
MonarchYohannes IV d’Éthiopie
1837 - 1889
Negus d’Éthiopie
Dinqinesh
1833 - 1912
2e femme de Tekle Giyorgis II
MonarchTekle Giyorgis II d’Éthiopie
1836 - 1873
Negus d'Éthiopie
Mezlekianesh
Mikaél du Wello
1850 - 1918
Militaire
Shewareged
1867 - 1897
MonarchZewditou Ire
1876 - 1930
Negiste Negest d’Éthiopie
Gougsa Wellé
deuxième époux
n 1875 d 1930
Kafay Wale
Mengesha Yohannes
1868 - 1906
Araya Selassie Yohannes
1867 - 1888
Premier mari de Zewditou Ire
Emrou Haile Selassie
1892 - 1980
Gouverneur
Selim
MonarchIyasou V d’Éthiopie
1898 - 1936
Negus d’Éthiopie
Romana Worq
née en 1902
Première femme de Iyasou V d’Éthiopie
Seyoum Mengesha
1887 - 1960
Gouverneur du Tigré
Mikael Imru
1926 - 2008
Premier ministre d’Éthiopie
MonarchHailé Sélassié Ier
1892 - 1975
Negus d’Éthiopie
Menen Asfaw
Romanework
Tenagnework
Tsehai
Zenebework
Makonnen
Prince Sahle Selassie (en)
Amha Selassie
Deuxième Ă©pouse Medferiashwork Abebe (en)
Wolete Israel Seyoum
née en 1906 - 1988
Première épouse de Amha Selassie
Zera Yacob Amha Selassie

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Solomonic dynasty » (voir la liste des auteurs).
  1. A. K. Irvine, «Review: The Different Collections of Nägś Hymns in Ethiopic Literature and Their Contributions», bulletin de la SOAS, université de Londres, 1985.
  2. Taddesse Tamrat (en), Église et État en Éthiopie (1270 - 1527), Oxford, Clarendon Press, 1972, p. 275.

Bibliographie

  • Derat (Marie-Laure), Le domaine des rois Ă©thiopiens (1270-1527), Paris, Publications de la Sorbonne, 2003, 383 p.

Article connexe

Liens externes

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