Droits de l'homme au Rwanda
Cet article traite de l'histoire et de la situation des droits de l'homme au Rwanda.
GĂ©nocide des Tutsi au Rwanda
ĂvĂ©nements initiaux du gĂ©nocide au Rwanda (1994)
Le génocide des Tutsi au Rwanda dura du au .
Il fut commis dans le cadre d'une guerre civile opposant le gouvernement rwandais, qui s'Ă©tait auto-proclamĂ© Hutu Power avant le gĂ©nocide, et le Front patriotique rwandais (FPR) accusĂ© par les autoritĂ©s d'ĂȘtre essentiellement « Tutsi ».
Le , des Rwandais exilés et regroupés au sein du FPR, décidÚrent de revenir au pays à partir de l'Ouganda et de prendre le pouvoir par les armes. En réponse, les autorités rwandaises menÚrent une double stratégie : se défendre avec l'armée contre l'agression militaire du FPR, et « liquider » tous les Tutsi de l'intérieur du Rwanda. Les autorités rwandaises perdirent la guerre civile au profit du FPR et par contre atteignirent leur objectif génocidaire contre les Tutsi.
L'ONU estime que quelque 800 000 Rwandais, en majorité Tutsi, ont trouvé la mort durant ces trois mois[1]. Ceux qui parmi les Hutu se sont montrés solidaires des Tutsi ont été tués comme traßtres à la cause Hutu. D'une durée de cent jours, ce fut le génocide le plus rapide de l'histoire et le plus « efficace » quant au nombre de morts par jour.
Mais il convient de souligner qu'un génocide n'est pas qualifié comme tel en raison du nombre de morts, mais sur une analyse juridique de critÚres définis à l'époque par la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide du 9 décembre 1948 de l'ONU. Cette convention définit qu'un génocide est commis dans l'intention de détruire, tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux comme tel.
La discrimination rwandaise entre Hutu et Tutsi, qui a atteint un point culminant en 1994, s'est construite dans un processus historique complexe entre la réalité de la population du Rwanda et la façon dont les colonisateurs, d'une part, et les divers Rwandais, d'autre part, l'ont perçue et expliquée. Dans cette Histoire du Rwanda, s'est surajouté de façon déterminante les avantages politiques successifs que ces divers acteurs ont cru pouvoir tirer de cette discrimination, de 1894, (date des premiers contacts entre des européens et le roi issu des Tutsi du Rwanda) à 1962, (date de l'indépendance du Rwanda), puis jusqu'en 1994, période dominée par des Républiques dites Hutu.
Causes du génocide au Rwanda
Entre avril et juillet 1994, quelque 800 000 hommes, femmes et enfants, principalement Tutsis, ont Ă©tĂ© massacrĂ©s au Rwanda. En novembre 1994, dans la rĂ©solution du Conseil de sĂ©curitĂ© de l'ONU qui institue le Tribunal pĂ©nal international pour le Rwanda[2], puis en 1999, la communautĂ© internationale a retenu la qualification de gĂ©nocide pour dĂ©signer ces crimes et a reconnu sa responsabilitĂ© de ne pas l'avoir empĂȘchĂ© et de ne pas l'avoir fait cesser aprĂšs qu'il a commencĂ©[3].
Les causes de ce gĂ©nocide furent multiplesâ: outre l'accumulation de haines entre les communautĂ©s Hutu et Tutsie au fil des annĂ©es et l'enchaĂźnement des Ă©vĂ©nements dĂ©clencheurs, d'autres causes ou responsabilitĂ©s, intĂ©rieures ou extĂ©rieures, ont Ă©tĂ© Ă©voquĂ©es par les diffĂ©rentes commissions d'enquĂȘtes.
Attitude des institutions religieuses lors du génocide au Rwanda
CaractÚre transnational des religions présentes aux Rwanda :
Les religions ont la particularitĂ© de rassembler dans des entitĂ©s transnationales des croyants de peuples du monde entier. On trouve dans le gĂ©nocide des Tutsi au Rwanda au sein des mĂȘmes religions, des victimes et des rescapĂ©s, des familles et amis des rescapĂ©s, des gĂ©nocidaires avec leurs familles et amis, et des complices des gĂ©nocidaires. Tous ont leurs rĂ©seaux au sein des religions, comme au sein des relations internationales. Au sein de ces mĂȘmes religions on trouve aussi, Ă travers le monde, des croyants ignorants tout de cet Ă©vĂ©nement, mais amenĂ©s un jour ou l'autre, Ă travers telle ou telle Ă©glise Ă les dĂ©couvrir.
Ce caractÚre transnational des religions fait d'elles l'un des canaux principaux de transmission des informations du Rwanda vers les pays occidentaux et arabes. Les différents courants idéologiques s'y affrontent à travers les informations transmises par les divers Rwandais.
Les influences religieuses au Rwanda sont réparties entre des acteurs internationaux et des acteurs rwandais.
RÎle des médias dans le génocide au Rwanda
L'utilisation des médias est l'une des caractéristiques fondamentales de la conduite du génocide des Tutsi au Rwanda. La célÚbre radio des mille collines, et le journal Kangura, notamment, ont été des outils déterminants dans la réussite du génocide. Cet aspect a donné au génocide conduit par le Hutu Power un caractÚre particuliÚrement moderne, malgré les armes utilisées dans les massacres.
Dans les pays signataires de la Convention pour la prĂ©vention et la rĂ©pression du crime de gĂ©nocide de 1948[4], la façon dont les dirigeants internationaux rendaient compte Ă travers les mĂ©dias de leurs dĂ©cisions a eu un effet sur la façon dont les Ă©vĂšnements ont Ă©tĂ© couverts. Par exemple, cette influence a donnĂ© lieu en France Ă un procĂšs entre l'auteur d'un livre sur le gĂ©nocide et le journal Le Monde, conclu en appel aprĂšs cassation en 2006. Le journal a Ă©tĂ© dĂ©boutĂ© face Ă la dĂ©nonciation des connivences entre son directeur et l'Ătat français Ă propos du gĂ©nocide au Rwanda.
Les militaires français ont particuliĂšrement soignĂ© la couverture mĂ©diatique de leur opĂ©ration Turquoise en relation avec le service de communication des armĂ©es, Ă tel point que cette couverture mĂ©diatique peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un Ă©lĂ©ment constitutif du dĂ©ploiement de l'opĂ©ration. Le maintien des Ă©missions de la radio des mille collines dans la « zone humanitaire sĂ»re », installĂ©e par cette opĂ©ration, a Ă©tĂ© l'objet de polĂ©miques.
Enfin, aprĂšs le gĂ©nocide, de nombreux documents mĂ©diatiques, films, documentaires, reportages tĂ©lĂ©visĂ©s, articles de journaux, livres, tĂ©moignages et rapports) ont rendu compte de cet Ă©vĂ©nement. Des films comme HĂŽtel Rwanda, Shooting Dogs et actuellement Kigali, des images contre un massacre illustrent cet aspect. Ce dernier film notamment associe des images qui couvraient le gĂ©nocide Ă une rĂ©flexion rĂ©cente d'acteurs politiques, d'Ăglise et d'ONG ayant essayĂ© de lutter contre les massacres, le tout conduit pas un journaliste blessĂ© par une rafale de mitraillettes pendant le gĂ©nocide.
à travers ces productions intellectuelles continuent de se combattre les auteurs du génocide, leurs alliés, les rescapés, des militants des droits de l'homme et des citoyens du monde entier pour tenter de parvenir à une connaissance universelle de cet événement qui a profondément marqué les consciences à travers le monde. Les médias témoignent que ce génocide n'est pas terminé dans les esprits. La notion de négationnisme du génocide s'étend désormais, au-delà de la Shoah, aux autres génocides.
Depuis 1994
Cette période est caractérisée par le changement de régime politique aprÚs la victoire militaire du FPR et sa prise du pouvoir et par la « gestion de l'aprÚs génocide » aux plans sociaux, judiciaire et politique.
Les gouvernements qui ont suivi sont réguliÚrement accusés par Amnesty International, Human Rights Watch et Reporters sans frontiÚres de nombreuses violations des droits de l'homme[5].
Des accusations concernent des tueries extrajudiciaires en reprĂ©sailles contre des gĂ©nocidaires et leurs familles immĂ©diatement aprĂšs le gĂ©nocide, dont quelques rares auteurs ont Ă©tĂ© jugĂ©s et exĂ©cutĂ©s par le FPR, sans doute pour freiner un mouvement qui aurait pu ĂȘtre plus vaste en rĂ©action Ă l'amplitude des violences du gĂ©nocide. D'autre s'inscrivent dans le cadre de la lutte du FPR contre la politique de terreur et de dĂ©stabilisation du Rwanda Ă partir du ZaĂŻre des anciens gĂ©nocidaires. D'autres semblent liĂ©es Ă la lutte pour le pouvoir : des personnes dont les jugements sont contestĂ©s ont Ă©tĂ© emprisonnĂ©es, d'autres ont "disparu" ou Ă©tĂ© assassinĂ©es soit par des membres des forces de sĂ©curitĂ© du gouvernement ou soit par des groupes d'opposition armĂ©s.
Négation du génocide au Rwanda
Le négationnisme du génocide des Tutsi du Rwanda est né avec ce génocide.
La reconnaissance juridique de ce génocide par le Tribunal pénal international pour le Rwanda, institué par l'ONU, constitue le pivot qui permet d'affirmer son existence et de parler, à propos des contestations de sa réalité, de négationnisme.
à la négation des événements qui relÚve du négationnisme, on peut encore ajouter les polémiques provoquées par l'utilisation du terme « génocides » (au pluriel) par des responsables politiques, ou portant sur la question des divers soutiens apportés au gouvernement rwandais avant et pendant le génocide.
Tribunal pénal international pour le Rwanda
Le Tribunal pĂ©nal international pour le Rwanda (TPIR) a Ă©tĂ© mis en place le par le Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies afin de juger les personnes responsables d'actes de gĂ©nocide et d'autres violations graves du droit international humanitaire commis sur le territoire du Rwanda, ou par des citoyens rwandais sur le territoire d'Ătats voisins, entre le 1er janvier et le .
Son siĂšge est Ă Arusha en Tanzanie.
Les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU qui concernent le TPIR sont :
Commission d'enquĂȘte citoyenne sur l'implication de la France au Rwanda
La Commission d'enquĂȘte citoyenne sur l'implication de la France dans le gĂ©nocide des Tutsi, (CEC), est une initiative d'associations françaises. C'est un collectif sans statut juridique, animĂ© par un « comitĂ© de pilotage » qui s'est donnĂ© comme prĂ©sident, GĂ©raud de La Pradelle, professeur de droit.
Elle a tenu ses premiers travaux publics du 22 au 26 mars 2004, dans les locaux du Centre de recherche et dâinformation pour le dĂ©veloppement. Elle Ă©tait composĂ©e de quatre associations et de personnalitĂ©s diverses, universitaires, juridiques et d'ONG.
Implication du Rwanda dans la premiĂšre guerre du ZaĂŻre/Congo (1996-1997)
AprĂšs avoir appelĂ© la communautĂ© internationale Ă dĂ©manteler les camps de rĂ©fugiĂ©s dominĂ©s par les gĂ©nocidaires du Hutu Power, le gouvernement du Rwanda dĂ©cida de le faire lui-mĂȘme. Il attaque les camps souvent sans faire de distinction entre les civils et les combattants. Le rĂ©sultat fut la fuite dans la forĂȘt congolaise de 200 000 d'entre eux environ, dont beaucoup moururent ou furent tuĂ©s, et le retour dâenviron 800 000 au Rwanda oĂč ils furent rĂ©intĂ©grĂ©s. Les opposants affirment que ces 200 000 personnes moururent, d'autres, comme le journaliste Dominic Johnson, qui fit un dĂ©compte prĂ©cis, affirma dans un article dans le journal Allemand TAZ qu'au maximum 40 000 furent tuĂ©s[9].
Implication du Rwanda dans la DeuxiĂšme Guerre du Congo
Selon Human Rights Watch, les troupes rwandaises dĂ©ployĂ©es lors de la DeuxiĂšme Guerre du Congo furent responsables de la mort de milliers de civils congolais[10]. Ă lâĂ©poque, Pasteur Bizimungu Ă©tait PrĂ©sident du Rwanda, tandis que Paul Kagame Ă©tait Vice-PrĂ©sident et Ministre de la DĂ©fense. En 2010, les Nations unies ont prĂ©parĂ© un rapport accusant le Rwanda dâavoir « commis des crimes de guerre contre les Hutus » en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo pendant la guerre. Le rapport suggĂšre que « lâarmĂ©e rwandaise a peut-ĂȘtre commis un gĂ©nocide » contre les Hutus â une suggestion rĂ©futĂ©e « furieusement » par le gouvernement Kagame[11].
Droits de lâhomme sous la prĂ©sidence Kagame
Pour ce qui est des droits de lâhomme sous le gouvernement actuel du prĂ©sident Paul Kagame, Human Rights Watch accuse la police rwandaise de tueries extrajudiciaires et de responsabilitĂ©s dans la mort de dĂ©tenus[12] - [13]. En juin 2006, la FĂ©dĂ©ration internationale des droits de l'homme et Human Rights Watch ont dĂ©crit ce quâils qualifiaient de « graves violations du droit humanitaire international commises par lâArmĂ©e patriotique rwandaise »[14]. Pour l'annĂ©e 2011, Human Rights Watch note que « ceux qui critiquent le gouvernement » sont « de plus en plus » mis en examen pour « mise en danger de la sĂ©curitĂ© de l'Ătat ou pour incitation Ă la dĂ©sobĂ©issance publique »[15].
Selon The Economist, Kagame « réprime davantage les droits politiques et la liberté de la presse dans son pays que ne le fait Robert Mugabe au Zimbabwe », et « tous ceux qui posent le moindre soupçon de menace envers le régime sont réduits au silence sans pitié »[16].
Le gouvernement des Ătats-Unis en 2006 dĂ©crivit la situation des droits de lâhomme sous Kagame comme « mĂ©diocre », attirant lâattention sur la « disparition » des dissidents politiques, ainsi que sur les arrestations arbitraires et les actes de violence et de torture et les meurtres commis par la police. Les autoritĂ©s amĂ©ricaines listent, parmi les problĂšmes relatifs au non-respect des droits de lâhomme, lâexistence de prisonniers politiques, et les restrictions sur la libertĂ© de la presse, le droit de sâassembler et la libertĂ© de religion[17].
Reporters sans frontiĂšres classe le Rwanda Ă la 147e place sur 169 pour la libertĂ© de la presse en 2007[18], indiquant que « les journalistes rwandais subissent lâhostilitĂ© permanente de leur gouvernement, et sont surveillĂ©s en permanence par les services de sĂ©curitĂ© ». Reporters Sans FrontiĂšres cite le cas de journalistes menacĂ©s, harassĂ©s et arrĂȘtĂ©s pour avoir critiquĂ© le gouvernement, et ajoute : « Le PrĂ©sident Paul Kagame et son gouvernement nâont jamais acceptĂ© que la presse doive jouir de la garantie dâune rĂ©elle libertĂ© »[19]. En 2010, le Rwanda chute Ă la 169e place sur 178, faisant son entrĂ©e parmi les dix pays oĂč la libertĂ© de la presse est -selon Reporters Sans FrontiĂšres- la moins bien respectĂ©e. RSF note ainsi que « [l]e Rwanda, le YĂ©men et la Syrie ont rejoint la Birmanie et la CorĂ©e du Nord dans le carrĂ© des pays les plus rĂ©pressifs de la planĂšte envers les journalistes »[20]. L'organisation ajoute qu'au Rwanda, « le troisiĂšme pays africain le moins bien classĂ© », « [l]a suspension des principales publications indĂ©pendantes, le climat de terreur entourant lâĂ©lection prĂ©sidentielle et lâassassinat, Ă Kigali, du rĂ©dacteur en chef adjoint dâUmuvugizi, Jean-LĂ©onard Rugambage, sont Ă lâorigine de cette chute. Dans des proportions presque comparables Ă la Somalie, le Rwanda se vide de ses journalistes, lesquels fuient par peur de la rĂ©pression »[21].
En dĂ©cembre 2008, un rapport de lâONU, devant ĂȘtre prĂ©sentĂ© aux ComitĂ© des Sanctions du Conseil de SĂ©curitĂ©, accusa le Rwanda de fournir des enfants soldats aux rebelles tutsis dans le Nord-Kivu, en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, dans le contexte de la guerre du Kivu. Le rapport accusa Ă©galement le Rwanda de fournir au GĂ©nĂ©ral Laurent Nkunda « un Ă©quipement militaire, un accĂšs aux banques rwandaises, et lâautorisation de lancer des attaques depuis le territoire rwandais Ă lâencontre de lâarmĂ©e congolaise[22].
En juillet 2009, la Commonwealth Human Rights Initiative, organe des droits de lâhomme du Commonwealth des Nations, publia un rapport[23] dĂ©nonçant la situation des droits de lâhomme au Rwanda. Le rapport mit en lumiĂšre « une absence de libertĂ© politique, et la persĂ©cution des journalistes »[24]. Il demanda au gouvernement rwandais dâadopter une lĂ©gislation permettant la libertĂ© d'information, et dâ« autoriser la participation de candidats dâopposition aux prochaines Ă©lections »[25]. Il souligna Ă©galement les abus commis par les troupes rwandaises en RĂ©publique dĂ©mocratiques du Congo, et qualifia la situation dâensemble des droits de lâhomme au Rwanda de « trĂšs mauvaise »[26] :
- « Le rapport dĂ©crit dans le dĂ©tail un pays oĂč la dĂ©mocratie, la libertĂ© dâexpression, la presse et les droits de lâhomme sont sapĂ©s ou violemment maltraitĂ©s ; oĂč les tribunaux ne rĂ©pondent pas aux normes internationales ; et un pays qui a envahi son voisin, la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, quatre fois depuis 1994. [âŠ] La censure est omniprĂ©sente, selon le rapport, et le gouvernement a lâhabitude dâabolir les mĂ©dias indĂ©pendants et de persĂ©cuter les journalistes. Il en conclut que la constitution rwandaise nâest quâune âfaçadeâ qui sert Ă cacher âla nature rĂ©pressive du rĂ©gimeâ, et il fait Ă©cho au point de vue selon lequel le Rwanda est essentiellement âune armĂ©e dotĂ©e dâun Ătatâ. »[27]
Durant lâĂ©lection prĂ©sidentielle rwandaise de 2010, les Nations unies « demandĂšrent une enquĂȘte sĂ©rieuse en rĂ©ponse aux accusations de tueries Ă caractĂšre politique commises Ă lâencontre de membres de lâopposition ». Plus prĂ©cisĂ©ment, le Vice-PrĂ©sident du Parti vert dĂ©mocratique, AndrĂ© Kagwa Rwisereka, fut retrouvĂ© dĂ©capitĂ© ; « un avocat qui avait participĂ© Ă des procĂšs relatifs au gĂ©nocide dans un tribunal de lâONU fut abattu » ; Kayumba Nyamwasa, « un ancien gĂ©nĂ©ral rwandais de haut rang qui sâĂ©tait brouillĂ© avec Kagame », subit une tentative dâassassinat ; et Jean-LĂ©onard Rugambage, journaliste enquĂȘtant sur cette tentative dâassassinat, fut lui-mĂȘme assassinĂ©[28] - [29].
En octobre 2012, le corps de ThéogÚne Turatsinze, homme d'affaires rwandais établi au Mozambique et qui aurait eu « accÚs à des informations financiÚres politiquement sensibles concernant certains membres du gouvernement rwandais », est retrouvé ligoté et flottant en mer. La police au Mozambique accuse initialement le gouvernement rwandais, puis se rétracte[30]. Les médias étrangers mettent en relation ce meurtre et celui de plusieurs autres opposants notables au gouvernement lors des deux années précédentes[31] - [32].
En février 2021, Seif Bamporiki, coordinateur du parti d'opposition CongrÚs national rwandais (en) pour l'Afrique du Sud, est attiré dans un guet-apens à Nyanga et exécuté[33].
Opposants au FPR tués ou disparus depuis 1995
Les personnes suivantes, critiques du Front patriotique rwandais ou plus largement du gouvernement, ont été les victimes d'assassinat, de tentatives d'assassinat ou ont « disparu » depuis 1995[34] :
- Manasse Mugabo, journaliste, disparu Ă Kigali en 1995 ;
- Seth Sendashonga, premier ministre de l'Intérieur aprÚs le génocide, et Augustin Bugirimfura, homme d'affaires, abattus à Nairobi en 1996 ;
- Emmanuel Munyemanzi, journaliste, tué à Kigali en 1998 ; son corps a ensuite disparu ;
- Theoneste Lizinde, député du FPR et ancien chef des services de renseignements, assassiné à Nairobi en 1998 ;
- Asiel Kabera, conseiller de l'ancien Président Pasteur Bizimungu, abattu à Kigali en 2000 ;
- Augustin Cyiza et Eliezar Runyaruka, juges, disparus Ă Kigali en 2003 ;
- Leonard Hitimana, député d'opposition, disparu à Kigali en 2003 ;
- Faustin Kayumba Nyamwasa, ancien officier du FPR, blessé par balles à Johannesbourg en 2010 ;
- Jean-LĂ©onard Rugambage, journaliste, abattu Ă Kigali en 2010 ;
- Dominique Makeli, reporter, enlevé à Kampala en 2010 ;
- André Kagwa Rwisereka, homme politique d'opposition, retrouvé décapité à Butare en 2010 ;
- Charles Ingabire, journaliste et opposant au gouvernement Kagame, abattu Ă Kampala en 2011[35] ;
- Patrick Karegeya, ancien chef des services de renseignement extérieur et proche de l'opposition, retrouvé étranglé dans un hÎtel à Johannesbourg en 2014[36] ;
- Seif Bamporiki, homme politique d'opposition en exil, abattu en Afrique du Sud en 2021[33].
En mars 2014, la maison de Kayumba Nyamwasa, dissident rwandais en exil en Afrique du sud, est mise à sac par des intrus qui s'emparent de son ordinateur et de divers documents. Il avait précédemment survécu à deux tentatives d'assassinat. Les autorités sud-africaines soupçonnent des agents des services de renseignement rwandais attachés à l'ambassade, et expulsent du pays trois diplomates rwandais[37].
Notes et références
- PremiÚre phrase du rapport de l'ONU sur le génocide au Rwanda
- RĂ©solution 955
Le rapporteur spĂ©cial de la commission des droits de l'homme de l'ONU, monsieur RenĂ© Degni-SĂ©gui avait qualifiĂ© les Ă©vĂ©nements de gĂ©nocide dans son rapport remis en octobre 1994 : « Les faits incriminĂ©s revĂȘtent une triple nature : un gĂ©nocide rĂ©sultant des massacres des Tutsis, des assassinats politiques de Hutus, et des atteintes diverses aux droits de l'homme ». - Rapport de l'ONU, 1999, p. 3
- Convention pour la prévention et la répression des crimes de génocide adoptée à New York en 1948
- Les crimes du FPR- Survie en Alsace
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- Perdus dans la forĂȘt (pĂ©riode 1996-1997) (traduction française par Wolfgang Blam de Vermisst im Urwald - Taz (Allemagne) 28/08/2010
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- « Rwanda: lâex-chef du renseignement assassinĂ© en Afrique du Sud », AFP, 2 janvier 2014
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