AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Doris (bateau)

Le doris est une embarcation d'origine américaine, en bois à fond plat, de longueur hors-tout cinq à six mÚtres, propulsée à l'aviron, à la voile ou au moteur.

Doris (musée de Saint-Malo).
Doris.

Étymologie

L'origine n'est pas vraiment dĂ©finie. Le nom doris proviendrait du prĂ©nom de la femme de l'architecte canadien qui a conçu cette embarcation[1], d'autres sources parlent du nom de dory donnĂ© Ă  cette embarcation par des pĂȘcheurs ou viendrait du nom du fleuve Douro[2].

Historique

Origine : pĂȘche en AmĂ©rique du nord

Il a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en AmĂ©rique et utilisĂ© Ă  l'origine pour faciliter le dĂ©part de plage puis pour la pĂȘche Ă  la morue sur les bancs de Terre-Neuve jusqu'au dĂ©but du XXe siĂšcle[3].

La pĂȘche Ă  Terre-Neuve utilisa durant des siĂšcles, le systĂšme des chaloupes, jusqu'Ă  la guerre de 1870.

À cette Ă©poque les AmĂ©ricains avaient remplacĂ© celle-ci par des waris, de forts doris Ă  fond plat, de sept Ă  huit mĂštres, plus aptes Ă  s'Ă©chouer sur le sable ou les galets.

En 1872, les goĂ©lettes saint-pierraises se mirent Ă  employer des doris, de cinq Ă  six mĂštres, achetĂ©s aux AmĂ©ricains ; en 1886, les Saint-Pierrais achetaient encore 1 000 Ă  2 000 doris aux AmĂ©ricains.

DĂ©clinaison en Europe

Doris en Rance (2007).
Doris empilés sur le pont.
Doris des bancs.

C'est vers 1877, que les navires de FĂ©camp, Granville et Saint-Malo, commencent Ă  utiliser des doris amĂ©ricains pour la pĂȘche sur le grand banc, avec salaison Ă  bord. L'emploi du doris se gĂ©nĂ©ralisa et le doris est adoptĂ© par tous les armateurs français, vers les annĂ©es 1880-1885. D'oĂč le terme Ă©galement utilisĂ© doris des bancs. Leur conception permettait de les empiler pour les stocker sur le pont de la goĂ©lette menant la campagne.

Quelques marins-pĂȘcheurs les utilisent encore dans la baie du Mont Saint-Michel, sur les cĂŽtes normandes, ainsi qu'Ă  Saint-Pierre-et-Miquelon pour la pose de lignes, de trĂ©mails ou de casiers Ă  homards et Ă  crevettes, mais la grande majoritĂ© des doris utilisĂ©s le sont pour la plaisance (type voile-aviron). On trouve toujours aujourd'hui des chantiers artisanaux de construction de doris.

Les doris de plaisance construits dans le Cotentin par des chantiers comme Bosquet (Agon Coutainville) ou Legueltel (Blainville sur mer) à partir des années 60 étaient souvent plus grands que les doris des bancs de Terre-Neuve et comportaient une ouverture dans le tableau arriÚre, précédée d'un "faux tableau" destiné à supporter un moteur hors bord à arbre extra-long (souvent un British seagull, bien adapté à ce type d'embarcation) et, pour les amateurs de voile, un puits de dérive améliorant la remontée au vent[note 1].

Caractéristiques

Une des qualités appréciables de ces bateaux était leur facilité d'échouage à marée basse, posé bien droit sur leur semelle (ou "sole") plate, permettant de les laisser sans trop d'inquiétude, amarrés à un corps mort mis en place sur l'estran face aux plages de cette région à trÚs fort marnage.

Ces charpentiers de marine ont chacun leur particularitĂ© recherchĂ©e par une clientĂšle typique. Les matĂ©riaux employĂ©s peuvent ĂȘtre :

  • le bois (bordages Ă  clin)[4] ;
  • le contreplaquĂ© marine traitĂ© Ă©poxy ;
  • le polyester, finition bois ;
  • le plastique simple ou habillĂ© de bois est aussi utilisĂ©.

Il est fréquent de voir des doris munis d'un puits de dérive pour permettre une meilleure utilisation à la voile. Certains artisans sont spécialisés dans la construction de types légÚrement différents comme les swampscott dory[5].

Traversée de l'Atlantique

Un marin-pĂȘcheur amĂ©ricain, Alfred Johnson, a tentĂ© la traversĂ©e de l'OcĂ©an Atlantique en 1876 Ă  bord d'un doris voile-aviron Ă  peine modifiĂ© (pose d'un demi pontage servant d'abri). NommĂ© Centennial (le prĂ©texte de la traversĂ©e Ă©tait de fĂȘter le centenaire de l'indĂ©pendance amĂ©ricaine), le doris de Johnson partit de Gloucester (Massachusetts), accosta Ă  Abercastel (Pays de Galles), puis rallia le port de Londres, au terme d'une traversĂ©e mouvementĂ©e (plusieurs chavirages) mais couronnĂ©e de succĂšs.

Notes et références

Notes

  1. cf le doris de plaisance bleu et blanc de l'illustration ci-contre, à comparer avec l'authentique doris des bancs du musée de St Malo, en rouge (photo du dessus).

Références

Voir aussi

Bibliographie

  • Anne Chambrin (texte) et Patrick Abraham (peinture), Doris & dorissiers du pays de Saint Malo et des bords de Rance, Éditions Jean Brito, , 64 p. (ISBN 9782953441505)
  • Doris/Doris, MusĂ©e des Terre-Neuvas, FĂ©camp | collectif (sous la direction de Marie-HĂ©lĂšne Desjardins), 2002, 144 p.

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.