AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Donbass

Le Donbass (en ukrainien : Đ”ĐŸĐœĐ±Đ°Ń ; en russe : Đ”ĐŸĐœĐ±Đ°ÌŃŃ) est un bassin houiller de l'Est de l'Ukraine bordĂ© au sud par la mer d'Azov. C'est une rĂ©gion Ă©conomique et culturelle importante, aujourd'hui disputĂ©e par la Russie et l'Ukraine, qui comprend deux oblasts (provinces) : l'oblast de Donetsk et l'oblast de Louhansk. Il recouvre approximativement la portion de la steppe pontique dont l'appellation gĂ©ographique savante Ă©tait « MĂ©otide », Ă  laquelle le nom de « Donbass » s'est complĂštement substituĂ© depuis l'Ă©poque soviĂ©tique. La ville de Donetsk est considĂ©rĂ©e comme la capitale officieuse du Donbass, s’agissant de sa plus grande agglomĂ©ration et ayant la position la plus centrale parmi ses grandes villes.

Donbass
Image illustrative de l’article Donbass
Le Donbass (en rouge).
Administration
Pays Ukraine (de jure)
Russie en partie (de facto)
Statut politique
Capitale Donetsk (officieuse)
DĂ©mographie
Population 6 221 602 hab. (2021)
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 48° 00â€Č nord, 37° 48â€Č est
    Les oblasts de Donetsk et de Louhansk au sein de l'Ukraine orientale, qui selon l'acception contemporaine constituent la région du Donbass.

    Il y a de nombreuses dĂ©limitations gĂ©ographiques de ce bassin, aucune n'Ă©tant d'ailleurs officiellement reconnue. La dĂ©finition la plus courante aujourd'hui est celle qui la confond avec la rĂ©union des oblasts ukrainiens de Donetsk et de Louhansk, quoique les veines de charbon historiques n'en recouvrent qu'une partie, tout en dĂ©bordant Ă  l’ouest sur l'oblast ukrainien de Dnipropetrovsk et Ă  l’est sur la Russie mĂ©ridionale[1]. L’eurorĂ©gion de mĂȘme nom rassemble les oblasts de Donetsk, Louhansk en Ukraine et l’oblast de Rostov[2] en Russie.

    À la suite du renversement du prĂ©sident ukrainien Viktor Ianoukovytch en , le Donbass est la proie d'un conflit armĂ© entre les sĂ©paratistes pro-russes et le nouveau rĂ©gime ukrainien qu'ils ne reconnaissent pas. Deux entitĂ©s sans reconnaissance internationale sont proclamĂ©es par les sĂ©paratistes pro-russes (la rĂ©publique populaire de Donetsk et la rĂ©publique populaire de Lougansk) et contrĂŽlent de fait une grande partie du Donbass ukrainien, avec l'aide de la Russie, pays frontalier accusĂ© de mener une guerre hybride. Le protocole signĂ© Ă  Minsk le par les reprĂ©sentants de l'Ukraine, de la Russie, des deux rĂ©publiques sĂ©paratistes et de l'Organisation pour la sĂ©curitĂ© et la coopĂ©ration en Europe (OSCE), sous l’égide des dirigeants allemand et français, Angela Merkel et François Hollande, a eu pour but de rĂ©soudre le conflit dans le cadre d’un plan en treize points. Cependant il n'est appliquĂ© que partiellement par les diverses parties. Huit ans plus tard, le , la Russie reconnaĂźt officiellement les rĂ©publiques sĂ©paratistes de Donetsk et de Louhansk puis, trois jours plus tard, dĂ©clenche une invasion gĂ©nĂ©rale de l'Ukraine[3], jusqu'Ă  annexer le Donbass et le Sud de l'Ukraine le , aprĂšs quatre rĂ©fĂ©rendums non reconnus par la communautĂ© internationale, rĂ©alisĂ©s dans chacun des quatre oblasts concernĂ©s (Kherson, Zaporijjia, Donetsk et Louhansk) quelques jours plus tĂŽt.

    Carte détaillée du Donbass au sein de l'Ukraine orientale.

    Étymologie

    Ce toponyme est un mot-valise signifiant bassin (minier) de la Donets (ukrainien : Đ”ĐŸĐœĐ”Ń†ŃŒĐșĐžĐč басДĐčĐœ, translittĂ©rĂ© Donetskiy bassein ; russe : Đ”ĐŸĐœĐ”Ń†ĐșĐžĐč бассДĐčĐœ, Donetskiy bassein), la Donets Ă©tant une riviĂšre traversant la rĂ©gion pour se jeter dans le fleuve Don[4].

    Histoire et témoignages

    De l'époque des Tatars à la révolution industrielle

    Pauvres récoltant le charbon par Nikolaï Kassatkine (Donbass, 1894).

    La steppe, qui incluait la rĂ©gion aujourd’hui appelĂ©e « Donbass », dĂ©pendait des Tatars de CrimĂ©e avant l'arrivĂ©e des Cosaques du Don, au cours de la seconde moitiĂ© du XVIIe siĂšcle[5]. Jusqu'Ă  la conquĂȘte russe, dans les annĂ©es 1770, le contrĂŽle de la rĂ©gion Ă©tait partagĂ© entre un hetmanat cosaque et le khanat de CrimĂ©e[6] vassal de l'Empire ottoman. Sous l'Empire russe, la « MĂ©otide » (ĐœŃĐŸŃ‚Ń–ĐŽĐ° en ukrainien, МаĐčДтОЎа en russe) formait la frontiĂšre historique entre la Zaporoguie et les terres colonisĂ©es par les Cosaques du Don.

    Sloviansk, la premiĂšre ville de cette rĂ©gion, Ă©mergea en 1676 pour permettre l'exploitation des mines de sel gemme. Lors de la RĂ©volution industrielle, dans les annĂ©es 1870, on commença Ă  exploiter les vastes ressources en houille de la rĂ©gion, dĂ©couvertes dĂšs 1721[7]. C'est alors que le toponyme de Donbass est apparu, quoique la rĂ©gion dĂ©pendĂźt administrativement des ouiezd de Bakhmout, de Slovianserbsk et de Marioupol, au sein du gouvernement de Iekaterinoslav. La prospĂ©ritĂ© de l’industrie houillĂšre conduisit Ă  une explosion dĂ©mographique dans la rĂ©gion, notamment par l'arrivĂ©e de colons russes[8].

    Donetsk, qui est aujourd'hui la mĂ©tropole de la rĂ©gion, est fondĂ©e en 1869 par l'industriel gallois John James Hughes. Le Donbass est dĂšs lors un important bassin houiller et s'impose comme un des bastions de l'industrie lourde[9] - [10] sur le site de la vieille ville zaporogue d’Oleksandrivka. Hughes y Ă©tablit un laminoir et met en exploitation les premiers charbonnages de la rĂ©gion. La ville prend d'abord le nom de Youzovka. Sa prospĂ©ritĂ© dĂ©chaĂźne un exode rural massif drainant les gouvernements de l'Empire russe pĂ©riphĂ©riques[4] et l'exploitation de la mine de sel de Soledar Ă  partir de 1876.

    Selon le recensement de l'Empire russe de 1897, les Ukrainiens ethniques représentaient 52,4 % de la population de la région, et les Russes[11] 28,7 %. Les Grecs, les Allemands, les Juifs et les Tatars, alors les principales minorités ethniques du Donbass, comptaient pour 36,7 % de la population dans le district cosmopolite de Marioupol[12].

    L'Úre soviétique

    Affiche de propagande soviĂ©tique (1921) proclamant le Donbass « cƓur de la Russie. »

    ConsĂ©quence de la guerre civile russe (1917–1922), le Donbass, comme d’autres territoires habitĂ©s par des Ukrainiens, fut annexĂ© Ă  la rĂ©publique socialiste soviĂ©tique d'Ukraine. Les cosaques de la rĂ©gion furent soumis Ă  une « dĂ©cosaquisation » entre 1919 et 1921[13]. Une dĂ©cennie plus tard, le pays fut Ă  nouveau dĂ©cimĂ© par la famine (Holodomor) de 1932–33 et la politique de russification de Joseph Staline. De nombreux paysans ukrainiens, rĂ©ticents Ă  se laisser priver de leurs moyens de production par les autoritĂ©s soviĂ©tiques, furent cataloguĂ©s par le NKVD comme koulaks, et la propagande les accusa d'ĂȘtre des « affameurs du peuple[14] - [15] » alors qu'ils faisaient eux-mĂȘmes parties des victimes de la famine[16]. Selon l’Association des Ukrainiens de Grande-Bretagne, la population de ce qui est aujourd'hui l'oblast de Louhansk se serait alors effondrĂ©e de 25 %, et celle de l'oblast de Donetsk, de 15 Ă  20 %[17]. Selon d’autres estimations, 81,3 % des victimes de la famine en RSS d'Ukraine auraient Ă©tĂ© Ukrainiens, et 4,5 % Russes[18].

    Au cours des annĂ©es prĂ©cĂ©dant la Seconde Guerre mondiale, ce bassin minier Ă©tait en proie Ă  la misĂšre et aux pĂ©nuries ; la recherche permanente de « saboteurs » par le NKVD dĂ©sorganisait la production et dĂ©courageait toute initiative et prise de risque, tandis que le « stakhanovisme » se traduisait pour les ouvriers par un allongement de la journĂ©e de travail, et les rĂ©calcitrants Ă©taient arrĂȘtĂ©s[19] et dĂ©portĂ©s en SibĂ©rie ; leurs remplaçants manquaient de formation[20].

    Lors de l'opĂ©ration Barbarossa, Adolf Hitler, considĂ©rant que les ressources du Donbass Ă©taient un atout dĂ©cisif, donna l'ordre de mobiliser un maximum de forces pour s'en emparer, et les nazis mirent la rĂ©gion en coupe rĂ©glĂ©e entre 1941 et 1942[21] : en outre des milliers d’ouvriers furent envoyĂ©s au travail forcĂ© vers les usines d'Allemagne. Dans ce qu’on appelait alors l’oblast de Stalino (qui est aujourd'hui l’oblast du Donetsk), 279 000 personnes trouvĂšrent la mort au cours de l’occupation, et pour l’oblast de Vorochilovgrad (aujourd’hui l’oblast de Louhansk), 45 649 victimes[22]. La reconquĂȘte du Donbass par les armĂ©es du gĂ©nĂ©ral Ieremenko a lieu en aoĂ»t 1943. La guerre avait prĂ©levĂ© son tribut, laissant la rĂ©gion Ă  la fois ravagĂ©e et dĂ©peuplĂ©e.

    Lors de la pĂ©riode de reconstruction du Donbass, aprĂšs la Seconde Guerre mondiale, de nombreux ouvriers russes sont venus repeupler la rĂ©gion, bouleversant une fois de plus sa composition culturelle : en 1926 en effet, il n'y avait encore que 639 000 Russes[23] ; mais dĂšs 1959, cette population avait quadruplĂ©, passant Ă  2,55 millions. Les rĂ©formes scolaires de 1958–59, qui prohibaient la langue ukrainienne au Donbass, ont accĂ©lĂ©rĂ© cette russification[24] - [25]. Lors du recensement soviĂ©tique de 1989, 45 % de la population du Donbass se revendiquait d’appartenance russe[26].

    L’Ukraine indĂ©pendante

    Monument aux Cosaques du Don à Louhansk : « Aux fils de la gloire et de la volonté ».

    Lors du rĂ©fĂ©rendum de 1991 pour l’indĂ©pendance de l’Ukraine, 83,9 % des Ă©lecteurs de l’oblast de Donetsk et 83,6 % de l’oblast de Louhansk votent oui[27]. Mais cette indĂ©pendance se solde par une dĂ©tĂ©rioration sĂ©vĂšre de l’économie du Donbass : dĂšs 1993, la production industrielle s'effondre, et les salaires s’affaissent en moyenne de 80 % par rapport Ă  1990. Le Donbass s'enfonce dans la crise, et le ressentiment se concentre contre le nouveau gouvernement de Kiev. Les mineurs du Donbass se mettent en grĂšve en 1993, amorçant un conflit que l'historien Lewis Siegelbaum qualifie de « lutte entre le Donbass et le reste du pays ». L'un des meneurs dĂ©clare que les gens du Donbass ont votĂ© pour l’indĂ©pendance parce qu'ils voulaient « rendre le pouvoir aux structures locales, aux entreprises et aux villes, et non pour un pouvoir centralisĂ© simplement dĂ©concentrĂ© de Moscou Ă  Kiev »[27].

    Cette grĂšve a Ă©tĂ© suivie en 1994 par un rĂ©fĂ©rendum consultatif portant sur diverses questions constitutionnelles dans les oblasts du Donetsk et de Louhansk, organisĂ© en mĂȘme temps que les premiĂšres Ă©lections lĂ©gislatives de l’Ukraine indĂ©pendante[28]. On demandait entre autres si le russe devait devenir une langue officielle en Ukraine ; si le russe devait ĂȘtre la langue administrative dans les oblasts de Donetsk et de Louhansk ; si l'Ukraine devait devenir un État fĂ©dĂ©ral, et si elle devait ĂȘtre associĂ©e plus Ă©troitement Ă  la CommunautĂ© des États IndĂ©pendants[29]. PrĂšs de 90 % des Ă©lecteurs votĂšrent en faveur de ces propositions[30], mais aucune ne fut adoptĂ©e : l’Ukraine demeura un État centralisĂ©, ayant pour seule langue officielle l'ukrainien[26]. NĂ©anmoins, les grĂ©vistes du Donbass ont obtenu plusieurs concessions de Kiev, soulageant ainsi la crise Ă©conomique dans la rĂ©gion[27].

    Les grĂšves se multipliĂšrent tout au long des annĂ©es 1990, malgrĂ© un recul des aspirations Ă  l'autonomie. Avec la suppression des fonds d'aide Ă  l'industrie lourde du Donbass, plusieurs usines ont cessĂ© leur activitĂ©, et sous la pression des rĂ©formes exigĂ©es par la Banque mondiale, le gouvernement ukrainien s'est vu contraint de fermer plusieurs mines[27]. Le prĂ©sident Leonid Koutchma, vainqueur de l’élection prĂ©sidentielle de 1994 grĂące au soutien du Donbass et des autres rĂ©gions d'Ukraine orientale, a Ă©tĂ© rĂ©Ă©lu[27] en 1999 : il avait en effet rĂ©tabli les mesures d'aides financiĂšres au Donbass[27] ; quant aux branches encore rentables de l'industrie nationale, elles furent privatisĂ©es et, moyennant une corruption rampante, tombĂšrent au dĂ©but des annĂ©es 2000 aux mains d'une petite coterie rĂ©gionale dĂ©signĂ©e comme « les oligarques » : il y a parmi ces hommes Viktor Ianoukovytch et Rinat Akhmetov. L'historien Hiroaki Kuromiya dĂ©crit ces oligarques comme le « clan du Donbass »[27]. Cette pratique clientĂ©liste a fait du Donbass « la rĂ©gion la moins dĂ©mocratique et la plus sinistre d’Ukraine »[27].

    Au cours de la dĂ©cennie suivante, pour le reste de l'Ukraine, le Donbass passa pour une rĂ©gion arriĂ©rĂ©e, Ă  la culture mafieuse, et un vivier de sĂ©cessionnistes pro-russes ; c'est ainsi que dans un article de Narodne slovo, l'Ă©ditorialiste Viktor Tkachenko Ă©crivait en 2005 que le Donbass Ă©tait le repaire d'une « cinquiĂšme colonne », et que le fait de parler ukrainien dans la rĂ©gion n'Ă©tait « bon ni pour la santĂ© ni pour la survie »[31]. En dĂ©pit de cette image, au cours des annĂ©es 1990 des enquĂȘtes montraient qu'une majoritĂ© des habitants du Donbass restait favorable Ă  son maintien au sein de l'Ukraine[32]. Cependant le dĂ©sir du Donbass de liens plus forts avec la Russie est parfaitement rationnel Ă©conomiquement et socialement[32].

    La guerre du Donbass

    En , Ă  la suite du renversement du prĂ©sident Viktor Ianoukovytch et de l'installation d'un nouveau rĂ©gime, un conflit Ă©clate dans le Donbass entre pro-russes et les nouvelles autoritĂ©s de Kiev, d'abord pour une raison linguistique[33]. Des combats s'ensuivent, contraignent des milliers d'habitants Ă  fuir le Donbass[34]. Entre 2014 et 2021, 14 000 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es[35] dont plus de 9 000 tuĂ©es entre 2014 et 2015[36] et deux millions de personnes ont Ă©tĂ© dĂ©placĂ©es[37]. Avant cette guerre, le Donbass Ă©tait la rĂ©gion la plus densĂ©ment peuplĂ©e d’Ukraine hormis sa capitale, Kiev. Elle comptait d'autres mĂ©tropoles de plus de 100 000 habitants : Louhansk, Marioupol, Makiivka, Horlivka, Kramatorsk, Sloviansk, Alchevsk, Sievierodonetsk et Lyssytchansk. Depuis, c'est la ville de Kramatorsk qui, par intĂ©rim, fait office de chef-lieu de l’oblast de Donetsk ; quant au chef-lieu de l’oblast de Louhansk c’est la ville de Sievierodonetsk. Les protocoles ou accords de Minsk I et II signĂ©s entre les belligĂ©rants ont pour objectif la fin des hostilitĂ©s avec la mise en place d'un statut spĂ©cial pour les oblasts de Donetsk et de Louhansk dans le cadre de la loi ukrainienne[38]. Ces protocoles sont inappliquĂ©s sur de nombreux points, les parties prenantes s'en rejetant mutuellement la responsabilitĂ©[39].

    Invasion de l'Ukraine par la Russie

    Le 18 février, la république populaire de Donetsk et la république populaire de Lougansk proclament la mobilisation générale à la suite d'un regain de tension dans le Donbass[40].

    Du 19 au , l'OSCE constate une augmentation "spectaculaire" d'incidents armés et d'explosions dans les deux républiques du Donbass, les deux parties du conflit se rejetant la responsabilité[41] - [42] - [43]. Les Etats-Unis affirment que la Russie « crée des fausses justifications » pour envahir militairement le reste de l'Ukraine en faisant croire, par manipulation d'images, que les frappes viennent du cÎté des forces du gouvernement Kiev[44] - [45]. Un responsable américain indique que 190 000 soldats russes sont massés aux abords de la frontiÚre et sur le territoire ukrainien[46].

    Le , lors d'une allocution télévisée, le président russe Vladimir Poutine annonce la reconnaissance de l'indépendance des républiques populaires de Donetsk et de Louhansk et les forces armées russes envahissent l'Est de l'Ukraine, contrÎlé par les séparatistes pro-russes[47] - [48]. Ces accords constituent une violation du droit international selon l'OSCE et l'Union Européenne[49] - [50], sont « une violation de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de l'Ukraine », constituent une décision « incompatible avec les principes de la Charte des Nations unies » selon le secrétaire général de l'ONU[51], et entraßnent une rupture des accords de Minsk par la Russie[51] - [52].

    DĂ©mographie et politique

    Districts à majorité de locuteurs russes (en rouge ; recensement de 2001).

    Actuellement, le Donbass est une rĂ©gion majoritairement russophone, avec une majoritĂ© d'Ukrainiens ethniques et une forte minoritĂ© de Russes. Jusqu'Ă  la crise ukrainienne de 2013–14, la politique y Ă©tait dominĂ©e par le « Parti des rĂ©gions », dĂ©tenteur de prĂšs de 75 % des suffrages au Donbass lors des Ă©lections lĂ©gislatives de 2007. Les tĂȘtes de liste de ce parti, tels l'ex-prĂ©sident ukrainien Viktor Ianoukovytch, sont originaires du Donbass.

    Les rĂ©sidents d'origine russe se concentrent dans les grands centres urbains. Dans les oblasts de Donetsk et de Louhansk, ils utilisent le russe qui est leur langue maternelle, et qui, Ă©tant parlĂ© par de nombreux Ukrainiens, y sert de lingua franca. L’importance de la langue russe dans les villes d'Ukraine orientale remonte Ă  l'Ăšre industrielle, qui a provoquĂ© l'exode rural de nombreux Russes des rĂ©gions voisines (en particulier depuis l’oblast de Koursk). C'est ainsi que lors du recensement de 1897, prĂšs de 63,17 % de la population de Kharkiv Ă©tait d'origine russe. La question de savoir si ces ruraux ont Ă©tĂ© forcĂ©s de rejoindre la population d'Ukraine aprĂšs la formation de l'Union SoviĂ©tique, ou si les Ukrainiens ont Ă©tĂ© exterminĂ©s par une famine organisĂ©e par le rĂ©gime de Staline (Holodomor) reste trĂšs controversĂ©e, et elle est en tout cas irrecevable pour les habitants de ces deux oblasts. Presque tous les Juifs qui n'avaient pas fui ont Ă©tĂ© dĂ©portĂ©s ou exĂ©cutĂ©s au cours de l'occupation allemande de 1942-43.

    La proportion des russophones dĂ©passe celle des Russes ethniques : 74,9 % dans le Donetsk, 68,8 % Ă  Louhansk[53] alors que dans ces rĂ©gions ukrainiennes, en 2001, les minoritĂ©s de russes ethniques pesaient pour 39 % dans l’oblast de Louhansk et 38,2 % dans celui de Donetsk[54].

    Le Donbass compte aussi une importante communauté musulmane, représentant jusqu'à 20 % de la population dans certaines zones[54].

    Le processus de russification dans l'oblast de Donetsk : les deux colonnes du haut donnent les Ă©volutions linguistiques ; celles du bas, la composition nationale.
    • Russe
    • Ukrainien
    • divers
    (selon les recensements officiels de 1897, de 1926 et de 2001).

    Selon le linguiste George Chevelov, au dĂ©but des annĂ©es 1920, la proportion de collĂšges et lycĂ©es enseignant l’ukrainien Ă©tait infĂ©rieure Ă  la proportion des Ukrainiens ethniques dans le Donbass[55] (malgrĂ© un dĂ©cret de l'Union SoviĂ©tique relatif aux Ă©coles de la RSS d'Ukraine, dans le cadre de la politique d'Ukrainisation[56]).

    Les sondages portant sur les identitĂ©s rĂ©gionales en Ukraine ont montrĂ© que prĂšs de 40 % des rĂ©sidents du Donbass se rĂ©clament d'une « identitĂ© soviĂ©tique »[57]. Roman Horbyk de l’UniversitĂ© de Södertörn, Ă©crit Ă  ce propos que « leurs institutions inachevĂ©es et archaĂŻques » ont privĂ© les rĂ©sidents du Donbass, « paysans accourus de toutes les rĂ©gions voisines d'Ukraine et de Russie vers les mines et les usines, d'une identitĂ© nouvelle Ă  la fois urbaine et nationale »[55].

    Économie

    Terrils miniers le long du Kalmious dans le Donbass.

    C'est pour exploiter ces ressources du sous-sol que fut lancĂ©, en 1868, un important rĂ©seau de chemin de fer. L’économie du Donbass est dominĂ©e par l’industrie lourde : charbonnages et sidĂ©rurgie ; et si la production annuelle de houille a nettement dĂ©cru depuis les annĂ©es 1970, le Donbass demeure un important producteur. L’extraction de charbon dans le Donbass a conduit Ă  creuser des mines trĂšs profondes : l’extraction de lignite intervient Ă  une profondeur de 600 m, celle d’anthracite et de charbon bitumineux, matĂ©riaux plus nobles, vers 1 800 m de profondeur[7]. Jusqu'au dĂ©but de la guerre, au mois d'avril 2014, les oblasts de Donetsk et de Louhansk produisaient Ă  eux seuls prĂšs de 30 % des exportations de l’Ukraine[58].

    Les mines de charbon du Donbass, compte tenu de leur profondeur, des frĂ©quents coups de grisou et de poussiĂšre, des risques d’effondrement, enfin de la vĂ©tustĂ© des infrastructures[59] sont parmi les plus dangereuses au monde. Depuis la fin des annĂ©es 2000, les mines clandestines, encore plus dangereuses, se sont multipliĂ©es Ă  travers la rĂ©gion[9] - [10].

    L’exploitation intensive des mines de charbon et l’activitĂ© sidĂ©rurgique du Donbass ont gravement portĂ© atteinte Ă  l’environnement. Les principaux problĂšmes de la rĂ©gion sont la carence en eau potable et la contamination par les eaux d'exhaure, la pollution de l’air autour des cokeries et des laminoirs et enfin la pollution de l’air et de l’eau par les terrils et leur instabilitĂ©.

    À cela s’ajoute que plusieurs dĂ©charges de dĂ©chets chimiques du Donbass ne sont pas surveillĂ©es : elles constituent une menace permanente pour l’environnement. Enfin, il faut aussi mentionner un hĂ©ritage de l’ùre soviĂ©tique : le projet de minage nuclĂ©aire de 1979 (ĐŻĐŽĐ”Ń€ĐœĐžĐč ĐČĐžĐ±ŃƒŃ… у Đ”ĐŸĐœĐ”Ń†ŃŒĐșіĐč ĐŸĐ±Đ»Đ°ŃŃ‚Ń–) Ă  Ienakiieve.

    Eurorégion du Donbass

    Le projet est initiĂ© par le Conseil de l'Europe en 2006[60] et concerne les oblasts de Rostov (Russie), et Louhansk (alors Ukrainiens). BloquĂ© par le gouvernement ukrainien « orange » jusqu’en 2010, le projet a formellement abouti Ă  l’enregistrement d’une eurorĂ©gion nommĂ©e Donbass incluant aussi l’oblast alors ukrainien de Donetsk en 2012[61].

    Depuis 2014 avec la guerre du Donbass, une partie des oblasts de Donetsk et de Louhansk n'est plus sous contrÎle des autorités ukrainiennes. Depuis octobre 2022, le Donbass étant occupé par la Russie, le projet d'eurorégion est de facto caduc.

    Personnalités liées à la région

    Notes et références

    1. (en) Hiroaki Kuromiya, Freedom and Terror in the Donbas : A Ukrainian-Russian Borderland, 1870s–1990s, Cambridge University Press, , 380 p. (ISBN 0-521-52608-6, lire en ligne), p. 12–13.
    2. (en) « Euroregion Donbass », sur Association of European Border Regions (consulté le )
    3. BenoĂźt Vitkine, « Vladimir Poutine brandit ouvertement la menace d’une guerre d’ampleur », sur lemonde.fr,
    4. (en) O. Klinova, « If instead of head, there is a gunshell : How the Donbass identity was formed », Ukrayinska Pravda (Istorychna Pravda,‎ (lire en ligne).
    5. (en) Ivan Katchanovski, ZĂ©non E. Kohut, Bogdan Y. Nebesio et Miroslav Yourkevitch, Historical Dictionary of Ukraine, (ISBN 978-0-8108-7847-1 et 0-8108-7847-X, lire en ligne), p. 135-136
    6. (en) Hiroaki Kuromiya, Freedom and Terror in the Donbas : A Ukrainian-Russian Borderland, 1870s–1990s, Cambridge University Press, , 380 p. (ISBN 0-521-52608-6, lire en ligne)
    7. (en) coll., EncyclopÊdia Britannica, , « Donets Basin »
    8. (en) Andrew Wilson, « The Donbas between Ukraine and Russia: The Use of History in Political Disputes », Journal of Contemporary History, vol. 30, no 2,‎ , p. 274 (lire en ligne)
    9. (en) « The coal-mining racket threatening Ukraine's economy », sur BBC News, (consulté le )
    10. (en) Kateryna Panova, « Illegal mines profitable, but at massive cost to nation », Kyiv Post,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
    11. (en) Hiroaki Kuromiya, Freedom and Terror in the Donbas : A Ukrainian-Russian Borderland, 1870s–1990s, Cambridge University Press, , 380 p. (ISBN 0-521-52608-6, lire en ligne), p. 41–42
    12. (en) « Le premier recensement gĂ©nĂ©ral de l'Empire russe (1897) − dĂ©composition de la population par langue maternelle et districts des 50 gouvernements de la Russie d’Europe », DĂ©moscope Weekly, nos 647-648,‎ 15 au 30 juin 2015 (lire en ligne, consultĂ© le )
    13. (en) « Soviet order to exterminate Cossacks is unearthed », sur UniversitĂ© d’York, (consultĂ© le ) : « Dix mille Cosaques ont Ă©tĂ© systĂ©matiquement massacrĂ©s en l'espace de quelques semaines au cours du mois de janvier 1919 [
] et s’il est vrai que cet effectif est nĂ©gligeable au regard des victimes du reste de la Russie, il n'en constitue pas moins l’un des facteurs essentiels de la disparition des Cosaques en tant que nation. »
    14. (pl) Robert Potocki, Polityka paƄstwa polskiego wobec zagadnienia ukraiƄskiego w latach 1930–1939, Lublin, Instytut Europy ƚrodkowo-Wschodniej, , 440 p. (ISBN 978-83-917615-4-0)
    15. (en) Piotr Eberhardt (trad. du polonais), Ethnic Groups and Population Changes in Twentieth-Century Central-Eastern Europe : history, data, and analysis, Armonk (New York), M. E. Sharpe, , 559 p. (ISBN 0-7656-0665-8), p. 208–209
    16. Sheila Fitzpatrick, Le Stalinisme au quotidien : la Russie soviétique dans les années 1930, Flammarion, 2002, p. 75-76.
    17. (en) « The Number of Dead », sur Association of Ukrainians in Great Britain (consulté le )
    18. Sergeï Maksoudov, "Losses Suffered by the Population of the USSR 1918–1958", in The Samizdat Register II, ed. R. Medvedev (Londres et New York, 1981)
    19. (en) Hiroaki Kuromiya, Freedom and Terror in the Donbas : A Ukrainian-Russian Borderland, 1870s-1990s, Cambridge University Press, , 380 p. (ISBN 0-521-52608-6, lire en ligne), p. 253-255
    20. Sheila Fitzpatrick, Le Stalinisme au quotidien : la Russie soviétique dans les années 1930, Flammarion, 2002.
    21. (en) Hiroaki Kuromiya, Freedom and Terror in the Donbas : A Ukrainian-Russian Borderland, 1870s-1990s, Cambridge University Press, , 380 p. (ISBN 0-521-52608-6, lire en ligne), p. 251
    22. (en) Hiroaki Kuromiya, Freedom and Terror in the Donbas : A Ukrainian-Russian Borderland, 1870s-1990s, Cambridge University Press, , 380 p. (ISBN 0-521-52608-6, lire en ligne), p. 273
    23. (en) Andrew Wilson, « The Donbas between Ukraine and Russia: The Use of History in Political Disputes », Journal of Contemporary History, vol. 30, no 2,‎ , p. 275 (lire en ligne)
    24. L.A. Grenoble, Language Policy in the Soviet Union, Springer Science & Business Media, , 237 p. (ISBN 1-4020-1298-5, lire en ligne)
    25. (en) Bohdan Krawchenko, Social change and national consciousness in twentieth-century Ukraine, Londres, Macmillan, , 333 p. (ISBN 0-333-36199-7)
    26. (en) Don Harrison Doyle, Secession as an International Phenomenon : From America's Civil War to Contemporary Separatist Movements, University of Georgia Press, , 397 p. (ISBN 978-0-8203-3008-2 et 0-8203-3008-6, lire en ligne), p. 286–287
    27. (en) Oliver Schmidtke et Hiroaki Kuromiya, Europe's Last Frontier? : Belarus, Moldova, and Ukraine between Russia and the European Union, New York, Palgrave Macmillan, , 255 p. (ISBN 978-0-230-60372-1 et 0-230-60372-6), p. 103-105
    28. (en) Kataryna Wolczuk, The Moulding of Ukraine : The Constitutional Politics of State Formation, Central European University Press, , 315 p. (ISBN 978-963-9241-25-1, lire en ligne), p. 129–188
    29. (en) Hryhorii Nemyria, Regional Identity and Interests : The Case of East Ukraine, Between Russia and the West: Foreign and Security Policy of Independent Ukraine, Studies in Contemporary History and Security Policy,
    30. (en) Bohdan Lupiy, « Ukraine And European Security - International Mechanisms As Non-Military Options For National Security of Ukraine », Individual Democratic Institutions Research Fellowships 1994–1996, North Atlantic Treaty Organization (consultĂ© le )
    31. (en) Hiroaki Kuromiya (trad. Oliver Schmidtke), Europe's Last Frontier?, New York, Palgrave Macmillan, (ISBN 978-0-230-60372-1 et 0-230-60372-6, lire en ligne), p. 102-103
    32. (en) Hiroaki Kuromiya (trad. Oliver Schmidtke), Europe's Last Frontier?, New York, Palgrave Macmillan, (ISBN 978-0-230-60372-1 et 0-230-60372-6, lire en ligne), p. 108-111
    33. Natalya Shevchenko, L’histoire du bilinguisme en Ukraine et son rĂŽle dans la crise politique d’aujourd’hui, Cahiers Sens public, 2014/1-2 (n° 17-18, p. 203-225) : En « 2014, le prĂ©sident par interim O. Tourtchynov Ă  peine arrivĂ© au pouvoir le 23 fĂ©vrier 2014 fait voter le jour mĂȘme par le Parlement ukrainien la suppression de cette loi sur les langues. Une erreur qui a tout de suite provoquĂ© une vague de mĂ©contentements dans la population des rĂ©gions du Sud et de l’Est de l’Ukraine. O. Tourtchinov revient vite alors au texte de 2012. Cependant, cette dĂ©cision prĂ©cipitĂ©e donne au prĂ©sident russe le prĂ©texte d’une dĂ©fense de la population russe en Ukraine : en CrimĂ©e d’abord et dans les rĂ©gions de l’Est ensuite. »
    34. « 6 points pour comprendre la guerre qui perdure en Ukraine », sur Radio-Canada.ca, (consulté le )
    35. (en) Luke Harding, « Focused Russian attack on Ukraine seen as more likely than full-scale invasion », The Guardian,‎ (lire en ligne)
    36. (en) Sabine Fischer, « The Donbas Conflict », SWP Research Paper 2019/RP 05,‎ , p. 35p (lire en ligne)
    37. Marie Mendras, « Ukraine Russie, 30 ans de divorce », Esprit,‎ 2019/7 juillet-aoĂ»t, P. 191 Ă  198 (lire en ligne)
    38. « Ukraine: ce que prévoit le protocole signé à Minsk », sur RFI, (consulté le )
    39. Jean-Paul Baquiast, « Ukraine. L'Union européenne à la botte de Washington », sur Club de Mediapart, (consulté le )
    40. « UKRAINE: LES SÉPARATISTES PRORUSSES PROCLAMENT LA "MOBILISATION GÉNÉRALE" », BFM TV,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
    41. (en) « Statement from the OSCE Special Monitoring Mission to Ukraine », sur www.osce.org (consulté le )
    42. (en) « OSCE Special Monitoring Mission to Ukraine (SMM) Daily Report 38/2022 issued on 18 February 2022 », sur www.osce.org (consulté le )
    43. « Conflit en Ukraine : "Augmentation spectaculaire" des violations du cessez-le-feu en Ukraine selon l'OSCE », sur RTBF (consulté le )
    44. « Ukraine. Tension extrĂȘme et affrontements dans le Donbass », sur L'HumanitĂ©, (consultĂ© le )
    45. (en) Reuters, « Russia's FSB says shell from Ukrainian territory destroys Russian border guard post », Reuters,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
    46. « Crise en Ukraine : des bombardements dans le Donbass ravivent les tensions et les inquiĂ©tudes sur une possible action militaire russe », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
    47. « Conflit Ukraine - Russie: Poutine reconnaßt les territoires séparatistes prorusses et y déploie son armée... », sur www.20minutes.fr (consulté le )
    48. Par Ronan TĂ©soriĂšre Le 21 fĂ©vrier 2022 Ă  23h24 et ModifiĂ© Le 22 FĂ©vrier 2022 À 00h18, « Ukraine : l’armĂ©e russe envoyĂ©e dans les territoires sĂ©paratistes pour «maintenir la paix» », sur leparisien.fr, (consultĂ© le )
    49. « Ukraine : "violation flagrante du droit international" selon la ministre allemande Baerbock », sur France 24, (consulté le )
    50. La rédaction, « "Acte illégal", "violation du droit international", "rejet du dialogue"... Les principales réactions aux déclarations de Vladimir Poutine », sur Nice-Matin, (consulté le )
    51. « Ukraine: la Russie reconnaßt l'indépendance des territoires séparatistes », sur RFI, (consulté le )
    52. « Ukraine : Poutine balaie les accords de Minsk, les premiÚres sanctions occidentales dévoilées », sur France 24, (consulté le )
    53. Recensement de 2001 : les langues.
    54. (en) « About number and composition population of UKRAINE by data All-Ukrainian population census 2001 data », sur Commission Nationale des Statistiques d’Ukraine,
    55. Games from the Past: The continuity and change of the identity dynamic in Donbass from a historical perspective, Université de Södertörn (19 mai 2014)
    56. (en) Lenore Grenoble, Language Policy in the Soviet Union, Springer Science+Business Media, , 237 p. (ISBN 978-1-4020-1298-3, lire en ligne), p. 84.
    57. (en) Taras Kuzio, « Soviet conspiracy theories and political culture in Ukraine:Understanding Viktor Yanukovych and the Party of Region », Communist and Post-Commnist Studies, no 44,‎ , p. 221-232 (DOI 10.1016/j.postcomstud.2011.07.006, lire en ligne)
    58. (en) Oliver Schmidtke et Hiroaki Kuromiya, Europe's Last Frontier? : Belarus, Moldova, and Ukraine between Russia and the European Union, New York, Palgrave Macmillan, , 255 p. (ISBN 978-0-230-60372-1 et 0-230-60372-6), p. 97
    59. D'aprĂšs (en) S. Grumau, « Coal mining in Ukraine », Economic Review, no 44,‎ (lire en ligne)
    60. Olivier AudĂ©oud, « Les eurorĂ©gions et l’élargissement », Strates,‎ (DOI 10.4000/strates.2072)
    61. « GEOPOLITIQUE / L'Europe des régions et ses limites 1 », sur La philosophie à Saint-Denis (consulté le )

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.