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Cyclura cornuta stejnegeri

Cyclura cornuta stejnegeri, l'Iguane de Mona, est une sous-espĂšce du sauriens Cyclura cornuta de la famille des Iguanidae[1].

RĂ©partition

Cette sous-espÚce est endémique de Mona à Porto Rico[1].

Habitat

On la trouve Ă©parpillĂ©e partout sur l’üle, bien que la partie sud-ouest soit privilĂ©giĂ©e lors de la nidification. Elle passe la majoritĂ© de sa vie sous terre, dans divers trous ou grottes, en moyenne jusqu’à une profondeur de m.

Description

Cyclura cornuta stejnegeri

L’iguane de Mona a un large corps, une tĂȘte imposante, de puissantes pattes et une queue aplatie verticalement. Il peut atteindre 1,22 mĂštre (de la tĂȘte Ă  la queue)[2]. Une crĂȘte de petites cornes d’écailles pointues s’étend de la base de sa nuque Ă  l’extrĂ©mitĂ© de sa queue. Elle est de couleur grise Ă  olive terne avec des lĂ©gĂšres teintes brunes ou bleues. Les jeunes diffĂšrent des adultes par leurs rayures verticales grises[3], qu’ils gardent jusqu’à leur maturitĂ© sexuelle, Ă  l’ñge de 3 ans.

Les mĂąles possĂšdent des proĂ©minences osseuses semblables Ă  des cornes sur leur museau, un bourrelet de graisse au niveau de la rĂ©gion occipitale et un grand fanon gulaire. Comme pour les autres espĂšces du genre Cyclura, ils sont plus gros que les femelles, et ont une crĂȘte dorsale plus proĂ©minente, en plus des pores fĂ©moraux qui leur permettent de diffuser des phĂ©romones. Les femelles ne disposent pas de tels pores et ont des crĂȘtes plus courtes[4] - [5].

C’est le plus grand lĂ©zard terrestre originaire de l’archipel.

Éthologie

L’iguane de Mona est diurne et passe la plupart de son temps Ă  se laisser rĂ©chauffer par le soleil.

Reproduction

Bien que l’iguane de Mona habite la totalitĂ© de l’üle en temps normal, seul 1 % du territoire est propice Ă  la construction des nids. Cet espace est situĂ© au sud-ouest de l’üle, et dispose de sable meuble et d’une bonne exposition au soleil. La femelle enfouit ses Ɠufs dans le sable et ce sont les rayons du soleil qui permet leur incubation. Les mĂąles atteignent la maturitĂ© sexuelle quand ils atteignent une taille de 28-31 cm, gĂ©nĂ©ralement au cours de leur 3e ou 4e annĂ©e, tandis que les femelles attendent un an de plus et une taille de 35-40 cm.

La saison de la ponte commence Ă  la seconde semaine de juin. GĂ©nĂ©ralement, une femelle copule avec plusieurs mĂąles durant les trois semaines que dure la saison de reproduction. La copulation peut durer entre 15 secondes et 2 minutes et 15 secondes. Un mois plus tard, la ponte commence. La femelle creuse un tunnel de presque m Ă  une profondeur de 50 cm environ, dans lequel elle dĂ©pose 5 Ă  19 Ɠufs (12 en moyenne). Elle surveille le nid plusieurs jours, mais ne fournit aucun soin aux jeunes, qui Ă©closent trois mois plus tard. Ceux-ci mesurent, en moyenne, 32 cm, et pĂšsent 73,7 g. Ils croissent Ă  une vitesse de 5,23 cm par an[6].

Alimentation

L'iguane de Mona, comme la plupart des espĂšces du genre Cyclura, est principalement herbivore, consommant des feuilles, des fleurs, des baies, et des fruits de diffĂ©rentes espĂšces de plantes[7]. Une Ă©tude menĂ©e en 2000 par le docteur Allison Alberts du zoo de San Diego a mis en Ă©vidence le fait que des graines passĂ©es par le tractus digestif des Cyclura germent plus rapidement que les autres[8] - [9]. Ces graines ont donc un avantage adaptatif important puisqu’elles peuvent se dĂ©velopper avant la fin de la trĂšs courte saison des pluies[10] - [9]. L’iguane de Mona est Ă©galement un important moyen de propagation de ces graines, et joue un rĂŽle important dans le maintien de l’équilibre entre le climat et la vĂ©gĂ©tation (c’est le plus gros herbivore de cet Ă©cosystĂšme)[10] - [9]. Quelquefois, leur alimentation est supplĂ©mentĂ©e de larves d’insectes, de crabes, de limaces, d'oiseaux morts ou de champignons, et il se comporte alors comme un carnivore opportuniste[10] - [11]. Les iguanes de Mona mangent les chenilles de papillons de nuits sphingidĂ©s. Ces larves brillamment colorĂ©es se nourrissent de plantes venimeuses et sont Ă©vitĂ©es par la plupart des autres prĂ©dateurs[10].

Population et mesures de protections

La population est Ă©valuĂ©e Ă  1 500 individus, avec une densitĂ© infĂ©rieure Ă  celle que l’on peut rencontrer dans d’autres Ăźles antillaises habitĂ©es par des iguanes. Les iguanes juvĂ©niles sont rares, et ne reprĂ©sentent que 5 Ă  10 % de la population, rĂ©vĂ©lant une population ĂągĂ©e et en dĂ©clin[12].

Les raisons du déclin

Les cochons sauvages reprĂ©sentent la menace la plus sĂ©rieuse car ils s’attaquent aux nids des iguanes, qui sont regroupĂ©s dans un espace rĂ©duit[7] - [12]. Les chĂšvres et les porcs introduits sont des concurrents alimentaires pour les iguanes, et la disparition de la vĂ©gĂ©tation laisse les jeunes sans abri par rapport Ă  certains prĂ©dateurs comme l’orfraie ou les chats sauvages.

Efforts de sauvegarde

Un programme a Ă©tĂ© mis en place par le dĂ©partement de la Nature et des Ressources environnementales de Porto Rico, en collaboration avec le groupe de spĂ©cialiste des iguanes de l’UICN, l’US Fish and Wildlife Service, le zoo de Toledo et l’universitĂ© de Porto Rico en 1999 pour aider Ă  la restauration de la population d’iguanes de Mona[13]. Ce programme prĂ©voit que les iguanes soient Ă©levĂ©es jusqu’à ce qu’elles soient en mesure de survivre dans la nature ainsi que la disparition des cochons de sauvage et chats sauvages de l’üle. Le programme prĂ©voit aussi de rĂ©aliser des diagnostics mĂ©dicaux avant de relĂącher les animaux[9] . Ces examens permettent de crĂ©er une base de donnĂ©es pour Ă©tablir les valeurs physiologiques normales de l’animal et identifier les problĂšmes futurs de parasitisme ou de maladie qui pourraient menacer l’espĂšce[12].

Taxinomie

L’iguane de Mona est une sous-espĂšce d’iguane rhinocĂ©ros[14]. Elle a Ă©tĂ© dĂ©crite en tant qu'espĂšce par Thomas Barbour et Gladwyn Kingsley Noble, en 1916. En 1975, Albert Schwartz et Richard Thomas la considĂšrent comme une sous-espĂšce[15].

Un dĂ©bat existe quant Ă  la considĂ©rer comme une sous-espĂšce ou une espĂšce Ă  part entiĂšre[16]. Elle est connue dans certains cercles scientifiques comme Cyclura stejnegeri[17]. Mais d’autres la considĂšrent comme une sous-espĂšce.

Étymologie

Son nom de sous-espĂšce, stejnegeri, fait honneur Ă  Leonhard Hess Stejneger qui dĂ©crivit l’espĂšce en 1902[2]. Le nom spĂ©cifique de l’iguane, cornuta, vient du mot latin cornutus signifiant cornĂ©e et faisant rĂ©fĂ©rence Ă  la sorte de corne visible sur la face des mĂąles. Son nom gĂ©nĂ©rique, Cyclura, vient de l’ancien grec cyclos (ÎșύÎșÎ»ÎżÏ‚) signifiant circulaire et ourĂĄ (ÎżĂčÏÎŹ) signifiant queue, d’aprĂšs les larges anneaux visibles sur la queue de tous les Cyclura[18].

Publication originale

  • Barbour & Noble, 1916 : A revision of the lizards of the genus Cyclura. Bulletin of The Museum of Comparative Zoology, vol. 60, n. 4, p. 139-164 (texte intĂ©gral).

Liens externes

Notes et références

  1. (en) Référence Reptarium Reptile Database : Cyclura cornuta
  2. (en) Leonhard Stejneger, The herpetology of Puerto Rico, New York, Rept. U.S. Nat. Mus, , p. 549–724
  3. (es) Rivero, J.A. 1978. Los anfibios y reptiles de Puerto Rico. Universidad de Puerto Rico, Editorial Universitaria, Mayaguez, Puerto Rico. 152p. 49 plates.
  4. (en) Philippe De Vosjoli et David Blair, The Green Iguana Manual, Escondido, Californie, Advanced Vivarium Systems, (ISBN 1-882770-18-8, OCLC 28013565)
  5. (en) Emilia P. Martins et Kathryn Lacy, Iguanas : Biology and Conservation, University of California Press, , 356 p. (ISBN 978-0-520-23854-1, lire en ligne), p. 98–108
  6. (en) John Iverson, Geoffrey Smith et Lynne Pieper, Factors Affecting Long-Term Growth of the Allen Cays Rock Iguana in the Bahamas, University of California Press, , 176 p. (ISBN 978-0-520-23854-1, lire en ligne)
  7. (en) Dan Byrd, Sylvia Byrd, « The Rhinoceros Iguanas of Mona Island », Reptiles: Guide to Keeping Reptiles and Amphibians, vol. 4,‎ , p. 24–27
  8. (en) Mark Derr, In Caribbean, Endangered Iguanas Get Their Day, New York Times Science Section, 10/10/2000
  9. (en) Allison Alberts, Jeffrey Lemm, Tandora Grant et Lori Jackintell, Iguanas : Biology and Conservation, University of California Press, , 210 p. (ISBN 978-0-520-23854-1, lire en ligne), « Testing the Utility of Headstarting as a Conservation Strategy for West Indian Iguanas »
  10. (en) Robert Powell, « Horned Iguanas of the Caribbean », Reptile and Amphibian Hobbyist, vol. 5, no 12,‎
  11. (en) Wiewandt, T.A. 1977. Ecology, behavior, and management of the Mona Island ground iguana Cyclura stejnegeri. Ph.D. Thesis. Cornell University. 330p.
  12. (en) Charles R. Knapp et Richard Hudson, Iguanas : Biology and Conservation, University of California Press, , 356 p. (ISBN 978-0-520-23854-1, lire en ligne), « Translocation Strategies as a Conservation Tool for West Indian Iguanas », p. 199–204
  13. (en) Nestor Perez-Buitrago, « Successful Release of Head Start Mona Island Iguanas », Iguana Specialist Group Newsletter, vol. 8,‎ , p. 6 (lire en ligne)
  14. (en) Bradford D. Hollingsworth, Iguanas : Biology and Conservation, University of California Press, , 37 p. (ISBN 978-0-520-23854-1, lire en ligne)
  15. Schwartz & Thomas, 1975 : A check-list of West Indian amphibians and reptiles. Special Publications of the Carnegie Museum of Natural History, vol. 1 p. 1–216.
  16. (en) Robert Powell, « Herpetology of Navassa Island, West Indies », Caribbean Journal of Science, UniversitĂ© de Porto Rico, vol. 35,‎ , p. 1–13 (lire en ligne [PDF])
  17. (en) « Cyclura stejnegeri Barbour and Noble, 1916 », sur itis.gov, (consulté le )
  18. (en) Alejandro Sanchez, « Family Iguanidae: Iguanas and Their Kin », Kingsnake.com (consulté le )
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