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Crotalus tigris

Crotalus tigris ou crotale-tigre est une espĂšce de serpents de la famille des Viperidae[1]. C'est un serpent venimeux de taille modĂ©rĂ©e, en moyenne 609 mm − avec un record de 912 mm − pour un poids maximum de 454 g. Il est de couleur grise, lavande, gris-bleutĂ© ou rose tendant sur le rose, orange pĂąle ou crĂšme sur les cĂŽtĂ©s, avec de 35 Ă  52 bandes transversales grises, olive ou brunes, peu distinctes. Il prĂ©sente une bande sombre sous l'Ɠil rejoignant le cou. La tĂȘte est petite, en forme de pelle, et les Ă©cailles sont carĂ©nĂ©es, arrondies, assez grandes sauf sur la tĂȘte. Deux grandes Ă©cailles surmontent l'Ɠil, qui possĂšde une pupille fendue verticalement.

Il se rencontre sur une bande verticale allant du centre de l'Arizona jusque dans le sud de Sonora au Mexique, et il frĂ©quente de nombreux milieux Ă  tendance dĂ©sertiques ou semi-secs. Il hiberne en hiver et est actif en journĂ©e durant les inter-saisons et durant la nuit au plus chaud de l'Ă©tĂ©. Ovovivipare, cette espĂšce se reproduit durant la mousson de fin mai Ă  mi-aoĂ»t et les femelles donnent naissance Ă  4 Ă  6 petits vivants, dont elles ne s'occupent pas. C'est un carnivore qui chasse principalement de petits rongeurs mais peut aussi se nourrir de lĂ©zards, surtout lorsqu'il est jeune, qu'il chasse gĂ©nĂ©ralement Ă  l'affut mĂȘme s'il peut poursuivre parfois ses proies.

Description

Ce reptile d'assez petite taille mesure de 460 Ă  910 mm de long, en moyenne 609 mm, pour un poids maximum de 454 g. Le plus grand spĂ©cimen mesurĂ© faisait 912 mm[2].

Ce serpent a une petite tĂȘte en forme de pelle, faisant environ 1/25e de la longueur totale du corps, et c'est celui qui Ă  proportionnellement la plus petite tĂȘte de tous les serpents Ă  sonnettes. Les Ă©cailles sont grandes, arrondies et moyennement carĂ©nĂ©es sauf sur la tĂȘte oĂč elles sont petites sauf les Ă©cailles supraoculaires qui forment comme des sourcils au-dessus des yeux, assez gros et aux pupilles fendues verticalement. Il possĂšde aussi une « sonnette » d'assez grande taille[3].

Il est de couleur de base gris, lavande, gris-bleutĂ©, rose, tendant sur le rose, orange pĂąle ou crĂšme sur les cĂŽtĂ©s. Il a une sĂ©rie de 35 Ă  52 bandes transversales gris, olive ou brun, qui sont peu sĂ©parĂ©es de la couleur de fond. Ces bandes sont plus marquĂ©es Ă  l'arriĂšre du corps, et plus larges au milieu du corps. La queue prĂ©sente de 6 Ă  10 anneaux bien marquĂ©s. La tĂȘte prĂ©sente Ă©galement une bande sombre partant de l'Ɠil et allant vers le cou[3].

Diagnose

TĂȘte et partie du corps de Crotalus tigris

Il a de 21 à 27 rangées d'écailles sur le dos. Les femelles ont de 164 à 177 écailles ventrales et les mùles de 158 à 172. Les femelles ont de 16 à 21 écailles caudales et les mùles de 23 à 27, ces écailles étant généralement plus grandes que celles des femelles[4] - [5] - [6].

RĂ©partition

Aire de répartition de l'espÚce Crotalus tigris selon l'UICN (consulté le ).

Cette espĂšce se rencontre le long d'une bande verticale partant du centre de l'Arizona aux États-Unis[7] jusqu'au sud de l'État de Sonora au Mexique[8]. Elle vit Ă©galement sur l'Ăźle TiburĂłn dans le golfe de Californie, et une population a Ă©tĂ© dĂ©couverte rĂ©cemment dans le sud des montagnes Peloncillo (en). Elle se rencontre du niveau de la mer jusqu'Ă  1 465 m d'altitude, et des rapports de prĂ©sence plus Ă©levĂ©e existent sans qu'ils soient confirmĂ©s[9].

Biologie et mƓurs

Crotalus tigris est un serpent nocturne durant les pĂ©riodes les plus chaudes de l'Ă©tĂ© (de juin Ă  aoĂ»t) mais qui devient diurne durant l'automne. Il hiberne Ă  la fin de l'automne et durant l'hiver en s'abritant dans des crevasses dans des roches ou dans des terriers. Durant les pĂ©riodes les plus chaudes il peut mĂȘme rester inactif[10].
MĂȘme s'il est principalement terrestre c'est Ă©galement un bon nageur et il peut grimper dans des arbustes, jusqu'Ă  environ 60 cm de haut[11].

Comme les autres serpents similaires ils possÚdent des capteurs leur permettant de détecter la chaleur, localisés de chaque cÎté du museau, utilisés pour détecter leurs proies et prédateurs à sang chaud[12].

Il compte principalement sur son camouflage pour Ă©chapper aux prĂ©dateurs (et ne pas ĂȘtre vu de ses proies). Lorsqu'il est dĂ©rangĂ© il secoue sa « sonnette » et peut facilement mordre. Il est considĂ©rĂ© comme d'un tempĂ©rament agressif[13].

Il frĂ©quente les milieux rocheux et dĂ©serts, les contreforts rocheux, bushs, forĂȘts clairesemĂ©es, forĂȘts de chĂȘnes[4] - [7] - [10]. Dans l'ouest de l'Arizona il ne frĂ©quente que les zones rocheuses en hiver[14].

Nourriture

Ce serpent se nourrit principalement de petits mammifÚres, généralement des rongeurs, mais il peut également chasser des lézards. Il pratique généralement l'embuscade pour attraper ses proies mais peut aussi pourchasser les petits animaux. Ce sont généralement les juvéniles qui chassent les lézards, les adultes consommant principalement des rongeurs. Leurs crochets à venin sont assez longs et rétractables[3].

Sa petite tĂȘte lui permet de rĂ©cupĂ©rer des proies mordues rĂ©fugiĂ©es dans des petites crevasses dans les rochers[10] - [15] - [12].

Reproduction

Cette espÚce est ovovivipare et a une stratégie de reproduction polygynandre, mùles et femelles pouvant avoir plusieurs partenaires durant la saison des amours. Les mùles se reproduisent tous les ans alors que les femelles ne le font qu'une année sur deux. La copulation peut durer de quelques minutes à quelques heures[3].

La maturitĂ© sexuelle est atteinte Ă  partir d'environ 54 cm pour les femelles (sans la queue) et environ 51 cm (idem) pour les mĂąles. La saison de reproduction a lieu de fin mai Ă  mi-aoĂ»t, durant la mousson. Les femelles donnent naissance Ă  1 Ă  6 petits vivants, en gĂ©nĂ©ral de 4 Ă  6. Les femelles ne s'occupent pas des petits aprĂšs leur naissance[16].

Venin

Bien que ce serpent produise relativement peu de venin[17] il est considéré comme étant excessivement toxique. Il contient principalement des toxines neurotoxiques, ainsi qu'un composé similaire à la crotamine (en) qui est une myotoxine générant des nécroses des muscles[18]

Sa production de venin est estimĂ©e entre 6,4 et 11 mg[19]. Sa DL50 est Ă©valuĂ©e Ă  0,21 mg en injection sous-cutanĂ©e, Ă  0,056 mg en injection intraveineuse et Ă  0,07 mg en injection intrapĂ©ritonĂ©ale[20].

Il y a peu d'information sur les symptĂŽmes d'une morsure de ce serpent chez l'homme car elles sont rares. Les quelques cas documentĂ©s font Ă©tat de gonflements mais de quasiment aucun effets cliniques, probablement de par la faible quantitĂ© de venin produite ainsi que la faible taille des crochets Ă  venin. Toutefois une envenimation sur un enfant ou une petite personne pourrait ĂȘtre grave[18] - [21].

Taxinomie

Cette espÚce a été décrite en 1859 par le naturaliste américain Robert Kennicott[8].

Hoser a proposé en 2009 la création du genre Matteoea pour y classer certains Crotalus (et Sistrurus)[22] mais ces modifications n'ont pas été suivies par les herpétologistes[8].

Menaces

Cette espÚce est classée comme « Préoccupation mineure » (LC) sur la liste rouge de l'UICN[23]. Sa population est assez nombreuses et répartie, et semble stable, elle n'est donc pas considérée comme étant en danger.

La prédation sur cette espÚce est peu connue mais inclut certainement des faucons, aigles, coyotes et d'autres serpents ophiophages[13].

Voir aussi

Publication originale

  • Kennicott, 1859 in Baird, 1859 : Reptiles of the boundary, with notes by the naturalists of the survey, In Report of the United States and Mexican Boundary Survey, Under the Order of Lieut. Col. W.H. Emory, Major First Cavalry, and United States Commissioner, vol. 2, n. 2, Department of the Interior, Washington, D.C., p. 1-35.

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Crotalus tigris » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) Référence Reptarium Reptile Database : Crotalus tigris
  2. H.M. Smith & E.D. Brodie, Jr, 1982 : Reptiles of North America: A Guide to Field Identification. Golden Press. New York. p. 204-205
  3. Myers, P., R. Espinosa, C. S. Parr, T. Jones, G. S. Hammond, and T. A. Dewey. The Animal Diversity Web (online). Accessed at https://animaldiversity.org, consulté lors d'une mise à jour du lien externe
  4. J.A. Campbell & W.W. Lamar, 2004 : The Venomous Reptiles of the Western Hemisphere. Comstock Publishing Associates, Ithaca and London. p. 870. (ISBN 0-8014-4141-2)
  5. C.H. Ernst : Venomous Reptiles of North America. Smithsonian Inst Pr, USA, 1992. (ISBN 1-56098-114-8)
  6. J.A. Fowlie, The Snakes of Arizona. Azul Quinta Press, USA, 1965
  7. C.H. Lowe : The Venomous Reptiles of Arizona. Arizona Game and Fish Department, 1986, USA. (ISBN 0-917563-03-4)
  8. Reptarium Reptile Database, consulté lors d'une mise à jour du lien externe
  9. J.W. Campbell : The Venomous Reptiles of the Western Hemisphere. Comstock Publishing Associates, 2004, deux volumes. (ISBN 0-8014-4141-2)
  10. R.C. Stebbins, A Field Guide to Western Reptiles and Amphibians. Houghton Mifflin Harcourt, 3e Ă©dition, USA, 2003. (ISBN 0-395-98272-3)
  11. M.S. Briscoe, 1957 : Rattlesnakes, Their Habits, Life Histories, And Influence On Mankind. Journal of the Medical Library Association, vol. 45, no 2, p. 274-275. Consulté le 20 octobre 2013
  12. T.C. Brennan, The Reptiles and Amphibians of Arizona. An Online Field Guide : accÚs en ligne (en). Consulté le 20 octobre 2013
  13. S.J. Beaupre & D.J. Duvall, 1998 : Integrative Biology of Rattlesnakes. BioScience, vol. 48, no 7, p. 531-538. DOI 10.2307/1313315. résumé (en). Consulté le 20 octobre 2013
  14. D.D. Beck, 1995 : Ecology and energetics of three sympatric rattlesnakes in the Sonoran Desert. Journal of Herpetology, vol. 29, no 2, p. 211-223. DOI 10.2307/1564558
  15. R.D.A. Bartlett : Snakes of North America: Western Region. Taylor Trade Publishing, USA, 1999. (ISBN 0-87719-312-6)
  16. M. Rubio : Rattlesnake – Portrait of a Predator. Smithsonian Institution Press; 1re Ă©dition, 1998. (ISBN 1-56098-808-8)
  17. Weinstein & Smith, 1990
  18. R. Norris, 2004 : Venom Poisoning in North American Reptiles. In J.A. Campbell & W.W. Lamar, 2004 : The Venomous Reptiles of the Western Hemisphere. Comstock Publishing Associates, Ithaca and London. p. 870. (ISBN 0-8014-4141-2)
  19. J.H. Brown, 1973 : Toxicology and Pharmacology of Venoms from Poisonous Snakes. Springfield, Illinois: Charles C. Thomas. p. 184. (ISBN 0-398-02808-7)
  20. J.J. Calvete et al. : Snake Venomics of Crotalus tigris: The Minimalist Toxin Arsenal of the Deadliest Neartic Rattlesnake Venom. Journal of Proteome Research, février 2012, vol. 11, no 2, p. 1382-1390. DOI 10.1021/pr201021d. texte intégral (en). Consulté le 1er novembre 2015
  21. Toxicologie clinique de Crotalus tigris sur le site de Adelaide Clinical Toxinology Resources (en)
  22. R. Hoser, 2009 : A reclassification of the rattlesnakes; species formerly exclusively referred to the genera Crotalus and Sistrurus. Australasian Journal of Herpetology, vol. 3, p. 1-21
  23. UICN, consulté lors d'une mise à jour du lien externe
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