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Conflits post-soviétiques

Les conflits post-soviétiques sont, dans l'espace géographique ex-soviétique et durant le temps historique écoulé depuis la dislocation de l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) en 1990-1991, les affrontements politiques, économiques et militaires entre les forces favorables à une reconstitution de l'Union sous de nouvelles formes (Communauté des États indépendants, Union économique eurasiatique ou Organisation du traité de sécurité collective) autour de la Russie et celles favorables à une sortie de la sphère d'influence russe, affrontements qui se sont succédé sur fond de tensions sociales, politiques et économiques, auparavant étouffées par l'absence de libertés civiles[1] et sous des bannières le plus souvent ethniques (religieuses ou nationalistes)[2].

Divisions administratives de l'URSS en 1989.

Les tensions nationales ont été attisées par la complexité des structures territoriales de l'URSS, État fédéral multi-ethnique à subdivisions-gigognes de rangs inégaux : républiques socialistes soviétiques (RSS), républiques socialistes soviétiques autonomes (RSSA), régions autonomes (OA), arrondissements autonomes (RA). La constitution soviétique distinguait la « citoyenneté soviétique (en) » (советский гражданство : sovietskii grajdanstvo), appliquée selon le droit du sol à tous les habitants, de la « nationalité » (национальность, natsional'nost, au sens d'ethnie), appliquée selon le droit du sang à certains citoyens seulement[3]. Cette « plurinationalité institutionnalisée » n'empêchait pas un processus de russification forcée appelée « rapprochement-fusion » (сближение – слияние, sblijenie-sliyanie) dans le but de créer un « peuple soviétique » (советский народ) doté d'une langue commune : le russe, donnant aux peuples minoritaires, surtout ceux qui n'étaient pas slaves et qui avaient créé leurs propres identités historiques avant d'être intégrés de force dans l'URSS, le sentiment que les structures fédérales qui leur étaient dédiées n'étaient pas conçues « pour eux » mais « contre eux »[4].

Conflits post-soviétiques aux confins de l'Europe au début du XXIe siècle.

La politique d'ouverture de Mikhaïl Gorbatchev (glasnost : « transparence » et perestroïka : « restructuration ») visait à réformer le communisme réel pour qu'il soit viable face à la pression de la mondialisation, mais cela permit à des dirigeants locaux de remettre en cause la structure et l'existence même de l'Union, développant des tendances centrifuges, autonomistes non seulement de jure mais cette fois de facto, voire sécessionistes avec des déclarations unilatérales d'indépendance qui aboutirent finalement à la dislocation de l'URSS. Ce processus débuta lorsque le Soviet régional du Artsakh, région autonome arménienne de l'Azerbaïdjan, proclama unilatéralement son rattachement à l'Arménie, ce qui amorça la première guerre du Haut-Karabagh[5].

Depuis l'effondrement de l'URSS, les affrontements se sont multipliés entre les forces politiques et militaires appuyées par la Russie, État officiellement héritier de l'URSS, et celles qui s'y opposent, comme par exemple les mouvements islamistes chez les peuples musulmans de Russie ou dans les cinq républiques ex-soviétiques d'Asie centrale, ou bien les mouvements pro-occidentaux des républiques ex-soviétiques d'Europe, avec la première guerre d'Ossétie (1991-92), la guerre du Dniestr (1992), la guerre d'Abkhazie (1998), la crise russo-géorgienne de 2006 à la suite de la « révolution des Roses », la « révolution orange » de 2004 en Ukraine, la deuxième guerre d'Ossétie (2008) et la plus connue, la guerre russo-ukrainienne (depuis 2014, intensifiée en 2022).

Asie centrale

Nord-Caucase

Sud-Caucase

Europe

Références

  1. Martine Couderc, Chronologie : CEI 1991-2002, Outre-Terre, (lire en ligne), p. 296-315.
  2. Les secousses du monde post-soviétique, France Culture, 10 octobre 2020.
  3. Slezkine, Y. (Été 1994). The USSR as a Communal Apartment, Or How a Socialist State Promoted Ethnic Particularism. Slavic Review. 53-2. p. 414-452.
  4. Brubaker, R. (février 1994). Nationhood and the National Question in the Soviet Union and Post-Soviet Eurasia: An Institutionalist Account. Theory and Society. 23. p. 47-78.
  5. (en) Gilbert Martin, A History of the Twentieth Century: The Concise Edition of the Acclaimed World History, HarperCollins, New York, 2001 (ISBN 0-0605-0594-X), p. 594.
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