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Commanderie de Gelucourt

La commanderie de Gelucourt était une commanderie située à Gelucourt dans le département de la Moselle.

Gelucourt
Présentation
Fondation Drapeau de l'Ordre du Temple Templiers vers 1264
Reprise Drapeau des chevaliers hospitaliers Hospitaliers 1312
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Lorraine
DĂ©partement Moselle
Ville Gelucourt
GĂ©olocalisation
CoordonnĂ©es 48° 45′ 53″ nord, 6° 43′ 55″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Moselle
(Voir situation sur carte : Moselle)
Gelucourt
GĂ©olocalisation sur la carte : Grand Est
(Voir situation sur carte : Grand Est)
Gelucourt

Description

À quelques kilomètres de l’étang de Lindre, entre Dieuze et Maizières-lès-Vic, Gélucourt est installé dans un petit vallon où s’écoule le ruisseau de Videlange dont les eaux se perdent dans un petit étang. Près de la digue, un groupe de quelques maisons porte encore le nom de « la Commanderie ». La « chapelle des Templiers » dresse modestement un clocheton incongru qui rappelle davantage les églises baroques de Bohème que les austères chapelles élevées par les Ordres Militaires depuis le XIIIe siècle.

C’est que cette « chapelle de Templiers » ne doit que son nom à ces chevaliers, et le site où elle est implantée. Le paysage a changé depuis leur disparition et l'apparition des Hospitaliers : l’étang au bord duquel elle sommeille est une réalisation du début du XVIe siècle. Des travaux récents ont rendu à cette chapelle un peu de l’aspect qu’elle avait au XVIIIe siècle.

La nef a disparu et il ne reste que le chœur ouvert sur l’extérieur par un arc triomphal en ogive. La partie gauche est soutenue par un épais contrefort dont la racine monte jusqu’au sommet du mur. Le mur méridional, appuyé à la maison moderne qui a succédé au logis du commandeur, est percé d’une fenêtre aveugle en plein cintre. Le mur gauche est éclairé par une fenêtre identique sous laquelle court, à l’extérieur, un cordon peu marqué. Les deux fenêtres ne se font pas face. Une grille ferme la chapelle, laissant apercevoir un autel baroque en bois doré très délabré. À gauche de l’entrée, à l’intérieur, une pierre tombale est dressée contre le mur, portant une inscription funéraire : « Frère Barthélémy Oriesme, vivant religieux de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, Commandeur de Gélucourt, qui décéda le ». De part et d’autre de la porte, subsistent deux colonnes adossées portant des chapiteaux à feuillages très englués de peinture et supportant les bases des arcs formerets et de la croisée d'ogives. La voûte a disparu et la charpente du toit repose sur les murs. Des éléments gothiques ont été réutilisés lors des différentes reconstructions de la chapelle.

Histoire

Histoire de la commanderie de Gelucourt

Avant de devenir commanderie de l’ordre du Temple, Gélucourt fut d’abord une grange de la commanderie templière de Vic-sur-Seille jusqu’en 1264. Enfin, en 1312, elle devint commanderie hospitalière des Hospitaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, appelés plus tard Chevaliers de Rhodes, puis Chevaliers de Malte.

Au XIIIe siècle

  • Vic Ă©tait une ville très ancienne, antĂ©rieure au VIIIe siècle. Les souvenirs de l’AntiquitĂ© y sont frĂ©quents.
  • 1212 : l’évĂŞque Bertram y fit construire un château. Son successeur l’évĂŞque Conrad de Scharfenberg (1212-1224) l’entoura de remparts.
  • La commanderie templière de Vic : sa date de fondation est inconnue ; l’acte le plus ancien en notre possession est de 1218 (accord avec l’abbaye des PrĂ©montrĂ©s de Salival sous l’égide du maĂ®tre des Templiers de Lorraine, Ponce de Villam)[1].
  • Cette commanderie soutint de nombreux conflits ; les salines de Vic Ă©taient très convoitĂ©es tant par les Ă©vĂŞques de Metz que par le Duc de Lorraine et d’autres Ă©tablissements religieux.
  • La commanderie de Vic avait une grange Ă  Haraucourt-sur-Seille et une autre Ă  GĂ©lucourt dont on ignore les dates de fondation. Elle possĂ©dait des vignes, des jardins, des rentes sur le moulin de l’évĂŞque et des biens Ă  Marsal.
  • Les salines de Vic Ă©taient très anciennes, l’abbaye de Gorze y avait reçu un poĂ«le Ă  sel dès la fin du Xe siècle, et vers 1034, l’abbaye Saint-RĂ©my de LunĂ©ville y avait une « chaudière ». Aux XIIe et XIIIe siècles, de nombreux monastères y avaient des intĂ©rĂŞts.
  • 1234 : l’évĂŞque Jean Ier d'Apremont transfĂ©ra Ă  Vic la principautĂ© Ă©piscopale de Metz, lorsque les bourgeois de Metz se proclamèrent rĂ©publique patricienne. Les salines de Vic fournissaient Ă  l’évĂŞque d’importants revenus. Marsal eut des salines Ă  la mĂŞme Ă©poque que Vic. Jacques de Lorraine, Ă©vĂŞque de Metz (1239-1260) fit entourer Marsal de remparts pour protĂ©ger les salines. Aux XIIe et XIIIe siècles, les ducs de Lorraine et les Ă©vĂŞques de Metz se disputaient les salines de Marsal.
  • 1242 : l’évĂŞque Jacques de Lorraine, ordonna au maire de Vic de rendre aux Templiers de Vic une terre et 40 sous de rente sur le moulin Ă©piscopal de Vic.
  • 1264 : l’importance des biens des Templiers Ă  Vic ne justifiaient probablement pas de s’accrocher Ă  des biens dans une rĂ©gion très convoitĂ©e ; pour mettre fin aux conflits avec Salival et l’évĂŞque de Metz, les Templiers, reprĂ©sentĂ©s par le maĂ®tre de Lorraine, Gautier de Villers, vendirent leurs biens de Vic et de Marsal Ă  Guillaume de TraĂ®nel, Ă©vĂŞque de Metz . Le prix de la vente devait ĂŞtre pris sur la recette du moulin Ă©piscopal de Vic pendant 10 ans, Ă  raison de 40 sous messins par an (soit 400 sous au total, c'est-Ă -dire 20 ÂŁ). GĂ©lucourt devint commanderie et la grange de Haraucourt lui fut rattachĂ©e.
  • : le maire et les Ă©chevins de Marsal donnèrent au duc Ferry III de Lorraine les revenus de Marsal et les droits qu’ils possĂ©daient entre autres sur la grange du Temple Ă  Haraucourt et Ă  GĂ©lucourt. Les biens des Templiers furent donc placĂ©s sous la protection du duc de Lorraine.
  • 1274 : Le maire et les Ă©chevins de Vic cĂ©dèrent au duc les droits qu’ils avaient encore sur les maisons du Temple de GĂ©lucourt et de Haraucourt. La commanderie de GĂ©lucourt fut donc entièrement sous la protection du duc Ferry III.
  • La commanderie de GĂ©lucourt Ă  la fin du XIIIe siècle : des bâtiments agricoles entourant une cour centrale ouverte, avec une chapelle accolĂ©e au logis du commandeur. Ses activitĂ©s : la vigne et la culture . Revenus : le moulin de GĂ©lucourt et des droits seigneuriaux (four, pressoir…) Exploitation des terres en faire-valoir direct.
  • : frère Jean des Mares, maĂ®tre des Templiers de Lorraine, s’engagea Ă  verser au chapitre de Dieulouard 1 muid de vin sur les 17 obtenus dans une vigne sise Ă  GĂ©lucourt.
  • : frère Louis, commandeur de GĂ©lucourt est tĂ©moin dans une charte du frère Domange, maĂ®tre de la baillie de Lorraine, relative Ă  un don fait aux Templiers et Ă  une prĂ©bende qu'il accorde[2].
  • : les Templiers sont arrĂŞtĂ©s dans le royaume de France. Commence le procès qui mène Ă  la suppression de l’Ordre. Le duc de Lorraine et le comte de Bar restèrent dans une sage rĂ©serve, ne faisant rien contre l’Ordre ni contre le roi, mais nous ne possĂ©dons aucun ordre d’arrestation Ă©manant de ces seigneurs. Nous savons que le roi agit en Lorraine, puisqu’il avait placĂ© les trois-ÉvĂŞchĂ©s lorrains sous l’autoritĂ© du chevalier Henri de Clacy, dĂ©lĂ©guĂ© du roi pour l’affaire du Temple dans le bailliage de Chaumont ; cela n’avait pu se faire sans l’assentiment du duc et du comte de Bar. Cette mise en place Ă©tait antĂ©rieure Ă  l’arrestation des Templiers puisque dès le , soit 15 jours après l’arrestation des Templiers en France, Radulphe de Ligny, inquisiteur dans les trois Ă©vĂŞchĂ©s lorrains, rendit compte au roi de l’interrogatoire auquel il avait procĂ©dĂ© de deux templiers et d’un chapelain allemands.
  • 1312 : le concile de Vienne supprima l’ordre du Temple. Le , une lettre du Pape ClĂ©ment V aux Ă©vĂŞques de Metz et de Toul et au chapitre de l’archevĂŞchĂ© de TrĂŞves, fit part de sa dĂ©cision de remettre les biens du Temple Ă  l’ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de JĂ©rusalem. On ne sait qui administra les biens du Temple en Lorraine entre l’arrestation des Templiers et la prise de possession par les Hospitaliers, il est probable qu’ils furent confiĂ©s Ă  des reprĂ©sentants du duc de Lorraine et du comte de Bar. La dĂ©volution des biens du Temple semble s’être faite sans difficultĂ©.

Du XIVe siècle au XVIIIe siècle

  • Au XIVe siècle, l’évĂŞque de Metz Renaud de Bar (1302-1316) obtint le contrĂ´le des salines de Marsal, Vic et Moyenvic. Mais il y eut encore de nombreux conflits pour contrĂ´ler ces salines.
  • 1317 : le grand prieurĂ© de France de l’ordre de Saint-Jean fut dĂ©membrĂ© par la crĂ©ation du grand prieurĂ© d'Aquitaine et de Champagne pour faciliter la gestion des nouveaux biens acquis des Templiers. La Lorraine fit partie du PrieurĂ© de Champagne dont le siège est Ă  Voulaines.
  • en passant aux mains des Hospitaliers, la commanderie de GĂ©lucourt, comme toutes les anciennes commanderies templières, changea de mode de gestion : les Templiers pratiquaient le faire-valoir direct, ce qui n’était plus possible pour les Hospitaliers qui, sans augmentation de personnel, devaient gĂ©rer trois fois plus de domaines alors qu’ils avaient besoin de tous les chevaliers Ă  Rhodes oĂą ils entreprenaient de se fixer face Ă  l’Islam. Tous les biens de l’ordre de Saint-Jean furent regroupĂ©s et attribuĂ©s comme suit :
    • Metz devint « chambre magistrale », Ă  la discrĂ©tion du grand maĂ®tre ;
    • La « Lorraine » (formĂ©e de St-Jean du Vieil-AĂ®tre de Nancy, Libdeau, Norroy, RobĂ©court et Xugney) devint « Chambre prieurale », Ă  la disposition du prieur de Champagne ;
    • Marbotte et La Warge Ă  Heippes furent attribuĂ©es Ă  des chevaliers ;
    • GĂ©lucourt le fut aux sergents et aux chapelains Ă  partir de 1462. Le premier commandeur après cette rĂ©forme fut frère Didier Grognet.
    • La maison de GĂ©lucourt devint le chef-lieu d’une commanderie dont les possessions Ă©taient dispersĂ©es en Lorraine essentiellement dans deux rĂ©gions:
    • dans le Saulnois : la grange de Haraucourt-sur-Seille, des fermes Ă  Vic-sur-Seille et Ă  Coutures, des domaines Ă  Neuchère[3], Ackerbach[4] et Xousse[5] ; des dĂ®mes et des intĂ©rĂŞts dans les salines de Dieuze.
    • dans la rĂ©gion de Verdun-Étain, l’ancienne commanderie de Warcq[6] et ses dĂ©pendances : des immeubles Ă  Etain, la ferme de Saint-Jean-de-RamĂ©e[7], la commanderie Saint-Urbain-du-PavĂ© Ă  Verdun[8], la commanderie de la Warge Ă  Heippes[9] avec le prieurĂ© de Flabas[10] et divers biens Ă  Aix[11] et Gouraincourt[12].
  • Au XVIe siècle, la commanderie de GĂ©lucourt Ă©tait un ensemble composĂ© d’une chapelle, de bâtiments agricoles et d’une tuilerie Ă  proximitĂ© d’un Ă©tang permettant la pisciculture. (1501 : lettre patente du duc RenĂ© II de Lorraine autorisant la construction d’un Ă©tang Ă  GĂ©lucourt)
  • Ce siècle fut difficile pour la commanderie : situĂ©e près de Marsal, forteresse ducale, et de Vic, siège du bailliage seigneurial de l’évĂŞque de Metz, elle fut victime des bandes de soldats et des reĂ®tres qui terrorisaient la Lorraine.
  • En 1552, l’évĂŞchĂ© de Metz fut rattachĂ© au Royaume de France et le Roi de France Henri II (1547-1559) fit occuper Marsal Ă  partir de 1553 jusqu’en 1593, date Ă  laquelle il dut cĂ©der Marsal au duc Charles III de Lorraine. Celui-ci fit fortifier la ville en 1620.
  • 1568 : M. Languet, commandeur de GĂ©lucourt.
  • 1577-1582 : Guillaume Sylvestre, commandeur de GĂ©lucourt.
  • En 1591, une visite des envoyĂ©s du Prieur de Champagne, constata le mauvais Ă©tat de la commanderie : la chapelle menaçait ruine et les ornements liturgiques Ă©taient « gâtĂ©s ». Le toit et les murs du logis du commandeur Ă©taient presque en ruines. Les meubles avaient disparu : il ne restait qu’un châlit et un coffre. Les dĂ©pendances ne valaient pas mieux : le toit du four banal Ă©tait Ă  refaire et la tuilerie Ă©tait en très mauvais Ă©tat. Les autres biens de la commanderie Ă©taient Ă©galement en très mauvais Ă©tat : - le moulin de GĂ©lucourt ; - la maison de Gouraincourt avait Ă©tĂ© abĂ®mĂ©e par les gens de guerre ; - Ă  Verdun, Saint-Urbain du PavĂ©, la maison et la chapelle Ă©taient en très mauvais Ă©tat ; - de mĂŞme en Ă©tait-il de Heippes et la Warge oĂą des soldats se trouvaient dans les environs.
  • Dès 1593, le nouveau commandeur Jean de Marey commença des amĂ©liorissements[13] qui furent constatĂ©s le par deux commissaires : frères Nicolas Camus, commandeur des Nouveaux[14], et Antoine Gresson, commandeur de Saint-Amand[15] : - la chapelle avait Ă©tĂ© rĂ©tablie, dotĂ©e d’une cloche et d’un reliquaire, de nouveaux ornements, d’un calice et d’un missel ; la messe y Ă©tait dite tous les vendredis par Claude Adam, curĂ© de GĂ©lucourt. - la grande muraille avait Ă©tĂ© refaite, le logis rĂ©tabli et les cheminĂ©es remontĂ©es ; - la toiture et les planchers du vieux logis avaient Ă©tĂ© restaurĂ©s ; - la toiture et les portes des granges Ă©taient neuves ; - une Ă©curie avait Ă©tĂ© refaite Ă  neuf pour les chevaux, ainsi que le four banal ; un grand pressoir avait Ă©tĂ© construit au village ; - de nombreux droits avaient Ă©tĂ© retrouvĂ©s.
  • 1607 : Jean-François de Faulquier-Chauvirey, commandeur de GĂ©lucourt.
  • 1628 : dĂ©cès Ă  GĂ©lucourt du commandeur BarthĂ©lĂ©my Oriesme, inhumĂ© dans le cimetière de la commanderie.
  • La guerre se rapprocha de GĂ©lucourt en 1630 : une armĂ©e impĂ©riale de 2 700 hommes, commandĂ©e par Hannibal de Schaumbourg[16] s’empara de Vic et de Moyenvic qui furent reprises par les troupes de Louis XIII dès l’annĂ©e suivante. Ce fut probablement vers 1630 que la chapelle de GĂ©lucourt fut dĂ©truite entièrement, ainsi que la commanderie.
  • En 1655, le commandeur Charles Barisien de Marne fit des amĂ©liorissements.
  • La Lorraine entrait dans une longue pĂ©riode de troubles : le , le Roi Louis XIII s’empara de Marsal qui fut cĂ©dĂ©e Ă  la France pour l’établissement de la route de Metz vers l’Alsace. GĂ©lucourt devint Ă©galement française. Le , Marsal fut rendue au duc de Lorraine Charles IV (1625-1675). Mais le , Louis XIV s’empara de Marsal et fit fortifier la ville par Vauban (il fit fermer les salines en 1699). Ces Ă©vènements furent dramatiques : pillages, incendies, massacres se succĂ©dèrent.
  • MalgrĂ© les Ă©vĂ©nements, le commandeur Emmanuel de Sanzey fit encore des amĂ©liorissements que releva, le , la commission composĂ©e par frère Jean du Hamel, commandeur de Valleurs, et frère Charles de Baudier, commandeur de Marbotte.
  • le , frère Emmanuel de Sanzey, commandeur de Braux et ancien commandeur de GĂ©lucourt, prit possession de la commanderie de GĂ©lucourt au nom de frère ThĂ©odore Florin, en prĂ©sence du chevalier de Baudier, commandeur de Marbotte qui approuva.
  • le , le commandeur ThĂ©odore Florin et le chevalier de Baudier, commandeur de Marbotte, certifient que la commanderie de GĂ©lucourt a Ă©tĂ© ruinĂ©e par le passage des gens de guerre : les lieux sont abandonnĂ©s et le moulin ne moud plus. Tous les bâtiments sont dĂ©truits ainsi que la chapelle.
  • 1682 : Pour se consacrer aux rĂ©parations de GĂ©lucourt et s’assurer des revenus rĂ©guliers, le commandeur ThĂ©odore Florin loua Ă  un bourgeois de Metz, le sieur François Jacques, tous les revenus de la commanderie pour la somme de 1 650 ÂŁ et entreprit des rĂ©parations Ă  GĂ©lucourt. La commanderie Ă©tait dans un tel Ă©tat qu’il fut demandĂ© aux principaux habitants du village de certifier, le , qu’il y avait eu un enclos dans la commanderie de GĂ©lucourt, et qu’il avait Ă©tĂ© dĂ©truit par la guerre ainsi que la chapelle qui s’y trouvait. Le mĂŞme jour, le maire de GĂ©lucourt, Ă  la demande de l’amodiateur de la commanderie y rĂ©sidant, François Chomel, atteste qu’il y avait une chapelle contiguĂ« au corps de logis de la commanderie et que cette chapelle avait Ă©tĂ© dĂ©truite « de fond en comble » depuis quarante-cinq ans et plus.
  • une visite des travaux entrepris par le commandeur ThĂ©odore Florin fut faite par le prieur de Champagne, le Bailli de Fresnoy, assistĂ© par frère Jacques Debray, religieux conventuel, et un rapport envoyĂ© au commandeur Florin le .
  • : « Inventaire des ornements fournis par Claude Languet, Commandeur de GĂ©lucourt, pour la desserte de la chapelle Saint-Jean-Baptiste qu’il a fait construire en neuf dans la cour de la Commanderie sur les anciens vestiges de celle qui y Ă©tait environ 70 ans, entièrement ruinĂ©e comme le bâtiment de Messieurs les Commandeurs ».

En prenant possession de la Commanderie, il avait appris qu’il y avait eu une chapelle, et il avait décidé de la reconstruire.

« Il a construit à neuf de maçonnerie à chaux et sable la meilleure partie de la chapelle, couverte à neuf de tuiles plates avec une charpente très propre, qu’elle peut avoir en carré environ 18 à 19 pieds, qu’au pignon de l’orient il y a une niche de pierres de taille à laquelle est suspendue une cloche de métal du poids de 66 livres avec son battant dont ledit sieur commandeur a fait la bénédiction en conséquence de la permission qu’il a eu de l’Illustrissime Monsieur le Grand Prieur… Que les murs sont crépis par le dehors de toutes parts et le dedans blanchis et enduits de plâtre d’une manière très propre ; Qu’il règne d’un bout à l’autre un lambris de menuiserie de sapin tout neuf avec plusieurs moulures très propres ; Que l’autel est de pierre, appuyé contre le mur de l’orient sur lequel pose un tableau où est la représentation de Saint-Jean-Baptiste et de plusieurs autres saints; iceluy a corniche de menuiserie de bois noirci sous lequel est un gradin de bois de chêne de deux marches de menuiserie toutes neuves faites par ledit sieur commandeur comme aussi le cadre pour le pardevant de l’autel et le machepied ».

Suit l’énumĂ©ration des ornements dĂ©posĂ©s par le commandeur Claude Languet : un marbre consacrĂ© de 18 pouces incrustĂ© dans la pierre de l’autel, calice et patène en argent, missel et burettes, boite Ă  hosties, chasuble, manipules, voile de calice et corporal ; une croix en noyer, 5 vases pour mettre des fleurs, et 2 petits tableaux. Des vitres ont Ă©tĂ© posĂ©es aux fenĂŞtres. Cet inventaire est signĂ© par le Chevalier Godet de SoudĂ©, commandeur du Petit-Saint-Jean de Metz, et par Claude Gresson, fermier de la commanderie.

  • en , une commission vient inspecter les amĂ©liorissements faits par le Commandeur Claude Languet. Elle se compose du chevalier de Crainville, du chevalier de Montecler, du chevalier de Clugny et du Commandeur Alphonse Loppin. Elle note que frère Claude Languet a fait une dĂ©pense considĂ©rable et qu’il a recouvrĂ© de nombreux droits qui avaient Ă©tĂ© abandonnĂ©s depuis fort longtemps ; qu’il devra encore faire des rĂ©parations au moulin de GuĂ©blange ainsi que l’ont ordonnĂ© les visiteurs envoyĂ©s par le prieur ; qu’il devra encore remettre en l’état l’étang Saint-Jean après les pĂŞches et remettre les archives de la commanderie Ă  Voulaine, siège du grand prieurĂ© de Champagne.
  • le logis du commandeur fut terminĂ© en 1707 par le Commandeur Edme Jurain.
  • la tuilerie fut rĂ©parĂ©e en 1727 par le commandeur Charles Jacquot des Tournelles.
  • 1736-1743 : commandeur Alphonse Loppin, aumĂ´nier du grand maĂ®tre. Il fut Instructeur des Pages du grand maĂ®tre Marc'Antonio Zondadari (1720-1722) et mourut le 26 octobre 1751[17] presque nonagĂ©naire. InhumĂ© dans la cathĂ©drale de La Valette, Ă  Malte[18]
  • 1752 : Simon Febvre[19], chancelier de l’Ordre au grand prieurĂ© de Champagne ; commandeur de GĂ©lucourt.
  • le terrier de 1756 montre la commanderie de GĂ©lucourt restaurĂ©e tant dans ses bâtiments que dans ses droits. Mais relève Ă©galement de nombreux abus commis par les habitants de GĂ©lucourt dans les forĂŞts.
  • 1776-1777 : CĂ©sar-Louis Liegeault[20], chapelain, servant d'armes, commandeur de GĂ©lucourt.
  • 1778-1786 : Pierre-Paul Carmin-Grech, chapelain (prĂŞtre), (appelĂ© parfois Paul-Carmel Greische), prieur de RiselĂ©, secrĂ©taire du grand maĂ®tre, rĂ©sidant Ă  GĂ©lucourt; dĂ©cĂ©dĂ© le 19 avril 1789[21]. NĂ© le , reçu dans l’Ordre le (25 ans). Originaire de Malte.
  • 1789 : Nicolas-Louis de La Motte, chapelain, prieur de Saint-Nicolas-en-la-Vigne ; rĂ©sidait Ă  Reims ; il participa aux rĂ©unions de la noblesse Ă  Sarrebourg lors de la rĂ©daction des cahiers de dolĂ©ances.

Notes et références

  1. Histoire de Salival et Généalogie des Comtes de Salm en Vosges
  2. Jean-Marc Roger, Le Prieuré de Champagne des "chevaliers de Rhodes" : 1317-1522, , 2000 p. (OCLC 491104531), p. 115 (note 10) ; Jean François et N. Tabouillot, Preuves de l'histoire de Metz: partie 1, (lire en ligne), p. 244 ; Paul Ferry, Observations séculaires, XVIe siècle, t. II, p. 20, arche de Saint-Livier. (manuscrit détruit en 1944)
  3. Neuchère ; 57-com. Château-Bréhin ; ar. Château-Salins ; c. Delme.
  4. Ackerbach ; 57-com. Hellimer ; ar. Forbach ; c. Grostenquin.
  5. Xousse ; 54-ar. Lunéville ; c. Blâmont.
  6. Aujourd’hui “ferme de l’Hôpital” à Warcq ; 55-ar. Verdun ; c. Etain ;
  7. Ramée ; 55-com. Villers-devant-Dun ; ar. Verdun ; c. Dun-sur-Meuse ; ancienne dépendance de la commanderie de Saint-Jean de Reims, la ferme Ramée possédait de vastes domaines. La chapelle fut détruite au XVIIIe siècle.
  8. Saint-Urbain-du-Pavé : commanderie de Saint-Jean née d’une maison possédée par les Hospitaliers hors de la ville dans le quartier du Pavé.
  9. Heippes ; 55-ar. Verdun ; c. Souilly. L’alleu de Heippes fut donné aux hospitaliers de Saint-Jean, à la fin du XIIe siècle, par Rodolphe de Clermont. Les chevaliers y fondèrent la commanderie de la Warge.
  10. Prieuré de Flabas : ancien prieuré bénédictin confié aux chevaliers de Saint-Jean, aujourd’hui “ferme de Flabas” à Heippes (55-arr. Verdun ; c. Souilly).
  11. Aix ; 54-com. Gondrecourt-Aix ; ar. Briey ; c. Conflans-en-Jarnisy.
  12. Gouraincourt ; 55-com. Les Tilleuls-Vaudoncourt ; ar. Verdun ; c. Spincourt.
  13. Améliorissements : mot particulier à l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, désignant des améliorations (réparations, remises en valeur des bâtiments, récupération de droits… ) susceptibles d’augmenter la valeur de la commanderie, ce qui permettait au commandeur ayant fait les améliorissements d’obtenir une commanderie de revenu supérieur.
  14. Les Nouveaux (aujourd’hui Esnouveaux ; Haute-Marne ; ar. Chaumont ; c. Nogent) : commanderie du Grand-Prieuré de Champagne réservée elle-aussi aux chapelains et aux sergents.
  15. Saint-Amand (aujourd’hui Saint-Amand-sur-Fion, Marne, ar. et c. Vitry-le-François) était une petite commanderie du Prieuré de Champagne réservée aux pitances des frères conventuels : une partie de ses revenus était envoyée à Malte pour financer l’Auberge de France où étaient nourris les chevaliers qui n’étaient pas « entrés en rente » d’une commanderie. Un commanderie par Prieuré était affectée à cette charge.
  16. Voir : Philippe Martin : ”Une guerre de Trente Ans en Lorraine” - Ed. Serpenoise-2002.
  17. Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, H. 3255.
  18. Memento mori no 054.
  19. Inventaire entre 1756 et 1760 (Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, H. 3267)
  20. Inventaire entre 1775 et 1777 (Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, H. 3293)
  21. Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, H. 3333.

Bibliographie

  • Inventaire-sommaire des Archives dĂ©partementales de Meurthe-et-Moselle, par Henri Lepage, 1881, sĂ©rie H, « La Commanderie de Gelucourt », H. 3151 Ă  3154.
  • Michel Henry, Les ordres militaires en Lorraine, Metz, Édition Serpenoise, , 354 p. (ISBN 978-2-8769-2706-3)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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