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Climatisation de véhicule automobile

La climatisation de véhicule automobile est un système qui permet de refroidir et assainir l'habitacle d'une automobile lorsque la température, ou l'humidité, extérieure est supérieure à celle souhaitée à l’intérieur. La climatisation est couplée avec un système de ventilation et de chauffage.

La Chrysler Imperial de 1953 équipée du système Airtemp

Histoire

En 1933, une entreprise new-yorkaise propose l'installation du premier système de climatisation automobile. Ses créateurs prévoient alors « que la voiture du futur sera équipée en série de la climatisation »[1].

En 1939, le constructeur automobile amĂ©ricain Packard Motor Car Company propose la climatisation en option sur ses vĂ©hicules pour 274 $ de l'Ă©poque (environ 4 600 $ en 2014)[2].

La Chrysler Imperial de 1953, modèle de luxe de la marque, est la première voiture de série produite avec la climatisation. Elle utilise le système Airtemp développé par Chrysler.

En 1960, environ 20 % de toutes les voitures aux États-Unis sont équipées, le pourcentage étant de 80 % dans les régions chaudes du sud-ouest et, en 1969, 54 % des véhicules neufs vendus aux États-Unis sont équipés de climatisation[2].

Arrivée bien plus tard en Europe, la climatisation s'est introduite en France dans les années 1990 pour rapidement se développer :

  • en 2003, trois vĂ©hicules neufs vendus sur quatre en Ă©taient Ă©quipĂ©s[3] ;
  • en 2004 : 50 % du parc de voitures particulières français est climatisĂ©[4].

et presque toutes les voitures neuves en 2010.

Selon l'ADEME, en comptant les véhicules anciens, en 2020, neuf véhicules sur dix devraient être climatisés en France[3], ce qui risque d'affecter l'environnement à cause des fuites de fluide frigorigène et de l'augmentation de la consommation des véhicules équipés[4].

1 : condenseur
2 : détendeur
3 : Ă©vaporateur
4 : compresseur

Fonctionnement sommaire

Lors de fortes chaleurs et de circulation sous le soleil, une pompe à chaleur actionnée par le moteur absorbe les calories excédentaires, de l'air entrant ou de l'air intérieur (position recyclage).

  • Un compresseur rotatif entraĂ®nĂ© par un jeu de poulies, courroie, comprime un fluide caloporteur. La poulie du compresseur est munie d'un embrayage permettant la mise Ă  l'arrĂŞt du compresseur.
  • Le fluide comprimĂ© mais chaud, passe dans un radiateur (appelĂ© « condenseur »), situĂ© gĂ©nĂ©ralement Ă  cĂ´tĂ© du radiateur afin d'en Ă©vacuer le maximum de calories. Le condenseur est souvent muni d'un ventilateur qui force un courant d'air, augmentant ainsi le rendement de l'Ă©changeur.
  • Le fluide comprimĂ©, refroidi et filtrĂ© par la « bouteille dĂ©shydratante » passe dans l'habitacle, direction un dĂ©tendeur qui donne directement dans l'Ă©vaporateur, le fluide se vaporise alors en absorbant des calories. L'air extĂ©rieur ou interne, propulsĂ© par un ventilateur en passant au travers de ce radiateur transmet ses calories au fluide caloporteur, qui retourne au compresseur.

Le système peut bénéficier d'une régulation et d'une répartition plus ou moins sophistiquées assurant un plus grand confort au conducteur et aux passagers. Cette amélioration du confort du conducteur contribue à l’amélioration de sa concentration et donc à la sécurité.

Avantages et inconvénients

Commande manuelle de mise en fonction de la climatisation (BMW)
Tableau de bord d'un système de climatisation automobile (Audi)

La climatisation est un élément de confort de plus en plus souvent installé dans les automobiles modernes, au même titre que les vitres électriques ou les autoradios. La commande de marche et les réglages sont situés sur le tableau de bord, accessible au conducteur et souvent au passager avant. Elle peut être manuelle ou automatique[5].

Du point de vue des avantages, l'apport de confort au conducteur constitue aussi un élément de sécurité. En plus de maintenir une température agréable, la climatisation régule le taux d'humidité, ce qui ajoute encore au confort des passagers mais surtout du conducteur qui peut se concentrer sur la conduite, plutôt que son rafraichissement.

L'inconvénient principal est une sur-consommation de quelques % d'énergie[6], mais moins que de rouler les vitres ouvertes (10 à 15 % selon la vitesse) par temps chaud. Autre inconvénient, les fluides utilisés sont des polluants atmosphériques, parfois mal maîtrisés (fuites, mauvais ou absence de recyclage).

Bien qu'elle ait commencé à se généraliser dès les années 1960 aux États-Unis[2], la climatisation automobile en Europe est aussi une conséquence de l'adoption de caractéristiques aérodynamiques en amélioration constante : pare-brise plus inclinés, de plus grande surface, y compris les vitres arrière. Malgré les vitres athermiques, ces éléments augmentent la température interne de l'habitacle dans d'importantes proportions par rapport aux véhicules des années 1980. Il existe donc une espèce de compensation entre la diminution de consommation due aux carrosseries modernes et l'augmentation de cette consommation, due à la climatisation. Cette compensation peut être globalement favorable ou défavorable selon le type de climat, l'emploi du véhicule (ville ou autoroute), ou sa vitesse (normale ou élevée).

DĂ©ploiement

Ces systèmes peuvent équiper les automobiles individuelles, les camions, les chars d'assaut. Les conditionneurs d'air sont aujourd'hui très fréquemment installés sur les automoteurs agricoles (tracteurs, moissonneuse-batteuses, ensileuses, etc.) et des engins de chantiers.

Impacts environnementaux

Selon l'agence française ADEME[7], la climatisation augmente la consommation de carburant, ainsi que les émissions de gaz à effet de serre, notamment lors des accidents, des incendies de véhicules ou des fuites de fluide frigorigène :

  • En conduite urbaine, un vĂ©hicule moyen surconsomme 31 % d’essence (ou 35 % de gazole en plus pour les vĂ©hicules Diesel)[7] ;
  • Sur route, la consommation croĂ®t d’environ 16 % pour les vĂ©hicules Ă  essence et de 20 % pour les Diesel[7] ;
  • Sur l'annĂ©e, toutes saisons confondues, « les vĂ©hicules climatisĂ©s consomment en moyenne 5 % de carburant en plus par rapport Ă  ceux qui ne le sont pas »[7] ;
  • Une augmentation des Ă©missions de polluants (CO et NOx) est constatĂ©e pour les moteurs Ă  essence, et de NOx et de particules (PM) pour les moteurs Diesel[7] ;
  • Une augmentation des rejets de CO2, qui contribue au rĂ©chauffement climatique d'environ 6 Ă  10 % pour un vĂ©hicule moyen, principalement Ă  cause des rejets dans l'atmosphère du fluide frigorigène, en fin de vie du vĂ©hicule ou lors des opĂ©rations de maintenance[8] ;
  • MĂŞme quand il ne fonctionne pas, un système de climatisation perd du fluide frigorigène (R134a) (fuites, maintenance, entretien, accident, incendies, non-rĂ©cupĂ©ration en fin de vie du vĂ©hicule…), or ce gaz a un effet rĂ©chauffant très puissant, 1 300 fois plus puissant que le CO2. Ainsi, un vĂ©hicule moyen augmente de 10 Ă  15 % ses rejets annuels de gaz Ă  effet de serre quand il est climatisĂ©[9]. Sur banc d'essais ce sont les flexibles et les raccords qui se montrent le plus source de fuites de gaz frigorigène, avec des Ă©carts de 1 Ă  9 sur quatre flexibles Ă©tudiĂ©s et de 1 Ă  20 sur plusieurs raccords. MĂŞme des composĂ©s neufs donnaient lieu Ă  des fuites de 1 Ă  20 g/an de gaz frigorigène. Les compresseurs testĂ©s perdaient Ă©galement de 0,2 (neuf) Ă  g de fluide (compresseur ayant fonctionnĂ© six mois) par an[10]. Le système complet (donnĂ©e 2003) prĂ©sentait communĂ©ment des dĂ©bits de fuite de 10 Ă  70 g/an[10]. L'ADEME estimait que les amĂ©liorations techniques au rythme des annĂ©es 2000 laisseront quand mĂŞme fuir 10 % du fluide chaque annĂ©e en 2010, soit un impact pour la flotte de voitures françaises Ă©quivalent Ă  celui d'une Ă©mission de Mt d'Ă©quivalent-CO2 en 2005, dont 100 kt dus Ă  la non-rĂ©cupĂ©ration du fluide en fin de vie du vĂ©hicule ou du système de climatisation[10]. Une Ă©valuation prospective publiĂ©e en 2003 Ă©tait 3,6 Mt de CO2 dont 1,6 pour la non rĂ©cupĂ©ration en fin de vie en 2020[10] ;
  • Type de gaz : le fluide frigorigène R134a a remplacĂ© le fluide frigorigène R12 d'après le Protocole de MontrĂ©al (l'accord international pour la protection de la couche d'ozone stratosphĂ©rique). Dans quelques annĂ©es, le HCFC R22 suivra le mĂŞme chemin.

Notes et références

  1. (en) « First Air Conditioned Auto », Popular Science, volume 123, no 5, novembre 1933, p. 30 [lire en ligne]
  2. (en) Air Conditioning and Refrigeration Timeline - National Academy of Engineering
  3. [PDF] Un Ă©quipement en question : la climatisation automobile - ADEME
  4. Quelle surconsommation globale de carburant va engendrer l'utilisation de la climatisation des véhicules automobiles ? - ADEME
  5. Comme les autres automatismes celui-ci contribue à la sécurité.
  6. En fonction de la puissance du moteur cela peut être négligeable ou significatif. Ce qui explique que les petits véhicules, peu puissant, soient rarement équipés d'une climatisation.
  7. La climatisation automobile : Ce qu'il faut savoir... - ADEME (voir archive}
  8. La climatisation automobile Impacts consommation et pollution, ademe.fr, juillet 2006.
  9. La climatisation automobile. On réchauffe la planète - ADEME
  10. Stéphane Barbusse, Laurent Gagnepain ; La climatisation automobile : Impact énergétique et environnement : Données de références, mai 2003, Angers : ADEME, voir le paragraphe « Perte de fluides frigorigènes », p. 3-4

Annexes

Bibliographie

  • ADEME, « La climatisation automobile - Impact Ă©nergĂ©tique et environnemental » ref. Ademe 4183 ()
  • ADEME, « La climatisation automobile - DonnĂ©es et rĂ©fĂ©rences » ref. Ademe 4343 (), par StĂ©phane Barbusse et Laurent Gagnepain
  • ADEME, « La climatisation automobile - Impacts consommation et pollution » Repère, , par Laurent Gagnepain [lire en ligne] [PDF]
  • ADEME, La climatisation automobile : Ă©volution de la rĂ©glementation – ADEME –
  • ADEME, La climatisation automobile : conseils d'entretien et d'usage – ADEME –
  • Document de formation Valeo

Articles connexes

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