Clément Loubet
Le capitaine Clément Frédéric Alexis Arnaud Loubet (né le à Vielmur-sur-Agout, dans le Tarn et mort le à Settat, au Maroc, lors d'une attaque, pendant la campagne du Maroc) est un militaire français qui combattit dans les guerres coloniales de l'armée française en Algérie et au Maroc[1].
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Biographie
Fils d'Alexis Loubet, gendarme à cheval qui a pris sa retraite à Dourgne, et de Marie-Louise Py, Clément Loubet, originaire de Castres, est l'aîné d'une fratrie de cinq frères, Paul-Jean, Paul-Élie, Hippolyte Armand et Léon baptiste[2]. Il se marie le 10 avril 1894 à Nauny Eugénie Joséphine, issue d'une riche famille franco-algérienne, c’était la fille du maire de Mostaganem. Le couple s'installèrent au domicile 40 boulevard Voltaire, à Paris avec une fille de 12 ans qu'ils avaient adoptés, se nommant Henriette Loubet, et qui se mariera avec un Georges Chauvet[3].
Décès
Clément Loubet meurt à l’âge de 39 ans. Il se blesse d'une balle au bas-ventre durant l’attaque du camp du général Albert d'Amade par les hommes de Moulay Hafid, des haffidiens. Ils sont près de 2000 et comptent sur l’obscurité de la nuit du 7 au 8 avril pour surprendre le camp. Campée à Tallouit à 20 kilomètres au Sud, la mehalla haffidienne voulut une dernière fois tenter une attaque. Les Marocains attaquèrent le bivouac de la 1re brigade. Il est 3h30 du matin mais la vigilance des avant-postes déjoue leurs projets. Repoussée dans le ravin de l'oued Mousa, les attaquants se reforment et se glissent dans les hautes-herbes vinrent vers quatre heures se ruer sur le carré de la 2e brigade. Leur marche d'approche s'effectue par des chemins dérobés, sous la conduite de guides connaissant le détail du terrain, des bivouacs français. Un chef de poste ayant entendu dans la nuit des bruits suspects fait replier ses hommes dans le plus grand silence à 60 mètres en arrière. Quand les Marocains croyant surprendre le poste se précipitent sur les tentes, des coups de feu en rafales les accueillent et leur fait subir des pertes cruelles.
Aux premières lueurs du jour, la cavalerie poursuivit pendant environ 7 kilomètres les assaillants jusqu'au-delà de l'Aine Beïda au sud de Settat. Le capitaine Loubet est blessé et succombe à ses blessures quelque temps après l’attaque.
Durant cette attaque, sept hommes sont morts : Le capitaine Loubet, l'adjudant Perès du 12e tirailleurs, les soldats Houzelles et Bunero du 2e étranger, le sergent de zouave Joux, blessé à la cuisse le zouave Tréguez, blessé à la poitrine, le tirailleur algérien Assen-Saïd et la goumier Massaoud ben Lassa, légèrement blessé. Le général d'Amade fit mettre la petite ville en état de défense : des petits fortins, dont le principal fut le fort Loubet, couronnèrent donc les crêtes dominant la ville et une garnison d'une force imposante fut affectée à la défense du territoire français[4].
Clément Loubet repose aujourd'hui dans le cimetière de Aïn Tedles[5].
Ascendance
Loubet Jean-Baptiste | Claustre Point Georgette | Py paul armand | Marquier Jeanne-Flavie | ||||||||||||||||||||||||||||||||
Loubet Alexis | Py marie-Louise | ||||||||||||||||||||||||||||||||||
Clément Loubet | |||||||||||||||||||||||||||||||||||
Incident du château d'eau
Le , Guillaume Joseph Robillard (né le à Vaucresson), alors âgé de 35 ans, secrétaire du syndicat des fondeurs en cuivre, est arrêté pour avoir saisi par la bride le cheval du capitaine Loubet, à avoir adressé des injures à l’officier et à avoir essayé de le désarçonner. Le capitaine est aimé de ses hommes. L'anarchiste Robillard, qui se rendait à la bourse du travail, fut arrêté sur la place du Château-d’Eau par le passage du 76e de ligne conduit par le capitaine Loubet, musique en tête. Il assiste au défilé des deux premiers bataillons et lorsque le troisième paraît, alors que les musiciens venaient de se placer sur le trottoir, tandis que les hommes quatre par quatre entraient dans la cour, il traverse, étant pressé et saisit d’un mouvement instinctif la bride pour pouvoir passer.
Le capitaine Loubet leva alors son sabre et en frappa du plat M. Robillard pour lui faire lâcher prise. Aussitôt un sergent accourut, frappa d’un coup de crosse de fusil M. Robillard, sur lequel la foule s’abattit par surcroît. M. Robillard, qui demeure chez sa mère 26 rue du Sénégal, reçu, par le tribunal, un mois de prison pour outrage à un commandant de la force publique.
Le général Ménetrez, dont dépend le 76e régiment d’infanterie, s'est rendu à la caserne pour entendre le capitaine Loubet, afin de se faire préciser exactement les conditions dans lesquelles s’était produit l'incident.
D'autre part, c'est la 9e chambre qui s'était occupé de cette affaire.
À la bourse du travail, l'incident cause la plus vive émotion et les membres de la Confédération générale du travail se sont réunis afin de définir les mesures à prendre pour faire relâcher le secrétaire du syndicat des fondeurs. Guillaume Robillard passe pour un antimilitariste. Des renseignements qui ont été fournis au commissariat de police résulte que Robillard s'est bien intentionnellement livré à la manifestation qui lui a si mal réussi. Il serait, prouvé par deux témoignages précis, que quelques minutes avant le passage du capitaine Loubet, Robillard avait dit textuellement à voix haute en s'adressant à ses voisins :
- Vous voyez cet officier. Eh bien ! Je vais lui faire casser la g.....!
Le secrétaire des fondeurs en cuivre essaya de tenir parole. Il dit une version différente :
- J'étais pressé et j'ai voulu passer. J'ai saisi la tête du cheval en disant "Il va me casser la g.....".
Quant aux blessures et notamment celle que porte à la tête Guillaume Robillard, le capitaine Loubet se défend d'avoir frappé de la pointe de son sabre, et qu'elles sont du fait des furieux acharnés[4].
Hommages
Monument Loubet
Un monument a été érigé à Settat, au Maroc en l'honneur du capitaine Loubet[6] - [7].
Fort Loubet
C'est en 1908 qu'un fort a été nommé « Loubet » en l'honneur au Capitaine Loubet. Il est situé dans les alentours de Settat, à 40 km au sud de Casablanca et il servait de stockage de poudre pour l'armée. Le fortin fut construit car le général d'Amade mit en état de défense la ville après l'attaque à Settat dans la nuit du 7 au 8 avril 1908[7] - [8]. Le fort a été attaqué deux fois en 1908 par des zouaves, comme nous le témoigne l'illustration de Damblans ci-dessous[9].
Rapport du Fort Loubet, fait par le lieutenant-colonel Marval, durant la première guerre mondiale, le 27 avril 1915. | |
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Logement | Campement de tentes sur murets en hémicycle confortable |
Eau | De source, stérilisée au permanganate |
Nourriture | 900-1000 gr. de pain ; 200 gr. de viande ; 200 gr. de légumes secs et 30 gr. de légumes verts. Cantine où les soldats peuvent acheter de la cocose, des sardines, du chocolat, etc. |
Couchage | Comme partout ailleurs au Maroc |
Couvertures | 2 par homme, car les nuits sont fraîches. |
Vêtements | Chaussettes, caleçons, et chaussures seraient nécessaires. |
Santé des prisonniers | Excellente |
Travail | Aux chantiers de construction pour les maçons, aux routes pour les manœuvres, 8 heures par jour. Les prisonniers sont libres le dimanche |
Services religieux | Point jusqu'ici. Les prisonniers (tous catholiques) en ont demandé il y a peu de jours et ils auront la messe chaque dimanche |
Paquets, argent | MĂŞmes plaintes qu'ailleurs |
Secours collectifs | Utiles |
Remarques, améliorations | On ne fera dorénavant point de retenue sur les sous de poche ; les 20 centimes seront remis à tous les bons travailleurs, afin de les stimuler ; à ceux qui méritent une punition on ne les donnera pas. Cette mesure sera généralisée à tous les camps du Maroc, où il y a actuellement 5 300 prisonniers.
La direction de ce camp est excellente. |
Place Loubet
Une place ou "square" Loubet a été créée en commémoration du Capitaine à Settat[10].
Odonymie
Une rue a été nommée « Rue du Capitaine Loubet » à Casablanca en l'honneur du Capitaine. Elle est située dans le quartier de Hay Mohammadi[11].
Service militaire
Il a étudié à l'école des enfants de troupe de Rambouillet dont il fut un des plus brillants élèves. Au 144e régiment d’infanterie, le , il devient soldat.
Il devient caporal le .
Il devient caporal fourrier le .
Il devient sergent fourrier le .
Il devient sergent le .
Il devient sergent major le .
Il devient sous-officier le Ă l'Ă©cole militaire d'infanterie de Saint-Maixent.
Au 2e régiment de tirailleurs algériens, il devient sous-lieutenant le .
Il devient lieutenant le puis lieutenant de 1re classe le puis détaché au dépôt d’Avignon du au .
C'est au 76e régiment d'infanterie, à Paris un , qu'il devient Capitaine, soit 16 ans après sa rentrée dans l'armée.
La base LĂ©onore conserve 13 fichiers en rapport avec la LĂ©gion d'honneur du capitaine Loubet[12].
Campagnes
Il participa à plusieurs campagnes en Algérie et en région Sahara.
Lieu | Date | |
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Algérie | Du | Au |
Algérie | Du | Au |
Sahara occidental | Du | Au |
Algérie | Du | Au |
Sahara occidental | Du | Au |
Algérie | Du | Au |
Sahara occidental | Du | Au |
Algérie | Du | Au |
DĂ©corations
Au cours de son parcours militaire, il obtenue plusieurs médailles :
Notes et références
- Faget Théo, « Geneanet », sur geneanet.org
- Les registres de Naissance sur les archives départementales du Tarn
- Parti social français Auteur du texte, « Le Petit journal », sur Gallica, (consulté le )
- Les journaux anciens sur Gallica
- (en) « Ain-Tedeles - Cemetery - #8672998 (Names) », sur Geneanet (consulté le )
- Google livre "Sur les traces glorieuses des pacificateurs du Maroc de Louis Voinot, consulté le 15 juin 2019
- Les anciennes cartes postales sur CICR
- Pour le fort Loubet sur le Rapport de M. le lieutenant-colonel Dr C. de Maraval sur sa visite aux dépôts de prisonniers de guerre allemands au Maroc
- « Zouaves prise de Settat Fort Loubet Casbah Maroc Morocco 1908 ILLUSTRATION • EUR 11,99 », sur PicClick FR (consulté le )
- « Delcampe – La plus grande marketplace pour les collectionneurs », sur Delcampe (consulté le )
- Site rues-maroc.openalfa.com, fiche sur la rue du capitaine Loubet, consulté le 15 juin 2019
- « Cote LH/1663/15 », base Léonore, ministère français de la Culture