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Citrus aurantiifolia

Limettier, Lime acide

Citrus aurantiifolia est un petit arbre de la famille des Rutacées.

Il est appelé limettier, limettier mexicain, lime acide, limettier des Antilles, Key Lime ou encore citronnier galet[1], son fruit a pour nom usuel : petit citron vert, citron Gallet, ou lime[2].

DĂ©nomination

Citrus aurantiifolia est parfois orthographié Citrus aurantifolia. D'après le Code de nomenclature, un i doit être automatiquement ajouté après la racine auranti-, qui dérive du latin médiéval aurantium[3].

Il est probable que l'arabe limu, laymu, était un terme générique ; il existe donc une confusion possible entre sa traduction par lime acide ou par citron[4].

Histoire

À partir de marqueurs cytoplasmiques et nucléaires, une publication franco-espagnole publiée en 2015 donne C. medica (le cédrat) comme géniteur mâle direct de C. aurantiifolia en combinaison avec C. micrantha (petite lime sauvage des Philippines)[5].

Le limettier acide est originaire d'Asie du Sud-Est, sa proximité génétique avec le combava (C. hystrix), le macroptère (C. macroptera) et C.micrantha laisse penser au sud tropical de la région (Malaisie, Philippines...)[6].

Sa diffusion en Méditerranée semble lente, introduit à l'est via le Moyen-Orient avant le XIIe siècle[7], il est mentionné cultivé en Al-Andalus au XIVe siècle[8]. On ne saurait dire si la fameuse recette arabe médiévale du laymuniyya (poulet au citron ) se faisait de citrons ou de limes acides confites. Susanna Lyle est affirmative sur sa culture et sa notoriété en Italie au XIIIe siècle[9]. Il faut se souvenir que la lime acide ne supporte ni les jours très courts ni le froid. Par exemple, la lime mexicaine défolie en hiver en Sicile.

Les Espagnols et les Portugais introduisirent la lime acide en Amérique au XVIe siècle, aux Antilles puis au Mexique et au Brésil. Son nom de Key lime provient de l'archipel des Keys, à l’extrême sud de la Floride.

Description

C'est un joli arbuste florifère de 3 à 5 m de haut.

Fleurs, exposition horticole Royal Flora Ratchaphruek, ThaĂŻlande
Citron galet à maturité.

En climat tropical et subtropical il est couvert toute l'année de petites fleurs blanches et rouges.

La production de fruits (les limes ou citrons verts), sphériques, de 2,5 à 5 cm de diamètre[10], est continue. En climat méditerranéen chaud la floraison se produit au printemps et à l'automne. La récolte du fruit se fait 160 jours après l’anthèse, à maturité le fruit passe de vert foncé à vert, juteux. Son acidité est la plus élevée 150 jours après l’anthèse et diminue légèrement par la suite (7,7 % d'acide citrique)[11] - [12].

Culture et production

Les limes acides sont produites dans la ceinture tropicale : en Amérique, les Antilles, le Brésil et le Mexique (1.5 million t. en 2011) sont les principaux producteurs ; en Asie : Inde, Malaisie etc.[13]

Variétés

  • Lime du Mexique (Mexican or Key L.),
  • Giant key lime tĂ©traploĂŻde spontanĂ© sĂ©lectionnĂ© en 1973 par H. C. Barrett Ă  Orlando en Floride. Le fruit est au moins deux fois plus gros que le type,
  • Lime galet ou citron galet, rĂ©putĂ© le seul agrume de l'OcĂ©an indien, aromate typique de La RĂ©union et de Madagascar.

Utilisation

Cuisine et boisson

Le jus et le zeste de la lime acide, grands amis du rhum et du sucre, sont principalement utilisée dans les boissons : avec alcool ti-punch, caïpirinha, daïquiri, mojito, mai tai, zombie... ou sans : sirop.

Quelques gouttes de jus de lime acide sur les fruits tropicaux font merveille. La key lime pie (tarte au citron vert) qui peut se faire avec du jus en conserve assure la notoriété des limes acides dans les pays où il est difficile de se procurer le fruit.

Ce jus est utilisé pour attendrir le poisson cru (ceviche). Au Moyen-Orient, les limes mûrs bouillies à l'eau salée sont séchées, cette lime séchée est utilisée comme condiment.

À Java, la feuille du limettier acide est utilisé à la manière de celle du combava, finement tranchée dans les sauces, aux Philippines le zeste cuit dans le jus de coco entre dans les pâtisseries[9]

Huile essentielle

L'huile essentielle (30% de D-limonène et 30% de d-dihydrocarvone) inhibe, in vitro, les cellules du cancer du côlon[14] et du pancréas[15]. Ses propriétés antimicrobiennes sont démontrées[16]. Elle a été traditionnellement utilisé pour soulager le rhume, la grippe, l'asthme, l'arthrite et la bronchite[17].

Notes et références

  1. Mansfeld's Encyclopedia of Agricultural and Horticultural Crops, page 1022 lire en ligne
  2. Marchés tropicaux et méditerranéens, (lire en ligne)
  3. « ITIS Standard Report Page: Citrus aurantifolia », sur www.itis.gov (consulté le )
  4. (es) Expiración García Sánchez, Ciencias de la naturaleza en Al-Andalus : Textos y estudios, Editorial CSIC - CSIC Press, , 269 p. (ISBN 978-84-7232-636-1, lire en ligne)
  5. (en) Franck Curk, Frédérique Ollitrault, Andres Garcia-Lor et François Luro, « Phylogenetic origin of limes and lemons revealed by cytoplasmic and nuclear markers », Annals of Botany, vol. 117,‎ , p. 565–583 (ISSN 0305-7364 et 1095-8290, PMID 26944784, PMCID 4817432, DOI 10.1093/aob/mcw005, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Xiaomeng Li et al., « The Origin of Cultivated Citrus as Inferred from Internal Transcribed Spacer and Chloroplast DNA Sequence and Amplified Fragment Length Polymorphism Fingerprints », J. American Soc. Horticultural Sciences 135(4),‎ , p. 341–350. (lire en ligne)
  7. « Agricultural innovation in the early Islamic world -- The diffusion of crops and farming techniques 700--1100 », sur indianmedicine.eldoc.ub.rug.nl (consulté le )
  8. (es) J.E. Hernández Bermejo, E. Garda Sánchez, « Botánica económica y etnobotànica en al-Andalus (Península Ibérica: siglos X-XV): un patrimonio desconocido de la humanidad », Arbor,‎ , p. 311 (lire en ligne)
  9. Susanna Lyle, Encyclopédie mondiale des fruits & des fruits secs, Paris, de Vecchi, (ISBN 978-2-7328-8828-6 et 2-7328-8828-1), p. 135
  10. (en) Citrus aurantifolia, Flora of Pakistan.
  11. M.S. Ladaniya et S. Singh, « Maturity indices for acid lime (Citrus aurantifolia) cultivar 'Kagzi' grown in central India », Indian Journal of Agricultural Sciences, vol. 70, no 5,‎ , p. 292-295 (ISSN 0019-5022, lire en ligne, consulté le )
  12. (en) Lime.
  13. « Mexican Lime », sur hort.purdue.edu (consulté le )
  14. Jaiprakash R. Patil, G. K. Jayaprakasha, K. N. Chidambara Murthy et Shane E. Tichy, « Apoptosis-mediated proliferation inhibition of human colon cancer cells by volatile principles of Citrus aurantifolia », Food Chemistry, vol. 114,‎ , p. 1351–1358 (DOI 10.1016/j.foodchem.2008.11.033, lire en ligne, consulté le )
  15. (en) Jaiprakash R. Patil, K. N. Chidambara Murthy, G. K. Jayaprakasha et Mahadev B. Chetti, « Bioactive Compounds from Mexican Lime (Citrus aurantifolia) Juice Induce Apoptosis in Human Pancreatic Cells », Journal of Agricultural and Food Chemistry, vol. 57,‎ , p. 10933–10942 (DOI 10.1021/jf901718u, lire en ligne, consulté le )
  16. (en) R. A. Onyeagba, O. C. Ugbogu, C. U. Okeke et O. Iroakasi, « Studies on the antimicrobial effects of garlic (Allium sativum Linn), ginger (Zingiber officinale Roscoe) and lime (Citrus aurantifolia Linn) », African Journal of Biotechnology, vol. 3,‎ , p. 552–554 (ISSN 1684-5315, DOI 10.5897/AJB2004.000-2108, lire en ligne, consulté le )
  17. Noura S. Dosoky et William N. Setzer, « Biological Activities and Safety of Citrus spp. Essential Oils », International Journal of Molecular Sciences, vol. 19, no 7,‎ , p. 1966 (ISSN 1422-0067, PMID 29976894, PMCID 6073409, DOI 10.3390/ijms19071966, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Références taxinomiques

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