Accueil🇫🇷Chercher

Christopher Gygès

Christopher Gygès, né le à Nouméa, est un homme politique français de Nouvelle-Calédonie.

Christopher Gygès
Illustration.
Fonctions
Membre du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie[1]
En fonction depuis le
(5 ans, 6 mois et 26 jours)
Élection

Président Philippe Germain
Thierry Santa
Louis Mapou
Gouvernement Germain II
Santa
Mapou
Président de la commission de la législation et de la réglementation économiques et fiscales du Congrès de la Nouvelle-Calédonie
–
(1 mois et 11 jours)
Prédécesseur Monique Jandot
Successeur Guy-Olivier Cuénot
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Nouméa (Nouvelle-Calédonie)
Nationalité Française
Parti politique RPC (2006-2008)
LMD (2008-2009)
R-UMP (2009-2013)
MPC (2013-2015)
LR-NC (2015-2017)
LRC-LREM (depuis 2017)
Diplômé de Université Montpellier-I
Université Paris-Dauphine
Profession Économiste
Collaborateur politique

Militant anti-indépendantiste, son engagement s'est d'abord manifesté par sa participation aux cabinets de membres du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, successivement Simon Loueckhote puis Sonia Backès. Il reste un fidèle de cette dernière dont il est l'un des principaux lieutenants au sein du parti qu'elle préside, Les Républicains calédoniens. Devenu lui-même un membre de l'exécutif local en 2017, il obtient son premier mandat électif lors des élections provinciales du , étant élu sous l'étiquette de la coalition L'Avenir en confiance au sein de l'Assemblée de la Province Sud et du Congrès de la Nouvelle-Calédonie. Le puis le , il est reconduit au sein des 16e puis 17e gouvernements.

Origines, formation et carrière professionnelle

Christopher Gygès est le fils d'un capitaine de bateau, le Mary D[2] - qui assure la liaison entre Nouméa et l'îlot Amédée -, et d'une institutrice[3].

Après une enfance et une scolarité passées dans sa ville natale, il obtient son baccalauréat économique et social (bac ES) en 2002 au lycée Lapérouse puis part en France métropolitaine pour son cursus supérieur. Il fait alors des études en sciences économiques à Montpellier puis à Paris où il termine avec un master en finance d'entreprise. De retour alors en Nouvelle-Calédonie en 2008, il entame un stage de six mois au bureau de Nouméa de l'Institut d'émission d'outre-mer (IEOM), prolongé par un contrat de cinq mois de chargé de mission[3]. Mais, passionné par la politique depuis son enfance[2] - [3], il s'engage rapidement aux côtés d'élus non-indépendantistes.

Carrière politique

Des débuts aux côtés de Simon Loueckhote

Il s'investit tout d'abord aux cĂ´tĂ©s du sĂ©nateur Simon Loueckhote, prĂ©sident depuis 2006 du Rassemblement pour la CalĂ©donie (RPC), mouvement fondĂ© alors pour regrouper les fidèles de l'ancien homme fort de la scène politique locale et du camp anti-indĂ©pendantiste, Jacques Lafleur. Christopher Gygès est ainsi candidat en 29e position sur la liste menĂ©e par Simon Loueckhote aux Ă©lections municipales des 9 et Ă  NoumĂ©a, baptisĂ©e « La DiversitĂ© en mouvement ». ArrivĂ©e troisième au premier tour avec 3 185 voix soit 12,53 % des suffrages exprimĂ©s, elle contribue Ă  mettre en ballotage le maire sortant, Jean Lèques, en place depuis 1986 et figure du Rassemblement-UMP. Après l'Ă©chec d'un projet de fusion avec la liste de la principale opposante Ă  Jean Lèques, Sonia Lagarde de L'Avenir ensemble, la formation de Simon Loueckhote maintient sa troisième place au second tour avec 4 422 votes (17,47 %) pour quatre Ă©lus sur 53[4]. Christopher Gygès n'est donc pas Ă©lu, mais confirme par la suite son ascension dans l'entourage du sĂ©nateur.

Ce dernier, fort de ce rĂ©sultat et s'estimant peu soutenu par Jacques Lafleur lors de sa campagne, dĂ©cide le , Ă  partir de sa liste et d'autres personnalitĂ©s essentiellement issues du RPC mais aussi nouvelles en politique, de crĂ©er un nouveau parti, le Mouvement de la diversitĂ© (LMD)[5]. Christopher Gygès en devient le responsable du projet Ă©conomique, il est ainsi Ă  l'origine de l'une des propositions phares de son programme, Ă  savoir la crĂ©ation d'un « Fonds d'action social calĂ©donien (Fasc) » qui servirait essentiellement (Ă  90 %) Ă  financer les retraites, le reste pouvant ensuite ĂŞtre employĂ© pour rĂ©duire les cotisations sociales et ainsi favoriser le pouvoir d'achat, en Ă©tant financĂ© par des taxes sur les exportations du nickel, plafonnĂ©es Ă  % pour le minerai brut et Ă  % pour le semi-transformĂ©[6] - [7].

Bien que non candidat, il fait campagne pour la liste d'union entre L'Avenir ensemble du prĂ©sident du Gouvernement sortant, Harold Martin, et le LMD pour les Ă©lections provinciales du dans le Sud. Elle arrive troisième sur dix, assez loin derrière deux autres formations non-indĂ©pendantistes, le Rassemblement-UMP de Pierre Frogier et CalĂ©donie ensemble (crĂ©Ă©e l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente par des dissidents de L'Avenir ensemble sous la conduite de Philippe Gomès), avec 9 894 voix et 16,33 % des suffrages pour huit sièges sur 40 (dont deux au LMD), ainsi que six Ă©lus sur les 54 du Congrès. Personne n'ayant de majoritĂ©, les trois forces « loyalistes » dĂ©cident de signer un « pacte rĂ©publicain » afin de stabiliser les institutions et se rĂ©partir les postes stratĂ©giques, Pierre Frogier prenant la prĂ©sidence de l'AssemblĂ©e de la Province Sud, Philippe Gomès celle du Gouvernement et Harold Martin celle du Congrès[8] - [9]. Dans cette configuration, Simon Loueckhote obtient l'un des sièges de membre du Gouvernement Gomès, chargĂ© de la Fonction publique, de la QualitĂ© du Service public, des Simplifications administratives et du suivi du SchĂ©ma d'AmĂ©nagement et de DĂ©veloppement de Nouvelle-CalĂ©donie. Christopher Gygès intègre alors son cabinet en tant que collaborateur[2] - [3].

L'éminence grise de Sonia Backès

C'est alors qu'il commence à côtoyer une autre membre du Gouvernement Gomès, Sonia Backès, figure montante du Rassemblement-UMP[2] - [3]. Le « pacte républicain » volant en éclat en raison d'une opposition de plus en plus vive entre Calédonie ensemble et le Rassemblement-UMP, ce dernier se rapprochant de l'UC pour trouver un nouvel équilibre dans les institutions, le Gouvernement de Philippe Gomès chute le . Dans le nouvel exécutif mis en place, Christopher Gygès rejoint le cabinet de Sonia Backès, désormais porte-parole et membre chargée des secteurs clés du budget, des finances, de la fiscalité, de l'économie numérique, de l'énergie, des questions liées à la communication audiovisuelle, à l'enseignement supérieur, à la recherche et au transfert de l'enseignement[2] - [3]. Il rejoint également le Rassemblement-UMP, et devient un des cadres de son mouvement de jeunesse.

En tant que collaborateur de Sonia Backès, il est tout particulièrement chargĂ© des dossiers liĂ©s Ă  la fiscalitĂ© et Ă  l'Ă©nergie, est membre de plusieurs conseils d'administration comme ceux d'Enercal ou de l'Office des postes et tĂ©lĂ©communications (OPT), et est prĂ©sident du ComitĂ© territorial pour la maĂ®trise de l'Ă©nergie (CTMA)[2] - [3]. Il travaille ainsi sur les mesures adoptĂ©es alors par l'exĂ©cutif local pour dĂ©velopper la filière des Ă©nergies renouvelables dans l'archipel (subvention d'Ă©quilibre de 100 millions de Francs CFP, soit 838 000 â‚¬, aux acteurs du secteur inscrite au budget 2012, revalorisation en 2013 du tarif du kWh de 11 Ă  18 F CFP pour l'Ă©olien et de 18 Ă  18 F CFP pour le photovoltaĂŻque, lancement de projets d'un parc Ă©olien, de deux fermes solaires, d'un barrage hydroĂ©lectrique sur la OuinĂ© et de plusieurs petites centrales au fil de l'eau facilitĂ©s par une nouvelle loi du pays sur l'hydroĂ©lectricitĂ© et financĂ©s, entre autres, grâce Ă  une ouverture du capital aux Ă©pargnants, prĂ©paration d'un cadre lĂ©gal permettant la vente d'Ă©lectricitĂ© produite par des particuliers finalement mis en place en 2016, mĂŞme si plusieurs de ces dĂ©cisions vont ĂŞtre par la suite annulĂ©es par le tribunal administratif saisi par CalĂ©donie ensemble)[10] - [11]. Concernant la fiscalitĂ©, il participe Ă  la prĂ©paration d'un projet de taxe sur la valeur ajoutĂ©e (TVA) locale Ă  taux unique, baptisĂ©e « Taxe gĂ©nĂ©rale sur les activitĂ©s » (TGA), votĂ© par le Congrès le mais dont la mise en place, initialement prĂ©vue au , est plusieurs fois reportĂ©e puis dĂ©finitivement abandonnĂ©e lors d'un nouveau vote de l'assemblĂ©e nĂ©o-calĂ©donienne le [12] - [13] - [14] - [15].

Devenu l'un des plus fidèles soutiens de Sonia Backès, il dĂ©cide de la suivre lorsque, avec plusieurs trentenaires ou quadragĂ©naires de plus en plus critiques Ă  l'Ă©gard de la direction du Rassemblement-UMP et de son prĂ©sident Pierre Frogier Ă  la suite de l'Ă©chec Ă©lectoral des lĂ©gislatives de 2012, elle fait dissidence pour participer Ă  la crĂ©ation du Mouvement populaire calĂ©donien (MPC) le (elle en devient la secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale et la numĂ©ro deux après son prĂ©sident, l'ancien dĂ©putĂ© GaĂ«l Yanno). Puis, le 17 octobre suivant, le MPC s'associe au RPC (dĂ©sormais dirigĂ© par la fille de Jacques Lafleur, Isabelle Lafleur) et au Mouvement rĂ©publicain calĂ©donien (MRC) de Philippe Blaise pour fonder une coalition Ă©lectorale baptisĂ©e Union pour la CalĂ©donie dans la France (UCF). C'est sous cette Ă©tiquette que Christopher Gygès participe une nouvelle fois aux Ă©lections municipales des 23 et Ă  NoumĂ©a, en 19e position sur la liste « Union pour NoumĂ©a » menĂ©e par GaĂ«l Yanno au premier tour qui obtient le deuxième meilleur score avec 34,66 % des voix, talonnant « Avec nous, ça va changer » de la nouvelle dĂ©putĂ©e CalĂ©donie ensemble-UDI Sonia Lagarde (36,28 %) et devançant largement le Rassemblement et ses alliĂ©s de Jean-Claude Briault (15,42 %). Au second tour, cette dernière fusionne avec la formation de GaĂ«l Yanno, et Christopher Gygès se retrouve dĂ©sormais Ă  la 21e place. La liste est alors battue par celle de Sonia Lagarde, qui met fin Ă  37 ans de domination du Rassemblement et devient la première femme Ă©lue maire Ă  NoumĂ©a, avec 48,38 % des suffrages et 13 Ă©lus sur 53 : Christopher Gygès n'obtient donc pas de mandat de conseiller municipal. Pour les Ă©lections provinciales du 11 mai suivant, il n'est pas prĂ©sent sur la liste UCF en Province Sud, dĂ©sormais emmenĂ©e par Sonia Backès, mais fait activement campagne, notamment sur les rĂ©seaux sociaux. Après le scrutin, lors duquel l'UCF arrive troisième (derrière CalĂ©donie ensemble de Philippe Gomès et le Front pour l'unitĂ© ou FPU, une alliance formĂ©e autour du Rassemblement) et obtient six sièges sur les 54 du Congrès, Sonia Backès retrouve sa place au gouvernement, en Ă©tant dĂ©sormais chargĂ©e de la protection sociale, de la solidaritĂ©, du handicap, de l'agriculture, de l'Ă©levage, de la pĂŞche et de la politique de la famille, et elle conserve Christopher Gygès Ă  ses cĂ´tĂ©s en tant que chef de cabinet[2] - [3].

Il suit encore une fois Sonia Backès lorsqu'elle quitte le gouvernement et le MPC pour prendre la présidence au Congrès du nouveau groupe Les Républicains de Nouvelle-Calédonie, réunissant Le Rassemblement et ses alliés traditionnels depuis 2013, le RPC d'Isabelle Lafleur et quelques dissidents du MPC comme Sonia Backès. Christopher Gygès devient alors son directeur de cabinet. Puis, lorsqu'elle se présente aux élections législatives des 11 et dans la 1re circonscription (à savoir Nouméa, l'île des Pins et les Îles Loyauté) contre le candidat officiellement investi par Les Républicains et Le Rassemblement, Bernard Deladrière, il est son directeur de campagne[16]. Battue au second tour par le candidat de Calédonie ensemble, Philippe Dunoyer, qui était soutenu aussi pour ce tour par Le Rassemblement ou le MPC qui forment alors une « Plateforme commune » avec le parti de Philippe Gomès, Sonia Backès fédère autour d'elle tous les non-indépendantistes exclus ou hostiles à cette nouvelle alliance dans un nouveau groupe au Congrès qui devient en un parti dont elle prend la présidence : Les Républicains calédoniens. Christopher Gygès en intègre la direction, en étant l'un des animateurs du Pôle projet avec l'adjoint au maire de Nouméa Marc Zeisel[17].

Un cadre des Républicains calédoniens et de LREM

C'est à partir de 2017 et de la fondation des Républicains calédoniens que Christopher Gygès commence à arriver sur le devant de la scène politique en obtenant ses premiers mandats électifs. Par ailleurs, il adhère dès sa création à En marche, devenu ensuite La République en marche (LREM), et est donc l'une des principales figures politiques néo-calédoniennes à soutenir localement l'action d'Emmanuel Macron, aux côtés, entre autres, d'Isabelle Lafleur ou de deux dissidents de Calédonie ensemble : la maire de Nouméa Sonia Lagarde et Nicolas Metzdorf[18].

Membre du gouvernement Germain II

À l'occasion de l'élection du 15e gouvernement issu du statut de l'accord de Nouméa le , le groupe Les Républicains calédoniens au Congrès présente une liste du même nom menée par Christopher Gygès. Totalisant les six voix de la formation, cette liste gagne ainsi un siège de membre du gouvernement pour Christopher Gygès. Cet exécutif n'entre officiellement en fonction que le avec la réélection de Philippe Germain (Calédonie ensemble) à la présidence et de Jean-Louis d'Anglebermes (FLNKS-UC) à la vice-présidence (Christopher Gygès est le seul à ne pas voter pour eux mais à voter blanc). Le , il obtient le contrôle et l'animation des secteurs de la protection sociale, de la famille, de la solidarité, du handicap et de la protection judiciaire de l'enfance et de la jeunesse.

Ă€ ce poste, qu'il conserve jusqu'aux Ă©lections provinciales suivantes du , il s'engage tout d'abord Ă  continuer d'appliquer le SchĂ©ma directeur du handicap et de la dĂ©pendance adoptĂ© durant le mandat de son prĂ©dĂ©cesseur, Isabelle Champmoreau[18], et il est Ă  l'origine de plusieurs mesures visant Ă  favoriser l'accès Ă  l'emploi des personnes en situation de handicap comme par exemple : l'octroi de 300 millions de Francs CFP (2,514 millions d'euros) par an pour l'amĂ©lioration des conditions de travail (adaptation des machines, amĂ©nagement des postes, des lieux, des accès, financement d’équipements spĂ©cifiques, financement d’études d’adaptation par des ergothĂ©rapeutes, compensation financière des dĂ©lais d’amĂ©nagement) et pour financer des aides directes aux entreprises favorisant l’embauche et l’insertion professionnelle (prise en charge partielle des cotisations sociales patronales pour un contrat d'au moins 3 mois et prime Ă  l'embauche pour tout CDI, financement de formations, aide Ă  la crĂ©ation d’entreprise ou financement d’équipements pour les travailleurs indĂ©pendants, financement de projets d’associations ou d’institutions favorisant l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap) ; la mise en place Ă  partir du du guichet unique numĂ©rique www.handicap.nc[19]. Il crĂ©e Ă©galement, en , une mission d'« ambassadeur du handicap » auprès des Ă©tablissements scolaires confiĂ©e Ă  l'athlète handisport Nicolas Brignone[20]. Afin de favoriser l'insertion sociale des sportifs en situation de handicap, il fait signer en une convention entre le groupement d’intĂ©rĂŞt public (GIP) handicap, dĂ©pendance et bien vieillir, la Ligue calĂ©donienne de sport adaptĂ© et handisport, et le pĂ´le France handisport d’athlĂ©tisme de Nouvelle-CalĂ©donie afin de permettre aux athlètes handisports de concilier vie professionnelle et carrière sportive[21]. Enfin, il finalise le projet de loi du pays amĂ©liorant la prise en charge des personnes en situation de handicap ou en perte d'autonomie par la mise en place d'un fonds d'action sociale, texte en prĂ©paration depuis 2016 et finalement votĂ© Ă  l'unanimitĂ© par les Ă©lus du Congrès en [22].

Concernant la politique de la famille, il met en place, le , le Conseil calédonien de la famille (CCF), organe consultatif visant à faire dialoguer entre eux les principaux acteurs associatifs, économiques, sociaux et institutionnels pour faire des propositions en la matière, qui avait été créé en par son prédécesseur, Isabelle Champmoreau, et qui tient ses premières réunions sous sa présidence. Il se fixe ainsi trois priorités : la petite enfance, avec la prolongation de l’exonération de cotisations sociales pour les crèches ; le « bien vieillir », avec une « réflexion » sur le rôle à donner aux associations d'aide aux personnes âgées ; la protection de l'enfance avec l'élaboration d'un plan territorial sur le rôle et le statut des familles d’accueil, les dispositifs de protection des mineurs, la prévention et la répression de la délinquance dans le cadre familial, la parentalité, la déscolarisation, le handicap, etc.[23]. Il propose par ailleurs la suspension des allocations familiales en cas de récidive d’actes de délinquance des enfants, sur le modèle de ce qui est fait pour l'absentéisme scolaire, pour que « cela soit une épée de Damoclès pour justement éviter d’y arriver » et en associant cette mesure à « un renforcement d’accompagnement des parents »[24].

Confronté, quelques jours seulement après sa prise de fonction, à une manifestation des retraités réclamant une amélioration de leur pouvoir d'achat[25], il est chargé de répondre à leurs revendications. Ainsi, il fait adopter une délibération pour indexer le complément retraite de solidarité (CRS) sur l'inflation. Puis, il pilote le lancement le de la « Carte Seniors » offrant des réductions voire la gratuité sur certains services aux plus de 60 ans[26].

Relativement présent médiatiquement, il fait notamment figure de principal opposant au sein de l'exécutif local au président Philippe Germain et à Calédonie ensemble, les accusant de « mener le pays à sa perte » en apportant « du désordre et de la division » ou critiquant leur méthode pour mener à bien leur réforme qui, selon lui, se fait « contre les partenaires sociaux »[24]. Plusieurs polémiques opposent d'ailleurs les deux hommes dans la presse ou sur les réseaux sociaux, par exemple au sujet du système des retraites complémentaires[27]. De plus, seul membre LREM du gouvernement, il prône pour un renouvellement de la classe politique néo-calédonienne en s'ouvrant sur la société civile[18] - [24].

Directeur de campagne de L'Avenir en confiance

En , une alliance « loyaliste » est formĂ©e pour les Ă©lections provinciales du sous le nom de L'Avenir en confiance et sous la conduite de Sonia Backès, rĂ©unissant Les RĂ©publicains calĂ©doniens, Le Rassemblement et le MPC, pour s'opposer Ă  la fois aux indĂ©pendantistes et Ă  CalĂ©donie ensemble (qu'ils qualifient de « nationalistes »). Christopher Gygès en devient le directeur de campagne. Il est tout particulièrement chargĂ© d'organiser un important meeting de lancement sur l'hippodrome Henri Milliard dans le quartier de l'Anse Vata Ă  NoumĂ©a le [28] qui rĂ©unit, selon eux, 2 000 personnes[29]. Il coordonne la stratĂ©gie de la liste, reposant sur une association entre grands rassemblements de ce type visant Ă  souligner un objectif d'unitĂ©, de rĂ©unions de proximitĂ© et d'une utilisation intensive des rĂ©seaux sociaux, tout en portant l'essentiel des attaques contre CalĂ©donie ensemble[28] - [29]. Christopher Gygès est aussi candidat sur la liste, en huitième position.

Le jour du scrutin, L'Avenir en confiance remporte un rĂ©el succès puisqu'elle devient la première force politique en nombre de voix cumulĂ©es dans l'ensemble de l'archipel, et obtient le meilleur score rĂ©alisĂ© par une liste dans le Sud depuis 1999, avec 28 802 voix soit 40,59 % des Ă©lecteurs s'Ă©tant exprimĂ©s dans cette province. Gagnant alors vingt sièges sur 40 Ă  l'AssemblĂ©e provinciale et, avec la liste Ă©galement prĂ©sentĂ©e dans le Nord, 18 conseillers sur 54 au Congrès, le plus important groupe de cet hĂ©micycle. Christopher Gygès est donc, pour la première fois, Ă©lu dans ces deux institutions et devient un des piliers de la nouvelle majoritĂ©. Il prend notamment, momentanĂ©ment, la prĂ©sidence de la commission intĂ©rieure de la lĂ©gislation et rĂ©glementation Ă©conomiques et fiscales ainsi que la vice-prĂ©sidence de celle du travail et de la formation professionnelle tout en Ă©tant membre de la commission permanente au Congrès, du 24 mai au . Mais, Ă©tant rĂ©Ă©lu au sein du gouvernement, il doit abandonner ces mandats le temps de sa participation Ă  l'exĂ©cutif.

Porte-parole du gouvernement Santa

Il est le second de la liste présentée par le groupe L'Avenir en confiance et ouverte aux élus du petit parti ethnique L'Éveil océanien pour l'élection du 16e gouvernement issu de l'accord de Nouméa le , derrière le président du Rassemblement Thierry Santa. Elle obtient alors cinq des 11 postes à pourvoir. Toutefois, Christopher Gygès n'en devient officiellement membre, comme pour l'ensemble de ses collègues, que le , soit une semaine après l'élection du nouveau président du gouvernement, Thierry Santa. Et, le 9 juillet suivant, à l'occasion des répartitions des secteurs entre les membres, il devient l'un des deux porte-parole avec l'indépendantiste Didier Poidyaliwane et est chargé de contrôler et d'animer les secteurs de l'économie et des mesures de relance, du commerce extérieur, de la fiscalité, de l'énergie, de l'économie numérique, de l' économie de la mer, de la politique du « bien vieillir » et de la politique de solidarité.

Annonçant vouloir « rĂ©tablir la confiance et le dialogue Â» qui se serait dĂ©gradĂ©, selon lui, « entre le monde Ă©conomique et le monde politique Â», il est chargĂ© de mettre en place le programme Ă©conomique libĂ©ral de L'Avenir en confiance. Entamant des concertations avec les acteurs Ă©conomiques (organisations patronales comme le MEDEF, chambres consulaires, clusters ...), il promeut dès son entrĂ©e en fonction la prĂ©paration de deux projets de loi du pays pour la relance Ă©conomique et de programmation fiscale pour l'ensemble du mandat 2019-2024[30]. Pour les prĂ©parer, il organise aux mois de septembre et d' un « Grand dĂ©bat des entreprises Â» appelĂ© « La parole aux entrepreneurs Â»[31].

Le premier texte, sur la relance Ă©conomique, est adoptĂ© Ă  l'unanimitĂ© par le gouvernement le [32] puis par le Congrès le 30 dĂ©cembre suivant, par 35 voix (celles des groupes L'Avenir en confiance et UC-FLNKS et Nationalistes, ainsi que des non-inscrits de L'Éveil ocĂ©anien et de GĂ©nĂ©rations NC) et 17 abstentions (celles des groupes CalĂ©donie ensemble et UNI)[33]. PrĂ©sentant ces mesures comme « pragmatiques Â», Christopher Gygès met l'accent sur la crĂ©ation d'emplois dans le secteur privĂ© pour augmenter le pouvoir d'achat des salariĂ©s par l'aide aux entreprises, la simplification administrative par la dĂ©matĂ©rialisation et la dĂ©rĂ©glementation, parlant de « changer de paradigme et tendre vers une administration qui conseille plutĂ´t qu’elle ne sanctionne et qui accompagne davantage le dĂ©veloppement Ă©conomique Â». La loi comprend quatre axes, avec tout d'abord « la modernisation et la simplification des relations entre entrepreneurs et administration Â» (avec l'instauration, sur le modèle mĂ©tropolitain, d'un droit Ă  l'erreur en matière fiscale, douanière et Ă©conomique, ou par des dispositifs d'amĂ©lioration des dĂ©lais de paiement de l’administration passant notamment par la dĂ©matĂ©rialisation des factures). Ensuite, elle vise « le soutien Ă  l’économie et Ă  l’entrepreneuriat Â» pour « amĂ©liorer la trĂ©sorerie des entreprises et leur capacitĂ© d’autofinancement afin de leur permettre d’investir Â» (avec une baisse de l'impĂ´t sur les sociĂ©tĂ©s pour les petites entreprises ou un remboursement anticipĂ© des anciennes taxes Ă  l’importation sur les stocks dĂ©jĂ  payĂ©es par les sociĂ©tĂ©s lors de l’entrĂ©e en vigueur de la Taxe gĂ©nĂ©rale Ă  la consommation ou TGC, soit 4 milliards de Francs CFP ou 33,5 millions d'euros rĂ©injectĂ©s auprès de 1 100 entreprises afin de donner un « nouveau souffle Â» Ă  l'Ă©conomie, une mesure pour sa part adoptĂ©e par 41 Ă©lus du Congrès soit l'ensemble des conseillers Ă  l'exception de ceux de l'UNI). Le troisième volet concerne « le pouvoir d’achat, la protection du consommateur et la concurrence Â» (essentiellement orientĂ© vers les revenus du travail et inspirĂ© de la loi portant mesures d'urgence Ă©conomiques et sociales adoptĂ©e au plan national en , avec une dĂ©fiscalisation des heures supplĂ©mentaires jusqu'Ă  un revenu annuel de 500 000 F CFP ou 4 190 â‚¬, ou en donnant la possibilitĂ© aux employeurs de verser une prime exceptionnelle exonĂ©rĂ©e d'impĂ´ts et plafonnĂ©e Ă  100 000 F CFP ou 838 â‚¬). Enfin, la loi « introduit des dispositifs fiscaux nouveaux en faveur de l’innovation et du rĂ©Ă©quilibrage afin d’impulser la transformation et la diversification de l’économie Â» (par la crĂ©ation d'un crĂ©dit d'impĂ´t pour la recherche et l'innovation et pour le financement participatif des entreprises, sur le modèle du crĂ©dit d'impĂ´t recherche mĂ©tropolitain, ou encore par la possibilitĂ© donnĂ©e aux Provinces de crĂ©er des zones franches)[34].

Références

  1. ChargĂ© de la Protection sociale, de la Famille, de la SolidaritĂ©, du Handicap, de la Protection judiciaire de l'enfance et de la jeunesse (2017-2019). Porte-parole chargĂ© de l'Économie et Mesures de relance, du Commerce extĂ©rieur, de la FiscalitĂ©, de l'Énergie, de l'Économie numĂ©rique, de l'Économie de la mer et de la Politique du « bien vieillir Â» - Politique de solidaritĂ© (2019-2021). ChargĂ© de l'Économie numĂ©rique, de l'Économie de la mer, de la Transition Ă©nergĂ©tique, du DĂ©veloppement des Énergies renouvelables, du Dialogue social et du Suivi des Zones franches (depuis 2021).
  2. MSP, « Christophe Gyges, nouveau membre du gouvernement », DNC.nc, 14/12/2017
  3. LReport, « Les nouveaux du gouvernement : Christopher Gygès au social », Strategic.nc, 22/01/2018
  4. Patricia Calonne, « Chronique d’une fusion avortée », Les Nouvelles Calédoniennes, 12/03/2008
  5. Philippe Frédière, « Simon Loueckhote crée un nouveau parti », Les Nouvelles Calédoniennes, 10/04/2008
  6. « Le Mouvement de la diversité mise sur le nickel pour financer les retraites », Les Nouvelles calédoniennes, 07/08/2008
  7. « Le Mouvement de la diversité précise la forme du fonds », Les Nouvelles Calédoniennes, 28/08/2008
  8. « POLITIQUE. L’UMP propose un "rassemblement républicain" », RFO, 12/05/2009
  9. H. LEPOT, « Gomès dit oui à Frogier », Les Nouvelles Calédoniennes, 15/05/2009
  10. Christopher Albano, « La Calédonie se met au vert », DNC, No. 347, 26/07/2013, p. 18-19.
  11. , « Le vent du "boulet(olien)" pour Backès », L'éveil calédonien, repris sur le site officiel de Calédonie ensemble, 08/04/2014
  12. « Gouvernement - Simplifier le système », Made In.nc, 26/11/2011
  13. « La révolution TGA aura bien lieu », Les Nouvelles Calédoniennes, 10/01/2012
  14. Angela Palmiéri, Angélique Souche, Sylvain Duchampt, « Congrès: la TGA dans les oubliettes », nouvellecaledonie.la1ere.fr, 14/11/2012
  15. « La TGA retoquée au Congrès », DNC.nc, 23/01/2014
  16. Caroline Moureaux avec F.T., « Des candidats en cyber-campagne », Nouvelle-Calédonie La 1re, 23/05/2017
  17. M. Sp., « Les Républicains calédoniens, seul parti vraiment loyaliste : naissance ce 7 décembre salle Venezia à 18h ! », La Tribune.nc, 07/12/2017
  18. « Christopher Gyges : Le credo de son action gouvernementale : "Moins de réunions, plus d’actions" », DNC.nc, 21/12/2017.
  19. « Le handicap se conjugue avec l'emploi », Site officiel du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, 06/09/2018.
  20. « Nouvelle-Calédonie : L’athlète Nicolas Brignone chargé de valoriser le secteur du handicap par le gouvernement calédonien », Outremers 360°.com, 03/10/2018.
  21. CS, « Favoriser l’intégration sociale des athlètes en situation de handicap », DNC.nc, 06/12/2018.
  22. Handicap et dépendance, une meilleure prise en charge, site officiel du Congrès, 06/03/2019.
  23. « Le Conseil de la famille passe à l’action », NC Presse, 19/03/2018.
  24. « La méthode Gygès : "On ne fait pas de la politique contre les gens" », DNC.nc, 11/10/2018.
  25. Martine Nollet (CM), « Les retraités manifestent pour leur pouvoir d’achat », 07/12/2017.
  26. « La carte Seniors est lancée ! », Site officiel du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, 26/11/2018.
  27. CS, « Retraites complémentaires : la polémique », DNC.nc, 06/02/2019
  28. « Grand meeting de L’avenir en confiance "Il est important de se retrouver" », DNC.nc, 28/02/2019.
  29. Cédrick Wakahugnème, avec F.T., « "L’Avenir en confiance" joue la réconciliation et l'unité », Nouvelle-Calédonie La 1re, 02/03/2019
  30. « NOUVELLE-CALÉDONIE – Attentisme des investisseurs et des soutiens bancaires Â», Les Nouvelles calĂ©doniennes, article repris par La DĂ©pĂŞche de Tahiti et actu.fr, 15 juillet 2019, consultĂ© le 31 dĂ©cembre 2019.
  31. Alix Madec (CM), « Le gouvernement invite les entrepreneurs au Grand dĂ©bat pour relancer l’économie Â», Nouvelle-CalĂ©donie La 1re, 26 aoĂ»t 2019, consultĂ© le 31 dĂ©cembre 2019.
  32. Bernard Lassauce et Patrick Nicar, avec F.T., « Le gouvernement adopte et dĂ©voile son projet pour la relance Ă©conomique Â», Nouvelle-CalĂ©donie La 1re, 5 novembre 2019, consultĂ© le 31 dĂ©cembre 2019.
  33. Sheima Riahi et Nadine Goapana, « Le plan de relance Ă©conomique de la Nouvelle-CalĂ©donie adoptĂ© Â», Nouvelle-CalĂ©donie La 1re, 31 dĂ©cembre 2019, consultĂ© le 1er janvier 2020.
  34. « Feu vert pour la loi de soutien Ă  l’économie Â», site officiel du gouvernement de la Nouvelle-CalĂ©donie, 31 dĂ©cembre 2019, consultĂ© le 1er janvier 2020.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.