Chemin de fer d'Ăpinac
Le chemin de fer dâĂpinac figure au nombre des toutes premiĂšres voies ferrĂ©es construites en France. Ă vocation industrielle, il a Ă©tĂ© sollicitĂ© Ă l'administration des Ponts et ChaussĂ©es par la SociĂ©tĂ© « Samuel Blum et fils »[note 1] pour relier les mines dâĂpinac, en SaĂŽne-et-Loire, lui appartenant Ă une gare dâeau sur le canal de Bourgogne Ă Pont-d'Ouche, en CĂŽte dâOr.
Compagnie des houillĂšres et du chemin de fer dâĂpinac [puis SociĂ©tĂ© anonyme des houillĂšres et du chemin de fer dâĂpinac] | |
Création | 1829, 1850 |
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Disparition | 1946 |
Fondateur(s) | Sté « Samuel Blum et fils », Deslyons de Noircarme |
Forme juridique | Société anonyme |
Il sâagit de la derniĂšre concession de chemin de fer accordĂ©e sous la Restauration, aprĂšs celles de Saint-Ătienne Ă la Loire, de Saint-Ătienne Ă Lyon et dâAndrĂ©zieux Ă Roanne. Comme ses prĂ©dĂ©cesseurs, ce chemin de fer est conçu pour le transport de la houille mais nâa pas connu le mĂȘme destin que les trois autres.
Elle Ă©tait en effet isolĂ©e, non reliĂ©e Ă une ligne principale, et ses propriĂ©taires nâont pas eu les moyens de leur ambition pour crĂ©er, Ă partir de cette voie ferrĂ©e, un rĂ©seau concurrent Ă celui de la Compagnie des chemins de fer de Paris Ă Lyon et Ă la MĂ©diterranĂ©e (PLM), Ă laquelle elle Ă©chut aprĂšs que lâĂtat eut rachetĂ© la concession.
De construction archaĂŻque, le PLM entreprit sa modernisation pour le seul transport de voyageurs et elle devint une portion de la Ligne de Dijon-Ville Ă Ăpinac, Ă une Ă©poque oĂč dĂ©jĂ se posait lâavenir des lignes secondaires.
Elle connut ainsi le mĂȘme sort que nombre de lignes secondaires dans lâentre-deux guerres pour finalement disparaĂźtre Ă lâexception dâune section de 7 km entre Bligny-sur-Ouche (dĂ©part) et Pont-d'Ouche exploitĂ©e depuis 1978 par le train touristique Ă vapeur « Chemin de fer de la vallĂ©e de l'Ouche »[1].
Le contexte
Rappelant, dans une bien moindre mesure, lâhistoire ferroviaire du bassin houiller stĂ©phanois, le gisement dâĂpinac, fruit dâune histoire chaotique, se trouva mĂȘlĂ© Ă un vaste projet ferroviaire irrĂ©aliste[note 2].
Contexte historique
DĂ©couvert au milieu du XVIIIe siĂšcle, le gisement dâĂpinac est reconnu par un « sondeur », François Rozan, qui commence son exploitation Ă RĂ©sille, prĂšs dâĂpinac, aprĂšs autorisation donnĂ©e par lâintendant de Bourgogne en 1754. Cependant, le comte de Clermont-Tonnerre, seigneur dâĂpinac, fit reconnaĂźtre ses droits sur le gisement par arrĂȘt du Conseil, le 28 janvier 1755, dĂ©possĂ©dant ainsi Rozan. Il fait appel Ă lâingĂ©nieur des mines Mathieu qui fait construire des fours Ă chaux et Ă brique pour consommer le charbon extrait de la mine, ainsi quâune verrerie dont la production sert Ă lâembouteillage des vins de la rĂ©gion. Mais lâaffaire est mal conduite et est donnĂ©e Ă bail aux frĂšres Mozer pour dix ans. Le comte de Clermont-Tonnerre ayant Ă©tĂ© dĂ©possĂ©dĂ© Ă son tour lors de la RĂ©volution, la concession est attribuĂ©e pour 50 ans aux frĂšres Mozer par dĂ©cret le 25 thermidor an XIII (13 aoĂ»t 1805)[2]. La concession est devenue perpĂ©tuelle en vertu de la loi de 1810[3]. Faute de ressources suffisantes, ils cĂšdent lâexploitation Ă Piotet, officier de santĂ©. Entre 1822 et 1825, lâexploitation est suspendue. En 1826, Piotet revend Ă la sociĂ©tĂ© « Samuel Blum et fils » la concession et dĂ©pendances, la verrerie et ses dĂ©pendances ainsi que les biens meubles du chĂąteau. Le 20 novembre 1826 est crĂ©Ă©e la « SociĂ©tĂ© en commandite pour lâexploitation de la houillĂšre dâĂpinac autrement dite de RĂ©sille commune dâĂpinac »[note 3]. Par un additif de fĂ©vrier 1827, la StĂ© « Samuel Blum et fils » fait apport Ă la sociĂ©tĂ© en commandite, de la verrerie dâEpinac et ses dĂ©pendances. La sociĂ©tĂ© est dissoute le 26 novembre 1827. Puis en aoĂ»t 1828, Jacob-Samuel et David-Samuel Blum, reprĂ©sentant la StĂ© « Samuel Blum et fils », crĂ©ent avec J. B. de Joannis[note 4] (parfois Ă©crit pas erreur JoannĂšs) une sociĂ©tĂ© en nom collectif « Blum frĂšres, Joannis et compagnie » pour la possession, lâexploitation et la mise en valeur des houillĂšres dâEpinac. Joannis dĂ©tient 1/8e de la sociĂ©tĂ©[4]. Mais leur association est dĂ©faite par sentence arbitrale du 3 novembre 1828 et dĂ©finitivement rompue par arrĂȘt de la Cour royale de Dijon le 16 janvier 1830[5]. DĂšs la fin de lâannĂ©e 1828, les dĂ©marches sâeffectuent au seul nom de « Samuel Blum et fils ».
Contexte socio-Ă©conomique
Comme tout bassin houiller, la mine dâĂpinac sâest trouvĂ©e confrontĂ©e Ă la question de lâamĂ©lioration de ses dĂ©bouchĂ©s notamment par le transport Ă moindre coĂ»t de sa production vers les sites de consommation (industrie sidĂ©rurgique et mĂ©tallurgique) pour faire face Ă la concurrence. DĂ©jĂ , au XVIIIe siĂšcle, Mathieu avait envisagĂ© de rendre navigable lâArroux et de relier la riviĂšre par un canal jusquâĂ Dijon[note 5]. Blum (fils) qui Ă©tait en relation avec les saint-simoniens[note 6] et comme eux influencĂ© par diverses publications au lendemain de lâEmpire[6] - [7], sâintĂ©resse Ă la question des chemins de fer. Ă cet Ă©gard, Jacob-Samuel Blum Ă©crit deux opuscules relatifs Ă une ligne joignant Le Havre Ă Marseille[8] - [9]. Pour lui, le chemin de fer dâĂpinac nâest quâun maillon dâun projet plus vaste visant Ă la constitution dâun rĂ©seau ferroviaire Ă travers le pays[10]. LâingĂ©nieur des mines Beaunier (1779-1835), qui construisait le chemin de fer de Saint-Ătienne Ă la Loire, avait Ă©tĂ© sollicitĂ© pour faire partie du conseil dâadministration de la mine dâĂpinac et avait acceptĂ©, pour le moins, de donner un avis sur un projet de chemin de fer[11].
Les origines de la ligne
Le 15 mars 1828, « Samuel Blum et fils » et Joannis dĂ©posent une premiĂšre demande de concession dâun chemin de fer dâĂpinac Ă Pont-d'Ouche auprĂšs de lâadministration des Ponts & ChaussĂ©es, proposant un pĂ©age de 15 centimes par tonne au kilomĂštre[note 7]. Les Ponts & ChaussĂ©es qui ont lancĂ© un vaste plan de voies navigables au dĂ©but des annĂ©es 1820 (plan Becquey) ne pouvaient toutefois pas refuser de sâintĂ©resser Ă un moyen de transport en plein essor en Angleterre et qui pouvait complĂ©ter opportunĂ©ment les rĂ©seaux fluviaux et canalisĂ©s.
Bien que deux directions soient envisagĂ©es, lâune pour rejoindre le canal de Bourgogne distant de 28 km dâĂpinac, lâautre vers le canal du Centre distant de 20 km, câest finalement la premiĂšre direction qui est privilĂ©giĂ©e car la seconde fait craindre une concurrence avec les houilles du Creusot et de Blanzy. Au surplus, le canal de Bourgogne permet des relations avec les entreprises mĂ©tallurgiques de la Seine et de lâAube[13]. La double direction envisagĂ©e nâest pas sans rappeler la solution retenue pour dĂ©senclaver le bassin minier de Saint-Ătienne tant vers la Loire (lignes Saint-Ătienne-AndrĂ©zieux et AndrĂ©zieux-Roanne) que vers le RhĂŽne (ligne Saint-Ătienne - Lyon).
Lâexamen du projet
Les procĂ©dures dâexamen du projet dureront deux ans, de 1828 Ă 1830.
LâopportunitĂ© du projet
SollicitĂ© par lâadministration des Ponts & ChaussĂ©es, lâingĂ©nieur EugĂšne Berthot[note 8], dâAutun, rend le 15 avril 1828 un rapport favorable quant Ă lâutilitĂ© de la ligne en raison du dĂ©veloppement de la mine par les nouveaux dĂ©bouchĂ©s crĂ©Ă©s par elle, lâaccroissement consĂ©cutif du trafic sur le canal de Bourgogne et lâamĂ©lioration des activitĂ©s commerciales et industrielles par lâarrivĂ©e de matiĂšres premiĂšres en plus grandes quantitĂ©s. Cet avis est rendu dâautant plus favorablement que Berthot est chargĂ© par les Blum dâĂ©tudier le tracĂ© de la voie. Cet avis est suivi par lâingĂ©nieur en chef Lessan devant le Conseil gĂ©nĂ©ral des Ponts & ChaussĂ©es qui dĂ©cide, le 15 juillet 1828, dâautoriser les prĂ©fets Ă procĂ©der aux enquĂȘtes locales. Le Conseil retient Ă©galement, la possibilitĂ© de prolonger la ligne vers le canal du Centre[note 9]. Enfin le Conseil dâĂtat sollicitĂ© rend son avis dans les derniers mois de lâannĂ©e 1828.
Les enquĂȘtes locales
Le 2 janvier 1829, Becquey adresse aux prĂ©fets de SaĂŽne-et-Loire et de la CĂŽte dâOr[note 10] les instructions pour mener ces enquĂȘtes et rĂ©unir la commission locale chargĂ©e dâentendre les dolĂ©ances. Il invite parallĂšlement Blum Ă remettre un avant-projet complet accompagnĂ© des plans parcellaires des propriĂ©tĂ©s Ă acquĂ©rir. Ces plans seront remis le 11 avril. Le projet de la voie ferrĂ©e suscite lâhostilitĂ© des populations au motif que son utilitĂ© nâest pas dĂ©montrĂ©e dans la mesure oĂč la ligne ne sert que les intĂ©rĂȘts de la mine dâĂpinac, le gisement ne suffira pas Ă alimenter le trafic projetĂ©, les routes permettent suffisamment le transport de la houille extraite et le tracĂ© en fond de vallĂ©e sacrifie les meilleures terres. Le 30 mai 1829, est rĂ©unie la commission locale comprenant en son sein lâingĂ©nieur ordinaire des ponts Henry Darcy qui, ultĂ©rieurement, marquera lâhistoire ferroviaire de Dijon[note 11]. La commission est dâavis de ne rien changer ni au tracĂ© ni aux plans, recommandant seulement une meilleure indemnisation dâexpropriation. Le prĂ©fet de la CĂŽte dâOr, partagĂ© entre lâhostilitĂ© de la population et lâavis favorable de la commission dĂ©cide de sursoir son avis en attendant celui du prĂ©fet de SaĂŽne-et-Loire oĂč est implantĂ©e la mine dâĂpinac, mais finalement il rend un avis favorable en suivant celui identique de son collĂšgue.
La dĂ©claration dâutilitĂ© publique
Le Conseil gĂ©nĂ©ral des ponts et chaussĂ©es, rĂ©uni le 7 novembre 1829, doit examiner Ă la fois deux questions ; celle du tracĂ© et celle de lâutilitĂ© publique.
La premiĂšre est renvoyĂ©e dans lâattente de recevoir les profils en long et en travers de la voie. La seconde soulĂšve le problĂšme de confier Ă une initiative privĂ©e (la Compagnie des houillĂšres) le droit exorbitant dâexpropriation (porter atteinte au droit inaliĂ©nable de propriĂ©tĂ©) dans le seul intĂ©rĂȘt de servir une entreprise particuliĂšre (le transport de la houille de la mine au canal). Pour cela il faut que la nation tire un avantage trĂšs Ă©levĂ© Ă renoncer Ă un pouvoir intrinsĂšque de la puissance publique. Cette exception ne peut se justifier que si la houille dâĂpinac est dâune qualitĂ© exceptionnelle et en quantitĂ© durablement suffisante pour approvisionner le commerce. Mais pour en juger, il convient de saisir le Conseil gĂ©nĂ©ral des mines. Pour rendre son avis, il prend connaissance du rapport rĂ©digĂ© Ă la demande de Blum par lâaspirant ingĂ©nieur Michel Chevalier[note 12] (adepte de la doctrine saint-simonienne et qui connut par la suite un parcours professionnel et politique de premier plan) et contrĂŽlĂ© par lâingĂ©nieur Payen ainsi que par lâingĂ©nieur De RoziĂšre, chef de la circonscription miniĂšre dont relĂšve Ăpinac. Leurs rapports sont Ă©tudiĂ©s en dĂ©cembre 1829[2]. Tous trois estiment, Ă des variantes prĂšs quant Ă lâĂ©tendue du gisement et Ă sa rĂ©serve ainsi que sur lâabaissement du prix de la houille engendrĂ© par un coĂ»t de transport rĂ©duit, que lâexploitation accrue de mine dâĂpinac par lâeffet du chemin de fer et du canal de Bourgogne aura des effets trĂšs favorables sur les nombreuses usines de la CĂŽte dâOr, de la Haute-Marne, du Doubs et du Haut-Rhin dont lâensemble constitue la plus importante zone mĂ©tallurgique du pays. GrĂące Ă la voie ferrĂ©e les dĂ©bouchĂ©s des mines dâĂpinac seront considĂ©rablement Ă©tendus, pour le plus grand bien des industries[note 13] - [note 14]. Le Conseil des Mines se dĂ©clare donc favorable Ă lâutilitĂ© publique.
Fort de cet avis, le Conseil gĂ©nĂ©ral des Ponts & ChaussĂ©es rend, le , un avis favorable Ă la dĂ©claration d'utilitĂ© publique, dâautant quâil avait reçu entretemps les plans et profils demandĂ©s.
ModalitĂ© dâattribution de la concession
Deux modalitĂ©s sâoffraient Ă lâadministration ; soit une concession directe avec soumission, soit une adjudication avec un cahier des charges. Le projet ne pouvant intĂ©resser que la Compagnie dâĂpinac, la concession directe nâĂ©tait pas de nature Ă provoquer des abus (la mĂȘme solution avait Ă©tĂ© retenue pour le chemin de fer de Saint-Ătienne Ă la Loire). Par suite, la concession Ă perpĂ©tuitĂ© est attribuĂ©e à « Samuel Blum et fils » par ordonnance royale du roi Charles X en date du [14] - [15] - [16]. La construction de la ligne est Ă la charge du concessionnaire sans prĂȘt, subvention ou garantie dâintĂ©rĂȘt. Lâadministration se rĂ©serve un droit de regard sur la construction et lâexploitation.
La construction
La ligne ne fut pas construite par la Compagnie des houillĂšres et du chemin de fer dâĂpinac, mais par Jacob-Samuel Blum lui-mĂȘme[note 15] Ă lâissue dâune transaction particuliĂšre.
La Compagnie des houillĂšres et du chemin de fer dâĂpinac
DĂšs le 21 aoĂ»t 1829[18], les Blum, contre la somme de 800 000 F, vendent Ă Deslyons de Noircarme[19], propriĂ©taire et industriel verrier Ă Saint-Omer, les mines et les terres dâĂpinac avec les droits Ă la concession du chemin de fer en cours dâexamen. Par la suite, tous deux sâengagent Ă former une sociĂ©tĂ©, Ă savoir la « Compagnie des houillĂšres et du chemin de fer dâĂpinac »[note 16], au capital de 6 MF (soit 600 actions de 10 000 F[note 17]) dans laquelle Deslyons de Noircarme apporte les biens et droits quâil a reçu des Blum, une somme de 600 000 F au titre du fonds de roulement et lâengagement Ă la construction du chemin de fer[note 18]. En contrepartie, Deslyons de Noircarme reçoit la presque totalitĂ© des actions de la sociĂ©tĂ© constituĂ©e le 5 octobre 1829. Toutefois, dĂšs le 9 dĂ©cembre 1830, un dĂ©nommĂ© Bocquet[note 19] se substitue Ă Deslyons de Noircarme dans toutes ses obligations. Jacob-Samuel Blum prenait Ă forfait la construction de la ligne moyennant la somme de 1 450 000 F pour lâachat des terrains et la construction elle-mĂȘme. Blum opĂšre ainsi pour le compte de la Compagnie.
Par la suite, parmi les actionnaires de la Compagnie des houillĂšres et du chemin de fer dâĂpinac, on trouve le banquier dâorigine suĂ©doise Jonas Hagerman, rĂ©sidant Ă Paris, qui ne fut pas Ă©tranger, comme nombre dâacteurs de la Haute banque Ă lâĂ©poque, Ă lâhistoire des chemins de fer. En effet, propriĂ©taire, avec Mignon, des terrains de Tivoli Ă Paris, il amĂ©nagea le quartier de lâEurope[20] oĂč sâinstalla le premier dĂ©barcadĂšre du Paris-Saint Germain, et il fut lâun des financiers du Paris-OrlĂ©ans. Câest Ă sa mort, en 1839, que les intĂ©rĂȘts reprĂ©sentĂ©s au conseil dâadministration du Paris-OrlĂ©ans changĂšrent de main au profit du groupe dirigĂ© par Bartholony et au dĂ©triment de Lecomte, lâinitiateur de la ligne[21]. Hagerman Ă©tait Ă©galement actionnaire du canal de Bourgogne. Les milieux d'affaires chĂąlonnais ou dijonnais sont absents du capital de la compagnie.
Le tracé
La ligne dĂ©bute au puits du Curier (cote 340) Ă peu de distance du bourg dâĂpinac[22]. Elle franchit la limite du dĂ©partement de la CĂŽte dâOr, remonte la vallĂ©e du Molinot, traverse la route nationale 6 prĂšs dâIvry-en-Montagne, et atteint le faĂźte de Cussy-la-Colonne (cote 493). Elle passe ensuite non loin de la colonne romaine puis, en face de Montceau-et-Ăcharnant, descend vers la vallĂ©e de lâOuche en passant par Ăcutigny, Vic-des-PrĂ©s et Bligny-sur-Ouche (cote 353). Enfin aprĂšs avoir passĂ© Thorey-sur-Ouche, elle rejoint Pont-d'Ouche (cote 335) oĂč sera construite une gare dâeau sur le canal de Bourgogne.
La ligne est Ă voie unique, avec des « croisiĂšres » (terminologie de lâĂ©poque pour dĂ©signer des Ă©vitements)[23] de 120 m de long tous les 4 000 mĂštres. Les courbes sont nombreuses mais jamais infĂ©rieures Ă 300 m. La voie, Ă Ă©cartement standard (pour autant quâĂ lâĂ©poque cette notion fut partagĂ©e par tous les constructeurs[24]), est constituĂ©e de rails en fer laminĂ© dâun poids de 13 kg/m posĂ©s sur des dĂ©s en pierre au moyen de coussinets. La plateforme est large de 4 m. Le profil en long dĂ©note le caractĂšre primitif de la ligne Ă lâinstar de celles entre Saint-Ătienne et la Loire. ComposĂ©e de trois sections (Ăpinac-Ivry, Ivry-Montceau, Montceau-Pont-d'Ouche), le profil comporte deux plans inclinĂ©s ; orientĂ© vers Ăpinac, le premier est situĂ© avant Ivry sur une distance de 350 m pour une pente de 12 â°, le second orientĂ© vers Pont-d'Ouche est situĂ© Ă Montceau sur une distance de 800 m pour une pente de 4,5 â°[25] - [26]. Le premier plan inclinĂ© est alimentĂ© par une machine Ă vapeur stationnaire dâune puissance de 20 cv. Le second plan inclinĂ© est automoteur[27] ; les wagons chargĂ©s descendant font remonter les wagons vides.
Les travaux
Les travaux de construction sont dirigĂ©s par Berthot, ingĂ©nieur des Ponts & ChaussĂ©es, Bonnet, ingĂ©nieur civil, ainsi que par Fantet et Bodson ingĂ©nieurs des mines dâĂpinac. Selon lâacte de concession de 1830, ils devaient ĂȘtre terminĂ©s au plus tard trois ans aprĂšs, soit le 7 avril 1833. Ils dĂ©butent en juin 1830 sur la section Ăpinac-Ivry, mais prennent du retard. DĂ©but 1832, les travaux sont rĂ©alisĂ©s dâĂpinac Ă Yvry, de mĂȘme que la machine Ă vapeur pour actionner le plan inclinĂ© d'Yvry est installĂ©e[12]. En avril 1832, Ă©voquant les consĂ©quences nĂ©fastes de la RĂ©volution de 1830 et alors que la voie atteint tout juste la route nationale 6, Blum demande la prorogation du dĂ©lai jusquâau 7 avril 1835. Legrand, qui avait succĂ©dĂ© Ă Becquey Ă la tĂȘte des Ponts & ChaussĂ©es, voulut s'entourer dâavis qui rendirent compte que Blum ne se pressait guĂšre dâindemniser les propriĂ©taires expropriĂ©s ni de payer les entrepreneurs de travaux[note 20]. Le Conseil gĂ©nĂ©ral des Ponts & ChaussĂ©es, peu attentif aux rĂ©criminations dâordre privĂ© contre Blum, estime cependant, dans sa sĂ©ance du 23 fĂ©vrier 1833, ne pas devoir accorder cette prorogation au-delĂ de 1835. Finalement la ligne est achevĂ©e en 1835 mais compte tenu dâĂ©boulements provoquĂ©s par des inondations et les gelĂ©es, la ligne nâest vĂ©ritablement praticable dans son entier quâen novembre 1836.
La réception de la ligne
Ă la fin des travaux, la Compagnie dâĂpinac demande aux Ponts & ChaussĂ©es dâorganiser la rĂ©ception de la ligne, c'est-Ă -dire de vĂ©rifier si la construction rĂ©pond Ă toutes les dispositions des clauses de soumission annexĂ©es Ă lâordonnance relative Ă la concession. Blum proteste de cette exigence, arguant que les textes de 1830 ne la justifiaient pas. Les Ponts & ChaussĂ©es, sâappuyant sur les dispositions de lâarticle 13 des clauses de soumission, procĂšdent Ă la reconnaissance et Ă la rĂ©ception de la ligne, sollicitant lâavis de lâingĂ©nieur en chef Hurel et de lâingĂ©nieur ordinaire Henry Darcy. Leur rapport datĂ© du est dĂ©favorable au regard de nĂ©gligences dans certains travaux pour lâĂ©coulement des eaux et le franchissement des routes. Un dĂ©lai supplĂ©mentaire est accordĂ© pour remĂ©dier Ă ces dĂ©sordres. Ce nâest quâen juin 1837, que Hurel estime satisfaisant les travaux rĂ©alisĂ©s permettant au Conseil gĂ©nĂ©ral des Ponts & chaussĂ©es dâhomologuer la ligne, le . Le prix de revient de la ligne fut dâenviron 58 000 F par kilomĂštre.
Avec la rĂ©ception de la ligne, lâhistoire de la ligne dâĂpinac sâĂ©mancipe de celle des Blum, son initiateur.
Entre le dĂ©pĂŽt de la demande de concession et lâouverture officielle de la ligne, prĂšs de dix ans se sont Ă©coulĂ©s (1828-1837).
Lâexploitation
Ă lâexception des plans inclinĂ©s, la traction est, Ă lâorigine, animale. Par contrat avec les exploitants agricoles aux alentours dâun secteur dĂ©terminĂ©, des chevaux ou des bĆufs tiraient les convois quand les travaux agricoles nâĂ©taient pas urgents. Parfois mĂȘme la gravitĂ© suffisait de Cussy Ă Ivry ou du bas Montceau Ă Bligny, sous la sauvegarde des prĂ©posĂ©s aux freins. Il fallut Ă©galement remplacer les dĂ©s en pierre qui assuraient mal lâĂ©cartement uniforme des rails.
Câest Ă lâoccasion de la transformation de la Compagnie en « SociĂ©tĂ© anonyme des houillĂšres et du chemin de fer dâĂpinac », en 1850, que lâemploi de locomotive Ă vapeur est dĂ©cidĂ©. Il est Ă noter que lâon retrouve dans le nouvel actionnariat (assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des 3 aoĂ»t et 26 novembre 1850), les hĂ©ritiers Hagerman (hoirie de Jonas Hagreman) et, parmi les membres du conseil dâadministration, lâun de ses gendres, Renouard de BussiĂšre[28].
Les premiĂšres locomotives sont mises en service entre Ăpinac et le plan inclinĂ© dâIvry, vers le milieu de lâannĂ©e 1855. Cependant, Ă la suite de tracasseries des riverains au regard de lâimperfection de la clĂŽture de la ligne et dâun accident mortel Ă un passage Ă niveau Ă Ivry, lâadministration oblige la sociĂ©tĂ© Ă prĂ©senter des plans complets des amĂ©nagements Ă rĂ©aliser. Elle accroissait ainsi son contrĂŽle sur la ligne, tant sur lâexploitation que sur la traction. Ce nâest que le que lâadministration autorise la traction par locomotive entre le puits Curier et le premier plan inclinĂ©, puis entre ce premier plan inclinĂ© et le second. Pour la derniĂšre section, de Montceau Ă Pont-d'Ouche, les nĂ©gociations pour lâemploi de locomotives Ă vapeur dĂ©butent en 1859 pour ĂȘtre autorisĂ©es le .
Les deux premiÚres locomotives sont commandées au Grand Hornu, en Belgique, et livrées en 1855. Elles portaient les noms « Arroux » et « Ouche ». Un second lot de quatre locomotives est commandé à André Koechlin & Cie à Mulhouse et livrées successivement en 1856 et 1859. Elles portent les noms « Doubs », « SaÎne », « Yonne » et « Adrée ».
Cinq ans ont ainsi Ă©tĂ© nĂ©cessaires pour lâutilisation de locomotives Ă vapeur Ă la traction des convois sur les diffĂ©rentes sections de la ligne (1855-1860).
Peu aprÚs sa transformation en société anonyme, une réglementation est édictée en 1858 : un rÚglement général, applicable à tout le personnel des mines et de la voie ferrée, six rÚglements particuliers, dont un spécifique à la voie ferrée.
Le trafic
Exclusivement industriel, le chemin de fer ne transporte que le charbon et le coke des mines dâĂpinac Ă la gare dâeau de Pont-d'Ouche. Le tonnage transportĂ© qui est passĂ© de 500 tonnes Ă 1 750 tonnes entre 1830 et 1835, sâĂ©lĂšve rapidement par la suite : 53 000 T en 1837, 76 000 T en 1845, 160 000 T en 1860[note 21]. Le succĂšs semble donc au rendez-vous. Dâautant que les prĂ©visions de Blum et Chevalier se rĂ©alisent puisque la houille se dirige tant vers Montbard et les usines du ChĂątillonnais que vers Dijon et les rĂ©gions de lâest[note 22]. La voie ferrĂ©e sert Ă©galement la verrerie en transportant le sable depuis Pont-d'Ouche. Mais il nây a quasiment pas de transport de produits agricoles et encore moins de service voyageur (gare, horaire), mĂȘme si la sociĂ©tĂ© laisse monter gratuitement dans les wagons les habitants le long de la ligne. Seul le service postal est assurĂ©.
Le déclin
Au tournant des annĂ©es 1860, la prospĂ©ritĂ© des houillĂšres de la rĂ©gion laisse augurer les plus grands espoirs bien que la question des dĂ©bouchĂ©s, et donc des transports, soit toujours dâactualitĂ© compte tenu de lâaccroissement de la production.
Les ambitions irréalistes
Les houillĂšres dâĂpinac voient dans lâextension du rĂ©seau local de la Compagnie PLM, formĂ©e en 1857, un concurrent redoutable. En 1862, cette derniĂšre construit une ligne de Chagny Ă Moulins et envisage de construire, contre une subvention de 8 MF de lâĂtat, une ligne de Chagny Ă Nevers par Santenay, Nolay, Ăpinac, Autun et Ătang-sur-Arroux.
Face Ă cette concurrence, la SociĂ©tĂ© des houillĂšres dâĂpinac pense pouvoir adjoindre Ă son programme industriel minier un vaste programme ferroviaire et commercial. Ă cette fin, elle conçoit, avec lâappui de capitaux britanniques[note 23] et pour le mĂȘme montant de subvention, une « SociĂ©tĂ© des chemins de fer de lâAutunois » qui reprend Ă son compte le chemin de fer dâĂpinac en le prolongeant jusquâĂ Velars (25 km) oĂč il se raccorderait Ă la ligne Paris-Lyon et sollicite la construction de la ligne Santenay-Etang. Le , une demande en ce sens est dĂ©posĂ©e auprĂšs du ministre des Travaux publics faisant valoir les mĂȘmes arguments Ă©conomiques de dĂ©veloppement que ceux dĂ©veloppĂ©s en 1828-1829.
Devant le peu dâempressement du ministre, la sociĂ©tĂ© complĂšte son projet, en janvier 1863, par une troisiĂšme ligne dâĂpinac Ă Semur et Montbard. La sociĂ©tĂ© envisage de la sorte un vĂ©ritable rĂ©seau Ă lâintĂ©rieur du territoire du PLM. Ces projets soulĂšvent lâenthousiasme des populations locales. Consciente du danger, la Compagnie PLM intervient auprĂšs du gouvernement et se fait attribuer la ligne Santenay - Ătang avec une subvention rĂ©duite Ă 5 MF (loi du 23 avril 1863). Cette dĂ©cision marque la fin des ambitions du projet ferroviaire de la SociĂ©tĂ© des chemins de fer de lâAutunois.
Cependant, la SociĂ©tĂ© des houillĂšres dâĂpinac ne renonce pas Ă son ambition mais la rĂ©duit, en juin 1863, au seul prolongement jusquâĂ Velars, Ă ses frais et sans garantie de lâĂtat, tout en sâengageant Ă moderniser la ligne primitive pour en faire une vĂ©ritable voie ferrĂ©e moderne. Le gouvernement voulant, sans doute, tenir la balance Ă©gale entre le PLM et sociĂ©tĂ© dâĂpinac ordonne de soumettre Ă enquĂȘte cette proposition. La commission dâenquĂȘte rend un avis favorable qui nâest pas suivi par le ministre des Travaux publics, Armand BĂ©hic, hostile Ă ce projet en raison de la concurrence de la ligne de Dijon Ă Chagny dĂ©jĂ construite et de la faiblesse des populations desservies. Ce nâest que grĂące Ă lâentremise du marĂ©chal Mac Mahon, propriĂ©taire du chĂąteau de Sully prĂšs dâĂpinac et ardent dĂ©fenseur des industries de la rĂ©gion, quâun dĂ©cret impĂ©rial du autorise le prolongement, la rectification de la ligne primitive et le raccordement de la ligne Santenay-Ătang Ă Ăpinac ; lâensemble formant une seule et mĂȘme concession. Enfin, Ă©lĂ©ment important, la SociĂ©tĂ© des houillĂšres est dispensĂ©e du versement dâune caution en contrepartie de lâabandon du caractĂšre perpĂ©tuel de la concession originelle de 1830, ramenĂ©e Ă 99 ans[30]. Le , lâassemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de la SociĂ©tĂ© des houillĂšres donne son accord aux textes annexĂ©s au dĂ©cret du 1er aoĂ»t (convention et cahier des charges).
Malheureusement, cette ultime victoire fut le « chant du cygne » du chemin de fer dâĂpinac.
La déchéance
Les projets de 1864 sont partiellement rĂ©alisĂ©s. Le raccordement avec le PLM Ă Ăpinac est rapidement exĂ©cutĂ© en 1868. En 1869, le plan inclinĂ© de Montceau est supprimĂ© sans toutefois que la nouvelle voie corresponde en tous points aux prescriptions techniques requises. Câest la raison pour laquelle les Ponts & ChaussĂ©es refusent le projet, en 1873, de suppression du second plan inclinĂ© Ă Ivry. Par contre, le prolongement vers Velars ne fut jamais sĂ©rieusement engagĂ©. La SociĂ©tĂ© des houillĂšres comprend trĂšs vite quâelle ne dispose pas de lâassise financiĂšre nĂ©cessaire Ă ces travaux sans remettre en question le dĂ©veloppement industriel des mines[31].
Au surplus, les traitĂ©s de libre-Ă©change ont pour effet de rendre plus vulnĂ©rables les rĂ©gions consommatrices de la houille dâĂpinac, contrecarrant les espoirs initiaux tels que pressentis par Blum ; les forges du ChĂątillonnais et du Jura disparaissent les unes aprĂšs les autres. La sociĂ©tĂ© se rendant compte de son erreur ne fait quâĂ©luder ses obligations jusquâĂ demander lâannulation de la concession de 1864 sâagissant du prolongement Ă Velars. La commission dâenquĂȘte rĂ©unie en 1873 Ă la demande des Ponts & ChaussĂ©es, est dâavis de repousser la demande de la SociĂ©tĂ© qui demande en retour de prolonger le dĂ©lai de rĂ©alisation de huit Ă dix ans. Devant lâinertie de la SociĂ©tĂ© et lâimpatience des populations, lâadministration consent un dĂ©lai supplĂ©mentaire de trois ans (dĂ©cret du 8 juillet 1874) qui ne change rien cependant dans lâattitude de la SociĂ©tĂ©. Finalement lâadministration dĂ©cide, en juin 1877, de dĂ©possĂ©der la SociĂ©tĂ© de tous ses droits relatifs au chemin de fer (la ligne initiale, le prolongement et le raccordement). Toutefois, en contrepartie de son renoncement Ă la concession perpĂ©tuelle initiale et de lâintĂ©rĂȘt de la ligne pour le ministĂšre de la Guerre, lâĂtat rachĂšte, le , les parties utilisables du chemin de fer Ăpinac-Pont-d'Ouche pour la somme de 406 500 F.
sous le PLM et la SNCF
Enfin, LâĂtat confie (loi du ) la rectification de la ligne et son prolongement Ă Velars Ă la Compagnie du PLM. MalgrĂ© tout, le profil de la ligne reste trĂšs prononcĂ©, avec des rampes de 22 â° entre Ăpinac et Cussy. Lâouverture de la ligne en totalitĂ© intervient le et nâassure quâun service voyageur, le trafic minier est dirigĂ© vers Chagny et Dijon.
Le service voyageur est supprimĂ© en fĂ©vrier 1939. La section entre Ăpinac et Cussy est fermĂ©e dĂ©finitivement en 1942, puis en 1968 celle de Cussy Ă Velars.
LâĂ©pilogue
Lâhistoire du chemin de fer dâĂpinac est lâexemple de la conception utopiste par un industriel, Blum[32], dâun rĂ©seau ferroviaire Ă lâĂ©chelle du pays[33] tel quâont pu le concevoir, comme lui, certains visionnaires de lâĂ©poque, non avertis des contraintes que ce nouveau moyen de transport exigeait. La construction rudimentaire et imparfaite de ce chemin de fer industriel, tardivement modernisĂ© en partie, ne lui a jamais donnĂ© le caractĂšre dâune ligne dâintĂ©rĂȘt local, et encore moins dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, qui aurait pu lui permettre dâenvisager un avenir Ă la hauteur des espĂ©rances de son initiateur.
Toutefois, malgrĂ© son archaĂŻsme et Ă l'instar des premiers chemins de fer de l'Ă©poque tel celui de Saint-Ătienne Ă la Loire, ce chemin de fer a permis le dĂ©veloppement du bassin houiller d'Ăpinac.
La situation de la CĂŽte-dâOr Ă lâĂ©poque de la construction du chemin de fer dâĂpinac lui autorisait les plus grands espoirs que lâavenir cependant nâa pas confirmĂ©, car les usines dissĂ©minĂ©es dans la rĂ©gion du ChĂątillonnais ou de Dijon Ă©taient trop Ă©loignĂ©es du canal de Bourgogne pour pouvoir lui offrir les dĂ©bouchĂ©s espĂ©rĂ©s. Elles Ă©taient surtout un type dâentreprises trop petites pour pouvoir lutter avec les grandes rĂ©gions mĂ©tallurgiques qui se dĂ©veloppĂšrent au nord et au nord-est. Le chemin de fer dâĂpinac nâa pas sauvĂ© la mĂ©tallurgie de Bourgogne et la houille dâĂpinac trouva dâautres dĂ©bouchĂ©s que ceux initialement envisagĂ©s.
Souvenir
Il existe des jetons de prĂ©sence au conseil dâadministration de la Compagnie des houillĂšres et du chemin de fer dâĂpinac, non datĂ©s[34] ; un premier modĂšle (circa 1842) Ă lâeffigie de Louis-Philippe[35] et un second modĂšle Ă lâeffigie de NapolĂ©on III. De mĂȘme, ont Ă©tĂ© Ă©ditĂ©es des monnaies de nĂ©cessitĂ© pour lâĂ©conomat de la SociĂ©tĂ© anonyme des houillĂšres et du chemin de fer dâĂpinac[36] - [37]. Cet Ă©conomat, crĂ©Ă© en 1861 cessa de fonctionner en 1886 par mesure dâordre Ă©conomique[38].
La partie extrĂȘme de la ligne, aprĂšs Bligny vers Pont dâOuche, a Ă©tĂ© transformĂ©e pour la circulation dâun train touristique Ă voie Ă©troite (Chemin de fer de la vallĂ©e de l'Ouche)[1] dont le parc moteur comprend des locomotives classĂ©es monuments historiques.
L'histoire du chemin de fer, des houillĂšres et de la verrerie est racontĂ©e dans le musĂ©e de la mine d'Ăpinac[39].
Notes et références
Notes
- La famille Blum appartient Ă une communautĂ© dâisraĂ©lites alsaciens d'Oberhagenthal (Hagenthal-le-Haut) dans le Haut-Rhin (Voir David Feuerwerke, LâĂ©mancipation des juifs de France de l'Ancien RĂ©gime Ă la fin du Second Empire, Paris, Albin Michel, 1976, pages 442-443 (ISBN 2-226-00316-9)).
Isaac, installĂ© Ă Belfort, est propriĂ©taire des forges de Baignes, commune oĂč il dĂ©cĂšde en 1829. Ses frĂšres David et Samuel sâinstallent Ă Dijon en 1791 ; le premier exerce la profession de marchand drapier et mercier, le second celle de nĂ©gociant (Lâouvrage de S. Bottin, Almanach du commerce de Paris, des dĂ©partements de la FranceâŠ, XXIIIe annĂ©e, Paris, au bureau de lâAlmanach, 1820, page 710, dans la partie consacrĂ©e au dĂ©partement de la CĂŽte-dâOr, mentionne Samuel Blum « Rouennerie, mousselines, etc., etc. (nĂ©g.) »).
En 1821, Isaac, avec son neveu et gendre David-Samuel (fils de Samuel), prend Ă bail du comte Louis de PourtalĂšs, le haut-fourneau et les forges de Magny-Vernois, le haut-fourneau de Saint-Georges (Athesan) et un moulin Ă blĂ© Ă Magny-Vernois. En 1823, Ă la suite de la rupture d'avec son oncle, David-Samuel reste seul gĂ©rant de lâentreprise de Magny-Vernois. La StĂ© « Blum pĂšre et fils » (Isaac et son fils Jacob) poursuit lâexploitation de Baignes.
Samuel Blum et ses fils (David-Samuel et Jacob-Samuel) crĂ©ent, en 1823, une forge Ă lâanglaise Ă Pont-sur-l'Ognon suivie, en 1825, dâune usine Ă fer-blanc (Sur lâusine de Pont-sur-l'Ognon, voir la notice relative Ă lâusine de transformation des mĂ©taux dite forges de Pont-sur-l'Ognon, sur Inventaire et Patrimoine en Bourgogne-Franche-ComtĂ©. Lâusine de tĂŽle et de fer-blanc est dirigĂ©e par BenoĂźt Fourneyron oĂč il met au point sa turbine hydraulique. Le banquier Isaac Thuret est intĂ©ressĂ© Ă lâaffaire pour 5/8e).
En 1826 est crĂ©Ă©e, entre les deux fils prĂ©citĂ©s et les autres hĂ©ritiers de Samuel Blum dĂ©cĂ©dĂ© en 1825, la StĂ© « Samuel Blum et fils ». David-Samuel en est le gĂ©rant. La sociĂ©tĂ© exploite les Ă©tablissements de Magny-Vernois, de Pont-sur-l'Ognon, de Mesvrin (commune de Saint-Sernin-du-Bois) qui produit des tĂŽles, de Bouvier qui produit de la fonte, les mines de fer de Servance, appartenant Ă PourtalĂšs et La Panouse, et de Calmoutier qui alimentent Magny-Vernois, les houillĂšres de GĂ©monval et dâĂpinac ainsi que la verrerie dâEpinac. En mai 1827, la sociĂ©tĂ© achĂšte Ă Jean Merle, propriĂ©taire Ă Autin, le domaine Le Curier dâEpinac. La sociĂ©tĂ© est dissoute en octobre 1831 (Voir (bibliographie) Françoise Weil, L'aventure industrielle des Blum d'Oberhagenthal (1790-1851)).
Voir gĂ©nĂ©alogique de la famille Blum d'Oberhagenthal. - Il existe dans le dĂ©partement de SaĂŽne-et-Loire, un second gisement houiller, celui de La Chapelle-sous-Dun. Ă l'Ă©poque, au lendemain de l'Empire, ces deux bassins houillers (Ăpinac et La Chapelle-sous-Dun) « n'ont pour la mĂ©tallurgie locale qu'une importance faible ou nulle » (P. LĂ©vĂȘque (bibliographie), page 201).
- Les associĂ©s sont, dâune part, la « StĂ© Samuel Blum et fils » (10 actions) (composĂ©e de la veuve (Annette Aron) de Samuel Blum (nĂ© Ă Oberhagenthal en 1764 - dĂ©cĂ©dĂ© en 1825), de ses fils (David-Samuel [Strasbourg 1793 - ~1845] et Jacob-Samuel [Dijon 1798 â Naples 1848]) et de ses gendres), dâautre part, de Guillaume Saunac (5 actions) et, enfin, de Pierre Rebattu et Louis Morelet (5 actions), nĂ©gociants. Jacob-Samuel Blum est le gĂ©rant de la commandite (Françoise Weil (bibliographie), L'aventure industrielle des Blum d'Oberhagenthal (1790-1851). Ăgalement Fonds du tribunal de commerce dâAutun, Archives dĂ©partementales de SaĂŽne-et-Loire, cote 6 U 159 Ăpinac (page 15 du PDF)).
- Jean Baptiste de Joannis est chevalier de l'ordre de Saint-Louis, secrétaire du Conseil supérieur de santé au ministÚre de l'Intérieur (Louis Gueneau (bibliographie), 1931, fascicule 1, note bas de page 39).
- En 1831, David-Samuel Blum, au nom de la StĂ© « Samuel Blum et fis », sollicite de lâadministration des Ponts et ChaussĂ©es, l'autorisation de rĂ©aliser Ă ses frais des Ă©tudes pour un canal Ă partir soit de la verrerie d'Epinac, soit du chemin de fer en cours de construction, qui suivrait les riviĂšres de la DrĂ© et de l'Arroux jusqu'Ă la Loire pour relier la canal de Bourgogne Ă la Loire et permettre aux mines de la NiĂšvre et de la Basse-loire de s'approvisionner en combustible dans les houillĂšres d'Epinac Ă des conditions plus favorables qu'Ă Saint-Ătienne (Françoise Weil (bibliographie), L'aventure industrielle des Blum d'Oberhagenthal (1790-1851)).
Le canal serait un complĂ©ment du chemin de fer en direction de la Loire. - Pierre-Charles Laurent de Villedeuil (bibliographie), page 141, notice n° 259 relative Ă lâopuscule de Fournel intitulĂ© « Du chemin de fer du Havre Ă Marseille par la vallĂ©e de la Marne » datĂ© de 1833, indique que « Blum paraĂźt ĂȘtre lâami » de Fournel, lui-mĂȘme administrateur de la Compagnie du chemin de fer de Saint-Ătienne Ă la Loire en qualitĂ© de reprĂ©sentant de la Compagnie des fonderies et forges de la Loire et de l'IsĂšre.
Par ailleurs, P. LĂ©vĂȘque (bibliographie), page 425, indique que Samuel Blum appartient Ă la loge maçonnique « Les sept philanthropes » installĂ©e Ă Dijon le 5 novembre 1831 [NB : il ne peut s'agir de Samuel Blum dĂ©cĂ©dĂ© en 1825, mais de ses fils, vraisemblablement Jacob-Samuel Blum ou David-Samuel Blum associĂ©s Ă la StĂ© « Samuel Blum et fis »]. - Louis Gueneau (bibliographie), La premiĂšre voie ferrĂ©e de Bourgogne..., Tome III, fascicule I, 1931 page 41 (NB : Lâordonnance royale de 1830 indique dans son dispositif «Vu la demande formĂ©e le 8 aoĂ»t 1828 par les sieurs de Joannis et Samuel Blum et fils⊠». Sans doute cette date du 8 aoĂ»t correspond-elle aux formalitĂ©s effectuĂ©es devant le Conseil dâĂtat pour lequel Gueneau indique que la section de lâIntĂ©rieur du Conseil se prononça le 5 septembre 1828). Le prospectus dâinformation diffusĂ© en 1830 pour constituer la Compagnie des HouillĂšres et du Chemin de Fer dâĂpinac indique un tarif de 13 centimes / tonne / km, soit 3,64 F. pour une longueur du chemin de fer de 28 km, entre Ăpinac et Pont-dâOuche, et de 15 centimes dans le sens inverse[3]. Le compte rendu de la visite des membres de la SociĂ©tĂ© industrielle de Mulhouse Ă Ăpinac en 1832, indique un tarif de 3,64 F. par tonne entre Ăpinac et Pont-dâOuche, et de 3 F. (soit 10,7 centimes / tonne / km) dans le sens inverse[12].
- EugĂšne Berthot, polytechnicien (comme son pĂšre, Nicolas Berthot, recteur de l'AcadĂ©mie de Dijon, et nombre de ses enfants et petits-enfants, dont les RĂ©sal (voir site consacrĂ© au corps des mines aux XIXeâââXXe siĂšcles) Ă qui on doit plusieurs ponts de Paris), a acquis une certaine cĂ©lĂ©britĂ©, en fin de carriĂšre, pour ses recherches sur la pisciculture. Il a jouĂ© un rĂŽle essentiel dans la rĂ©paration des dommages provoquĂ©s en Guadeloupe par le sĂ©isme du 8 fĂ©vrier 1843.
- Jacob-Samuel Blum demande, en octobre 1829, l'autorisation d'Ă©tablir un chemin de fer entre Ăpinac et le canal du Centre Ă Saint-LĂ©ger-sur-Dheune pour Ă©tablir une communication entre ce canal et celui de Bourgogne. Ce projet reçoit un avis favorable du prĂ©fet de SaĂŽne-et-Loire en dĂ©cembre 1830. Le projet est restĂ© sans suite (Voir bibliographie Françoise Weil, L'aventure industrielle des Blum d'Oberhagenthal (1790-1851)).
Une loi du 17 juillet 1837 autorise la Compagnie des houillĂšres dâĂpinac Ă Ă©tablir un chemin de fer vers le canal du Centre mais elle est restĂ©e sans effet. Ce chemin devait faciliter le transit entre Paris et Marseille, faire concurrence aux canaux unissant la Loire Ă la Seine, et amener au Creusot les minerais nĂ©cessaires (Voir Alfred Picard, Les chemins de fer français, Ă©tude historique, 1884 (Tome 1, page 63) ; Rapport fait Ă la Chambre des dĂ©putĂ©s ; et Cahier des charges ou Cahier des charges complet). - Respectivement, messieurs Jean François Alexandre Boudet de Puymaigre, prĂ©fet de SaĂŽne-et-Loire, et Joseph Charles AndrĂ© d'Arbaud de Jouques, prĂ©fet de la CĂŽte dâOr.
- Câest Ă la suite des Ă©tudes de Darcy, rĂ©sidant Ă Dijon, que le tracĂ© par le franchissement du seuil de Bourgogne, Ă Blaisy-Bas au moyen dâun tunnel de 3 700 m, fut retenu pour le tracĂ© de la ligne Paris-Lyon par Dijon. Ce tracĂ© dĂ©tournait le trafic de la voie traditionnelle par le Morvan ou le Bourbonnais (Jean Chaintreau et autres (bibliographie), page 26).
- G. Ribeill (bibliographie), 1993, pages 69 et 71, note que « le jeune Chevalier avait ainsi Ă lâoccasion dĂ©couvert dans ces voies de communication mixtes (voie ferrĂ©e associĂ©e Ă un canal) la solution-clef pour sortir du dĂ©clin une rĂ©gion enclavĂ©e oĂč la mĂ©tallurgie ne pouvait sâalimenter Ă bon marchĂ© que de charbon de bois et de coke ». Chevalier dĂ©veloppera sa thĂšse dans son ouvrage « Des intĂ©rĂȘts matĂ©riels en France. Travaux publics, routes, canaux, chemins de fer », 1838, Paris, Gosselin et Coquebert.
- « Lâextraction de charbon Ă Epinac pouvant ĂȘtre en quelque sorte illimitĂ©e, il ne fallait que mettre ce combustible Ă portĂ©e du consommateur. A cet effet, MM Blum [« MM Blum et fils, maĂźtre de forges » â cf. 1re page] ont demandĂ© la concession perpĂ©tuelle dâun chemin de fer, qui Ă©tablira une communication directe entre Epinac et le canal de Bourgogne Ă Pont-dâOuche, sur un rayon de 28,000 mĂštres (âŠ) Par cette communication prompte, facile, Ă©conomique les houillĂšres dâEpinac alimentent Ă prix trĂšs-modĂ©rĂ©s les nombreuses usines mĂ©tallurgiques qui existent en Franche-ComtĂ©, en Bourgogne et en Champagne, c'est-Ă -dire tout le pays traversĂ© par une partie de la SaĂŽne, le canal Monsieur, la canal de Bourgogne, lâYonne, la Seine jusquâĂ Paris. » Les mines de fer aux environs dâEpinac et le charbon dâEpinac propre Ă ĂȘtre transformĂ© en « coak » favoriseront la fonte au fer, « source dâĂ©conomie que rĂ©clame lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral »[3].
- L'Ă©volution du prix de la houille peut ĂȘtre Ă©valuĂ© de la maniĂšre suivante :
Prix dans diffĂ©rentes villes du quintal mĂ©trique (100 kg) de houille originaire de Saint-Ătienne et dâĂpinac Paris (1)
(1814)Dijon (2)
(~1830 estimation)Chatillon (2)
(~1830 estimation)Mulhouse (3)
(1832)Mulhouse (4)
(1838)Saint-Ătienne 4,71 F 2,50 F 4,50 F 3,50 F 3,60 F Ă 4,00 F Ăpinac 1,50 F 2,75 F 2,25 F estimation 2,80 F Ă 3,20 F Blanzy 2,50 F Ă 3,30 F Sources :
(1) L. Cordier, Sur les mines de houille de France et la question s'il est convenable de modifier ou mĂȘme de rĂ©voquer le rĂšglement de douane, qui permet l'importation des houilles Ă©trangĂšres, rapport fait Ă M. le Comte Laumond le 19 octobre 1814, in Journal des mines, Tome 36, numĂ©ro 21, novembre 1814, page 341.
(2) [Anonyme] (bibliographie), Mines de houille et Chemin de fer d'Epinac (SaĂŽne-et-Loire), Paris, imprimerie de David, (s. d.) [~1830].
(3) MinistĂšre du commerce et des travaux publics - Conseil supĂ©rieur de commerce, EnquĂȘte sur les houilles, Paris, imprimerie royale 1833, pages 481-482 ; dĂ©position de Nicolas Koechlin faite aprĂšs l'Ă©tĂ© 1833 ; depuis l'ouverture du canal [RhĂŽne au Rhin] « on reçoit les charbons du Centre (de Rive-de-Gier, de Blanzy), qui reviennent Ă 3 franc 50 centimes (...) Lorsque la navigation sur notre canal sera plus rĂ©guliĂšre, et que les riches houillĂšres d'Epinac [NB : Ă©crit âEpinalâ] pourront remplir la promesse de nous fournir, en abondance, du bon charbon, qui, rendu sur le port de Mulhausen, ne reviendra qu'Ă 2 francs 25 centimes, par 100 kilogrammes... »
(4) Observations sur les appareils Ă vapeur existant dans le dĂ©partement du Haut-Rhin, en 1838âŠ, in « Bulletin de la sociĂ©tĂ© industrielle de Mulhouse », n° 61, tome treiziĂšme, Mulhouse, Risler, 1840, page 19. - « Jacob-Samuel Blum "s'est rendu l'entrepreneur de l'exĂ©cution du chemin de fer..."» (AN F12/5091 - citĂ© par François Weil (bibliographie), L'aventure industrielle des Blum d'Oberhagenthal (1790-1851).
Le nom de Jacob-Samuel Blum Ă lâorigine du chemin de fer dâĂpinac Ă Pont-dâOuche est mentionnĂ© dans lâarticle de Paul Gonnet, Contribution Ă lâĂ©tude du trafic routier au milieu du XIXe siĂšcle (1842-1843), page 101 (in Actes du quatre-vingt-dixiĂšme CongrĂšs national des sociĂ©tĂ©s savantes, Nice, 1965, Section d'histoire moderne et contemporaine, Tome 3, Paris, BibliothĂšque nationale, 1966) en citant comme source les articles de L. Gueneau (bibliographie) alors que ce dernier fait continuellement rĂ©fĂ©rence Ă Samuel Blum (dĂ©cĂ©dĂ© en 1825) par confusion avec la StĂ© « Samuel Blum et fils » ; par exemple, « Le chemin de fer dâĂpinac fut lâĆuvre de Samuel Blum⊠» (1931, fascicule 1, page 39), « Cependant si Ăpinac est devenu aux dĂ©pens dâAutun un centre de voies ferrĂ©es⊠câest lâinitiative de Samuel Blum qui est Ă lâorigine de cette Ă©volution⊠» (1932, fascicule 1, page 54). - Cette dĂ©nomination nâest pas sans rappeler celle de la Compagnie des Mines de la GrandâCombe et des chemins de fer du Gard, chemin de fer industriel qui eut une destinĂ©e bien diffĂ©rente de celle du Chemin de fer dâĂpinac.
- Le fonds social est composé de[12] :
- la propriĂ©tĂ© dâun domaine de 80 hectares (bois, prĂ©s, terres labourables) ;
- la concession des houillĂšres ;
- la concession perpétuelle du chemin de fer ;
- lâengagement du propriĂ©taire des mines [Blum et fils] de livrer le chemin de fer quâil a construit Ă ses frais, risques et pĂ©rils ;
- lâengagement du propriĂ©taire des mines [Blum et fils] de fournir un fonds de roulement de 600 000 F. pour les besoins des travaux des houilliĂšres.
- lâapport de MM. Blum (mise sociale, propriĂ©tĂ© de la concession des houillĂšres et droits Ă la construction du chemin de fer) pour 900 000 F. ;
- le devis pour la construction du chemin de fer pour 1 100 000 F. ;
- un complément éventuel pour 1 000 000 F. ;
- Me Dominique Lambert, notaire ;
- MM R. Vassal et Cie, banquiers ;
- MM Thomas-Nodler et Pivent aßné.
- P. LĂ©vĂȘque (bibliographie), page 202, indique que Samuel Blum [NB : Samuel Blum Ă©tant dĂ©cĂ©dĂ© en 1825, il ne peut s'agir que de ses fils David-Samuel Blum et de Jacob-Samuel Blum] s'est adjoint Ă©galement le concours de son frĂšre Aaron [NB : Dijon 1801 - ~1860, Ă©pouse en 1827 sa cousine Elie Blum, fille d'Isaac Blum] dans la formation de la compagnie.
Le siĂšge de la sociĂ©tĂ© est Ă Paris. Les Blum (StĂ© « Samuel Blum et fis ») dĂ©tiennent 52 actions de la « Compagnie des houillĂšres et du chemin de fer dâĂpinac ». Le gĂ©rant est Jacob-Samuel Blum percevant Ă cet titre des appointements de 500 F/mois. En juin 1830, la comptabilitĂ© laissant Ă dĂ©sirer, un nouveau gĂ©rant est nommĂ© cependant Jacob-Samuel Blum conserve ses appointements. N'ayant pu donner de soins aux affaires de la sociĂ©tĂ© et trop souvent absent du fait de ses voyages, les appointements de Jacob-Samuel Blum sont supprimĂ©s en fĂ©vrier 1831 (Voir bibliographie Françoise Weil, L'aventure industrielle des Blum d'Oberhagenthal (1790-1851)). - P. LĂ©vĂȘque (bibliographie), page 202, indique que Bocquet est maĂźtre de forges Ă Hirson (Aisne) et associĂ© de Nantousy Ă Maison-Neuve et RosĂ©e.
- Par exemple, en juin 1831, Jacob-Samuel Blum commissionne le notaire Dubreuil pour constater le nombre d'ouvrier au Curier ; le notaire n'y vit aucun, seulement un entrepreneur qui faute d'avoir été payé depuis deux mois ne dispose d'aucun ouvrier, ni voiture, ni chevaux (Françoise Weil (bibliographie), L'aventure industrielle des Blum d'Oberhagenthal (1790-1851), page 57).
- En 1840, les mines emploient 500 ouvriers et produisent de la houille cokĂ©fiable de premiĂšre qualitĂ© (P. LĂ©vĂȘque (bibliographie), page 202).
- La compagnie a Ă©quipĂ©, sur le canal de Bourgogne, une flottille de chalands qui permet d'exporter non seulement vers la CĂŽte-d'Or, mais aussi jusque vers l'Yonne, l'Aube et la Seine au nord ouest et, Ă l'est, jusqu'en Alsace oĂč le Haut-Rhin est son troisiĂšme client (11.900 tonnes) (P. LĂ©vĂȘque (bibliographie), page 202-203)
- Principalement William Walter Cargill, administrateur de la Banque orientale et des Chemins de fer de l'est du Bengale, Patrick Douglas Hadow (1812 - 1876), prĂ©sident de la Peninsular & Oriental Cie (1868 â 1876), John Drummond, administrateur de la Compagnie des chemins de fer de Turin et Savone, John Field, administrateur des Assurances europĂ©ennes (Voir Gueneau - Chemin de fer d'Epinac).
Références
- Le Chemin de Fer de la Vallée de l'Ouche.
- Louis Gueneau, Les houillĂšres d'Ăpinac vers 1830, in Annales de Bourgogne, tome 2, 1930, p. 159-170 (sur le site de la BibliothĂšque municipale de Dijon).
- [Anonyme] (bibliographie), Mines de houille et Chemin de fer d'Epinac (SaĂŽne-et-Loire), ~1830.
- Françoise Weil (bibliographie), L'aventure industrielle des Blum d'Oberhagenthal (1790-1851).
- Voir les visas de l'ordonnance de 1830 relative Ă l'autorisation du chemin de fer ; (fr) « Collection complĂšte des lois, dĂ©crets et avis du Conseil dâEtat (1788-1830) » (consultĂ© le ) sur le site books.google.fr., et (fr) « Bulletin des lois du royaume de France, 8e sĂ©rie, rĂšgne de Charles X. Tome douziĂšme. Paris 1830 » (consultĂ© le ) sur le site books.google.fr.
- (fr) de Gallois, « de Gallois, Des chemins de fer en Angleterre, notamment à Newcastle, in Annales des mines, 1818 », sur http://annales.ensmp.fr (consulté le ).
- (fr) J. J. Dubochet, « Les routes à orniÚres comparées avec les canaux et les routes ordinaires, in revue « le Producteur », 1826 », sur gallica.bnf.fr (consulté le ).
- « Chemin de fer du Havre à Marseille, de Strasbourg et Bale à Nantes » par J. [NB : Jacob-Samuel] Blum, Paris (in P.-Ch. Laurent de Villedeuil (bibliographie), page 128, notice n° 223).
- « Chemin de fer du Havre ou de Dieppe à Marseille par Paris, et de Strasbourg à Nantes » par J.S. [NB : Jacob-Samuel] Blum, Paris (ne se vend pas), mars 1832. Voir commentaire dans l'article du Journal des débats du 28 octobre 1833, page 3.
Selon P.-Ch. Laurent de Villedeuil (bibliographie), page 128, notice n° 224, cet Ă©crit, de deux feuilles et demi, est fantaisiste sâagissant de lâestimation du coĂ»t des transports sur route ; « Cet excellent Français nâavait pas lâesprit bien net ». Par ailleurs, P.-Ch. Laurent de Villedeuil mentionne, page 111, notice n° 188, annĂ©e 1831, un « Ă©crit [qui] parait ĂȘtre de Blum, banquier Ă Paris », intitulĂ© IdĂ©es sur les rĂ©formes Ă©conomiques, commerciales et financiĂšres proposant le projet dâun chemin de fer (« route de fer ») du Havre Ă Strasbourg par Paris qui produirait 12 % au capital et, Ă lâĂtat, un revenu de 4 millions. Or, ce titre, ce projet et ces produits figurent dans un article de lâĂ©conomiste allemand F. List paru dans la Revue encyclopĂ©dique en post-scriptum de la 2e partie de son article « IdĂ©es sur les rĂ©formes Ă©conomiques, commerciales et politiques applicables Ă la France », pages 51 et 52 (1re partie, mars 1831, page 473, 2e partie, avril 1831, page 37, 3e partie, novembre 1831, page 346) et mentionnĂ© par P.-Ch. Laurent de Villedeuil, page 114, notice n° 206. Vraisemblablement Blum sâest-il inspirĂ© de List pour ses propres Ă©crits. - Cf. le commentaire dans le mĂȘme sens dans la revue Le magasin pittoresque, 1834, page 62 in fine et suivante.
- M. De Bonnard, Notice nĂ©crologique de Louis-Antoine Beaunier (1779-1835), in Annales des mines, 1835 (sur le site Les ingĂ©nieurs des mines aux XIXeâââXXe siĂšcles), consultĂ© le 2 octobre 2010.
- [Anonyme] (bibliographie), Notice sur les houillÚres d'Epinac (SaÎne et Loire) communiquée à la société industrielle dans sa séance du 29 Février 1832, Mulhausen, 1836.
- (fr) « « Mines de houille et chemin de fer dâEpinac aboutissant au canal de Bourgogne », Paris, 1829, imp. David in Bulletin des sciences technologiques, 1829 (page 89) » (consultĂ© le ) sur le site books.google.fr.
- (fr) Alfred Picard, « Les chemins de fer français, étude historique, Paris, Rothschild, 1884 (Tome 1, page 8) », sur https://gallica.bnf.fr (consulté le ).
- (fr) « Bulletin des lois du Royaume de France, 8e série, Tome douziÚme, Paris, imprimerie royale, octobre 1830, page 247 », sur https://books.google.fr (consulté le ).
- (fr) de Férussac (baron) (sous la dir.) « Bulletin des sciences technologiques, Paris, Carilian-Goeury, 1830, page 249 », sur https://books.google.fr (consulté le )
- Catalogue Moyaux 1910 (complĂ©ment Ă l'Ă©dition de 1905) : « n° 183. (121bis). â Chemin de fer d'Epinac. Jeton octogone, non datĂ©, par Depaulis. Argent : Larg. : 34 mm. Droit. TĂȘte laurĂ©e de Louis-Philippe, Ă gauche ; sur le tour : LOUIS PHILIPPE ROI DES FRANĂAIS. Au bas : DEPAULIS. Rev. Sur tour : COMPAGNIE DES HOUILLĂRES ET DU CHEMIN DE FER. Dans le champ, entre deux branches de chĂȘne : EPINAC.
Ce Jeton de prĂ©sence a Ă©tĂ© frappĂ© en 1842 Ă la Monnaie de Paris ; plus tard un jeton de mĂȘme nature a Ă©tĂ© frappĂ© pour la mĂȘme sociĂ©tĂ© Ă lâeffigie de NapolĂ©on III ; voir le n° 274.
N° 76 de l'Essai sur les jetons et médailles des mines françaises par M. Jules Florange. » (voir Annales des Mines (1904, série 10, volume 5), 1904, page 157 et suiv.) - Selon acte passé devant le notaire parisien Lambert, daté du 5 octobre 1829 (Archives départementales de SaÎne-et-Loire, fonds mines de Blanzy, vol. 1 - cité par F. Weil (bibliographie), L'aventure industrielle des Blum d'Oberhagenthal (1790-1851)).
- Voir gĂ©nĂ©alogie de Deslyons de Noircarme sur Geneat.ogr et acte de dĂ©cĂšs aux Archives dĂ©partementales du Pas-de-Calais - Lieu Saint-Omer â registre des dĂ©cĂšs (1856-1864) - Cote 5 MIR 765/64 - vue numĂ©risĂ©e 1266/1352 â acte n° 310.
- A. TĂ©rade (bibliographie), pages 15, 22 et suiv.
- N. Stoskopf (bibliographie), page 82
- Ăpinac est Ă l'Ă©poque un gros bourg d'environ 2 000 habitants.
- Voir P. J. Wexler (bibliographie)
- (fr) M. Minard (professeur), « Leçons faites sur le chemin de fer Ă lâĂ©cole des Ponts & ChaussĂ©es en 1833-1834, Paris, 1834, page 19. », sur books.google.fr (consultĂ© le ).
- Voir Statistique de la France, publiée par le ministÚre des Travaux publics, Paris, imprimerie nationale, 1837, page 50, tableau des chemins de fer existants en 1836 (cf. colonne « Genre de construction »)
- C. Ragut, Statistique du département de SaÎne et Loire, tome 1er, Mùcon, 1838, page 499.
- Le premier plan inclinĂ© est signalĂ©e par les mots « Machine Ă Vapeur » sur la carte d'Ătat-major 1820-1866 consultable sur le site GĂ©oportail.gouv.fr Ă la localitĂ© d'Ivry, le second, empruntĂ© par la voie ferrĂ©e reconstruite, est signalĂ© par les mots « Plan inclinĂ© » prĂšs de la localitĂ© de Monceau.
- A. Térade (bibliographie), page 16, note 23. Voir également les statuts de la Société anonyme des houillÚres et du chemin de fer d'Epinac in Bulletin des lois de la République, Xe série, partie supplémentaire, Tome sixiÚme, Paris, imprimerie nationale, janvier 1851, page 81.
- Voir également Alfred Potiquet (1820-1883), Carte industrielle du Bassin d'Autun dressée sur la demande de MM. les Membres du Conseil d'Administration de la Société Anonyme des HouillÚres et du Chemin de fer d'Epinac, Paris, Regnier & Dourdet éditeurs, 1861, sur laquelle sont indiqués les plans inclinés d'Ivry et de Monceaux.
- Voir Annales des Ponts & Chaussées - 4e série - 1864, page 341
- Cette situation rappelle celle de la Compagnie des Mines de la GrandâCombe et des chemins de fer du Gard.
- Pierre-Charles Laurent de Villedeuil (bibliographie) , page 128, notice n° 224 : « M. Blum est un enthousiaste et il sâexprime sur les chemins de fer avec le lyrisme encore en usage dans les banquets dâinauguration »
- Georges Ribeill (bibliographie), 1990 ; projet Blum : page 50 et carte p. 71.
- Voir A. Moyaux dans la Bibliographie.
- Description du "Jeton de présence" de 1842 sur Numisrail.
- Description du jeton âPainâ sur Numisrail
- Description du jeton âViandeâ sur Numisrail
- Jules Florange, « Essai sur les jetons et mĂ©dailles de mines françaises », 1904, Paris, chez lâauteur, pages 24 et 25
- « Musée de la mine », sur epinac.fr.
Bibliographie
- [Anonyme], Mines de houille et Chemin de fer d'Epinac (SaĂŽne-et-Loire), Paris, imprimerie de David, boulevard PoissonniĂšre n° 6, (s. d.) (NB : Prospectus d'information d'appel Ă l'Ă©pargne publique pour la constitution de la Compagnie des houillĂšres et chemin de fer d'Ăpinac. Vraisemblablement datĂ© antĂ©rieurement Ă juillet 1830 ; la note 1 en bas de page 4 indique "le chemin de fer de Saint-Ătienne Ă Rive-de-Gier et Lyon qui s'exĂ©cute...", or les premiĂšres circulations sur ce chemin de fer datent de juillet 1830. Il daterait de 1829 eu Ă©gard au Compte-rendu fait par Ferry fils publiĂ© dans la « Bulletin des sciences technologiques » (sous la dir. de M. Dubrunfaut), tome douziĂšme, Paris, Carilian-Goeury, 1829, page 89).
- [Anonyme], Notice sur les houillĂšres dâĂpinac communiquĂ©e Ă la SociĂ©tĂ© industrielle dans sa sĂ©ance du 29 FĂ©vrier 1832 in « Bulletin de la SociĂ©tĂ© industrielle de Mulhouse », Volume 5, Mulhausen, 1836 Lire en ligne (NB : Plaidoyer sur les avantages comparatifs en matiĂšre de prix [coĂ»t du transport] pour les industriels de Gray et de Mulhouse Ă s'approvisionner en houille d'Ăpinac plutĂŽt que celles de Saint-Ătienne).
- Jean Chaintreau, Jean Cuynet, & Georges Mathieu, Les chemins de fer PLM, La vie du rail & Chanac - La RĂ©gordane, Paris, 1993.
- Louis Gueneau, Les houillĂšres dâĂpinac vers 1830, in « Annales de Bourgogne », tome II, fascicule II, Dijon, 1930 (lire en ligne).
- Louis Gueneau, La premiĂšre voie ferrĂ©e de Bourgogne. Le chemin de fer dâĂpinac Ă Pont-dâOuche (I), in « Annales de Bourgogne », Tome III, fascicule I, Dijon, 1931 (lire en ligne).
- Louis Gueneau, La premiĂšre voie ferrĂ©e de Bourgogne. Le chemin de fer dâĂpinac Ă Pont-dâOuche (II), in « Annales de Bourgogne » â Tome III â fascicule III, Dijon, 1931 (lire en ligne).
- Louis Gueneau, La premiĂšre voie ferrĂ©e de Bourgogne. Le chemin de fer dâĂpinac Ă Pont-dâOuche (III), in « Annales de Bourgogne » â Tome IV â fascicule I, Dijon, 1932 (lire en ligne).
- Pierre-Charles Laurent de Villedeuil, Bibliographie des chemins de fer - Tome I - fascicules 1-2-3, 1903, Paris, Librairie Générale Lire en ligne.
- Pierre LĂ©vĂȘque, Une sociĂ©tĂ© provinciale : la Bourgogne sous la monarchie de Juillet, Paris, 1983, Ăditions de l'E.H.E.S.S (ISBN 2 7132 0792 4) et Ăditions Jean Touzot (ISBN 286433 013 X).
- Auguste Moyaux, Les chemins de fer autrefois et aujourdâhui et leurs mĂ©dailles commĂ©moratives. Notice historique suivie d'un atlas descriptif des mĂ©dailles de tous les pays, Bruxelles, Charles Dupriez (1905 Lire en ligne, 1er supplĂ©ment 1910 et second supplĂ©ment 1925).
- Jean-François Nosjean, Le premier chemin de fer de SaÎne-et-Loire, in revue « Images de SaÎne-et-Loire » n° 76 (Noël 1988), pp. 15-19.
- François et Maguy Palau, Le rail en France. Les 80 premiÚres lignes 1828-1851, 1995, chez les auteurs.
- Alfred Picard, Les chemins de fer français, étude historique (6 volumes), 1884, Paris Rothschild.
- Georges Ribeill, Des saint-simoniens Ă LĂ©on Lalanne. Projets, thĂšses et controverses Ă propos de lâorganisation des rĂ©seaux ferroviaires in « Revue dâhistoire des chemins de fer » â n° 2, Paris, printemps 1990 (revue de l'Association pour l'histoire des chemins de fer en France [AHICF]).
- Georges Ribeill, La rĂ©volution ferroviaire â la formation des compagnies de chemin de fer en France (1823-1870) , 1993, Paris â Belin.
- Nicolas Stoskopf, Les patrons du Second Empire. Banquiers et financiers parisiens, 2002, Paris, Ă©ditions Picard.
- Lucien Taupenot (alias Luc Hopneau), « Une rivalitĂ© industrielle au 19e siĂšcle : Le Creusot-Ăpinac », Images de SaĂŽne-et-Loire, n° 36, janvier 1978, pp. 19â22.
- Annie Terade, Le ânouveau quartier de lâEuropeâ Ă Paris. Acteurs publics, acteurs privĂ©s dans lâamĂ©nagement de la capitale (1820-1839), in revue « Histoire urbaine 2007/2 » - n° 19, Marne-la-VallĂ©e.
- SĂ©verine Tillequin, Ăpinac, ville-tĂ©moin de l'histoire des chemins de fer en France et en Bourgogne, in revue « Images de SaĂŽne-et-Loire » n° 188 de dĂ©cembre 2016, pages 16 Ă 19.
- Françoise Weil, L'aventure industrielle des Blum d'Oberhagenthal (1790-1851), in « Haute-SaÎne Salsa », supplément au n° 30 (avril-juin 1998), Vesoul, 1998, pp 39 à 66 (ISSN 1157-5123).
- Peter J. Wexler, La formation du vocabulaire des chemins de fer en France (1778 - 1842), 1955, GenĂšve, librairie E. Droz.