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Chartreuse Notre-Dame-des-Prés de Neuville-sous-Montreuil

La chartreuse Notre-Dame-des-Prés est un monastère fondé en 1325 pour l'ordre des Chartreux par le comte de Boulogne et fermé en 1901 du fait de la loi Waldeck-Rousseau. Elle est située en France à Neuville-sous-Montreuil, dans le département du Pas-de-Calais.

Chartreuse Notre-Dame-des-Prés

Cartusia Sancta Mariæ De Pratis Monstrolli
Image illustrative de l’article Chartreuse Notre-Dame-des-Prés de Neuville-sous-Montreuil
Présentation
Culte Catholique romain
Type Chartreuse
DĂ©but de la construction 1325
Architecte Clovis Normand (1872-1875)
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1993)
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
Province Picardie Picardie
RĂ©gion Hauts-de-France
DĂ©partement Pas-de-Calais
Commune Neuville-sous-Montreuil
CoordonnĂ©es 50° 28′ 15,54″ nord, 1° 47′ 25,31″ est

Sous la Belle Époque, elle est devenue un sanatorium et une résidence d'artistes.

L'ensemble est inscrit au titre des monuments historiques en 1993.

Localisation

La chartreuse Notre-Dame-des-Prés est sise au 1, allée de La Chartreuse à Neuville-sous-Montreuil.

Histoire

La chartreuse Notre-Dame-des-Prés est fondée en 1325, soit par Robert III, comte de Boulogne[1], soit par Robert VI[2] — les sources restent incertaines. De 1539 à 1571, la chartreuse subit les attaques des Impériaux. En 1584, les huguenots envahissent et dévastent la chartreuse[3]. Elle se trouve en plein tourment des guerres de Religion.

Le , Benoît-Joseph Labre est refusé après quelques semaines de postulat dans la communauté de la Chartreuse de Notre-Dame-des-Prés de Neuville-sous-Montreuil[4]. Il a été béatifié en 1860 et canonisé le par le pape Léon XIII.

Le Ă  la suite de la RĂ©volution, les biens de l'Église sont nationalisĂ©s et mis en adjudication. La ferme nommĂ©e La Parthe, Ă  Bazinghen, appartenant aux chartreux et estimĂ©e Ă  70 800 francs est adjugĂ©e Ă  ce prix[5]. Après une nouvelle destruction causĂ©e par la guerre franco-allemande de 1870, l'architecte hesdinois Clovis Normand entreprend la reconstruction en s'appuyant sur la structure initiale du site : les travaux s'Ă©talent de 1872 Ă  1875.

Les chartreux, durant cette période faste, ont une activité intense d'imprimerie et un fonds important de bibliothèque est constitué. En 1901, à cause de la loi sur les associations du , plus connue sous le nom de loi Waldeck-Rousseau qui entraîne la fermeture de monastères en France, les chartreux sont expulsés. Ils s'exilent en Angleterre à la chartreuse de Parkminster (placée sous le vocable de saint Hugues de Lincoln et fondée en 1873), située dans le Sussex. Ils emportent leur bibliothèque et ils s'y trouvent toujours. L'imprimerie est entreposée chez les camilliens de Tournai[6] - [7].

Vers 1905, Victor Morel, député-maire de Campagne-lès-Hesdin transforme la chartreuse en un hospice, un sanatorium puis un hôpital avec un phalanstère, ouvert aux artistes et destiné aux ouvriers et employés[8]. Son ami Jules Rais fonde avec quelques amis écrivains le comité de la Clairière qui se réunit la première fois le sous la présidence de Jules Renard. Les activités artistiques cessent en 1912.

Lors de la Première Guerre mondiale, environ 5 000 civils belges fuyant leur pays Ă  cause des combats, se rĂ©fugient Ă  la chartreuse de Neuville oĂą ils y sĂ©journent de Ă  . Ă€ cette Ă©poque, le typhus et la grippe espagnole sĂ©vissent, la chartreuse devient un hĂ´pital civil belge avec près de 700 lits, et 599 personnes (587 civils et 12 soldats) y meurent. Elles sont inhumĂ©es dans une pâture privĂ©e. MĂŞme si, au dĂ©but, les tombes Ă©taient matĂ©rialisĂ©es et l'entrĂ©e du lieu marquĂ©e d'une croix, les traces de la nĂ©cropole disparaissent et ce lieu de mĂ©moire tombe dans l'oubli dans les annĂ©es 1950 et 1960. Ce n'est que dĂ©but 2013, que l'histoire se rĂ©veille, et, en 2014, Annick Lefranc, ancienne guide Ă  la chartreuse ; Daniel Bourdelle, maire de Neuville et Roger Benauwt, guide originaire de Roesbrugge en Belgique, dĂ©posent des fleurs devant la nĂ©cropole Ă  l’abandon et commencent leurs recherches. En 2015, un panneau, indiquant la direction de la nĂ©cropole, est posĂ© Ă  l’entrĂ©e de la rue de Vide-Champ. En 2019, une plaque commĂ©morative est posĂ©e reprenant les 599 noms et le , se dĂ©roule l'inauguration du lieu, transformĂ© en jardin du souvenir, et une nouvelle plaque est posĂ©e en prĂ©sence de Francois de Kerchove d’Exærde, ambassadeur de Belgique en France[9] - [10] - [11].

La chartreuse fonctionne en tant qu'hĂ´pital jusqu'en 1997.

En 2000, les sĹ“urs de BethlĂ©em l'achètent pour 3,5 millions de francs. La vente est annulĂ©e Ă  cause du mĂ©rule qui attaque la charpente.

Une société civile immobilière (SCI), formée par l'architecte François Pin et l'entrepreneur Maxime Rinaldi avec sept autres investisseurs privés, en fait l'acquisition. L'association de la Chartreuse de Neuville est créée en 2008.

Le , dans le cadre des Rencontres Musicales, la chartreuse de Neuville accueille l'Atelier Così fan tutte. Les plus belles pages de l’opéra de Mozart sont mises en scène par Sir Jonathan Miller (en). Parrainés par la Fondation Royaumont, les deux actes du célèbre « dramma giocoso » sont chantés par un ensemble de six jeunes interprètes, sélectionnés parmi quatre-vingts candidats issus des quatre coins de l’Europe.

Architecture

L'ancienne chartreuse est inscrite au titre des monuments historiques en 1993[12].

Le , un chantier de rénovation de la chartreuse est lancé pour un coût de près de 25 millions d'euros, faisant de celui-ci le plus grand chantier des monuments historiques de France[13].

Jean-Paul Delevoye assure la présidence de la Chartreuse[14].

  • Le tympan du portail d'entrĂ©e.
    Le tympan du portail d'entrée.
  • La cour vue du porche d'entrĂ©e.
    La cour vue du porche d'entrée.
  • La cour d'honneur.
    La cour d'honneur.
  • Le cloĂ®tre.
    Le cloître.
  • Une des cellules d'un Chartreux.
    Une des cellules d'un Chartreux.
  • Stalles dans l'abbaye (Partie rĂ©servĂ©e de l'Ă©glise).
    Stalles dans l'abbaye
    (Partie réservée de l'église).

A proximité du portail d'entrée, un panneau d'information décrit le tympan photographié ci-dessus, en voici le texte (non signé) qui y figure :

« Ce tympan représente l'histoire de la construction des deux Chartreuses.
Au centre, la Vierge à qui est dédié le monastère - Cartusia Sancta Mariae De Pratis - tenant sur ses genoux l'enfant Jésus.
A gauche, le Comte Robert III de Boulogne, qui finança la première construction de 1324.
A droite, le Révérend Dom Charles-Marie Saisson, Prieur général de l'ordre des Chartreux, présente en offrande le deuxième monastère reconstruit en 1870 après les dégâts de la révolution.. »

Voir aussi

Bibliographie

  • Lefebvre, F.A., Saint Bruno et l’Ordre des chartreux, t. 2, Paris, Librairie catholique internationale, , 682 p. (lire en ligne), p. 281.
  • (la) Le Couteulx, Carolo, Annales ordinis Cartusiensis, vol. V, Montreuil-sur-Mer, 1887/91, p. 183-192.
  • Devaux, Augustin et Van Dijck, Gabriel, Nouvelle Bibliographie Cartusienne : Cartusiana, Grande Chartreuse, 2005, Maisons de l'Ordre, , 785 p..

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

    Références

    1. M. Harbaville,Mémorial historique et archéologique du département du Pas-de-Calais, tome Ier, imprimé à Arras, chez Topino, libraire Rue saint-Aubert en 1862, p. 161 - archives de bibliotheca Bodelana -numérisé par Google Books
    2. Gazette du Nord Pas-de-Calais du 26 janvier 2010 page 17
    3. Mathieu, Franck Mulliez, Le Nord-Pas-de-Calais: Vu du ciel, 2006, page 96 - numérisé par Google Books
    4. Marie-Thérèse Avon-Soletti, Des vagabonds aux S.D.F, Publication de l'université de Saint-Étienne - Numérisé par Google Books
    5. P.-J.-B. Bertrand, Précis de l'Histoire physique, civile et politique, de la ville de Boulogne-sur-Mer depuis les Morins jusqu'en 1814, imprimé à Boulogne en 1828, tome premier, page 201 - archives de Bibliotheca Bodliana - numérisé par Google Books
    6. Patrick Cabanel et Jean-Dominique Durand, Le Grand Exil des congrégations religieuses françaises, 1901-1914
    7. J. Thirion, En exil. Les congrégations françaises hors de France, 1903.
    8. « Le phalanstère de Neuville-sous-Montreuil. Une résidence d’artistes à la Belle Époque », dans les Archives départementales du Pas-de-Calais, cote 1 J 544/01.
    9. Cécile Legrand-Steeland, « Neuville-sous-Montreuil : de l’anonymat à la reconnaissance, le destin torturé du cimetière belge », La Voix du Nord,‎ (lire en ligne, consulté le ).
    10. Cécile Legrand-Steeland, « À Neuville, une nouvelle étape franchie pour la mémoire des Belges morts pendant la Grande Guerre », La Voix du Nord,‎ (lire en ligne, consulté le ).
    11. Philippe Lambert, « À la Chartreuse de Neuville, les six cents réfugiés belges ne seront jamais oubliés », La Voix du Nord,‎ (lire en ligne, consulté le ).
    12. « Ancienne chartreuse Notre-Dame-des-Prés », notice no PA00125638, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    13. (fr)Culturebox (avec AFP), « Lancement d'un grand chantier à la chartreuse de Neuville, dans le Pas-de-Calais », sur http://culturebox.francetvinfo.fr/, (consulté le )
    14. « Réforme des retraites : Jean-Paul Delevoye n'a pas déclaré sa fonction d'administrateur dans un institut de formation de l'assurance », sur francetvinfo.fr
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