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Charles Joseph de Pully

Charles Joseph Randon de Malboissière, comte de Pully, né le à Paris et mort le dans cette même ville, est un général français de la Révolution et de l’Empire. Il effectue une importante partie de sa carrière dans l'armée royale, et est lieutenant-colonel d'un régiment de cavalerie lorsque éclate la Révolution française. Son beau comportement lors des premières campagnes lui permet d'accéder au grade de général de division ; cependant, accusé de trahison en 1793, il est démis de ses fonctions et reste sans emploi pendant sept ans.

Il reprend du service sous Napoléon qui l'envoie se battre contre les Autrichiens en Italie. Pully y retourne en 1805 comme commandant de cuirassiers sous le maréchal Masséna, et en 1809 sous le vice-roi Eugène de Beauharnais, cette fois-ci à la tête d'une division de dragons. À la bataille de la Piave, ses trois régiments taillent en pièces la cavalerie autrichienne avec le concours de Sahuc et lui enlèvent 14 canons. Il est par la suite cantonné dans divers postes administratifs jusqu'en 1813, date à laquelle l'Empereur lui confère le commandement du 1er régiment de gardes d'honneur et le titre de comte de l'Empire.

Pully se rallie à Louis XVIII après la chute de l'Empire mais n'exerce plus aucun rôle militaire de premier plan. Mis à la retraite en 1831, le comte meurt l'année suivante à l'âge de 81 ans.

Biographie

Dans l'armée royale

Charles Joseph Randon de Pully naĂ®t le 18 dĂ©cembre 1751 Ă  Paris, jeune frère de l'Ă©crivaine Geneviève-Françoise Randon de Malboissière. Le , Ă  l'âge de 17 ans, il entre comme volontaire dans le rĂ©giment de hussards de Bercheny puis passe, le 2 dĂ©cembre suivant, dans la 1re compagnie de mousquetaires de la Maison du roi avec le grade de lieutenant. Il reçoit son brevet de capitaine commandant dans le rĂ©giment de dragons de La Rochefoucauld le 11 avril 1770. Huit ans plus tard, il se rend au camp de Vaussieux sous les ordres du marĂ©chal de Broglie et sert en 1783, sur les cĂ´tes de Normandie, cette fois aux cĂ´tĂ©s du marĂ©chal de Vaux. Pully est nommĂ© chef d'escadron en mai 1788, avant d'accĂ©der au grade de lieutenant-colonel du 10e rĂ©giment de cavalerie « Royal-Cravates Â» le 17 mai 1789[1].

Sous la RĂ©volution et le Consulat

Bien qu'appartenant Ă  une famille noble, il se rallie avec enthousiasme aux principes de la RĂ©volution française. Il est Ă©levĂ© au grade de colonel le 5 fĂ©vrier 1792, fonction qu'il inaugure peu après Ă  l'armĂ©e du gĂ©nĂ©ral Dumouriez. Son comportement au dĂ©but de la campagne lui vaut les Ă©paulettes de marĂ©chal de camp le 19 septembre, et est Ă  ce titre l'un des principaux artisans de la prise des hauteurs de Wavrin. Le 15 dĂ©cembre, une colonne de 1 200 hommes dirigĂ©e par Pully se prĂ©sente au pied de la montagne de Hamm, tenue par 3 000 soldats autrichiens. En dĂ©pit de son infĂ©rioritĂ© numĂ©rique, Pully enlève les retranchements Ă  la baĂŻonnette et force les Autrichiens Ă  abandonner leurs positions. « […] les troupes, guidĂ©es par leur gĂ©nĂ©ral, s'Ă©lancent avec impĂ©tuositĂ© vers la montagne, la gravissent Ă  la baĂŻonnette et refoulent l'ennemi vers leurs batteries foudroyĂ©es par l'artillerie française, habilement placĂ©e sur les hauteurs dominantes » raconte Charles MulliĂ©. Le gĂ©nĂ©ral Beurnonville, sous les ordres duquel se trouve Pully, Ă©crit Ă  la Convention pour lui rendre compte de la conduite de son subordonnĂ© dans cette affaire. Le 8 mars 1793, Pully est nommĂ© gĂ©nĂ©ral de division[1].

Le 17 mai 1793, placĂ© sous les ordres d'Adam-Philippe de Custine, il contribue Ă  stopper l'avance d'un corps prussien aventurĂ© près de Herscheim et de Rheinzabern. Alors qu'il est appelĂ© au commandement du corps des Vosges, Pully, soupçonnĂ© par la Convention d'avoir abandonnĂ© le camp d'Hornebach pour se rĂ©unir aux Ă©migrĂ©s, est accusĂ© de trahison. Le gĂ©nĂ©ral s'empresse de dĂ©mentir la nouvelle, et Ă©crit dans le mĂŞme temps au gĂ©nĂ©ral en chef et au ComitĂ© de salut public pour demander rĂ©paration de ce qu'il estime ĂŞtre une calomnie. Il est toutefois suspendu de ses fonctions le , et admis Ă  la retraite le 14 avril 1795. Il est rĂ©employĂ© un moment Ă  l'armĂ©e du Nord avant d'ĂŞtre Ă  nouveau « mis sur la touche Â» le 26 septembre. Il faut attendre un arrĂŞtĂ© du Directoire, en date du 12 mai 1796, pour qu'il soit nommĂ© inspecteur gĂ©nĂ©ral de la cavalerie Ă  l'armĂ©e de Rhin-et-Moselle. Sa nomination concorde avec le dĂ©but des opĂ©rations en Allemagne sous la direction du gĂ©nĂ©ral SchĂ©rer ; estimant sa prĂ©sence inutile, Pully ne rejoint pas son affectation et reste sans emploi jusqu'au 9 janvier 1800, Ă©poque Ă  laquelle le Premier Consul lui confie le commandement de la 15e division militaire[2].

Après le coup d'État du 18 brumaire, il devient un fervent partisan de Napoléon Bonaparte. Lui et le général Gardane se voient charger du désarmement de la 14e division militaire. Pully est ensuite envoyé à l'armée du Rhin le 24 mars 1800, puis à celle des Grisons le 17 novembre sous les ordres du général Macdonald. Il franchit le Splügen à la tête d'une division, se distingue au passage et à la prise de Sant'Alberto et contribue à la reddition de la ville de Trente le 7 janvier 1801. Après la suspension des hostilités, il occupe une partie du Tyrol, avant d'être finalement dépêché au mois de septembre dans la République cisalpine pour y commander un corps de cavalerie. Pully y reçoit la croix de la Légion d'honneur le 11 décembre 1803[3].

Général de l'Empire

Le général de division comte de Pully, commandant le 1er régiment de gardes d'honneur, par Victor Huen.

Le 23 prairial même année celle, il est nommé commandeur de l'ordre ; il devient membre du collège électoral du département de la Seine, et obtient, peu de temps après, le commandement d'une division de cuirassiers de l'armée du maréchal Masséna. Cette armée, qui se dirige vers les États autrichiens par le nord de l'Italie, tandis que la grande armée marche sur Vienne, obtient partout les plus éclatants succès. Le général Pully prend une part glorieuse à tous les engagements qui eurent lieu pendant cette mémorable campagne, notamment au passage du Tagliamento.

Le 21 brumaire an XIV, la cavalerie des généraux Pully et Mermet engage, d'une rive à l'autre de ce fleuve, une vive canonnade qui dure toute la journée. Le lendemain, à la pointe du jour, l'armée effectue sans obstacles le passage de cette rivière et marche sur l'Isonzo. Le 7 octobre 1809 il est nommé inspecteur général de cavalerie aux armées de Naples et d'Italie, et exerce en 1808 les mêmes fonctions dans les 27e et 28e divisions militaires. Il fait avec une grande distinction la campagne de 1809 à la Grande Armée. Chargé le 4 septembre de cette année de la formation et de l'inspection des corps de l'armée du Nord, et le 20 novembre suivant de l'organisation de douze régiments de dragons et de leurs dépôts, il s'acquitte de ces deux fonctions avec autant de zèle que de talent. Il est également chargé en 1810 et 1811 d'inspecter les troupes de cavalerie stationnées en Italie, et d'organiser les dépôts de remonte dans les 6e et 18e divisions militaires.

Nommé gouverneur du palais de Meudon le 5 janvier 1812, il est appelé à organiser à Versailles le 1er régiment de gardes d'honneur, dont Napoléon Ier le nomme colonel le 8 avril 1813. Napoléon lui confère la même année le titre de comte de l'Empire.

Au service de la monarchie

Lors de la première abdication de l'Empereur, le général Pully envoie sa soumission à Louis XVIII qui le comprend, le 23 août 1814, dans une promotion de douze grands officiers de la Légion d'honneur, et lui donne la croix de Saint-Louis. Après avoir successivement exercé en 1814 et 1815, les fonctions d'inspecteur général de cavalerie, il est admis à la retraite le 4 septembre de cette dernière année.

Il accueille la révolution de Juillet 1830 avec autant d'enthousiasme que celle de 1789, est admis le 7 février 1831 dans le cadre de réserve de l'état-major général, et rentre dans sa position de retraite le 1er mai de la même année. Il meurt à Paris le 20 avril 1832 et est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise, 27e division (1re ligne face à la 28e division)[4]. Son nom est inscrit sur l'Arc de triomphe de l'Étoile, côté Nord.

Il est propriétaire du château de Pully à Lailly-en-Val, Loiret.

Armoiries

Figure Nom du comte et blasonnement
Armes du comte Charles Joseph de Pully et de l’Empire, décret du 15 août 1809, lettres patentes du 12 novembre 1809, grand officier de la Légion d'honneur

Coupé le premier parti à dextre des comtes tirés de l'armée à sénestre d'azur à la fasce d'argent, chargée d'un cœur de gueules, accompagnée en chef de deux gerbes d'or, et en pointe d'une ancre d'argent. Le deuxième d'argent au cheval galopant contourné de sable - Livrées : bleu, blanc, jaune et noir.

Notes et références

  1. Mullié 1852, p. 470.
  2. Mullié 1852, p. 470 et 471.
  3. Mullié 1852, p. 471.
  4. Moiroux 1908, p. 290.

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