Charles Heubès
Charles-Joseph Heubès, né à Paris le et mort à Versailles le [1], est un architecte français de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle.
Charles Heubès | |
Présentation | |
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Naissance | Paris |
Décès | Versailles |
Nationalité | France |
Activités | Architecte en chef adjoint de la ville de Paris |
DiplĂ´me | DPLG |
Formation | École des Beaux-arts Atelier Pascal |
Ĺ’uvre | |
Réalisations | Église Saint-Martin de Saint-Dié-des-Vosges |
Distinctions | Deuxième second Grand prix de Rome Prix Deschaumes Prix Bouwens van der Boijen Palmes académiques Nichan Iftikhar Légion d'honneur |
Biographie
Charles Heubès est le fils d'un ébéniste du Marais, François-Joseph-Hubert Heubès[2] (né vers 1826[1]-mort après 1894[3]), vraisemblablement d'origine allemande[4].
Il entre en 1879 à l’École des Beaux-arts, où il est admis en première classe en 1884. Élève de Jean-Louis Pascal, il termine troisième au Grand prix de Rome (deuxième second Grand prix) en 1887. Lauréat, la même année, du prix Deschaumes de l'Académie, il est diplômé par le gouvernement en 1888. L'année suivante, il obtient le prix de la fondation Bouwens van der Boijen.
Après une dernière candidature au prix de Rome en 1892[5], Heubès entre au service de l'administration préfectorale de la Seine, où il mène une carrière d'architecte-fonctionnaire : sous-inspecteur (1893) puis inspecteur (1901) du service municipal d'architecture, il devient ensuite architecte de la 3e division du service d'architecture du département (1911), puis architecte de l'administration centrale (1912) et, enfin, architecte en chef adjoint de la ville de Paris (1921). C'est à ce titre qu'il est notamment chargé du contrôle supérieur des travaux de la Grande Mosquée de Paris après le décès de son collègue Henri-Thomas-Édouard Eustache[6].
Le , Charles-Joseph Heubès épouse Léontine-Jacqueline Leroux (1872-19..)[7], fille de l'éditeur Ernest Leroux, nièce du peintre Bruno Chérier et de l'architecte saint-quentinois Charles Chérier, et cousine de l'architecte Gustave Nimbeau[3]. Avec leur fille Marie-Louise Charlotte (1897-1990, future Mme Dillinger)[8] et leur fils Marc-Joseph-Ernest (1900-1992)[9], ils résident tout d'abord au 18 avenue du Maine puis au 52 boulevard de Vaugirard.
Heubès prend sa retraite après avoir été décoré de la Légion d'honneur en 1927. Remplacé par Gaston Lefol en 1929[10], il s'installe en Seine-et-Oise, à Fontenay-Saint-Père[11].
Ĺ’uvre
RĂ©alisations
Sauf mention contraire : Ă Paris.
- Tentes pour le banquet d'adieu de l'Association générale des étudiants de Paris, Meudon (1889)[12].
- Monument commémorant la Défense héroïque de Saint-Quentin en 1557, en collaboration avec le sculpteur Corneille Theunissen, Saint-Quentin (1893-1897).
- Église Saint-Martin, Saint-Dié-des-Vosges, en collaboration avec Louis Mougenot[13] (1896-1902).
- Écuries et remises, 64 quai de la Rapée (1897)[14].
- Maisons de villégiature, 34 et 39 rue du Maréchal-Foch, 46 et 48 rue de Rohellou, Trestraou, Perros-Guirec (1899-1908).
- Pavillons de la RĂ©publique sud-africaine du Transvaal Ă l'Exposition universelle de 1900.
- Reconstruction de l'École de physique et de chimie, rue Vauquelin, en collaboration avec Allain (1900[15]-après 1907[16]).
- Immeuble de deux niveaux, 41 villa d'Alésia (1901)[14].
- Immeuble de six niveaux, 44 boulevard Garibaldi (1913)[14].
- Caserne de gendarmerie, rue de la Grille, Rosny-sous-Bois (1914-après 1921)[17]. Il s'agit aujourd'hui de la rue du Maréchal-Maunoury.
- Institut musulman (Grande Mosquée de Paris), avec Robert Fournez et Maurice Mantout d'après les plans de Maurice Tranchant de Lunel (1922-1926).
- Groupe d'HBM, 20 avenue Mathurin-Moreau, 97-99 avenue Simon-Bolivar (1924-1930)[18].
- Monument de 1557, Saint-Quentin
- Église Saint-Martin, Saint-Dié-des-Vosges
- Pavillon du Transvaal au Trocadéro
- École de physique et de chimie, rue Vauquelin
- HBM, avenue Simon-Bolivar
Dessins exposés au Salon
- Un marché couvert : façade principale, coupe longitudinale, plan général, détail de la ferme et coupe (1888)[19].
- Thermes de Cluny, aquarelle (1896)[20].
- La ville de Mortain (Manche), vue de la place de la Sous-Préfecture, aquarelle (1908)[21].
- Vue du donjon de Semur, Fragment du reste du chœur de la chapelle bénédictine à Flavigny, Tourelle du XIIIe siècle à Flavigny, aquarelles (1909)[22].
Publications
- « Rapport sur les restes d'une basilique gallo-romaine découverts à Rosny-sur-Seine », in Henri Thomas, Une nouvelle page ajoutée à l'histoire de Rosny-sur-Seine, Paris, Plon, Nourrit & Cie, 1893.
Notes et références
- État civil de Paris, 3e arrondissement, acte de naissance 1355 du 4 juillet 1862.
- Spécialisé dans les « meubles antiques, Boule [sic] et bois de rose », successeur de Befort, l'ébéniste Heubès est domicilié en 1855 au no 12 de la rue du Parc-Royal (Almanach-bottin du commerce de Paris, Paris, 1855, p. 724 et 841) puis, en 1861, au no 3 de la rue de la Perle (Annuaire-almanach du commerce ... (Didot-Bottin), Paris, 1861, p. 745), où Charles naît en 1862.
- État civil de Paris, 6e arrondissement, acte de mariage 575 du 23 août 1894. Le sculpteur Léon Fagel est l'un des témoins de Charles Heubès.
- Un document de 1846 relatif à une succession mentionne, parmi les héritiers, un menuisier (Schreiner) de Düsseldorf, alors mineur émancipé, du nom de Franz Joseph Hubert Heubes (Öffentlicher Anzeiger, no 57, Düsseldorf, 30 juin 1846, p. 322). Par ailleurs, un décret du 11 mars 1863 « admet le sieur Heubes et trois autres à établir leur domicile en France » (Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlements et avis du Conseil d’État, t. 63, Paris, 1863, p. 862).
- « Les concours de Rome », Le Matin, 1er août 1892, p. 2.
- « Le Bey de Tunis à l'Institut musulman », Journal des débats, 15 juillet 1923, p. 6.
- Jacqueline Heubès, élève de Mme Thoret, a exposé plusieurs aquarelles au Salon : deux vues de Saint-Dié (Chaire à prêcher dans le cloître de la cathédrale, Chalet vosgien) en 1908 et huit Vues du Morvan en 1909 (Société des artistes français, Le Salon, 1908, p. 386 et 1909, p. 366).
- Mme Heubès Dillinger a exposé une vue de la mosquée de Paris au Salon des Champs-Élysées en 1927 (Camille Le Senne, « La Musique et le théâtre au Salon des Champs-Élysées », Le Ménestrel, 13 mai 1927, p. 215-216).
- État civil de Paris, 15e arrondissement, actes de naissance 1932 du 24 août 1897 et 2533 du 7 septembre 1900. Gustave Umbdenstock figure parmi les témoins de ce dernier acte.
- Recueil des actes administratifs de la Préfecture de la Seine, février 1929, p. 90.
- Annuaire du bâtiment et des travaux publics, Paris, 1937, p. 33.
- Association générale des étudiants de Paris, Les Fêtes de l'Université de Paris en 1889, Paris, 1890, p. 71.
- Émile Jacquemin, « Le style de l'église de Saint-Dié », L'Immeuble et la construction dans l'Est, 3 janvier 1897, p. 253.
- Permis de construire recensés sur le blog Paris 1876-1939 : les permis de construire.
- Bulletin municipal officiel de la ville de Paris, 10 avril 1900, p. 1451.
- Bulletin municipal officiel de la ville de Paris, 1er août 1907, p. 3452.
- Bulletin municipal officiel de la ville de Paris, 27 juillet 1921, p. 3414.
- Marie-Jeanne Dumont, Le Logement social à Paris 1850-1930 : les habitations à bon marché, Liège, Mardaga, 1991, p. 170.
- Société des artistes français, Salon de 1888, p. 394.
- Arthur de Marsy, « L'Archéologie monumentale aux Salons des Champs-Élysées et du Champ-de-Mars », Bulletin monumental, vol. 61, 1896, p. 187.
- Société des artistes français, Le Salon, 1908, p. 386.
- Société des artistes français, Le Salon, 1909, p. 366.
Bibliographie
- Isabelle Chave (dir.), Chantiers privés, chantiers publics - L'expérience architecturale dans les Vosges 1800-1920, Épinal, 2007, p. 24 et 50 (et Répertoire des architectes nés ou actifs dans les Vosges 1800-1940, Épinal, 2007, p. 30).
- Louis Thérèse David de Pénanrun, Edmond Augustin Delaire et Louis François Roux, Les Architectes élèves de l'école des beaux-arts : 1793-1907, 2e éd., Paris, Librairie de la construction moderne, 1907, p. 293.
Liens externes
- « Cote LH/1298/22 », base Léonore, ministère français de la Culture
- Plan, coupe et élévation d'un gymnase (dessins pour le prix de Rome 1887) dans la base Cat'zArts de l'ENSBA.