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Charles EugĂšne Gabriel de La Croix de Castries

général français

Pour les articles homonymes, voir de La Croix et Castries.

Pour les autres membres de la famille, voir Famille de la Croix de Castries.

Charles-EugĂšne-Gabriel
de La Croix de Castries
Image illustrative de l’article Charles Eugùne Gabriel de La Croix de Castries
Portrait par Joseph Boze.

Titre 4e marquis de Castries
(1743-1801)
Prédécesseur Armand François de La Croix de Castries
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Badge de l'Armée des princes Armée des princes
Grade militaire Maréchal de France (1783)
Années de service 1739 - 1788
Gouvernement militaire Gouverneur de Montpellier et SĂšte
Gouverneur de la Flandre et du Hainaut
Distinctions Chevalier du Saint-Esprit
Autres fonctions Lieutenant du roi en Languedoc
SecrĂ©taire d'État de la Marine (1780-1787)
Biographie
Dynastie Maison de La Croix de Castries
Surnom Maréchal de Castries
Naissance
Paris
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Charles EugĂšne Gabriel de La Croix, marquis de Castries, baron des États de Languedoc, comte de Charlus, baron de Castelnau et de Montjouvent, seigneur de Puylaurens et de LĂ©zignan, est un marĂ©chal de France nĂ© Ă  Paris le et mort Ă  WolfenbĂŒttel le .

Biographie

Origines et famille

Charles EugÚne Gabriel de La Croix descend de la Maison de La Croix de Castries, une famille noble de Montpellier en Languedoc, dont l'origine remonte au XIVe siÚcle. Il est le fils de Joseph François de La Croix, marquis de Castries (1663-1728), Lieutenant du roi en Languedoc, gouverneur et sénéchal à Montpellier, et de sa seconde épouse, Marie-Françoise de Lévis de Charlus (1698-1728), fille ainée du duc de Lévis et de Marie Françoise d'Albert de Luynes. Il est l'arriÚre-petit-fils du duc de Chevreuse.

CarriĂšre militaire

Entré au régiment du Roi-Infanterie en mai 1739, il est lieutenant le . ParallÚlement, il est lieutenant du Roi en Languedoc et gouverneur de Montpellier et SÚte (). Il fait avec éclat la guerre de Sept Ans et toutes les campagnes du rÚgne de Louis XV. Mestre de camp du Régiment du Roi-Cavalerie le , il est maréchal de camp et commandant général de la cavalerie en 1748.

AprĂšs avoir dirigĂ© l'expĂ©dition en Corse, il commande, en 1756, le corps expĂ©ditionnaire aux CaraĂŻbes, en particulier Ă  Sainte Lucie qui lui doit le nom de sa capitale. Il se distingue plus tard Ă  la bataille de Rossbach () oĂč il reçoit deux blessures. Lieutenant gĂ©nĂ©ral (), il devient maĂźtre de camp gĂ©nĂ©ral de la cavalerie le . À la bataille de Kloster Kampen (), il sauve par son sang-froid une situation qui semblait perdue. Il est fait chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit le . Peu aprĂšs la paix de 1763, il est nommĂ© gouverneur de la Flandre et du Hainaut. Il est ensuite capitaine lieutenant de la compagnie des Gendarmes Ă©cossais et commandant de la Gendarmerie de 1770 jusqu'Ă  sa retraite en 1788.

SecrĂ©taire d'État Ă  la Marine

Le maréchal de Castries en grand uniforme.

Il est nommĂ© secrĂ©taire d'État Ă  la Marine le sur la recommandation de son ami Jacques Necker. Il reste en poste jusqu'au . En 1783, il est Ă©levĂ© Ă  la dignitĂ© de marĂ©chal de France. Son action se dĂ©ploie sur plusieurs fronts : tout d'abord, dans le cadre de la guerre d'indĂ©pendance amĂ©ricaine, il rĂ©organise la flotte et fait adopter par le Conseil la nouvelle stratĂ©gie maritime qui conduit au succĂšs durant la guerre ; les vaisseaux sont redĂ©ployĂ©s pour tenir compte de la mondialisation du conflit et les escadres sont confiĂ©es Ă  de nouveaux chefs plus offensifs, comme de Grasse. Ces choix contribuent en partie Ă  la victoire franco-amĂ©ricaine de 1781.

Castries est Ă©galement confrontĂ© Ă  la question de l'ocĂ©an Indien. Lorsque l'Angleterre dĂ©clare la guerre aux Provinces-Unies, il envoie des vaisseaux vers la colonie du Cap pour prĂ©venir les colons hollandais[1]. Sous le commandement du bailli de Suffren, ces navires doivent ensuite rejoindre l'escadre de l'ocĂ©an Indien[1]. Castries espĂšre reprendre les places françaises aux Anglais, mais ses projets Ă©chouent. Il s'intĂ©resse nĂ©anmoins de prĂšs aux Mascareignes, dont il rĂ©organise la dĂ©fense, met en ordre l'Ă©conomie et l'administration et autorise les officiers Ă  prendre pour Ă©pouse des crĂ©oles[1]. AprĂšs la crĂ©ation de la nouvelle Compagnie des Indes, il s'oppose Ă  Calonne en essayant de soutenir les intĂ©rĂȘts de l'Île-de-France contre celle-ci[1].

La paix rĂ©tablie, il conduit en outre un trĂšs important effort de lĂ©gislation : il simplifie la hiĂ©rarchie et rĂ©organise l'inscription maritime (1783)[1]. C'est sous son autoritĂ© que sont choisis, de 1782 Ă  1787, les plans-type des nouveaux vaisseaux « Borda-Sané » de 74, 80 et 118 canons qui Ă©quipent la marine française jusque dans les premiĂšres dĂ©cennies du XIXe siĂšcle. Dans ces fonctions, le marĂ©chal de Castries Ă©tudie Ă  fond ses dossiers et montre beaucoup d'ardeur au travail. On lui prĂȘte ce mot : « je voudrais dormir plus vite ».

En politique, ses vues semblent pourtant assez étroites, si l'on en juge par ses Réflexions sur l'esprit public adressées au Roi en 1785 : pour lui, les difficultés de la monarchie se résument à un problÚme d'autorité ; il suffit de faire preuve de fermeté afin que tout rentre dans l'ordre.

La RĂ©volution

En 1787, il participe Ă  l'AssemblĂ©e des notables. Le , il refuse le ministĂšre de la Marine que le Roi le presse d'accepter de nouveau. Il Ă©migre le et profite de l'hospitalitĂ© de Jacques Necker Ă  Coppet. En 1792, lors de l'invasion des Prussiens en Champagne, il commande avec le marĂ©chal de Broglie un corps de l'armĂ©e des princes. Il sert ensuite de chef de cabinet au comte de Provence. Il meurt Ă  WolfenbĂŒttel le , hĂŽte de son ancien adversaire devenu son ami, le duc de Brunswick.

Il possĂ©dait une propriĂ©tĂ© Ă  Antony sur le terrain situĂ© aujourd'hui au niveau du Parc Heller, ainsi qu'un chĂąteau Ă  Ollainville, qu'il fit agrandir en 1782. À Paris, il s'installa en 1743 dans l’hĂŽtel de Castries, au 72 rue de Varenne. En 1761, il hĂ©rita de son oncle, le marĂ©chal de Belle-Isle, d'une belle fortune qui lui permet notamment de se lancer dans des travaux d'embellissement de son hĂŽtel.

RĂ©capitulatif

Titres

  • 4e Marquis de Castries,
  • Comte de Charlus et de Saignes,
  • Baron de Grange, de Monjouvent, de Saint-DiziĂ© et de Dompierre,
  • Seigneur de Puylaurens, marquis de Castelnau et de LĂ©zignan,
  • Baron des États du Languedoc ()[2] ;

Distinctions

Ordre du Saint-Esprit Chevalier ribbon.svg

Armoiries

D'azur Ă  la croix d'or.[3],[4]

Descendance

Il épouse, le , Gabrielle Isabeau ThérÚse de Rozet de Rocozel de Fleury, fille du duc de Fleury, dont il a deux enfants :

Il se montre mari volage et trompe abondamment son Ă©pouse. Il eut notamment de sa relation avec Marie Françoise de Noailles, dame de RƓulx, une fille naturelle dĂ©nommĂ©e Marguerite Valette qui Ă©pousa Jean-Nicolas Pache, maire de Paris et ministre de la guerre.

MĂ©moire

La capitale de l'ßle de Sainte-Lucie a été nommée Castries en son honneur.

Un village et un port dans l'ExtrĂȘme-Orient russe portent Ă©galement son nom (ДД-Кастро).

Notes et références

  1. "Le MarĂ©chal de Castries et la politique française dans l'ocĂ©an Indien", Jean Tarrade, in Claude Wanquet et BenoĂźt Jullien, RĂ©volution française et OcĂ©an Indien : prĂ©mices, paroxysmes, hĂ©ritages et dĂ©viances : actes du colloque de Saint-Pierre de la RĂ©union, [du 22 au 27] octobre 1990, Saint-Denis Paris, UniversitĂ© de la RĂ©union ; Éd. l'Harmattan, , 526 p. (ISBN 978-2-738-44110-2)
  2. Roglo 2012.
  3. Popoff 1996, p. 103.
  4. Rietstap 1884.

Annexes

Bibliographie

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Articles connexes

Liens externes