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Charles Bourseul

Charles Bourseul, né le à Bruxelles et mort le à Saint-Céré, est un inventeur français.

Charles Bourseul
Charles Bourseul vers 1890.
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Biographie

Charles Bourseul est le fils d’un capitaine d’état-major, adjoint Ă  l’attachĂ© militaire prĂšs l’ambassade de France Ă  Bruxelles qui Ă©lut domicile Ă  Douai. AprĂšs avoir Ă©tĂ© Ă©lĂšve d’une Ă©cole privĂ©e, le jeune Charles entre au lycĂ©e de la ville. Il en sort bachelier Ăšs sciences. Il ne quitte Douai avec sa famille qu’en 1847 ou 1848, avant d'effectuer son service militaire Ă  Alger. Sa santĂ© l'empĂȘche d'entrer Ă  l'École polytechnique. Il s'oriente dĂšs lors vers l’administration des tĂ©lĂ©graphes (chef de station des lignes tĂ©lĂ©graphiques de l'Ouest)[1].

En 1853, il publie, à Metz, un mémoire sur la puissance de la chaleur, théorÚme sur le travail fourni par la chaleur, application à la mesure de la compressibilité des corps et à la détermination des trois états[2].

Le concept du téléphone Bourseul

Charles Bourseul présente en 1854, dans un mémoire, une invention : un appareil pour converser à distance, le téléphone. Son rapport n'est pas pris au sérieux par ses supérieurs. Il lui est renvoyé et son chef hiérarchique lui recommande de se consacrer entiÚrement à son emploi de télégraphiste. Il n'a d'ailleurs pas les moyens matériels de réaliser son invention. Il prend toutefois la précaution de publier une communication : « Transmission électrique de la parole » dans la revue de L'Illustration ()[3]. Son mémoire envoyé à l'Académie des Sciences n'est pas pris au sérieux[4].

« Supposons qu’un homme parle prĂšs d’un disque mobile assez flexible pour ne perdre aucune des vibrations de la voix, et que ce disque interrompe pĂ©riodiquement le courant d‘une pile ; alors, on pourrait avoir, Ă  une certaine distance, un autre disque qui exĂ©cuterait simultanĂ©ment les mĂȘmes vibrations. Le passage d’un courant Ă©lectrique dans un fil mĂ©tallique, transforme en un aimant un morceau de fer doux placĂ© dans le voisinage du fil. DĂšs que le courant cesse, le fer doux est dĂ©saimantĂ©. Cet aimant, l’électro-aimant, peut ainsi alternativement attirer ou repousser une plaque mĂ©tallique. Il serait parfaitement possible de disposer cette seconde plaque mĂ©tallique, de maniĂšre Ă  lui faire rĂ©pĂ©ter les mĂȘmes vibrations que la premiĂšre ; ce rĂ©sultat serait exactement le mĂȘme que si la personne avait parlĂ© dans le voisinage immĂ©diat contre cette deuxiĂšme plaque. En d’autres termes, l’oreille serait affectĂ©e, comme si les sons lui Ă©taient parvenus directement Ă  travers le premier disque mĂ©tallique. »

Postérité : l'invention du téléphone

Vers 1876, l'Italien Antonio Meucci réalise de son cÎté une ébauche de téléphone électrique, quoique cette affirmation est contestée. C'est d'ailleurs lui qui dépose le premier un avis d'intention de déposer un brevet (en) téléphonique et sera suivi par le dépÎt validé par contumace et non sans contentieux d'Alexander Graham Bell qui, le , effectue le dépÎt de brevet d'invention américain (no 174465) sans en posséder l'antériorité ni légale, ni légitime. Le dépÎt de Graham Bell est invalidé à la suite du contentieux engagé par Antonio Meucci mais cependant exploité sans poursuites judiciaires à la suite du décÚs de l'inventeur italien au cours de la procédure d'invalidation du brevet.

La Chambre des reprĂ©sentants des États-Unis reconnaĂźt la contribution de Meucci en votant la rĂ©solution 269 (en) le [5].

Cela est interprété par certains comme établissant la priorité pour l'invention du téléphone à Meucci. En fait, la résolution de la Chambre des représentants n'a pas annulé ou modifié les brevets de Bell pour le téléphone.

Hommages et postérité

Statue de Charles Bourseul à Saint-Céré.
Détail de la statue à Saint-Céré.

Déjà en 1882, au CongrÚs international d'électricité à Philadelphie, Graham Bell et Edison ont rendu hommage à Charles Bourseul, saluant en lui le « génie méconnu » à qui on doit une des premiÚres approches du concept de téléphone[6].

Ce n'est qu'en 1889, que Charles Bourseul est reconnu par la France comme le vĂ©ritable inventeur du tĂ©lĂ©phone. Il est Ă©levĂ© au grade de Chevalier de la LĂ©gion d'honneur. Il lui est accordĂ© une pension supplĂ©mentaire annuelle de 1 200 francs. Le conseil municipal de Douai dĂ©cide, en 1914, de donner son nom Ă  une artĂšre importante de la citĂ© oĂč il avait passĂ© une partie de sa jeunesse. Le lycĂ©e technique de cette mĂȘme ville est situĂ© rue Charles-Bourseul.

D'autres villes de France ont une voie qui porte le nom du vĂ©ritable inventeur du tĂ©lĂ©phone : Bouchain dans le Nord, Conflans-Sainte-Honorine dans les Yvelines, La Roche-sur-Yon en VendĂ©e, Pau dans les PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques, etc. À Limoges, il y a une allĂ©e Charles-Bourseul, Ă  Carpentras, il y a une rue Charles-Bourseul, dans laquelle se situe le central tĂ©lĂ©phonique de la ville, et qui porte Ă©galement son nom. À Paris, on trouve dans le 15e arrondissement, une rue Charles-Bourseul oĂč est situĂ©e La Banque postale.

Cahors oĂč Charles Bourseul a terminĂ© sa carriĂšre comme directeur dĂ©partemental des Postes du Lot a Ă©galement une rue qui porte son nom ainsi que Saint-CĂ©rĂ© oĂč il a fini ses jours.

Non seulement une avenue perpĂ©tue sa mĂ©moire mais un monument lui a Ă©tĂ© Ă©levĂ© dans un square du mĂȘme nom sur une place de cette petite ville, prĂšs du bureau de poste oĂč l'on peut voir une grande photo de l'inventeur. En hommage Ă  son invention, le groupe SFR-Cegetel qui a Ă©tĂ© actionnaire de la sociĂ©tĂ© Telecom Developpement, donne son nom Ă  une rue de son campus de tĂ©lĂ©communications de Valenton.

Publication

  • Transmission Ă©lectrique de la parole in L'Illustration, .

Références

  1. ThĂ©odore du Moncel (comte), Revue des applications de l'Ă©lectricitĂ© en 1857 et 1858 (ÉlectricitĂ©), Paris, L. Hachette et Cie, Imp. Mallet-Bachelier, , br, 592, 20 cm (SUDOC 109994264, prĂ©sentation en ligne, lire en ligne), p. 15 (consultĂ© le 8 juin 2019)
  2. Mémoires de l'Académie nationale de Metz
  3. 1854, « Bourseul imagine le téléphone », , Jean Godi, dans la rubrique Histoire du téléphone (consulté le 8 juin 2019)
  4. Claude Dufresne, Bourseul, le « grand-pÚre » du téléphone, Historia, no 682 d', p. 36-37
  5. (en) 107e Congress, 1re Session, H. RES. 269, 11 juin 2002
  6. Un inventeur : Charles Bourseul in Revue des P.T.T. de France, no 1, janvier-février 1957, p. 39-40

Voir aussi

Bibliographie

  • G. Babin, Le tĂ©lĂ©phone, invention française in L'Illustration,
  • G. Maurel et R. Mignat, La vie et l'Ɠuvre de Charles Bourseul, inventeur du tĂ©lĂ©phone in Bulletin de la SociĂ©tĂ© des Ă©tudes du Lot, 1952, 3e fascicule
  • Monument de Charles Bourseul : souvenir de son inauguration in Bulletin de la SociĂ©tĂ© des Ă©tudes du Lot, 1955, 3e fascicule
  • E. Brock, Un inventeur : Charles Bourseul in Revue des PTT de France, no 1, janvier-fĂ©vrier 1957, p. 37-40, photos (2)
  • R. Camboulives, Un Occitan d'adoption : Charles Bourseul, inventeur du tĂ©lĂ©phone, communication faite Ă  l'AcadĂ©mie des sciences, inscriptions et Belles-lettres de Toulouse dans sa sĂ©ance du
  • C. Henning & D. Agisson, À travers cent rues, places et lieux-dits : Douai, La Voix du Nord, 1997

Articles connexes

Liens externes

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