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Château de Neaufles-Saint-Martin

Le château de Neaufles-Saint-Martin est un ancien château fort du XIIe siècle, aujourd'hui ruiné[1], dont les vestiges se dressent sur la commune française de Neaufles-Saint-Martin dans l'est du département de l'Eure, en région Normandie. Il n'en subsiste plus qu'une tour, dite « tour de la Reine Blanche ». Le donjon fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du [2].

Château de Neaufles-Saint-Martin
Présentation
Type
Fondation
IXe siècle-XIIe siècle
DĂ©molition
Occupant
Patrimonialité
État de conservation
Localisation
Adresse
Coordonnées
49° 16′ 53″ N, 1° 43′ 14″ E
Carte

Localisation

Les vestiges du château sont situés au sommet d'une crête d'où il domine d'une trentaine de mètres environ le point de confluence de l'Epte et de la Levrière, à 800 mètres au nord de l'église Saint-Martin de Neaufles-Saint-Martin, dans le département français de l'Eure, à proximité de celui de l'Oise. Cet emplacement stratégique lui permet de bénéficier d'un large panorama sur les deux vallées[3] - [4].

Situé à quelques kilomètres à l'ouest de Gisors, il servait de point d'appui rapproché à cette forteresse, face au Vexin français.

Historique

Il semble qu'il existait déjà un château à Neaufles dès 856 lorsque Charles le Chauve y réunit les grands du royaume afin d'organiser une riposte aux attaques des Vikings (plaid de Neaufles).

Vers 1050, lorsque le château est confiĂ© par les ducs de Normandie[5] Ă  Guillaume Crespin[6], il n'est alors constituĂ© que d'une tour en bois protĂ©gĂ©e au nord par l'escarpement naturel de la vallĂ©e de la Levrière et au sud, du cĂ´tĂ© du plateau, par un fossĂ© profond de 6 Ă  8 mètres. Il est Ă©galement renforcĂ© par une motte puissante constituĂ©e Ă  partir des terres extraites pour former le fossĂ©[3] - [4] - [1].

En 1097, il est reconstruit par Robert de BellĂŞme[1] pour Guillaume le Roux, roi d'Angleterre[3].

En 1160, à la suite de la signature du traité de Gaillon avec le roi des Francs Louis VII, le roi d'Angleterre Henri II Plantagenêt récupère le château et le Vexin normand. Il renforce alors la forteresse afin de bloquer l'accès de la vallée de l'Epte aux forces françaises[3].

En 1183, Henri II Plantagenêt se sentant menacé par Philippe Auguste sépare le Vexin normand du Vexin français par une ligne d'ouvrages au sud de Gisors, le long de l'Epte : Neaufles, Dangu, Châteauneuf-sur-Epte. Philippe Auguste, après avoir envahi le Vexin normand pendant la captivité du nouveau roi d'Angleterre, Richard Cœur de Lion, conservera la place à la suite de la signature en 1196 du traité de Gaillon[7].

En 1350, la reine Blanche de Navarre, veuve de Philippe VI de Valois, reçoit le château en douaire et s'y retire jusqu'à sa mort le [3]. La tour subsistante du château est appelée tour de la Reine Blanche, en sa mémoire.

Après Henri IV, seul subsiste le donjon. Celui-ci est démantelé sur ordre de Mazarin en 1647 qui le fait couper en deux à la verticale[3] - [4] - [1].

Description

Le château est bâti sur une falaise dominant la Levrière, côté où l'escarpement, d'une trentaine de mètres, est presque vertical. À l'opposé, le plateau descend en pente douce vers l'Epte[5].

Le donjon a Ă©tĂ© construit vers 1180-1184[note 1] sur une motte au point le plus haut, presque Ă  l'Ă -pic de la falaise. CĂ´tĂ© plateau, il est protĂ©gĂ© par son fossĂ© propre, puis par un second fossĂ© en arc de cercle enserrant une large basse-cour, dĂ©limitant une place forte allongĂ©e sur près de 200 m le long du rebord[5]. De forme circulaire, il est constituĂ© d'une maçonnerie de blocage de silex noyĂ©s dans un Ă©pais mortier et couverte par un parement de petits moellons. Son diamètre extĂ©rieur est de 13,60 mètres et sa hauteur de 20 mètres. Quant aux murs, ils possèdent une Ă©paisseur de 2,90 mètres[3] - [4].

Les ouvertures, plutôt rares, se distinguent par leur encadrement de chaînages de pierres calcaires[4].

L'édifice se répartissait sur quatre niveaux auxquels s'ajoutaient la terrasse sommitale : un niveau enterré d'environ 6 mètres, un rez-de-chaussée probablement aveugle et enfin deux niveaux supérieurs[3] - [4].

Notes et références

Notes

  1. Guy Le Hallé donne la date de 1123[8].

Références

  1. « Château ».
  2. « Château », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  3. Poulain F., Lepoint G. ; Unité Départementale de l'Architecture et du Patrimoine de l'Eure (DRAC Normandie). Neaufles-Saint-Martin > Donjon. In : Conseil no 99 – 10 août 2018.
  4. André Châtelain, Châteaux forts et féodalité en Île-de-France, du XIe au XIIIe siècle, Créer, , 503 p. (présentation en ligne), p. 190-192.
  5. André Châtelain, L'évolution des châteaux forts dans la France au Moyen Âge, Éditions Publitotal, , 319 p. (ASIN B004Z1ACJ4), p. 31.
  6. Le Miracle par lequel la Vierge porte secours à Guillaume Crespin l'Ancien (1re moitié du XIIe siècle) : entre hagiographie et généalogie.
  7. Stéphane William Gondoin, « Richard Cœur de Lion : « Le diable est déchaîné » », Patrimoine normand, no 119,‎ octobre-novembre-décembre 2021, p. 63 (ISSN 1271-6006).
  8. Guy Le Hallé, Châteaux forts de Basse-Normandie, t. II, Louviers, Ysec Éditions, , 160 p. (ISBN 978-284673-215-4), p. 28.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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