Châteauneuf-sur-Epte
Châteauneuf-sur-Epte est un ancien château sur motte qui aurait été fondé en 1097 par le duc de Normandie et dont les vestiges se dressent sur la commune française de Château-sur-Epte dans le département de l'Eure, en région Normandie. Il faisait partie des châteaux ducaux contrôlant l'Epte, frontière avec le royaume de France. Sous Henri II d'Angleterre, le château fut considérablement fortifié.
Type | |
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Fondation |
- |
Propriétaire actuel | |
Propriétaire | |
Patrimonialité |
Site naturel inscrit () Patrimoine en péril (2020) Site naturel classé () Classé MH () |
État de conservation | |
Site web |
Adresse | |
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Région historique |
Coordonnées |
49° 11′ 52″ N, 1° 39′ 43″ E |
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Les vestiges bâtis et non bâtis de l'ensemble castral font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par arrêté du [1].
Localisation
Les vestiges du château, se dressent sur le rebord du plateau du Vexin normand, au centre du bourg de Château-sur-Epte, dans le département français de l'Eure. Situé en aval de Gisors, le château surveillait à la fois la frontière franco-normande et le franchissement, à peu de distance, par la route Paris à Rouen[2].
Historique
Construit à partir de 1097 par Guillaume le Roux, fils du Conquérant, pour renforcer sa frontière de l'Epte, ce château prend place en limite entre le duché de Normandie et le royaume de France. En 1119, Louis VI le Gros en fait le siège[3]. Il est renforcé par les successeurs Plantagenêt au XIIe siècle, puis pendant la guerre de Cent Ans (en 1437, l'Anglais John Talbot le prend d'assaut). Comme ailleurs, n'étant plus nécessaire à partir du XVIe siècle, son démantèlement est finalement ordonné par le cardinal Mazarin en 1647. Il est par la suite transformé en exploitation agricole.
Description
Le château a conservé sa structure du XIe siècle, constituée par une grande plate-forme fossoyée circulaire, d'environ 70 mètres de diamètre[4] sur laquelle se trouvait la basse-cour ; à son raccordement avec le plateau est implantée, sur le point le plus élevé, une énorme motte tronconique de près de 50 mètres de diamètre à la base et de 20 mètres de haut[5], initialement ceinturée par une palissade en bois. Il s'agit d'un ensemble motte et basse-cour tout à fait spectaculaire, primitivement couronné de palissades et d'une tour en bois.
La basse-cour a été ceinturée durant le XIe siècle d'un mur percé de deux tours-portes rectangulaires, à contreforts plats ; les portes sont en arc brisé, celle du plateau conservant quelques traces d'un décor sculpté, et de jambages en colonnettes à chapiteaux de la seconde moitié du XIIe siècle. Le mur escalade les flancs de la motte pour rejoindre son sommet.
À l'intérieur de la basse-cour fut délimité un ensemble fortifié par une muraille interne se refermant sur une tour servant d'accès à la motte au sud ; l'entrée était assurée par une porte du XIe siècle, doublée au XVe siècle d'un avant corps. À flanc de la motte, une tour-porte ogivale construite vers 1180 communique avec la haute-cour. On y reconnaît, donnant sur l'extérieur une archère à niche.
Au sommet de la motte, se trouve une tour maîtresse cylindrique (première moitié du XIIe siècle[4]), éventrée ; elle est entourée d'une chemise, partiellement conservée[6] d'un mur circulaire percé d'uniques arquebusières. La tour, de la fin du XIe siècle[note 1], de trois étages, possédait un niveau noble correspondant à l'accès surélevé, décoré d'armatures romanes ; une vis fut ajoutée dans l'épaisseur du mur plus tard, puis un demi-niveau percé d'une fenêtre rectangulaire surmontée d'un trilobe.
Le site est caractéristique des châteaux à motte et basse-cour parmi les plus nombreux et reprend le schéma dit en tenailles. L'enceinte de la basse-cour circulaire à deux tours-portes vient en effet se refermer sur la motte à tour maîtresse et chemise[8].
Un grand projet pour le château
L'association Héritage Historique s'est engagée courant 2015 pour la préservation, la restauration et l'animation de la vieille forteresse qui tombait jusque-là en ruine, elle en appelle aux bénévoles et aux mécènes pour l'aider à faire revivre cette sentinelle millénaire.
La restauration du château fait partie des projets retenus du loto du patrimoine 2020.
Protection
L'initiative d'une première protection au titre des monuments historiques vise les restes du château. Mais l'arrêté du est annulé[1]. Le , les ruines sont inscrites par arrêté en tant que site naturel[9]. La vallée de l'Epte a par arrêté été déclarée site classé le [1].
Notes et références
Notes
- Guy Le Hallé donne la date de 1130[7].
Références
- « Ensemble castral », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- André Châtelain, L'évolution des châteaux forts dans la France au Moyen Âge, Éditions Publitotal, , 319 p. (ASIN B004Z1ACJ4), p. 44.
- « Château fort », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Mengus 2021, p. 55.
- Nicolas Mengus, Châteaux forts au Moyen Âge, Rennes, Éditions Ouest-France, , 283 p. (ISBN 978-2-7373-8461-5), p. 54.
- Bernard Beck, Châteaux forts de Normandie, Rennes, Ouest-France, , 158 p. (ISBN 2-85882-479-7), p. 130.
- Guy Le Hallé, Châteaux forts de Basse-Normandie, t. II, Louviers, Ysec Éditions, , 160 p. (ISBN 978-284673-215-4), p. 28.
- Jean Mesqui, Châteaux et enceintes de la France médiévale : De la défense à la résidence, t. 1. Les organes de la défense, Paris, Éditions Picard, , 2e éd. (1re éd. 1991), 376 p. (ISBN 978-2-7084-0961-3), p. 29.
- « Les ruines du château », sur Carmen - L'application cartographique au service des données environnementales (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- Jean Mesqui, Châteaux forts et fortifications en France, Paris, Flammarion, , 493 p. (ISBN 2-08-012271-1), p. 111-112.