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Cathédrale Notre-Dame de Saint-Omer

La cathĂ©drale Notre-Dame de Saint-Omer est une Ă©glise catholique situĂ©e Ă  Saint-Omer dans le Pas-de-Calais, en France. DĂ©diĂ©e Ă  la Sainte-Vierge, l’édifice garde son statut de cathĂ©drale car l'Ă©vĂȘchĂ© est triple : Arras, Boulogne et Saint-Omer .

Cathédrale Notre-Dame de Saint-Omer
Cathédrale vue des jardins.
Cathédrale vue des jardins.
Présentation
Culte Catholique romain
DĂ©dicataire Vierge-Marie
Type Ancienne cathédrale, église paroissiale depuis 1801, basilique depuis 1879
Rattachement ArchidiocĂšse de Lille
DĂ©but de la construction XIIIe siĂšcle
Fin des travaux XVIe siĂšcle
Style dominant Gothique
Protection Logo monument historique ClassĂ©e MH (1840)
Site web Paroisse Saint BenoĂźt en Morinie
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Hauts-de-France
DĂ©partement Pas-de-Calais
Ville Saint-Omer
CoordonnĂ©es 50° 44â€Č 57″ nord, 2° 15â€Č 09″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : France
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Cathédrale Notre-Dame de Saint-Omer
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Cathédrale Notre-Dame de Saint-Omer

L'Ă©dification de la cathĂ©drale s'Ă©tale du XIIIe siĂšcle au XVIe siĂšcle. Son architecture mĂȘle des Ă©lĂ©ments de styles gothique primitif, rayonnant et flamboyant. La cathĂ©drale abrite entre autres une horloge astronomique de 1558, un buffet d'orgue monumental, un tableau de Rubens et une dalle en labyrinthe.

Elle est classée Monument Historique en France depuis 1840[1].

Histoire

Origines

Au VIIe siĂšcle, Dagobert rĂ©organise l’évĂȘchĂ© de ThĂ©rouanne, le plus au nord de la Gaule, et nomme Ă  sa tĂȘte Audomarus, Ă©galement connu sous le nom de Saint-Omer, moine de Luxeuil nĂ© dans le Cotentin[2], affirmation rĂ©futĂ©e par certaines sources[3]. En tant que troisiĂšme Ă©vĂȘque de ThĂ©rouanne[4], il reçoit en don d’Adroald, un seigneur local fraĂźchement converti au christianisme, le territoire de Sithieu en 649[5] - [6]. Sur le point le plus haut, il fonde une chapelle, vers 659, Ă  l’emplacement d’un temple paĂŻen dĂ©diĂ© Ă  Minerve[7] - [6]. Cette chapelle Ă©tait dĂ©diĂ©e Ă  la Vierge Marie et sa sĂ©pulture, ainsi qu'Ă  celle des moines. Les premiĂšres constructions Ă©taient rĂ©alisĂ©es en bois. Avant sa mort, en 662, il la confie Ă  Saint-Bertin, alors abbĂ© de Sithiu, construite quelques annĂ©es auparavant[8] - [5], les rĂ©unissant aprĂšs la mort d'Audomarus de fait, en un monastĂšre double[2]. L’église de la Vierge constituait la partie haute du complexe monastique, tandis que l’abbaye de Saint-Pierre et de Saint-Paul constituait la partie basse[2] - [5].

La collégiale

Cette unitĂ© de fait fut rompue en 820, lorsque l’abbĂ© Fridugise, un anglo-saxon, appliqua la rĂ©forme de l’Empereur carolingien Louis le Pieux. La chapelle devient une collĂ©giale, une Ă©glise desservie par 30 chanoines[2].

L’église fut attaquĂ©e le 2 mai 891 par les normands, malgrĂ© ses remparts[5].

Cette modeste chapelle fut dĂ©truite par un incendie en 1033. Une Ă©glise en pierre et en style roman est construite en 1052 ; Celle-ci fut endommagĂ©e en 1191 par un incendie[9]. On commença alors Ă  reconstruire le chƓur, le dĂ©ambulatoire et les chapelles rayonnantes, puis en 1263, on construisit le transept. Les travaux ont avancĂ© lentement et s'Ă©chelonnent du XIIIe au XVIe siĂšcle.

Le croisillon sud du transept fut allongĂ© en 1375 – 1379 et on entreprit alors la reconstruction de la nef.

L'édification des chapelles latérales de la nef date des années 1386 à 1403. Les plus anciennes furent construites au sud. La nef centrale ne fut achevée qu'en 1473, et ses voûtes en 1506.

De la Renaissance Ă  la RĂ©volution

De 1449 Ă  1472, Jehan de Meldre, maĂźtre d'Ɠuvre procĂ©da Ă  l'allongement du croisillon nord du transept. À cette Ă©poque la tour Ă  l'ouest qui Ă©tait restĂ©e romane fut consolidĂ©e et rehaussĂ©e[10].

À partir de 1473 et jusqu'en 1521, on procĂ©da Ă  la construction de la tour occidentale autour de cette tour romane. Celle-ci fut ainsi rhabillĂ©e et reçut un dĂ©cor inspirĂ© de celui de l'abbatiale Saint-Bertin (construite entre 1431 et 1500).

La flÚche surmontant la croisée date de 1486.

Les sculptures du portail occidental furent réalisées de 1511 à 1515, par les sculpteurs brugeois Jean et Josse Van der Poele[11].

En 1553, la ville de ThĂ©rouanne toute proche, oĂč se trouvait l'Ă©vĂȘchĂ© de l'Artois, fut totalement rasĂ©e par les troupes de Charles Quint, au cours d'un conflit qui l'opposait au roi de France Henri II. Du sel fut symboliquement rĂ©pandu sur le sol de la ville. Dans les annĂ©es qui suivirent, il fut dĂ©cidĂ© de partager le diocĂšse de ThĂ©rouanne, afin de respecter les frontiĂšres entre le royaume de France et les Pays-Bas espagnols. Ainsi fut crĂ©Ă© en 1559 le diocĂšse de Saint-Omer et la collĂ©giale Notre-Dame devint cathĂ©drale en 1561.

Plan de la cathédrale en 1789

En 1606, la flĂšche de la croisĂ©e fut dĂ©truite par un ouragan. En 1610, on rĂ©alisa le cadran solaire du portail sud, et en 1628, on procĂ©da au renouvellement de la chapelle axiale que l'on nomme Ă©piscopale et requise par le nouveau rĂŽle d'Ă©vĂȘchĂ© de St Omer mais qui endossa aussi le rĂŽle de chapelle mariale bien plus tard.

1677 : traitĂ© de NimĂšgue, Louis XIV annexe l’Artois, Saint-Omer devient française.

Fin XVIIe siĂšcle, Jules Hardouin-Mansart (mieux connu pour Versailles) construit le palais Ă©piscopal, rĂ©sidence des Ă©vĂȘques (aujourd'hui le palais de justice de Saint-Omer). Un accĂšs direct Ă  la cathĂ©drale est mĂ©nagĂ© pour l’évĂȘque entre le palais et la chapelle d’axe.

Le XVIIIe siĂšcle apporta encore quelques embellissements : l'importante chaire, installĂ©e en 1714 en provenance de l'Ă©glise des Dominicains de Saint-Omer, est due au sculpteur Danvin ; puis en 1717, fut installĂ© le superbe buffet d'orgue des frĂšres Piette, avec une remarquable statuaire en bois. Le trĂŽne Ă©piscopal et les boiseries du chƓur datent de 1753.

L'aprĂšs 1789

Lors de la Révolution Française, en 1792, la cathédrale, fermée au culte, fut transformée en magasin à fourrage[9]. Contrairement à bien d'autres églises, Notre-Dame n'eut que peu à souffrir du vandalisme des révolutionnaires.

Le 2 septembre 1793, Pierre-Joseph Porion y prononce un discours sur la supĂ©rioritĂ© du rĂ©gime rĂ©publicain. Le 24 septembre, l’autoritĂ© militaire estime avoir besoin de la CathĂ©drale pour en faire un entrepĂŽt ; Porion se contentant dĂ©sormais de la chapelle de la Maladrerie pour cĂ©lĂ©brer ses offices[12].

Le diocÚse de Saint-Omer fut définitivement supprimé en 1802 (Bul. du 10 avril 1802) lors du Concordat , au bénéfice du diocÚse d'Arras qui formait alors un diocÚse de 878 paroisses et annexes.

XIXe siĂšcle : dans la lignĂ©e de Prosper MĂ©rimĂ©e et de Viollet le Duc, Prosper Morey met en place lentement un service des monuments historiques, qui a pour but de restaurer la cathĂ©drale d’alors, Ă  ce moment Ă©glise Notre-Dame [13].

De la Seconde Guerre mondiale Ă  nos jours

L'édifice subit de légers dommages lors d'un bombardement en 1942[9].

Dimensions

La cathédrale Notre-Dame de Saint-Omer mesure 22.9 mÚtres de haut sous la voûte et 105 mÚtres de long pour 51 mÚtres de large[14]. La tour fait 50 mÚtres de hauteur

Extérieur

Il y a plusieurs types d'architectures: du roman, du gothique primitif, du gothique rayonnant et enfin du gothique flamboyant.

Intérieur

Le chƓur

Saint-Omer - Cathédrale - Le choeur

Des chapelles sont logĂ©es de façon biaise (dans les angles entrants transept/chƓur) : ce modĂšle est retrouvĂ© Ă  Ypres et Ă  Tournai. Les chapelles biaises sont associĂ©es Ă  un plan de dĂ©ambulatoire que l’on retrouve Ă  Saint-Quentin et Ă  Troyes.

Le déambulatoire

Il se constitue de 3 chapelles rayonnantes. La chapelle de l’axe de la nef est refaite en 1628 et en 1898 (le plan roman du chƓur est maintenu).

Le transept

Le transept est allongĂ© au XIVe siĂšcle, car entre 137 et 1389, est prolongĂ© le bras sud du transept de deux travĂ©es. À la fin du XVe siĂšcle, la mĂȘme chose est faite au nord.

Les nervures des voûtes du transept sont prismatiques. Le triforium est interrompu dans le transept par des tribunes.

La croisĂ©e du transept fut surmontĂ©e au centre en 1486 d’un petit clocher destinĂ© Ă  recevoir un carillon (comme Ă  Saint-Bertin auparavant), mais cette tourelle fut renversĂ©e en 1606 par une tempĂȘte.

Nef et bas-cÎtés

La nef de la cathédrale.

Hauteur 23 mĂštres/Largeur 10 mĂštre, pas du style rayonnant oĂč l’on cherchait sans cesse plus de lumiĂšre. Le clocher porche est un rhabillage de celui du XIIe siĂšcle.

La tour orthogonale flanc sud abrite Ă  l’étage supĂ©rieur le trĂ©sor et Ă  l’étage infĂ©rieur la sacristie.

Les voûtes datent du XIVe siÚcle.

Vers 1190, Soissons et Chartres proposent le schĂ©ma qui deviendra le modĂšle classique d’élĂ©vation de la nef (trois niveaux dont un triforium). Ce triforium (de Saint-Omer) est comparable Ă  Notre Dame et Ă  Saint-Sauveur de Bruges. Des arcs trilobĂ©s supportent des trĂšfles aux lobes brisĂ©s, ce modĂšle bertinien sera repris dans le Brabant. La nef est contemporaine Ă  la collĂ©giale de Saint-Quentin (1400-1450). Les chapiteaux aux choux frisĂ©s (dĂ©cor alors peu commun vers cette pĂ©riode de flamboyant).

Les piles sont cantonnĂ©es (style de Chartres), noyaux circulaire (ou cylindrique) et 4 colonnettes (support rĂ©mois) engagĂ©es. Seuls les deux piliers qui prĂ©cĂšdent le chƓur sont cantonnĂ©es de 5 colonnes par souci de symĂ©trie avec les faces des piliers de la croisĂ©e du transept. Les bases sont constituĂ©es de deux tores dĂ©primĂ©es sĂ©parĂ©es par une scotie.

Le triforium

Le triforium est aveugle, coinçons percĂ©s. Sous le triforium court une large guirlande de feuilles et de fleurs : 6 tĂȘtes humaines sont mĂȘlĂ©es Ă  cette sorte de frise. Les moulures du triforium forment un trilobe pointu.

Le croisillon nord est construit entre 1449 et 1472 avec un triforium grille (le style flamboyant s’y fait voir).

Les fenĂȘtres hautes sont relĂ©guĂ©es dans la lunette de la voĂ»te (Ă©lĂ©vation comme Ă  Saint-Martin de Ypres). Le Tympan est ajourĂ© d’un rĂ©seau de mouchettes.

Les voûtes actuelles datent de 1506[15].

Portail méridional (du jugement dernier)

Il s'agit du seul tympan du jugement du XIIIe siÚcle conservé dans le Nord de la France.

Un trumeau : statue de saint Omer, Ă©vĂȘque de ThĂ©rouanne, remplacĂ©e au XVIe siĂšcle par une statue de la Vierge. (Attributs de saint Omer : - grappes de raisin, - chĂąsse fleurie, - source jaillie sous le bĂąton pastoral).

La composition du Jugement Dernier se dĂ©roule souvent en 5 actes (1. Les signes prĂ©curseurs, 2. L’apparition du juge, 3. La rĂ©surrection des morts sortant de leur tombeau, 4. Le jugement, 5. La sĂ©paration des Ă©lus et des damnĂ©s).

Ici dans le premier acte, les signes précurseurs sont manifestés par la présence de deux anges agenouillés.

Ici le Christ est debout, à Thérouanne il était assis, pour montrer son rÚgne ; et en revanche il est ici debout pour symboliser la caractÚre surprenant de sa venue.

Nous voyons l’ostension des armes : les anges montrent les attributs de la Passion, puis l’ostension des plaies : le Christ lùve les bras, les intercesseurs sont Marie et Jean.

Nous observons la rĂ©surrection des morts, les damnĂ©s et l’enfer, une frise vĂ©gĂ©tale, pas de pesage des Ăąmes sur ce tympan, Satan est reprĂ©sentĂ© avec une fourche.

Les Ă©lus et le ciel sont dans davantage d’espace, la mitre est portĂ©e par l’évĂȘque, la couronne par le roi et Abraham porte les Ă©lus sur ses genoux.

Les 4 encorbellements qui supportent le linteau sont ornĂ©s de deux anges, de Job et de Daniel avec un lion. (selon certaines hypothĂšses il s’agirait de Samson et non pas de Daniel).

Le soubassement comprend une sĂ©rie de niches Ă  frontons triangulaires comprenant des sculptures tirĂ©s de la vie et des miracles de saint Omer (copiĂ©s d’aprĂšs les motifs sculptĂ©s 100 ans auparavant sur son tombeau visible dans la nef). Il ne reste que 4 motifs, les anges sous dais ont disparu. La partie infĂ©rieure devait ĂȘtre garnie d’un rĂ©seau sculptĂ©, treillis de losanges portant des fleurs de lis, des fleurons crucifĂšres et des tours qui seraient les tours de Castille.

Au-dessus, une rose du XIVe siĂšcle surmontĂ©e d’un cadran solaire tracĂ© en 1610. Le haut du pignon est percĂ© d’un oculus destinĂ© Ă  Ă©clairer les combles, puis 3 niches ont reçu des statues, dont celle de saint Omer. Elles sont surmontĂ©es de couronnements triangulaires ornĂ©s ; enfin, le sommet porte 3 clochetons Ă  pinacles, un au centre, deux aux angles latĂ©raux.

Dans sa conception gĂ©nĂ©rale, le programme dĂ©rive du portail du Jugement d’Amiens (vers 1220-1235) au sommet duquel le juge Christ, certes assis Ă  Amiens, est aussi encadrĂ© des intercesseurs, de deux anges portant les arma christi et de deux anges agenouillĂ©s en priĂšre tandis que les anges de l’Apocalypse sonnant de la trompette se trouvent relĂ©guĂ©s aux extrĂ©mitĂ©s du registre infĂ©rieur oĂč est reprĂ©sentĂ©e la rĂ©surrection des corps[16].

  • Une des chapelles latĂ©rales
    Une des chapelles latérales
  • Vue arriĂšre de la nef, vers les grandes orgues
    Vue arriĂšre de la nef, vers les grandes orgues
  • La nef et le choeur
    La nef et le choeur

Horloge astrolabe

Gemma Frisius par Issac Bullart (1682).

L'horloge astrolabe date de 1558. C'est l'Ɠuvre de Pierre Enguerran, horloger de Saint-Omer, sur commande du chapitre de la CollĂ©giale Ă  la date du . Le cadran astrolabique est encore dans son Ă©tat originel.

Cette horloge est en fait la seconde horloge de cette cathédrale. C'est en 1385 que l'on trouve son existence car il y est fait des travaux de restauration de la lune et du soleil. C'était donc, déjà, une horloge astronomique.

Au vu de toutes les indications et du peu de piĂšces en mouvement, cette horloge est unique en Europe. Elle ne dĂ©rive que de 30 secondes par semaine. Afin de caler correctement cette horloge, un trĂšs grand cadran solaire a Ă©tĂ© exĂ©cutĂ© en 1610, et porte les signes du zodiaque. Des calculs complexes ont Ă©tĂ© nĂ©cessaires Ă  sa rĂ©alisation et sont attribuĂ©s Ă  Gemma Frisius (1508-1555) et Ă  son neveu et successeur Arsenius Frisius[17].

L'horloge astronomique de 1558, vue partielle.

Trois mécanismes sont en actions synchronisées : le mécanisme de l'horloge, le mécanisme des sonneries, le mécanisme de l'astrolabe.

L'entraĂźnement du mĂ©canisme d'horloge Ă©tait assurĂ© par un poids; originellement une couleuvrine de 47,2 kg suspendue Ă  un cĂąble enroulĂ© sur un tambour. La rĂ©gulation est assurĂ©e par un Ă©chappement constituĂ© d'une roue de rencontre, un axe Ă  palettes surmontĂ© d'un foliot permettant un rĂ©glage par la position des masses placĂ©es sur chaque extrĂ©mitĂ© du foliot. Elles permettent de rĂ©gler le rythme du va-et-vient grĂące aux masses appelĂ©es aussi rĂ©gules. Le mĂ©canisme des sonneries s'effectue par un jacquemart au-dessus de l'horloge, il sonne les heures et demi-heures sur le mĂȘme timbre les quarts et trois-quarts par une clochette. L'astrolabe fonctionne avec cinq rouages dont trois solidaires de l'aiguille des heures, de l'araignĂ©e, de la lune, les deux derniers sont allouĂ©s aux satellites un et deux.

Le mouvement de l’horloge est transmis au rouage solidaire des aiguilles des heures avec 168 dents qui effectue sa rotation en 24 heures un septiĂšme de 168. Il supporte les axes des satellites de 52 dents et 100 dents. Leurs axes effectuent une rotation en 24 heures.

Les gisants

MausolĂ©e d’Eustache de CroĂż.

La cathédrale abrite des tombeaux à gisants, qui dispose chacun d'une épitaphe.

Le plus connu est sĂ»rement le mausolĂ©e d’Eustache de CroĂż, mais il y a aussi la Vierge Ă  l’Enfant, le songe de St Joseph, la Vierge au chat et l’ange pleureur.

À gauche se trouve l’évĂȘque sur son prie Dieu, dont la finesse du travail de Jacques du Broeucq est souvent remarquĂ©e. À droite il y avait une femme en longs vĂȘtements tenant un calice. Elle Ă©tait le symbole de la Foi. Les rĂ©volutionnaires substituĂšrent une pique au calice et elle devint ainsi la dĂ©esse de la libertĂ©. Elle fut placĂ©e sur le char du "triomphe de la raison", et elle est aujourd’hui disparue. Entourant ce mausolĂ©e il y avait deux anges, ou putti pleureurs, dont un seul subsiste. Il est aujourd’hui au-dessus du monument funĂ©raire de Jean Bur sous l’orgue du cĂŽtĂ© des fonts baptismaux. En 1543 Lamberte de Brimeu, qui avait fait construire ce mausolĂ©e, y fit dĂ©poser le corps d’un enfant d’Adrien de CroĂż. Le c’est le cƓur d’Adrien qui y est dĂ©posĂ©. Puis elle viendra elle mĂȘme reposer auprĂšs de son fils.

La Vierge au chat, et le songe de St Joseph. Ces deux reliefs sont dans le collatĂ©ral Sud. Selon la tradition ils proviendraient de la Chartreuse de Longuenesse. TrĂšs similaires en taille, leur attribution Ă  Jacques du Broeucq a fait l’objet de dĂ©bats, Mains dĂ©tails ont permis de confirmer leurs origines. Par exemple par rapport au retable de St Jean l’évangĂ©liste dans l’église de Mons oĂč l’on retrouve le mĂȘme visage de l’ange, par la chevelure de la Vierge, etc.

La Vierge Ă  l’Enfant, remarquable par la finesse des traits, l’expression de Marie, le sourire de l’Enfant. Ce relief signĂ© Ă  la ceinture, provient du monument funĂ©raire de Philippe de Sainte-Aldegonde, grand bailli de St-Omer. Il appartenait Ă  la Chartreuse de Longuenesse. Il est visible dans une des chapelles du collatĂ©ral nord, la chapelle des Vocations. Le fragment que possĂšde la cathĂ©drale faisait partie d’un ensemble beaucoup plus imposant. Malheureusement les gisants et la femme de Philippe de Sainte-Aldegonde qui en subsistaient au (XIXe siĂšcle) furent vendus par le conseil de fabrique de la CathĂ©drale pour en faire de la chaux.

Peut ĂȘtre d’autres, qui figure dans le dossier de la CathĂ©drale au ministĂšre de la Culture, il est fait mention d’un relief appartenant Ă  la collection personnelle de Monnecove, de deux petits bas reliefs appliquĂ©s contre les murs de la CathĂ©drale, une scĂšne du Calvaire et la descente de Croix, d’un monument funĂ©raire de François d'Audenfort trĂšs mutilĂ© Ă  l’église St Denis, du jubĂ© de St Bertin.

Labyrinthe

Labyrinthe de la cathédrale Notre-Dame de Saint-Omer, copie de celui de l'abbatiale Saint-Bertin de Saint-Omer.

Elle possÚde un des rares labyrinthes des cathédrales françaises.

Le labyrinthe est daté de 1716, c'est une copie en réduction de celui situé dans l'Abbaye Saint-Bertin de Saint-Omer, construit par le chanoine Lambert au XIIe siÚcle[19].

Contrairement aux labyrinthes symboliques de la cathĂ©drale d'Amiens ou de Chartres dont le chemin est trĂšs Ă©purĂ©, celui-ci est complexe. Il mesure 49 carreaux de cĂŽtĂ©, soit 1 240 carreaux noirs et 1 161 carreaux blancs. Le centre reprĂ©sente une croix noire, appuyĂ©e de 9 carreaux blancs. Le labyrinthe de la cathĂ©drale de Saint-Omer, de forme carrĂ©e, se trouve Ă  la croisĂ©e du transept et de la nef. Il est parfois difficile Ă  voir dans sa totalitĂ© car l'usage de la cathĂ©drale et la position du labyrinthe le placent souvent recouvert soit d’une estrade soit d’un autel.

Comme les autres labyrinthes, il est chargĂ© de reprĂ©senter symboliquement le calvaire du Christ sur son chemin de croix, symbole lui-mĂȘme du chemin d'une vie vers la consĂ©cration divine.

Le jour de Pùques, les pÚlerins pouvaient parcourir à genoux le chemin qui mÚne à la croix, comme substitut de pÚlerinage à Jérusalem. Ce chemin de croix portait le nom de Lieue, et nécessitait un parcours d'une heure.

ƒuvres d'art

La cathĂ©drale Notre-Dame possĂšde un certain nombre d’Ɠuvres d'art parmi lesquelles :

  • un tableau de Rubens reprĂ©sentant la descente de la croix [20], en fait une re-dĂ©position (il y en a 5 dans la rĂ©gion Nord Pas de Calais),
  • une Vierge au Chat (haut relief placĂ© entre deux chapelles mĂ©ridionales),
  • une reprĂ©sentation de Chadrak, MĂ©chak et Abed-Nego dans la fournaise avec l'ange salvateur (haut relief d'une sĂ©pulture - chapelle absidiale mĂ©ridionale),
  • le triptyque dit du Grand Dieu de ThĂ©rouanne (prĂšs de l'astrolabe mentionnĂ© ci-dessus),
  • un dallage, aujourd'hui placĂ© contre un mur prĂšs de l'entrĂ©e Nord, reprĂ©sentant un pĂšlerin Ă  quatre chaussures.
  • des dalles du XIIIe siĂšcle montrant des fables.

Fonts baptismaux

Les fonts baptismaux proviennent de l'ancienne église Sainte-Aldegonde qui se situait sur la place du Vieux-Marché, actuelle place Victor-Hugo.

La musique

Les cloches et le carillon

Le clocher abrite une sonnerie de 6 cloches.

  • Julienne (bourdon) : La bĂ©mol 2 - 5.520 kilos, fondue en 1920 par Charles Wauthy, fondeur Ă  Douai
  • Marie 1 : Si bĂ©mol 2 - 2.950 kilos, fondue en 1852 par Petitfour, fondeur Ă  Arbot (Haute-Marne)
  • Marie 2 : Mi bĂ©mol 3 - 990 kilos, fondue en 1831 par François Gorlier, fondeur Ă  FrĂ©vent (Pas-de-Calais)
  • Omer : Sol 3 - 535 kilos, fondu en 1686
  • Domitille : La 3 - 452 kilos, fondue en 2017 Ă  la fonderie Eijsbouts d’Asten (Pays-Bas)
  • Jeanne : Si 3 - 250 kilos, fondue en 1933 par Charles Wauthy, fondeur Ă  Douai

Cette sonnerie de six cloches a comme particularitĂ©, entre autres, d’ĂȘtre issue de cinq fonderies diffĂ©rentes. Domitille, la derniĂšre nĂ©e, a Ă©tĂ© baptisĂ©e le .

Les grandes orgues

Les grandes orgues de la cathédrale Notre-Dame de Saint-Omer.

Jehan Titelouze a été organiste de la cathédrale, nommé en 1588

C'est sur les grandes orgues que Rouget de Lisle aurait entendu un oratorio du maßtre de chapelle Grisons dont il se serait inspiré pour composer l'air de La Marseillaise.

Le buffet d'orgue, a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 1717 par toute une famille de menuisiers et sculpteurs sur bois de Saint-Omer. Le buffet occupe, sur toute leur largeur, deux travĂ©es de la nef, et la tribune est supportĂ©e par 12 colonnes de chĂȘne cannelĂ©es.

Le buffet est orné de panneaux sculptés et de multiples statues de grande taille : Saint Pierre et Saint Paul de part et d'autre du portail principal, encadrant la tribune : les statues allégoriques de la Foi et de l'Espérance ; plus haut de nombreuses statues d'anges et de chérubins musiciens, et au-dessus des grandes tourelles latérales, le roi David jouant de la harpe et sainte Cécile au clavier d'un orgue portatif.

Ce buffet a fait l'admiration entre autres, de Charles Burney, un musicographe anglais passant Ă  Saint-Omer - il le cite en 1771 dans son ouvrage sur la situation de la musique en France et en Italie[21].

L'instrument a Ă©tĂ© grandement refait par Aristide CavaillĂ©-Coll qui le dota de 49 jeux en 1853. Il sera inaugurĂ© le par l’organiste du Saint-SĂ©pulcre Ă  Paris, LefĂ©bure-WĂ©l[22]

I - Positif
54 notes
Montre 8'
Bourdon 8'
Salicional 8'
Prestant 4'
Dulciane 4'
Flûte douce 4'
Nasard 2 2/3'
Doublette 2'
Plein jeu III + II
Cornet 5r
Trompette 8'
Clairon 4'
Cromorne 8'
II - Grand Orgue
54 notes
Montre 16'
Montre 8'
Bourdon 8'
Gambe 16'
Viole de gambe 8'
Bourdon 16'
Prestant 4'
Flûte octaviante 4'
Cornet 5r
III - Bombarde
54 notes
Flûte harmonique 8'
Octave 4'
Doublette 2'
Fourniture 5r
Cymbale 4r
Bombarde 16'
Trompette 8'
Clairon 4'
Basson 8'
IV - RĂ©cit expressif
54 notes
Voix humaine 8'
Basson et Hautbois 8'
Viole de gambe 8'
Voix céleste 8'
Flûte harmonique 8'
Viole de gambe 4'
Bourdon 16'
Flûte octaviante 4'
Octavin 2'
Bombarde 8'-16'
Trompette 8'
Clairon 4'
PĂ©dalier
30 notes
Flûte 16'
Flûte 8'
Flûte 4'
Bombarde 16'
Trompette 8'
Clairon 4'

Le chant

La cathĂ©drale accueille parfois des chƓurs interprĂ©tant de la musique sacrĂ©e[23].

La cathédrale aujourd'hui

La cathédrale dans le diocÚse

La cathĂ©drale, est, Ă©tymologiquement, le lieu de la cathĂšdre, c'est-Ă -dire le siĂšge de l'Ă©vĂȘque. Mais celui-ci n'est pas prĂ©sent en permanence dans son Ă©glise. Le recteur est le prĂȘtre responsable de la cathĂ©drale en tant que monument et en tant que premiĂšre Ă©glise du diocĂšse.

Elle fait partie, avec, onze autres églises des environs, de la paroisse Saint-Benoßt en Morinie et dépend du doyenné de Morinie et de l'archidiocÚse métropolitain de Lille.

Les messes en temps ordinaire

CathĂ©drale – 8 h 30 : tous les jours, sauf lundi 18h [24].

La messe dominicale ordinaire est Ă  9h30[24].

L'édifice est doté d'une capacité d'accueil de 600 personnes en temps normal[25]

Visites

La cathĂ©drale est ouverte toute l’annĂ©e de 8h Ă  18h et met Ă  disposition de ses visiteurs des visites guidĂ©es payantes[26].

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Bases de données et dictionnaires

Notes et références

Notes

    Références

    1. « Collégiale, puis cathédrale Notre-Dame, actuellement église paroissiale Notre-Dame », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le ).
    2. Alain d'Artois, « Cathédrale de Saint-Omer| enclos notre dame », sur Cathédrale de Saint-Omer|Extérieurs (consulté le ).
    3. La veritĂ© de l ́Histoire de l ́Eglise de S.Omer et son antĂ©rioritĂ© sur l ́abbaye de S.Bertin ou RĂ©futation de la Dissertation historique et critique sur l ́origine et l ́anciennetĂ© de l ́abbaie de S.Bertin, Le Breton, , 446 p., "S. Omer naquie sous Dagobert premier, & qu'il fue fait EvĂ©que par le mĂȘme Dagoberi. Ainsi, remarque le Dissertateur, S. Omer aurait Ă©tĂ© fait EvĂȘque Ă  seize ans tout au plus. Car on sait que Dagobert ne rĂ©gna que seize annĂ©es. Autre erreur plus grossiere : Saint Omer, nĂ© sous Dagobert, se fit Religieux de Luxeu sous S. Eusthase mort en 625.& Dagobert ne fut fait Roi des François, que deux ou trois ans aprĂšs. 'Il faudrait donc encore, selon notre Manuscrit, que S. Omer soit nĂ© deux ans ou trois aprĂšs s'ĂȘtre fait Religieux. ".
    4. Georges Coolen, Souvenir du Couronnement de N-D. des Miracles Ă  Saint-Omer (18 juillet 1875), H. d'Homont, , p. 54.
    5. Hans Van Werveke, « A-t-il existĂ© des fortifications Ă  Saint-Omer antĂ©rieurement Ă  878-881? », Revue belge de Philologie et d'Histoire, vol. 41, no 4,‎ , p. 1065–1090 (DOI 10.3406/rbph.1963.2487, lire en ligne, consultĂ© le ).
    6. Louis Leroy, Histoire des pĂšlerinages de la Sainte Vierge en France, vol. 1, VivĂšs, , p. 44.
    7. Société des antiquaires de Picardie, Mémoires de la Société des antiquaires de Picardie: Documents inédits concernant la province, vol. 3, .
    8. Jacques Longueval, Histoire de l'église gallicane: Depuis l'an 648 jusqu' à l'an 790, vol. 4 : De Histoire de l'église gallicane: dédiée à nos seigneurs du clergé, P. Simon, (lire en ligne), p. 58.
    9. « Ancienne cathédrale Notre-Dame, Saint-Omer, France », sur www.musiqueorguequebec.ca (consulté le ).
    10. Revue archéologique, Saint-Omer, Ernest Leroux, (lire en ligne), Saint-Omer. - La fin du XVe siÚcle nous fournit les noms de plusieurs architectes de la Cathédrale. C'est d'abord Jean ... Jean Pinchon et Jean Sterbeques qui construit le clocher, en 1472 Jean de Meldre, en 1493 Melin de Fines, en 1494 ....
    11. MĂ©moires, Volume 9, Saint-Omer, SociĂ©tĂ© des antiquaires de la Morinie, (lire en ligne), Le retard apportĂ© Ă  l'Ă©poque fixĂ©e dans la convention passĂ©e devant les majeur et Ă©chevins de Saint-Omer, fut profitable Ă  l'ouvrage, ... L'ouvrage commencĂ© par Me Jean Vander PoĂȘle, fut terminĂ© par son fils , (') Les statues qui devaient figurer au portail n'y furent ... Josse Yander PoĂȘle, mais ce ne fut pas sans.
    12. Michel Lancelin, « La lutte contre le ClergĂ© Ă  Saint-Omer entre avril 1793 et juillet 1794 », dans Église, vie religieuse et RĂ©volution dans la France du Nord, Publications de l’Institut de recherches historiques du Septentrion, coll. « Histoire et littĂ©rature du Septentrion (IRHiS) », (ISBN 978-2-905637-88-8, lire en ligne), p. 53–64.
    13. Nicolette Delanne-Logié et Yves-Marie Hilaire (dir.), La cathédrale de Saint-Omer : 800 ans de mémoire vive, Paris, CNRS, .
    14. « Cathédrale de Saint-Omer », sur www.cote-dopale.com (consulté le ).
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    16. Marc Gil et Ludovic Nys, Saint-Omer gothique : les arts figuratifs à Saint-Omer à la fin du Moyen Âge, 1250-1550 : peinture, vitrail, sculpture, arts du livre, Valenciennes, Presses universitaires de Valenciennes, , 534 p..
    17. De la cathédrale de Saint-Omer lire en ligne.
    18. Site comportant des photos du monument (fr) Monument funéraire d'Eustache de Croÿ.
    19. Saint-Omer insolite, Cercle d'Ă©tudes mythologiques.
    20. J. F. M. Michel, Histoire de la vie de P.P. Rubens, De Bel, (lire en ligne).
    21. (en) Charles Burney, An Eighteenth-century Musical Tour in France and Italy: Being Dr. Charles Burney's Account of His Musical Experiences as it Appears in His Published Volume with which are Incorporated His Travel Experiences According to His Original Intention, Oxford University Press, , 328 p. (lire en ligne), p. 2-4.
    22. Schweizerische Musikforschende Gesellschaft, Annales suisses de musicologie, vol. 17, Haupt, (lire en ligne), p. 51.
    23. « Les chorales Intervalle et Point d'orgue interpréteront le « Requiem » », sur saint-omer.maville.com (consulté le ).
    24. « Horaires des messes », sur Audomar (consulté le ).
    25. « À la cathĂ©drale de Saint-Omer, les premiĂšres messes ont rassemblĂ© des fidĂšles masquĂ©s », sur lavoixdunord.fr, (consultĂ© le ).
    26. « CATHÉDRALE NOTRE-DAME - Office de Tourisme de Saint-Omer », sur Office de Tourisme et des CongrĂšs du Pays de Saint-Omer (consultĂ© le ).
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