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Carte européenne d'assurance maladie

La carte europĂ©enne d'assurance maladie (CEAM) est un document permettant Ă  un ressortissant de l'Union europĂ©enne de bĂ©nĂ©ficier des soins dans un autre État membre que le sien.

Carte européenne d'assurance maladie Française

Elle remplace depuis le 1er juin 2004[1], avec généralisation progressive jusqu'au 31 décembre 2005, les formulaires :

  • E110 (transporteurs internationaux),
  • E111 et E111b (touristes),
  • E128 (Ă©tudiants et travailleurs en dĂ©tachement),
  • E119 (chĂŽmeurs Ă  la recherche d'un travail dans un autre État membre).

Création

Origine

ApprouvĂ©e lors du Conseil europĂ©en de Barcelone des 15 et 16 mars 2002 dans le cadre du « Plan d'action sur les compĂ©tences et la mobilitĂ©, destinĂ© Ă  supprimer les principaux obstacles Ă  la mobilitĂ© professionnelle et gĂ©ographique au sein de l'UE pour 2005 », la proposition de la Commission europĂ©enne de carte europĂ©enne de santĂ©[2] visait Ă  remplacer « tous les formulaires actuellement nĂ©cessaires pour bĂ©nĂ©ficier des soins dans un autre État membre » lors d'un sĂ©jour temporaire.

La Commission europĂ©enne, qui devait prĂ©senter une proposition avant le Conseil europĂ©en de Thessalonique de 2003, a fait adopter en mars 2003[1] la procĂ©dure et le corpus juridique nĂ©cessaire Ă  l'introduction progressive dans ses États membres de la carte europĂ©enne d'assurance maladie.

Le calendrier prévoyait trois phases :

  • La prĂ©paration juridique et technique avec consultation des États membres (2002 Ă  2003);
  • Le lancement europĂ©ens de la CEAM Ă  partir du 1er juin 2004 et au plus tard jusqu’au 31 dĂ©cembre 2005;
  • introduction de « cartes Ă  puce intelligentes », mais en raison des diffĂ©rents contextes nationaux et des technologies utilisĂ©es, cette Ă©tape ne pouvait pas ĂȘtre lancĂ©e dans l’immĂ©diat.

Préparation juridique

La Commission administrative des CommunautĂ©s europĂ©ennes pour la sĂ©curitĂ© sociale des travailleurs migrants (CASSTM) a adoptĂ© le 18 juin 2003[3] trois dĂ©cisions de mise en Ɠuvre de la carte europĂ©enne d'assurance maladie :

  • la dĂ©cision no 189[4] a posĂ© le principe du remplacement progressif des diffĂ©rents formulaires papier utilisĂ©s pour la prise en charge des soins de santĂ© dĂ©livrĂ©s lors d'un sĂ©jour temporaire dans un État autre que celui d’affiliation;
  • la dĂ©cision no 190[5] spĂ©cifie dans son annexe 1 les caractĂ©ristiques techniques de la carte[5] et dans son annexe 2 le modĂšle et les spĂ©cifications prĂ©cises du certificat de remplacement[5].
  • la dĂ©cision no 191[6] fixait les scĂ©narios de transition et le calendrier avec :
  1. une distribution à partir de l'été 2004 pour l'Allemagne, la Belgique, le Danemark, l'Espagne, l'Estonie, la Finlande, la France, la GrÚce, l'Irlande, le Luxembourg, la NorvÚge, la République tchÚque, la Slovénie, la SuÚde ;
  2. une diffusion avant l'été 2005 pour l'Autriche, l'Italie, la Lettonie, le Liechtenstein, la Lituanie, le Portugal ;
  3. une distribution Ă  partir de janvier 2006 pour Chypre, le Royaume-Uni, la Hongrie, l'Islande, Malte, les Pays-Bas, la Pologne, la Slovaquie et la Suisse.
  • la dĂ©cision no 197 fut adoptĂ©e le 23 mars 2004[7] par la CASSTM et comportait la liste des États bĂ©nĂ©ficiant d'une pĂ©riode transitoire. Certains États ne disposaient pas encore de carte d'assurance maladie nationale). Les États qui ne bĂ©nĂ©ficiaient pas d'une pĂ©riode dĂ©rogatoire Ă©taient interdits d'Ă©mission de formulaires E111 aprĂšs le 1er juin 2004. En cas d'impossibilitĂ© de dĂ©livrer des cartes europĂ©ennes, ils pouvaient diffuser des certificats provisoires de remplacement. La Lituanie l'a diffusĂ© Ă  partir du 1er juillet 2005, la Lettonie Ă  partir du 1er aoĂ»t 2005 et le Royaume-Uni Ă  partir du 1er septembre 2005.

Caractéristiques

La Carte européenne d'assurance maladie (CEAM) :

  • est nominative et individuelle. Au contraire de la carte Vitale, les enfants de moins de 16 ans doivent eux aussi en avoir une.
  • est valable deux ans et est gratuite. Il faut la demander Ă  son organisme d'assurance maladie. Elle n'est pas adressĂ©e systĂ©matiquement. En cas d'urgence, par exemple si le dĂ©part a lieu dans moins de quinze jours, la caisse d'assurance maladie peut fournir un certificat provisoire de remplacement (CPR), Ă©ventuellement par tĂ©lĂ©copie, mais qui n'est valable que trois mois.
  • ne peut ĂȘtre dĂ©livrĂ©e aux bĂ©nĂ©ficiaires de l'Aide mĂ©dicale d'État
  • ne remplace pas la carte Vitale et ne peut donc pas ĂȘtre utilisĂ©e en France par les ressortissants français (contrairement Ă  d'autres pays comme l'Allemagne oĂč les habitants peuvent utiliser une carte europĂ©enne dans leur pays).
  • ne contient aucune information mĂ©dicale.
  • permet de justifier de ses droits Ă  l'Assurance maladie et autorise la prise en charge des soins de santĂ© en Suisse[N 1] ou dans un des pays de l'Espace Ă©conomique europĂ©en. L'EEE comprend en plus des 27 États membres de l'Union europĂ©enne (UE) l'Islande, le Liechtenstein et la NorvĂšge.
  • Le modĂšle est identique dans tous les pays et comporte un symbole europĂ©en. Certains États membres ont choisi de distribuer une carte distincte. D'autres l'ont intĂ©grĂ©e au verso de leur carte nationale ou rĂ©gionale d'assurĂ©. Ainsi en Italie[8], elle est au dos de la Carta nazionale dei servizi (it). En Lombardie elle est au dos de la Carta regionale dei servizi (it). C'est aussi le cas sur la Elektronische Gesundheitskarte (de) en Allemagne, ainsi qu'en Autriche, au Liechtenstein, en Suisse, en Lituanie, au Luxembourg et aux Pays-Bas.
  • est au format ID-1 (hauteur : 53,98 mm, largeur : 85,60 mm et Ă©paisseur : 0,76 mm). Ce critĂšre d’épaisseur ne s’applique pas si la carte est un autocollant applicable sur le verso d’une carte nationale. Chaque Ă©tat membre peut Ă©quiper cette carte d'une bande magnĂ©tique ou d'un microprocesseur.
  • les informations inscrites sont :
  1. le nom, le prénom, la date de naissance, le numéro de sécurité sociale du titulaire de la carte;
  2. le numéro et la date d'expiration de la carte ;
  3. le code du pays Ă©metteur de la carte ;
  4. le numéro d'identification du régime d'assurance maladie du titulaire.
  • la CEAM n'est qu'un justificatif basique assurant que les prestations de soins seront dispensĂ©es selon la lĂ©gislation de l'État membre du sĂ©jour. Elle n'empĂȘche pas la rĂ©daction de formulaires rĂ©digĂ©s en une langue Ă©trangĂšre ou de payer des prestations de soins au tarif local. Cette carte ne garantit que la prise en charge par les prestataires de soins ne relevant pas du secteur privĂ©. Les frais mĂ©dicaux sont pris en charge dans les mĂȘmes conditions que pour les assurĂ©s du pays oĂč on sĂ©journe.
  • Il faut la prĂ©senter au professionnel de santĂ© consultĂ© ou dans les hĂŽpitaux du service public. Dans certains pays et en fonction des accords bilatĂ©raux entre les rĂ©gimes d'assurance maladie, le patient peut parfois bĂ©nĂ©ficier de la dispense d’avance des frais mĂ©dicaux ou du remboursement sur place par l’organisme de sĂ©curitĂ© sociale du pays de sĂ©jour.
  • EuropĂ€ische Krankenversicherungskarte, EKVK (Verso de la carte Ă  puce de santĂ© autrichienne)
    EuropÀische Krankenversicherungskarte, EKVK (Verso de la carte à puce de santé autrichienne)
  • EuropĂ€ische Krankenversicherungskarte, eGK (Verso de la carte de santĂ© allemande)
    EuropÀische Krankenversicherungskarte, eGK (Verso de la carte de santé allemande)
  • La carte slovĂšne
    La carte slovĂšne
  • La carte française
    La carte française

Obtention de la carte

En Finlande, la CEAM est accordĂ©e par Kela Ă  tous les bĂ©nĂ©ficiaires du systĂšme de couverture sociale finlandais. Elle peut ĂȘtre commandĂ©e par tĂ©lĂ©phone ou en remplissant le formulaire SV 193sr[9]. Un dĂ©tenteur de la CEAM recevant des soins de la part d'une institution mĂ©dicale privĂ©e en Finlande devra dans un premier temps avancer les soins puis prĂ©sentĂ© le reçu de ces soins, ainsi que sa CEAM, dans un centre Kela/FPA[10].

En France, on peut en faire la demande en ligne sur le service de l'assurance maladie[11]. La demande peut ĂȘtre faite par tĂ©lĂ©phone au 3646. Cependant, il faut noter qu'il est impossible d'obtenir cette carte pour les ayants droit qui sont rattachĂ©s Ă  un autre dossier que celui du demandeur de la carte europĂ©enne. Par exemple si des enfants sont rattachĂ©s au dossier de l'un des parents et que c'est l'autre parent qui demande l'Ă©dition de la carte. Dans ce cas, le parent qui possĂšde le dossier auquel sont attachĂ©s les ayants droit en premier lieu doit faire la demande (notion de dossier prioritaire).

En Roumanie, la carte est dĂ©livrĂ©e par la Casa Națională de Asigurări de Sănătate.

Application

La CEAM ne certifie pas automatiquement que les soins médicaux sont gratuits puisque certains pays de l'UE demandent à la personne d'avancer les frais. En revanche, la CEAM garantit le remboursement de ceux-ci.

En Espagne, les personnes qui ont une assurance maladie privée avec une couverture internationale doivent avancer les frais puis demander leur remboursement.

En France, pour les seuls soins mĂ©dicalement nĂ©cessaires durant le sĂ©jour, la CEAM ou Ă  dĂ©faut le CPR, permet Ă  son porteur d’ĂȘtre traitĂ© dans les hĂŽpitaux français, comme s’il Ă©tait assurĂ© d’un rĂ©gime obligatoire d’assurance maladie français. Si ce patient est couvert par l'assurance maladie d’un autre État membre, il ne devra rĂ©gler directement que la part restant Ă  la charge d’un assurĂ© d’un rĂ©gime français qui ne disposerait pas d’assurance maladie complĂ©mentaire, c'est-Ă -dire Ă©ventuellement le ticket modĂ©rateur ou les forfaits hospitaliers. Pour des soins programmĂ©s, le patient doit ĂȘtre en possession du formulaire E112 remis par son Ă©tat d’affiliation. Sur la base des tarifs français, la prise en charge des frais dispensĂ©s se fait via la Caisse primaire d'assurance maladie de rattachement de l'hĂŽpital.

En Italie, la carte est présente au dos de la carte de santé. Celle-ci est délivrée à toutes personnes inscrites et prises en charge par le Service national de santé (à l'exception des bénéficiaires de l'inscription volontaire). Pour ces non-bénéficiaires de l'inscription volontaire, les personnes suivantes ne sont pas admissibles à obtenir la CEAM italienne:

  • les travailleurs ayant un contrat de droit italien inscrit au Registre des Italiens rĂ©sidant Ă  l'Ă©tranger (AIRE) ;
  • les Ă©tudiants (titulaires du formulaire E106) enregistrĂ©s Ă  l'AIRE;
  • les retraitĂ©s (et leur famille) titulaires du formulaire E121 (au 1er mai 2010 avec l'entrĂ©e en vigueur de la nouvelle rĂ©glementation de l'Union sur la sĂ©curitĂ© sociale) ;
  • les membres de la famille des employĂ©s qui rĂ©sident dans un pays autre que celui du chef de famille et qui sont titulaires du formulaire E109.

SystÚme d'échange électronique d'informations sur la sécurité sociale

Afin de permettre la mise en Ɠuvre des rĂšgles de coordination de la sĂ©curitĂ© sociale europĂ©enne, une base de donnĂ©es en ligne a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e. À l'origine appelĂ©e CLD (pour Code List Database)[12], elle fut renommĂ©e EESSI (pour « Ă©change Ă©lectronique d'informations sur la sĂ©curitĂ© sociale »)[13]. Elle permet d’obtenir les coordonnĂ©es (adresse, numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone, adresse mail, numĂ©ro de tĂ©lĂ©copie) de tous les organismes europĂ©ennes de soins de santĂ© ou d’assurance maladie, en saisissant les numĂ©ros d’identification et/ou l’acronyme figurant sur la carte europĂ©enne d’assurance maladie.

Version électronique de la Carte européenne d'assurance maladie (e-CEAM)

C'est la troisiĂšme Ă©tape du projet lancĂ© en 2002 proposant Ă  terme la dĂ©matĂ©rialisation progressive de tous les formulaires de prise en charge qui empĂȘchent la mobilitĂ© des assurĂ©s europĂ©ens dans l’Union. Le consortium europĂ©en NETC@RDS (Allemagne, Autriche, Finlande, France, GrĂšce, Hongrie, Italie, Liechtenstein, NorvĂšge, Pays-Bas, Pologne, RĂ©publique tchĂšque, Roumanie, Slovaquie, SlovĂ©nie) est chargĂ© de la mise au point de cette carte Ă©lectronique. Le projet est coordonnĂ© par le GIE SESAM-VITALE français. Mais les difficultĂ©s sont nombreuses car il est difficile de dĂ©ployer un systĂšme interopĂ©rable alors que chaque pays europĂ©en prĂ©sente chacun des contraintes spĂ©cifiques sur le plan technologique ou de l'architecture de ses systĂšmes d’information de santĂ©. En outre quelques États ont lancĂ© leur programme national de carte de santĂ© Ă©lectronique :

  • la France avec Sesam-Vitale depuis 1998.
  • l’Allemagne avec la carte eHealth lancĂ©e en 2008 par l'AOK (Allgemeine Ortskrankenkasse (de)[N 2])
  • en Italie, la Lombardie avec la carte SRS-CISS ou Carta regionale dei servizi[14] (qui est une carte de services incluant la santĂ©),
  • l’Autriche avec e-card,
  • la RĂ©publique tchĂšque,
  • la Belgique avec la Carte SIS, remplacĂ©e depuis 2014 par la carte d'identitĂ© Ă©lectronique (eID).

Le déploiement initial de la future e-CEAM a été annoncé à partir de 2010.

Validité

La carte européenne d'assurance maladie est valide dans les pays suivants :

Notes

  1. Depuis le , en vertu d’un accord bilatĂ©ral, les dispositions communautaires europĂ©ennes sur la sĂ©curitĂ© sociale s’appliquent en Suisse et rĂ©ciproquement.
  2. En Allemagne il existe plusieurs caisses d'assurance maladie : les AOK (Allgemeine Ortskrankenkassen) ou Caisses locales d'assurance maladie, les BKK (Betriebskrankenkasse (de)) ou caisses d'assurance maladie d'entreprises, les BEK, DAK, TK, etc (Verband der Ersatzkassen (de)) ou caisses d'assurance maladie de substitution, les IKK (Innungskrankenkasse (de)) ou Caisses d'assurance maladie corporatives, la Bundesknappschaft (de) ou institution fédérale d'assurance des mineurs, les landwirtschaftliche Krankenkasse (Landwirtschaftliche Krankenversicherung (de)) ou caisses d'assurance maladie agricoles.

Sources

Références

Bibliographie

Compléments

Articles connexes

Liens externes

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