Campagne Admirable
La Campagne Admirable (1813) est une campagne militaire dirigĂ©e par SimĂłn BolĂvar durant la guerre d'indĂ©pendance du Venezuela (1810-1823). Campagne victorieuse des indĂ©pendantistes (appelĂ©s aussi « patriotes » ou « rĂ©publicains ») contre les royalistes (fidèles Ă la Couronne d'Espagne), elle permet la libĂ©ration du Venezuela occidental, formĂ© par les provinces de MĂ©rida, Barinas, Trujillo et Caracas. Grâce aux succès obtenus au mĂŞme moment par la Campagne d'Orient de Santiago Mariño, elle conduira Ă l'instauration de la Deuxième RĂ©publique vĂ©nĂ©zuĂ©lienne.
Date | - |
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Lieu | San José de Cúcuta |
Issue |
Libération du Venezuela occidental Instauration de la Deuxième République du Venezuela |
Changements territoriaux | Colombie-Venezuela |
RĂ©publique du Venezuela Provinces-Unies de Nouvelle-Grenade | Empire espagnol |
SimĂłn BolĂvar | Domingo Monteverde |
DĂ©but : 500 hommes, 3 000 chevaux Fin : 10 000 hommes | 4 000 Ă 17 000 |
Plus de 6 000 soldats tués |
m
Junte suprĂŞme de Caracas (1810-1811)
- RĂ©volution du 19 avril 1810
- Coro
- Acte d'indépendance (es)
Première République (1811-1813)
Deuxième République (1813-1817)
- Occident (1re)
- Barinas
- Valles de Aragua y del Tuy
- Orient (2e) (es)
- Occident (2e)
- Los Cayos
- Barcelona
Troisième République (1817-1819)
Grande Colombie (1819-1823)
- Armistice
- Carabobo
- Occident (3e) (es)
- Lac Maracaibo
- Puerto Cabello
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Première république (1810-1815)
ReconquĂŞte espagnole (1815-1819)
Campagne libératrice (1819)
Grande Colombie (1819-1824)
Batailles
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- CĂşcuta
- Agua Obispo
- Niquitao
- Los Horcones
- Taguanes
Situation avant la campagne
Après la capitulation de Francisco de Miranda à San Mateo en 1812, qui entraîne la chute de la Première république vénézuélienne, de nombreux chefs politiques et militaires émigrent, fuyant les représailles du général espagnol Domingo Monteverde. Certains se réfugient aux Antilles, et d'autres en Nouvelle-Grenade, où les manœuvres royalistes n'ont pas encore réussi à déstabiliser la République, bien que les provinces soient très divisées.
Parmi ceux qui choisissent la Nouvelle-Grenade se trouvent SimĂłn BolĂvar et JosĂ© FĂ©lix Ribas. Les militaires vĂ©nĂ©zuĂ©liens sont rapidement enrĂ´lĂ©s dans l'armĂ©e nĂ©ogrenadine. BolĂvar libère Magdalena et parvient Ă la ville d'Ocaña, qu'il prend Ă©galement. Le succès de la Campagne du Magdalena ouvre la voie vers l'est, encourageant les vĂ©nĂ©zuĂ©liens de l'armĂ©e nĂ©ogrenadine Ă porter la guerre dans les territoires occidentaux du Venezuela.
Monteverde, qui planifiait l'invasion de la Nouvelle-Grenade et la soumission des rebelles, mobilise alors ses troupes depuis Caracas et rassemble l'armĂ©e royaliste Ă la frontière occidentale, Ă San Carlos. AlarmĂ©, le Congrès de Tunja dĂ©cide d'appuyer les officiers vĂ©nĂ©zuĂ©liens dans leur expĂ©dition contre Domingo Monteverde. Il fournit Ă BolĂvar des armes, de l'argent et des hommes. L'armĂ©e, dĂ©jĂ organisĂ©e, avec BolĂvar Ă sa tĂŞte, se divise en deux colonnes, commandĂ©es par les colonels Ribas et Girardot, qui quittent Ocaña le 16 fĂ©vrier pour CĂşcuta.
Manœuvres et batailles
Bataille de CĂşcuta
Le , BolĂvar occupe la ville d'Ocaña (la deuxième en importance du Norte de Santander, après CĂşcuta) après avoir laissĂ© le libre passage sur le rio Magdalena, obtenant ainsi la navigation entre Bogota et Carthagène.
Le , il prend la direction de Cúcuta parce qu'il se sent menacé par la présence de Ramón Correa et de ses forces royalistes. Durant son parcours, il bat une force ennemie qui lui barrait le passage à La Aguada. Le 28 du même mois, il remporte avec 400 hommes la bataille de Cúcuta contre les forces de Correa deux fois supérieures en nombre. Le combat fait peu de victimes mais permet la libération de la ville de Cúcuta.
BolĂvar sollicite l'aide du gouvernement de Nouvelle-Grenade Ă travers le Manifeste de Carthagène, aide qui lui est accordĂ© en rĂ©compense de ce qu'il a dĂ©jĂ menĂ© Ă bien dans ce pays.
Bataille d'Agua Obispo
Dès qu'il en reçoit l'autorisation du gouvernement de Nouvelle-Grenade, BolĂvar entreprend sa marche vers le Venezuela le . L'expĂ©dition est composĂ©e de deux divisions, Ă l'avant-garde celle du colonel Atanasio Girardot, et Ă l'arrière-garde celle du colonel JosĂ© FĂ©lix Ribas. Ces forces passent par San CristĂłbal, La Grita, MĂ©rida et Trujillo (d'oĂą BolĂvar promulgue son dĂ©cret de guerre Ă mort) et font une entrĂ©e triomphale Ă Caracas le , après avoir obtenu de grands triomphes sur les royalistes tout au long de la campagne.
Devant le repli du commandant royaliste Manuel Cañas sur Carache, Girardot se dirige vers cette localitĂ© avec ses forces le , dans l'après-midi. Pendant la nuit, le chef royaliste abandonne ses positions et emmène ses hommes sur les hauteurs de Agua de Obispos. Le , la confrontation se produit entre les forces de Girardot et celles de Cañas et se termine par le triomphe des premières, qui Ă©liminent ainsi les troupes qui pouvaient obstruer l'avance de BolĂvar, lequel est arrivĂ© Ă Trujillo le . De lĂ , il donne l'ordre Ă Ribas d'aller le plus rapidement possible de MĂ©rida Ă BoconĂł, dans le but de provoquer la surprise de ses adversaires. Dans le mĂŞme temps, il donne l'ordre Ă Girardot de se replier sur Trujillo.
Bataille de Niquitao
Au matin du , les patriotes avancent sur les Espagnols. Ribas observe le dispositif de dĂ©fense des troupes ennemies et ordonne Ă ses soldats placĂ©s au centre, commandĂ©s par Urdaneta, d'ouvrir le feu sur les positions ennemies, feu maintenu durant une heure, avant de rompre la ligne centrale de l'ennemi avec l'important volume de sa troupe. Un autre groupe de patriotes commandĂ©s par le capitaine JosĂ© MarĂa Ortega effectuent pendant ce temps une autre attaque contre l'aile droite de l'ennemi.
Les royalistes abandonnent ainsi leurs positions Ă la suite de cette attaque, ce qui permet aux patriotes d'obtenir une meilleure position sur les hauteurs. L'attaque patriote continue trois heures de plus mais sans aucun rĂ©sultat hormis la prise de quelques positions sans importance. Ribas ordonne alors Ă sa cavalerie d'aller contourner l'arrière-garde ennemie. Les Espagnols se replient dans le plus grand dĂ©sordre. Les patriotes font 445 prisonniers royalistes, et prennent Ă©galement 450 fusils et une grande quantitĂ© de munitions. La dĂ©faite espagnole est tellement grande que MartĂ, le commandant espagnol, s'Ă©chappe avec seulement six autres hommes.
Après cette action, les patriotes reprennent leur marche pour conquérir la capitale du Venezuela, mais sont encore loin d'une complète libération du Venezuela.
Bataille de Los Horcones
Elle se déroule le et est une nouvelle victoire des patriotes codirigés par José Félix Ribas et Jacinto Lara sur les Espagnols. Elle est livrée non loin de Barquisimeto, dans un endroit de nos jours appelé Iribarren. Les troupes royalistes sont dirigées par le commandant Francisco Oberto, qui a choisi des positions défensives pour attendre la colonne de Ribas. Mais une attaque rapide et décidée des patriotes résulte en un triomphe complet sur l'ennemi, qui disposait d'un nombre supérieur d'hommes, et leur permet de s'emparer de matériel médical de transport et de faire plus de 300 prisonniers.
Fin de la campagne
BolĂvar entre dans Valencia le , alors que le colonel Ribas reste Ă San Carlos, en tant que commandant de la place. Le , Ă La Victoria, BolĂvar accepte la capitulation du gouverneur espagnol. Finalement, le , la petite armĂ©e commandĂ©e par le gĂ©nĂ©ral BolĂvar entre triomphalement dans Caracas. La Campagne Admirable est un immense succès et le prestige de BolĂvar commence Ă grandir.
Notes et références
Voir Ă©galement
Articles connexes
Sources et bibliographie