AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Bataille de CĂșcuta

La bataille de CĂșcuta est livrĂ©e le pendant la guerre d'indĂ©pendance de la Colombie. Ce fut une victoire symbolique importante pour le moral des troupes de SimĂłn BolĂ­var qui les inspira lors de leurs combats contre les troupes espagnoles au Venezuela.

Bataille de CĂșcuta
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Canon de la bataille de CĂșcuta
Informations générales
Date
Lieu CĂșcuta, Colombie
Issue Victoire de Bolivar
Belligérants
Insurgés de la Nouvelle-GrenadeDrapeau de l'Espagne Royaume d'Espagne
Commandants
SimĂłn BolĂ­varRamĂłn Correa (es)
Forces en présence
400 hommes800 soldats espagnols
Pertes
2 morts et 14 blessés20 morts et 40 blessés

Campagne Admirable
(Guerre d'indépendance du Venezuela)

Batailles

m

La victoire bolivarienne amena la libĂ©ration de CĂșcuta, une des plus importantes citĂ©s de la Colombie et marqua le dĂ©but de la « Campagne Admirable »[1] - [2] Ă  l'issue de laquelle l'ouest du Venezuela fut libĂ©rĂ©[3].

La bataille

BolĂ­var en 1812.

La bataille commença à neuf heures trente du matin et se termina à midi. Quatre cents hommes sous le commandement de Bolívar affrontÚrent les huit cents Espagnols sous les ordres du général Ramón Correa (es)[4]. Il y eut deux tués et 14 blessés dans les rangs bolivariens et 20 morts et 40 blessés parmi les troupes de Ramón Correa.

SimĂłn BolĂ­var lança une attaque contre les Espagnols sur la rive orientale de la riviĂšre Magdalena, sa campagne se terminant par une victoire qui lui permit de chasser les forces royalistes de la vallĂ©e de CĂșcuta.

Le 28 fĂ©vrier 1813[5], dimanche de Carnaval en Colombie, le gĂ©nĂ©ral Correa s'Ă©tait rendu Ă  l'Ă©glise tandis qu'Ă  l'aube les forces de BolĂ­var s'Ă©taient dĂ©ployĂ©es sur les collines dominant Ă  l'ouest Villa de San JosĂ© de CĂșcuta. Le gĂ©nĂ©ral Correa, apprenant ce fait, fit une sortie en vue de chasser les troupes bolivariennes de leurs positions. Une force d'une centaine de fantassins tenta une attaque sur le flanc droit de BolĂ­var mais un changement rapide de positions dĂ©joua la manƓuvre. Il y eut de violents combats pendant toute la journĂ©e et la bataille dura quatre heures avant qu'une dĂ©cision n'intervint[6]. Au dĂ©but de l'aprĂšs-midi, BolĂ­var ordonna une charge Ă  la baĂŻonnette qui balaya les troupes du gĂ©nĂ©ral Correa du champ de bataille. Les troupes dĂ©cimĂ©es se retirĂšrent vers San Antonio del TĂĄchira. SimĂłn BolĂ­var entra en vainqueur Ă  CĂșcuta Ă  la tĂȘte de ses troupes[7] et, dans le quartier gĂ©nĂ©ral de Correa tombĂ© entre ses mains, le caudillo indĂ©pendantiste salua leur victoire, Ă  la grande joie des indĂ©pendantistes qui n'hĂ©sitĂšrent plus Ă  coopĂ©rer ouvertement avec lui.

À la suite de cette victoire, BolĂ­var avança jusqu'Ă  MĂ©rida[8], qu'il prit pacifiquement, aprĂšs la fuite des autoritĂ©s royalistes prĂ©venues de son arrivĂ©e imminente. C'est lors de cette entrĂ©e triomphale qu'on lui attribua pour la premiĂšre fois le titre de Libertador, par dĂ©cision du Cabildo de MĂ©rida.

Le récit de la bataille selon Bolívar

Le MĂ©morial de la bataille de CĂșcuta, photographiĂ© en 1910.

« AprĂšs l'arrivĂ©e de mon quartier-gĂ©nĂ©ral de San Cayetano des Ă©quipements et Ă©chelon arriĂšre et de cent vingt-six hommes de l'Union aux ordres des capitaines UscĂĄtegui et Ramirez, nous poursuivĂźmes notre agenda (hier (riviĂšre Zulia)), et Ă  l'aube de ce jour marchĂąmes sur la capitale Villa de CĂșcuta et le quartier gĂ©nĂ©ral de l'ennemi.

Il n'Ă©tait pas neuf heures quand nous nous emparĂąmes des hauteurs dominant la vallĂ©e, Ă  partir desquelles nous commençùmes Ă  chasser l'ennemi postĂ© Ă  l'extĂ©rieur de Villa, par des tirs de canon depuis le sommet de la montagne. DĂšs notre arrivĂ©e, un parti de 100 hommes tenta de nous prendre Ă  revers Ă  notre droite, mais ce fut vain car nos mouvements mirent fin Ă  son projet. L'ennemi modifia sa manƓuvre et s'empara des hauteurs se trouvant Ă  notre gauche, d'oĂč il fut vivement refoulĂ© avec d'importantes pertes dont son chef.

Entretemps mon centre, aux ordres du colonel José Félix Ribas[9], accabla d'un feu nourri l'ennemi qui se défendait avec une obstination aveugle, lui gagnant le terrain mÚtre par mÚtre et le contraignant sans cesse à se replier sur de nouvelles positions qu'il défendait de tous les moyens de son infanterie et avec toute son artillerie et sa cavalerie.

Voyant que nos soldats redoublaient de bravoure à mesure que le péril grandissait, j'ordonnai au colonel Ribas et au reste de la troupe de prendre d'assaut Villa et la lice. Cela fut vivement mené malgré le feu roulant qui nous accablait, aussi bien de canonnade que de mousqueterie, en avançant pas à pas ; et, fatigués par quatre heures de combats, nous entrùmes baïonnettes au canon, ayant épuisé les munitions de cavalerie.

L'ennemi fut pris à ce moment de terreur panique, s'échappant précipitamment (sic), laissant en notre pouvoir artillerie, équipements, fusils, nourriture et toutes sortes d'équipements appartenant au gouvernement espagnol et à ses acolytes.

Nous avons remportĂ© la plus complĂšte victoire, prenant possession de cette place forte et des florissantes vallĂ©es environnantes qu'il oppressait, lui tuant ou lui blessant de nombreux soldats et officiers, en ce compris le commandant Strap lui-mĂȘme, Ă©vacuĂ© du champ de bataille vilainement blessĂ© Ă  la tĂȘte, au prix de pertes sans proportions pour nous, n'ayant Ă  dĂ©plorer que la mort de deux hommes et 14 blessĂ©s, parmi lesquels le vaillant lieutenant des troupes de l'Union, le citoyen Shell. Tous nos soldats et officiers se sont couverts de gloire, en particulier le colonel Ribas, qui fut envoyĂ© Ă  l'avant-garde de toutes les troupes et Ă  qui la mĂšre-patrie doit une grande part de sa gloire en ce jour ; de mĂȘme se distinguĂšrent le grand NarvĂĄrez, le capitaine Vidal, commandant l'arriĂšre ; le capitaine Linen Ramirez, commandant les troupes de Pamplona ; le commandant de l'avant-garde, l'hĂ©roĂŻque citoyen Pedro Guillen ; RibĂłn son assistant ; et pour Ă©viter une longue Ă©numĂ©ration je dirai en un mot que tous, jusqu'au dernier soldat, ont droit Ă  cet hommage. L'ennemi ne nous a pas fait reculer d'un pas, malgrĂ© sa supĂ©rioritĂ© en artillerie et cavalerie et ses positions dans Villa. »

Notes et références

  1. (es) « La Campaña Admirable », sur Venezuela Tuya (consulté le )
  2. (es) « Simón-Bolivar.org - Campaña Admirable - Consagración del guerrero »
  3. (es) « Historia con nosotros - Campaña Admirable »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?)
  4. (es) « Sistema Nacional de Información Cultural - Campaña Admirable »
  5. (es) « El 28 de febrero de 1813, SimĂłn BolĂ­var ganĂł la batalla de CĂșcuta », Colombia Informa, (consultĂ© le )
  6. Agricole Joseph François Xavier Pierre Esprit Simon Paul Antoine marquis de Fortia et David Bailie Warden, L'Art de vérifier les dates depuis l'année 1770 jusqu'à nos jours : 1829, Arthus-Bertrand, (lire en ligne).
  7. « Batalla de CĂșcuta 1813: BolĂ­var liberĂł a esa ciudad y emprend », sur www.conelmazodando.com.ve, (consultĂ© le )
  8. (en) Richard W. Slatta et Jane Lucas De Grummond, Simon Bolivar's Quest for Glory, Texas A&M University Press, , 365 p. (lire en ligne)
  9. Clément Thibaud, La "guerre à mort", constitution de la guerre civile au Venezuela (1812-1813), OpenEdition books - Presses universitaires de Rennes (lire en ligne), p. 93-123
    « le centraliste Antonio Narino accepte de fournir une centaine de soldats du Cundinamarca, la rĂ©gion de Bogota. Ils rejoignent le gros des troupes Ă  CĂșcuta en avril 1813 et sont placĂ©s sous la direction d'un cousin du futur Libertador, JosĂ© FĂ©lix Ribas. »
    .

Bibliographie

  • (en) Robert L. Scheina, Latin's America's Wars, the age of the Caudillo, 1791-1899, Dulles, Virginie, Brassey's Inc., , 569 p. (ISBN 1-57488-450-6, lire en ligne)


Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.