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Camp de Choisel

Pour les articles homonymes, voir Choiseul et Chateaubriant.

Camp d'internement de Choisel
Présentation
Gestion
Date de création juin 1940
Date de fermeture 11 mai 1942
Victimes
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Pays de la Loire
Localité Châteaubriant (Loire-Atlantique)
Coordonnées 47° 43′ 04″ nord, 1° 22′ 30″ ouest
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Camp d'internement de Choisel
Géolocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
(Voir situation sur carte : Loire-Atlantique)
Camp d'internement de Choisel

Le camp de Choisel, parfois nommé camp de Châteaubriant, est un camp d'internement situé en France, dans la commune de Châteaubriant, en Loire-Atlantique (à l’époque « Loire-Inférieure »).

Après avoir abrité des prisonniers de guerre en 1940, il est connu à partir de 1941 sous le nom de Centre de séjour surveillé de Choisel, dépendant du sous-préfet et mis sous la surveillance des gendarmes français. Il abrite alors des nomades, des détenus de droit commun et des détenus politiques dont la plupart étaient communistes.

Les premières troupes allemandes arrivent à Châteaubriant le 17 juin 1940.

Historique du camp

1940

En juin 1940, lors de la bataille de France, 45 000 prisonniers de guerre de l’armée française et quelques anglais sont internés à Châteaubriant et répartis en quatre camps, identifiés par les lettres A, B, C et S. Le plus important est le camp C situé sur le champ de courses de Choisel, au Nord de Châteaubriant sur la route de Fercé[1],[2]. Son directeur est un certain Leclerc, son adjoint est le sous-lieutenant Julien Touya, qui pour les allemands est le véritable directeur, avait précédemment détenu les antifascistes espagnols dans les camps des pyrénées-orientales[3].

1941

  • 14 janvier : dĂ©portation des prisonniers de guerre du camp de Choisel pour l'Allemagne.
  • mars : des nomades du dĂ©partement sont installĂ©s au camp de Choisel durant quelques semaines[2]. Aucun service sanitaire. Les enfants y meurent nombreux, puis des trafiquants du marchĂ© noir, des souteneurs, des filles publiques.
  • avril  : les premiers prisonniers politique sont internĂ©s : ouvriers des arsenaux ou marins bretons. On veut les obliger Ă  vivre avec les trafiquants. Ils refusent et obtiennent finalement deux baraques. Ce sera le camp p. 1 (politiques 1).
  • mai : arrivĂ©e de 54 militants communistes de la rĂ©gion parisienne qui viennent de la centrale de Poissy et une centaine venus de la centrale de Clairvaux.
  • 5 et 6 juin : Guy MĂ´quet reçoit la visite de sa mère et de son petit frère[4].
  • 18-19 juin : Ă©vasion de quatre dirigeants, membres avant-guerre du comitĂ© central du parti : Fernand Grenier, LĂ©on Mauvais, Eugène HĂ©naff et Henri Raynaud. L'Ă©vasion entraĂ®ne un durcissement des conditions de dĂ©tention[5].
  • 7 juillet : dĂ©part de 339 nomades et 75 indĂ©sirables de droit commun, transfĂ©rĂ©s au camp de la Forge Ă  Moisdon-la-Rivière[6].
  • juillet : arrivĂ©e des premières femmes et du juge Didier.
  • 21 aoĂ»t : loi sur les otages : tous les dĂ©tenus du camp sont devenus otages.
  • 23 aoĂ»t : crĂ©ation des Sections spĂ©ciales qui jugeront avec effet rĂ©tro-actif.
  • 1er septembre : dĂ©part des nomades du camp de Choisel.
  • 16 septembre : arrivĂ©e de 87 hommes de la prison de la SantĂ© et de 46 femmes de la prison de la Roquette, dont Paulette Capliez et Marguerite Fabre.
  • 23 septembre : mise Ă  l'Ă©cart de la « Baraque 19 » surnommĂ© la baraque des intellectuels au Camp de Choisel.
  • 13 octobre, venue de Pierre Chassagne, chef de cabinet du ministre de l'IntĂ©rieur Pierre Pucheu.
  • 20 octobre : exĂ©cution du lieutenant-colonel Hotz Ă  Nantes, par un commando de jeunes rĂ©sistants communistes des Bataillons de la jeunesse (Spartaco Guisco, Gilbert Brustlein, Marcel Bourdarias), qui entraĂ®na l'exĂ©cution de 27 otages du camp le 22 octobre.
  • 15 dĂ©cembre, 9 patriotes sont exĂ©cutĂ©s Ă  l’étang de La Blisière, dans la forĂŞt de JuignĂ©-des-Moutiers :
    • Adrien Agnes, 42 ans, agent technique Ă  la Mairie de Stains.
    • Louis Babin, 52 ans, mĂ©decin Ă  Arpajon.
    • Louis Baroux, 31 ans, instituteur Ă  Longueau.
    • Raoul Gosset, 44 ans, Ă©lectricien Ă  Aubervilliers.
    • Fernand Jacq, 32 ans, mĂ©decin Ă  Huelgoat.
    • Maurice Pillet, 39 ans, Charpentier, secrĂ©taire du syndicat CGT du bâtiment.
    • RenĂ© Perrouault, 45 ans, secrĂ©taire du syndicat CGT des Industries Chimiques.
    • Georges Thoretton, 25 ans, ouvrier Ă  Gennevilliers.
    • Georges Vigor, 37 ans, mĂ©tallurgiste Ă  Paris.

1942

  • 7 mars : deux jeunes dĂ©tenus de Choisel seront fusillĂ©s Ă  Nantes.
  • 23 avril : quatre autres jeunes dĂ©tenus de Choisel, fusillĂ©s Ă  Nantes.
  • 29 avril : deux autres encore.
  • 1er au 11 mai : le camp de Choisel est Ă©vacuĂ© de la façon suivante[7] :
    • 1er mai : les hommes « indĂ©sirables » sont transfĂ©rĂ©s au camp de Rouillé ;
    • 4 mai : les Juifs Ă©trangers sont transfĂ©rĂ©s au camp de Pithiviers ;
    • 7 mai : les dĂ©tenus politiques sont transfĂ©rĂ©s au camp de Voves ;
    • 9 mai : les dĂ©tenus pour marchĂ© noir sont transfĂ©rĂ©s au camp de Gaillon ;
    • 11 mai : les dĂ©tenues politiques et femmes « indĂ©sirables » sont transfĂ©rĂ©es au camp d'Aincourt.
  • 15 mai : le camp de Choisel ferme officiellement. Ă€ partir de cette date, l’armĂ©e allemande s'en sert de base logistique pour les troupes de passage, parmi lesquelles plusieurs groupes de nouvelles recrues arrivĂ©es en France pour parfaire leur formation militaire avant d'ĂŞtre envoyĂ©es sur le front de l’Est[2].

1944

Le 5 août 1944, Châteaubriant est libéré. Le camp de Choisel est alors partiellement abandonné, mais bientôt les besoins de l’épuration entraînent sa réouverture provisoire le 21 septembre suivant. On y interne les collaborateurs les plus notoires avant de les transférer sur Rennes (Nantes et Angers restant sous le contrôle des Allemands durant cette période)[2].

1945

Le nombre de détenus diminue et la nouvelle municipalité castelbriantaise fait tout pour empêcher la pérennisation du camp. Dans les premiers jours de l’année 1946, Choisel passe sous le contrôle de l’administration pénitentiaire qui en fait une dépendance de la centrale de Fontevrault. Une centaine de détenus y séjournent parmi lesquels les anciens collaborateurs sont les plus nombreux. La pression de la municipalité, des propriétaires des terrains (dont le fermier chassé en 1940), aboutit à la fermeture définitive du camp à l’automne 1946. Ce sont les derniers prisonniers qui démolissent les baraques que l’administration pénitentiaire récupère, n’en laissant que deux ou trois à la municipalité[2].

Notes, sources et références

  1. Collectif 2009, p. 17
  2. Les camps du Pays Castelbriantais
  3. Louis Oury, « Rue du roi-Albert. Les otages de Nantes, Châteaubriant et Bordeaux », éditions le temps des cerises, 1997, page 57
  4. Photographie page 8 de Eric Brossard, Guy Krivopissko, Marie-Claude Angot Supplément « Résistance - 22 octobre » du Bulletin pédagogique du Centre départemental de documentation pédagogique du Val-de-Marne, octobre 2007. Ce fait, en soi anecdotique, témoigne des conditions de détention.
  5. Jean-Marc Berlière et Franck Liagre, Le Sang des communistes, Fayard, 2004, p. 41-44.
  6. Collectif 2009, p. 24
  7. Jacques Sigot, « Les Camps », 14 août 2009, www.memoires-tsiganes1939-1946.fr, version courte de l'article original paru dans la revue ETUDES TSIGANES n°2/1995, vol 6

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Collectif, Telles furent nos jeunes annĂ©es : Le Pays castelbriantais sous l'occupation, Châteaubriant, La MĂ©e socialiste, coll. « Les dossiers de la MĂ©e », , 2e éd. (1re éd. 2003), 304 p. (prĂ©sentation en ligne, lire en ligne)
    Supplément au numéro 35/2009 du journal « La Mée ».Document utilisé pour la rédaction de l’article

Articles connexes

Liens externes