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LĂ©on Mauvais

Léon Mauvais, né le à Varennes-en-Argonne (Meuse) et mort le à Nice[1], est un syndicaliste et homme politique français. Il fut un haut responsable du Parti communiste français et un des dirigeants de la CGT. Élu au Conseil municipal de Paris en 1935, puis réélu en 1945, il a siégé au Conseil de la République, élu du département de la Seine, de 1946 à 1948.

LĂ©on Mauvais
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Fonction
Sénateur de la Quatrième République
Seine
-
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
LĂ©on Auguste Mauvais
Nationalité
Activité
Autres informations
Parti politique

Biographie

Léon Mauvais fait partie des dirigeants du Parti communiste et de la CGT qui demeurèrent volontairement ou non, dans l'ombre. Aussi bien à l'intérieur du Parti qu'à la CGT.

Syndicaliste et communiste 1917-1939

Ouvrier mécanicien à la centrale électrique de Vitry-sur-Seine, syndicaliste, puis membre du parti communiste français dans les années 1920, Léon Mauvais milita d'abord à la CGTU, il devint avec Marcel Paul l'un des dirigeants principaux de la fédération CGTU de l'Éclairage. Avec Marcel Paul, il est l'un de ceux qui conduisent la bataille de la CGTU pour le statut unique des électriciens de la région Parisienne. Les électriciens des compagnies d'électricité de la Seine demandaient en effet à bénéficier du même statut que ceux de la compagnie parisienne de distribution d'électricité (CPDE)[2]. À partir de 1933, Léon Mauvais est un des secrétaires de la centrale syndicale unitaire. En 1935, il est élu conseiller municipal communiste du 14e arrondissement de Paris, quartier de Plaisance. Marcel Paul est l'autre conseiller communiste du quartier de Plaisance. En 1936-37, il est chargé d'encadrer les volontaires du PCF (parmi lesquels Henri Tanguy, qui n'est pas encore Henri Rol-Tanguy) destinés à renforcer les Brigades internationales durant la guerre d'Espagne.

Guerre, internement, résistance

Soldat en 1939-1940 démobilisé, il est arrêté en en tant que conseiller municipal communiste[3]. Interné avec d'autres responsables communistes à Châteaubriant, il s'évade le [3] avec trois d'entre eux les syndicalistes Henri Raynaud et Eugène Hénaff, et le député Fernand Grenier. Il rejoint la zone libre[3]. Il devient par la suite, avec Raymond Guyot, responsable du parti communiste dans la zone sud (en résidence à Lyon). À ce titre, il désigne les responsables du comité militaire des (FTP), bras armé du PCF, dans cette zone. Après l'arrestation des membres de ce comité à la suite d'une trahison, il coordonne l'action des FTP en zone Sud à partir de . C'est lui qui aurait ordonné, début , à Georges Guingouin, chef des maquis du Limousin, d'investir de force la ville de Limoges occupée. Pour éviter un bain de sang, Guingouin n'exécute pas cet ordre et obtient un peu plus tard la reddition des Allemands.

Responsable communiste

Après la guerre, Léon Mauvais, membre titulaire du comité central du PCF depuis 1932 (il reste dans cette instance jusqu'en 1972) devient membre suppléant du Bureau politique (1945). Secrétaire à l'organisation, de 1945 à 1950[4] il est membre titulaire du Bureau politique de 1947 à 1964.

Élu parisien et "sénateur"

Ayant été réélu en 1945 au conseil municipal de Paris, il ajoute à la fin de l'année 1946 un mandat électif national : tête de la liste des candidats communistes dans le département de la Seine, il est élu Conseiller de la République (nom des sénateurs sous la Quatrième République), dans ce département[5]. Il siège dans cette assemblée, où il est membre de la commission de la Production industrielle, jusqu'en [6].

Guerre froide et stalinisme français

Après 1950, il est plus spécialement chargé du contrôle des cadres et de la sécurité. C'est à lui qu'il est demandé de constituer les dossiers à charge contre divers membres du parti, notamment André Marty, Charles Tillon[7], Georges Guingouin et Auguste Lecœur, son successeur au secrétariat, en vue de leur exclusion[8].

Dirigeant syndicaliste national

À partir de 1951[9] Léon Mauvais revient à des responsabilités plus importantes au sein de la CGT : il est élu membre de la Commission administrative, puis exécutive de la CGT. Surtout en 1953 il était élu au Bureau confédéral, où il est responsable, là aussi, du secteur (clé) de l'Organisation. Durant les années 1950-1960, il fut le plus proche collaborateur de Benoît Frachon, dont il était l'ami. Il avait également repris des responsabilités à la fédération de l'éclairage, aux côtés de Marcel Paul. Il quitte le comité central du PCF en 1972[10] Il y siégeait depuis 1929.
En 1975, il cède toutes ses responsabilitĂ©s syndicales. Georges SĂ©guy rappelle[11] le parcours du syndicaliste depuis sa première grève en 1917, sa rĂ©vocation de l'Ă©clairage en , sa participation Ă  la direction de la FĂ©dĂ©ration CGTU des Services publics en 1929, puis au bureau de la CGTU en 1933. Certains adversaires l'ont dĂ©fini comme "La GuĂ©pĂ©ou au sein du syndicat"[12], de la mĂŞme façon qu'il l'aurait Ă©tĂ© au sein du parti sous l'autoritĂ© de Jacques Duclos. C'est un jugement erronĂ©, le rĂ´le de LĂ©on Mauvais dans les « procès Â» a surtout Ă©tĂ© d'exĂ©cution. Mauvais Ă©tait d'abord un syndicaliste[13].

Vie familiale

Léon Mauvais est marié à Henriette Caillot. Elle est née le et est fille de maraîchers, travaille comme ouvrière en usine puis dactylographe[3]. Ils ont deux filles nées avant la guerre puis des jumelles en 1948[3].

Pendant l'occupation Henriette Mauvais est d'abord arrêtée sous un faux nom en franchissant la ligne de démarcation en pour rejoindre son mari, à la suite de quoi elle effectue un mois de prison à Nevers (sans que sa fausse identité soit découverte)[3]. De retour à Paris, elle devient « agent de liaison » pour Léon Mauvais à Paris[3]. Arrêtée de nouveau le elle est déportée à Auschwitz par le convoi du [3]. Elle rentre de déportation en 1945 et reprend son travail jusqu'à la naissance de leurs jumelles[3]. Elle meurt le d'une embolie pulmonaire[3].

Hommage

Une rue d'Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis porte le nom de Léon Mauvais. Une autre à Vitry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, où il avait habité et travaillé avant guerre.

Notes et références

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. Emmanuel Bellanger et François-Mathieu Poupeau, Lumières sur la banlieue, Paris, Editions de l'atelier, , 450 p. (lire en ligne)
  3. Charlotte Delbo, Le Convoi du 24 janvier, Éditions de Minuit, 1965 (réédité en 2002), 304 p. (ISBN 978-2-7073-1638-7 et 2-7073-1638-5), p. 194-195.
  4. Philippe Robrieux, Histoire intérieure du Parti communiste, tome 4, p. 700, p. 708, 722, composition de la direction après chaque Congrès.
  5. Le 8 décembre 1946, il est en nombre de voix le premier élu, toutes listes confondues du département de la Seine. Cf Dictionnaire des parlementaires français, 1940-1958, La documentation française, 1988, récapitulatif des élus, tome 1.
  6. Il n'est pas représenté par son Parti
  7. Le "procès" intenté à Charles Tillon par Léon Mauvais a fait l'objet d'une relation dans Les Cahiers du communisme, octobre 1952.
  8. Michel Dreyfus, PCF crises et dissidences, Ă©ditions Complexe, 1990 p. 97-113.
  9. 28e congrès de la CGT, Paris, juin 1951
  10. 20e congrès du Parti communiste français, décembre 1972.
  11. Compte-rendu intégral du XXXIXe Congrès de la CGT, juin 1975, p. 345
  12. José Gotovitch et al., Komintern : l'histoire et les hommes, L'Atelier, 2001.
  13. Pour davantage de précisions, on lira la notice biographique de Léon Mauvais dans Le Maitron

Rapports

Parmi les rapports que Léon Mauvais a présentés, soit au PCF, soit à la CGT, on peut citer :

  • Le Parti de la reconnaissance française, rapport sur l'organisation du parti au comitĂ© central du PCF, (rapport qui tĂ©moigne de l'importance de son rĂ´le au sein du parti en 1945).
  • Pour donner au PCF des finances et une presse Ă  la hauteur des circonstances, rapport au comitĂ© central du PCF, .

Voir aussi

Articles connexes

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