Angèle Le Hen
Angèle Le Hen ou Angèle Rappeneau, alias Fernande Voillot, ou Jeanne, née le à Saint-André-en-Morvan et morte le à Münsterlingen[1]en Suisse, est une infirmière et résistante communiste française. Membre du Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme et agente de liaison des Francs-tireurs et partisans (FTP), elle est déportée au camp de concentration de Ravensbrück et meurt, peu après sa libération, pendant son retour vers la France, à la suite des conditions de vie inhumaines de l'univers concentrationnaire nazi.
Naissance | |
---|---|
Décès |
(Ă 51 ans) MĂĽnsterlingen |
Nom de naissance |
Angèle Rappeneau |
Pseudonymes |
Fernande Voillot, Juliette |
Nationalité | |
Activités |
Infirmière, communiste, résistante |
Parti politique | |
---|---|
Lieux de détention |
Biographie
Origine familiale
Angèle, Emilienne, Delphine Rappeneau est née le . Son père est Marie Rappeneau, cultivateur à Villurbain, un hameau de Saint-André-en-Morvan et sa mère, Marie Guillemain. Elle fréquente l’école primaire et obtient le certificat d'études primaires[2].
Carrière civile
Elle devient infirmière et travaille dès août 1916 à l’Assistance publique, au sanatorium de Brévannes[2].
Militantisme
Angèle Le Hen adhère à l’amicale laïque de la ville ainsi qu’au Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme et au Parti communiste, cellule Louise Michel. Son mari, Pierre Le Hen, également membre du Parti communiste, est secrétaire de la section. Il est arrêté le , en application du décret-loi du portant dissolution des organisations communistes[3]. Il est interné au camp d'Aincourt, à Chateaubriant puis au camp de Voves. Il est ensuite déporté au camp de concentration de Neuengamme (Hambourg) où il meurt le [4].
RĂ©sistance
Après l'arrestation de son mari, Angèle Le Hen s'engage dans les FTP sous le nom de Jeanne, elle est agente de liaison et convoyeuse d'armes. Elle habite à Paris, sous un faux nom, avec la résistante qui l'a recrutée, au 25 avenue des Gobelins à Paris, puis au 15, rue de la Goutte d’Or. En elle entre dans les FTP, région P3, où elle assure les liaisons avec les détachements. Elle est notamment agent de liaison de Joseph Epstein (pseudonyme Gilles) pour les FTP-MOI. Elle transporte des grenades destinées aux attentats du à Pantin et du , boulevard Ney. Les grenades sont lancées contre des autobus qui transportent des soldats allemands[1] - [2].
Arrestation
Angèle Le Hen est interpellée le par des inspecteurs français de la Brigade spéciale n°2, vers 10 heures du matin, rue de l’Union à Aubervilliers, alors qu'elle se rend à un rendez-vous avec Pierre Lamandé, interrégional technique des FTP de la région parisienne, en compagnie de la militante communiste Chaja Karaulnik. Durant cette semaine du 5 au , 67 militants communistes et combattants FTP et FTP-MOI seront arrêtés par les Brigades spéciales[1] - [2].
Angèle Le Hen est trouvée en possession, entre autres, d'une fausse carte d’identité au nom de Voillot Fernande avec sa photographie et de tickets de rationnement provenant de deux mairies cambriolées par des groupes de FTP. La perquisition du logement de la rue de la Goutte d'Or trouve de nombreux documents et objets compromettants qui confirme qu'Angèle le Hen est un maillon important de l'organisation. Elle est alors livrée aux Allemands pour de nouveaux interrogatoires et de nouvelles tortures[1] - [2]. Ayant pu détruire la feuille de ses futurs rendez-vous au moment de son arrestation, elle ne parle pas et aucun de ses contacts n'est identifié.
DĂ©portation
Elle est déportée en sous statut Nacht und Nebel[5], c'est-à -dire condamnée à disparaître. Elle est emprisonnée à la prison de Prüm (au nord de Trèves) puis à Breslau où elle passe en jugement. Condamnée à une lourde peine de travaux forcée, elle est affectée au Kommando de travail de Barth (de) qui dépend du camp de concentration de Ravensbrück. Les détenus, femmes et hommes, y sont soumis au travail forcé, dans des conditions inhumaines, pour l’usine d’avions Heinkel. Angèle Le Hen est transférée au camp de Ravensbrück dans un état sanitaire très dégradé. Elle est libérée par la Croix Rouge le . Très affaiblie, elle meurt au cours de son rapatriement via la Suisse, le à l’Hôpital de Münsterlingen en Suisse[1] - [2].
Pierre Le Hen est mort le 8 ou le (suivant les sources : sources FNDIRP et archives du camp) en camp de concentration, à Hamburg-Neuengamme, à l'âge de 49 ans[6].
Reconnaissance posthume
Angèle Le Hen a été homologuée au titre des FFI, et Internée déportée résistante.
Citée à l'ordre de l'armée, elle reçoit la croix de guerre 1939-1945 à titre posthume.
Son nom est gravé sur la plaque de l’Hôpital Émile-Roux à Limeil-Brévannes, dédiée à la mémoire du personnel de l’Hospice Mort pour la France . Une salle de cet hôpital porte également son nom.
Un arrêté du autorise d'apposer la mention Mort en déportation sur les actes de décès d'Angèle et Pierre Le Hen[7].
Une rue de la commune de Limeil-Brévannes porte le nom de Pierre et Angèle Le Hen depuis le [1]
Vie privée
Elle épouse Pierre Le Hen (né le à Inguiniel) le à Alfortville. Le couple a trois enfants, Colette, Jean et Nicole. La famille vit à Brévannes, au 19 rue Paul Painlevé[2] (devenue rue Louise-Michel).
Références
- « Le Hen Angèle Émilienne Delphine 1939-1945 », sur www.memorialgenweb.org (consulté le )
- Daniel Grason, « LE HEN Angèle, Émilienne, Delphine [née RAPPENEAU], alias VOILLOT Fernande », sur maitron.fr (consulté le )
- « Décret-loi du 26 septembre 1939. Dissolution des organisations communistes (SFIC). Abrogé par l'ordonnance du 1er juillet 1943 », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
- « Transport parti de Compiègne le 21 mai 1944 (i.214.) - LE HEN Pierre », sur bddm.org, Fondation pour la mémoire de la déportation.
- « Les départs en novembre 1943 (I.157.) », sur bddm.org (consulté le ).
- « Généalogie de Pierre Marie LE HEN », sur Geneanet (consulté le )
- République française, « Arrêté du 6 mai 1994 portant apposition de la mention << Mort en déportation >> sur les actes de décès NOR : ACVM9440008A JORF n°142 du 21 juin 1994 », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )