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CĂ©sar Manrique

César Manrique, né le à Arrecife et mort le à Tahiche, était un peintre, sculpteur et écologiste, principalement connu pour ses projets architecturaux en tant que directeur artistique et son influence décisive sur le développement durable de Lanzarote[1].

CĂ©sar Manrique
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Naissance
Décès
(Ă  73 ans)
Tahiche
Nationalité
Activités
Formation
Distinctions
Liste détaillée
Médaille d'or du mérite touristique (d) ()
Grand-croix de l'ordre du MĂ©rite civil d'Espagne ()
Médaille d'or du mérite des beaux-arts ()
Ordre de Andrés Bello (d) ()
Premios de Canarias ()
Fritz Schumacher Award (d) ()
Docteur honoris causa de l'université de Las Palmas de Gran Canaria ()
signature de CĂ©sar Manrique
Signature
Vue de la sépulture.

Biographie

César Manrique grandit dans les environs de la lagune de « San Ginés », sur l'île de Lanzarote. Il a un frère et deux sœurs dont l'une est sa jumelle. Il va à l'école à Lanzarote ; plus tard, il suit un cours d'urbanisme à l'université de San Cristóbal de La Laguna sur l'île voisine de Tenerife.

César Manrique passe ses vacances d'été avec la famille dans le nord-ouest de Lanzarote, à Famara, un petit village de pêcheurs. Les falaises de la côte locale ainsi que la météo changeante avec ses jeux de couleurs sur les rochers l'impressionnent fortement dès sa jeunesse.

À 23 ans, il réalise sa première exposition, à Arrecife, la capitale de l'île de Lanzarote. En 1945, il fréquente l'école des beaux arts « San Fernando » à Madrid et où il obtient en 1950 une maîtrise en dessin et en peinture.

En 1954, César Manrique devient, avec d'autres artistes, un suiveur tardif du surréalisme. Il ouvre la première galerie d'art non figuratif d'Espagne, la galerie « Fernando Fé » à Madrid.

En 1964, Nelson Rockefeller invite l'artiste aux États-Unis où il expose pendant quatre ans à Houston et à New York, dans la galerie « Catherine Viviano ». De retour à Lanzarote, César Manrique fonde le projet de transformer son île natale en l'un des endroits les plus beaux du monde. Pour réaliser ce projet, il arrive à convaincre Pepin Ramírez, un vieil ami de la famille devenu en 1960 président du cabildo de Lanzarote. Ce projet prévoit de n'autoriser que la méthode de construction traditionnelle de Lanzarote, de renoncer aux bâtiments de plus de deux étages et même de supprimer tous les panneaux publicitaires situés sur les bords des routes.

César Manrique arpente lui-même l'île pour convaincre la population d'adhérer au style architectural de Lanzarote. Avec son ami et artiste Luis Ibañez, il achète une vieille maison à Yaiza. Il s'agit d'une des trois maisons restées debout après les éruptions volcaniques qui eurent lieu entre 1730 et 1736. À l'origine il voulait l'utiliser comme atelier mais en 1970, il la transforme en restaurant qui porte le nom de « La Era ».

Bulles de lave...
...en tant que pièces à vivre !

En 1970, lors d'une excursion à Tahiche, César Manrique découvre un figuier dont l'extrémité verte émerge d'une coulée de lave noire figée. Il décide alors de construire sa maison à cet endroit. Les propriétaires de cette terre ne veulent pas être payés car ils estiment qu'elle est sans valeur et ils proposent même à César Manrique de prendre tout le terrain dont il a besoin. L'artiste découvre lors de la construction cinq bulles de lave qu'il transforme en différentes pièces à vivre. C'est ici que sa fondation (Fundación) a vu le jour en 1982.

En 1974, César Manrique ouvre le centre culturel polyvalent « El Almacén », à Arrecife, et qui a pour objet d'être un lieu de rencontre pour tous ceux qui sont intéressés par l'art. La galerie d'art « El Aljibe » devait permettre à des artistes d'exposer leurs œuvres une première fois à Lanzarote.

En 1980, il reçoit la Médaille d'or du mérite des beaux-arts par le Ministère de l'Éducation, de la Culture et des Sports[2].

En 1988 il emménage dans une maison paysanne reconstruite par ses soins, à Haría.

Le , vers midi, CĂ©sar Manrique perd la vie dans un accident de voiture Ă  seulement 45 m de sa fondation, Ă  Tahiche. Il est enterrĂ© au cimetière de HarĂ­a.

Au cours de sa vie, il a eu de nombreux contacts avec des personnalités célèbres comme Nelson Rockefeller, Rita Hayworth, le roi Hussein de Jordanie, Helmut Kohl, le premier ministre espagnol Felipe González, Luis Ibañez, Andy Warhol, Barbara Rosse et Alfredo Kraus.

C'est aussi à Manrique que l'on doit que le tourisme de masse reste modéré sur l'île de Lanzarote. Il s'est engagé pour la conservation de l'identité culturelle et des paysages de son île natale, ce qui lui valut les honneurs posthumes du gouvernement de l'île qui s'est engagé à poursuivre le chemin que Manrique avait tracé.

Fondation

La fondation César Manrique a été créée par Manrique et un groupe d'amis en 1982 et inaugurée officiellement en mars 1992. Il s'agit là d'une fondation culturelle privée qui s'autofinance, ne poursuit pas de but lucratif et dont le rôle est de promouvoir et de développer les activités artistiques. Pour atteindre ces objectifs, Manrique a développé des programmes d'échanges dans les domaines de l'art, de l'environnement et de la culture. La fondation n'a pas seulement la vocation de servir de forum pour des expositions mais également pour des études et des débats. Elle cultive la mémoire, l'étude et la propagation de l'œuvre de Manrique.

  • Fresque murale dans le jardin de la fondation.
    Fresque murale dans le jardin de la fondation.
  • EntrĂ©e et bâtiment de la fondation.
    Entrée et bâtiment de la fondation.
  • Un piquet Ă  la fondation.
    Un piquet Ă  la fondation.

La fondation se situe aujourd'hui dans la maison et les dĂ©pendances de l'artiste. L'ensemble du complexe a Ă©tĂ© rĂ©amĂ©nagĂ© par Manrique lui-mĂŞme pour l'adapter Ă  sa nouvelle fonction en tant que musĂ©e. La maison est bâtie sur un terrain de 30 000 m2 qui se trouve sur un fleuve de lave figĂ© datant des Ă©ruptions qui eurent lieu entre 1730 et 1736. Le bâtiment a Ă©tĂ© Ă©rigĂ© au-dessus de cinq grandes bulles de lave et comporte deux Ă©tages. La surface habitable est de 1 800 m2, Ă  laquelle se rajoutent 1 200 m2 de terrasses et de jardins et 2 900 m2 pour le parking.

À l'étage supérieur, on reconnaît l'architecture traditionnelle de Lanzarote. Des éléments modernes comme de grandes surfaces vitrées et des volumes ouverts généreux y ont été rajoutés. À cet étage, il y avait la salle à manger, la cuisine (par la suite, l'œuvre graphique), une salle de séjour, la salle « Epacios », une chambre d'amis, la chambre à coucher de Manrique (aujourd'hui la salle « Bocetos ») ainsi qu'une salle de bain avec des espaces verts intégrés. L'étage inférieur s'étend sur cinq bulles de lave naturelles qui furent reliées entre elles par des tunnels. On y trouve un espace de détente, une petite surface de danse etc. et une végétation superbe. L'ancien atelier du peintre peut aussi y être visité. Un bar et un magasin se trouvent dans d'anciens garages.

Sculpture mobile Ă  Lanzarote.

Désormais, la fonction principale du bâtiment est d'être un musée. La transformation a été entièrement dirigée par Manrique lui-même. Des murs et des pièces ont été adaptés pour l'exposition de peintures et de sculptures. Les deux étages ont été reliés entre eux en 1992 par un escalier extérieur en basalte afin de permettre au visiteur d'effectuer un circuit. Le jardin avec l'étang et la fresque murale a été réalisé entre l'hiver 1991 et le printemps 1992. Le musée abrite la collection d'art contemporain de la fondation ainsi qu'une collection d'art contemporain des Canaries. Près de la sortie, on peut admirer une collection élargie de son œuvre picturale, la « Colección Manrique ».

Art

Manrique comprend l'art comme une union étroite et harmonieuse entre l'Homme et la nature. Le fait que beaucoup de touristes comparent l'île volcanique de Lanzarote à « un tas de cendres et un champ de ruines » a déplu à Manrique durant toute sa vie. Il ressent son île natale comme une beauté naturelle sauvage et vivante qu'il veut transformer en une curiosité touristique d'exception. Manrique développe plusieurs attractions touristiques pour Lanzarote et les îles voisines.

Sculpture mobile de Manrique.

La caractéristique principale de son art architectural est l'intégration de rochers, de pierres et de coulées de lave figées dans un lieu de vie harmonieux. Il utilise fréquemment des matériaux naturels bruts en contraste avec des formes rondes et douces façonnées à la main. Les couleurs utilisées sont souvent le noir et le gris (pierre de lave) ainsi que le blanc (calcaire et vernis). L'atmosphère de ces pièces artistiques est en général soulignée avec de la musique spirituelle, méditative, afin que la visite de ces lieux devienne un plaisir pour les sens. À l'extérieur des bâtiments, Manrique parvient aussi à nous surprendre avec des sculptures mobiles mises en mouvement par les vents alizés.

Manrique se définit lui-même en premier lieu comme étant un peintre. On lui attribue un rôle de pionnier dans le mouvement espagnol d'art abstrait et il passe pour s'être inspiré du surréalisme. La simplicité et la clarté de ses peintures et de ses œuvres architecturales mettent encore et toujours la symbiose entre l'Homme et la nature en avant et soulignent de différentes manières les beautés de la nature. Il laisse la nature comme elle est et essaie simplement de donner un cadre artistique à sa beauté pour la mettre en valeur afin que les gens y prennent plaisir. La citation de Manrique « créer avec une liberté absolue, sans angoisses et recettes, console l'âme et ouvre un chemin pour le plaisir de vivre », explique sa joie de vivre et son attitude qui consiste à vivre et à réaliser ce qu'il pense.

Ĺ’uvres

Piscine artificielle Jameos del Agua Ă  Lanzarote.
Jardin de Cactus Ă  Lanzarote.

Sur l'île de Lanzarote

  • Casa Museo del Campesino (maison paysanne en architecture typique de Lanzarote)
  • Casa Museo Monumento del Campesino (Monument situĂ© au centre gĂ©ographique de Lanzarote en hommage aux paysans de l'Ă®le qui dĂ©couvrirent la porositĂ© de la lave qui permet d'irriguer les champs grâce Ă  sa facultĂ© d'absorber la rosĂ©e. Le monument est rĂ©alisĂ© en rĂ©servoirs d'eau rĂ©cupĂ©rĂ©s sur des bateaux de pĂŞche abandonnĂ©s.)
  • Mirador del RĂ­o (Ă©difiĂ© en 1973, belvĂ©dère situĂ© sur les falaises de Famara, avec point de vue sur les Ă®les voisines de La Graciosa, Montaña Clara, Alegranza, Roque del Oeste et Roque del Este. Le mirador se situe Ă  l'emplacement oĂą se trouvaient des canons (qu'on peut voir aujourd'hui un peu plus au nord) qui y avaient Ă©tĂ© installĂ©s Ă  la fin du XIXe siècle, lors de la guerre qui opposait les États-Unis et Cuba).
  • Jameos del Agua (premier projet d'envergure de Manrique, situĂ© dans la partie Ă©mergente du Tunnel de l'Atlantide, reliĂ© Ă  la grotte de Cueva de Los Verdes plus haut et salle de concert ouverte en 1977, avec 600 places assises Ă  l'intĂ©rieur d'une caverne de lave).
  • Jardin de Cactus (jardin qui prĂ©sente plus de 1 100 espèces diffĂ©rentes de cactĂ©es et qui se trouve dans le village de Guatiza, dans une ancienne carrière)
  • Taro de TahĂ­che (maison de Manrique construite sur cinq bulles de laves dans laquelle se trouve aujourd'hui la fundacĂ­on CĂ©sar Manrique, une fondation artistique qui prĂ©sente des Ĺ“uvres de l'artiste ainsi que de Picásso, MirĂł, TapiĂ©s, Soto et Zobel.)
  • El Diablo (restaurant situĂ© dans le parc national de Timanfaya, au milieu de volcans actifs avec un grill installĂ© au-dessus d'un orifice volcanique)
  • Museo Internacional de Arte Contemporaneo (musĂ©e d'art contemporain situĂ© dans le fort Castillo de San JosĂ© Ă  Arrecife et qui abrite des peintures de MirĂł, Millares, MompĂł, Oscar Dominguez, Gerardo Rueda, Eusebio SempĂ©rez, AgustĂ­n Cárdenas et de Manrique lui-mĂŞme)
  • 1974 : El AlmacĂ©n (ancien centre culturel polyvalent Ă  Arrecife, qui abrite aujourd'hui le dĂ©partement de la culture du gouvernement de l'Ă®le)
  • Jardin et piscine de l'hĂ´tel cinq Ă©toiles Las Salinas Ă  Costa Teguise et rĂ©alisĂ© en 1977.
  • El triunfador (1990 sculpture mĂ©tallique situĂ©e Ă  proximitĂ© de la Fundacion CĂ©sar Manrique)
  • Juguetes del viento (1992), sculpture mobile situĂ©e au centre d'un rond-point Ă  Arrieta.

En dehors de Lanzarote

Notes et références

  1. Alejandro Scarpa, César Manrique y Lanzarote: Guía esencial, Editor Independiente, , 210 p. (ISBN 979-8392243891, présentation en ligne)
  2. (es) « Real Decreto 513/1980, de 7 de marzo, por el que se concede la Medalla al Mérito en las Bellas Artes, en su categoría de Oro, a don César Manrique Cabrera », Boletin Oficial del Estado, Madrid, no 69,‎ , p. 6253 (lire en ligne).

Voir aussi

Bibliographie

  • (es) Alejandro Scarpa, 2023. CĂ©sar Manrique y Lanzarote, GuĂ­a esencial. (ISBN 979-8392243891)
  • (es) CĂ©sar Manrique, Arquitectura inĂ©dita
  • (es)(fr)Alejandro Scarpa, 2019. CĂ©sar Manrique, acupuntura territorial en Lanzarote. (ISBN 978-84-12-00223-2). (Édition espagnole avec des rĂ©sumĂ©s en français, avec un rĂ©sumĂ© consultable sur :(fr) https://manriquelanzarote.com/fr/livre/).
  • (es) Lancelot Internacional, Especial: CĂ©sar Manrique, Lanzarote, 3. Revisada 1996, Lanzarote. Langues : espagnol, anglais et allemand.

Article connexe

Liens externes

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