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CĂ©dric Naudon

Cédric Naudon est un homme d'affaires français, né le à Rabat. Il est à l'origine du projet gastronomique et culturel « La Jeune Rue », rue du Vertbois dans le 3e arrondissement de Paris[1] - [2] - [3] qui tournera au fiasco.

CĂ©dric Naudon
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Biographie
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Biographie

Les grands-parents de Cédric Naudon sont français et travaillent à l'Office chérifien des phosphates à Khouribga, au sud de Casablanca. C'est là que son père rencontre sa mère, d'origine italienne. Cédric est le troisième enfant de la famille, qui déménage ensuite à Neuilly-sur-Seine dans les années 1970.

À 16 ans, Cédric Naudon lance, avec son cousin Didier Toledano, une marque de mode baptisée « Bo Gosse »[4].

Cédric Naudon part aux États-Unis en 1990 où il étudie à l'université d'État de Californie[5].

Il entame sa carrière professionnelle dans l'immobilier et s'installe avec sa compagne au Canada en 1999. Ensemble, ils lancent une chaĂ®ne de magasins au Canada et aux États-Unis. Son beau-frère, Bruno Gaccio, apporte 700 000 â‚¬ sous forme d'actions deux ans après l'ouverture du concept ; mais il porte plainte car il n'a jamais revu son argent et la justice canadienne condamne CĂ©dric Naudon Ă  le rembourser[1].

De retour en France, Cédric Naudon crée en 2005 la société Polaris, spécialisée dans le conseil financier et des services d'« intermédiaire sportif ». En 2011, il crée la SARL immobilière « Rue Lauriston », dont l'actionnaire majoritaire est une société basée à l'île Maurice[1] afin d'acheter des immeubles sur Paris. À la fin de la même année, il crée une holding baptisée « Off » (dont les comptes bancaires seront gelés par décision de justice à la suite du projet de « La Jeune Rue »[6]), qui siège place Vendôme et dans laquelle il investit 2,5 millions d'euros. Elle détient notamment Synergis, une entreprise de rachat de crédits immobiliers à Strasbourg, et Behind the Scene, société qui gère le projet de la Jeune Rue. La holding et les sociétés seront par la suite placées en liquidation judiciaire[6].

En 2012, Cedric Naudon rachète Le Sergent recruteur, une taverne de l'Ă®le Saint-Louis, grâce Ă  une avance personnelle de 2 millions d'euros et d'un prĂŞt de 880 000 euros consenti par le CrĂ©dit du Nord. Il fait rĂ©nover cette vieille institution par Jaime Hayon et met aux cuisines un inconnu, Antonin Bonnet, apprenti de Michel Bras. En fĂ©vrier 2013, le restaurant obtient une Ă©toile au Michelin, et rĂ©alise un chiffre d'affaires de 2,5 millions d'euros[7].

« La Jeune Rue Â»

Fin mars 2014, Cédric Naudon dévoile dans L'Express le projet « La Jeune Rue », qui vise à transformer une portion du Marais située entre la place de la République et le Conservatoire national des arts et métiers[8]. Cette zone est comprise entre la rue du Vertbois, la rue Volta et la rue Notre-Dame-de-Nazareth. Elle comprendrait plusieurs boutiques dédiées à la gastronomie (poissons, épices, fromages, boucheries, pâtisserie, etc.), issue de l'agriculture biologique et cultivée à proximité de Paris. Il est initialement prévu que chaque lieu soit confié à un designer ou architecte reconnu internationalement : José Lévy et Vincent Darré (France), Andrea Branzi, Michele De Lucchi et Paola Navone (Italie), Patricia Urquiola et Jaime Hayon (Espagne), Tom Dixon et Jasper Morrison (Royaume-Uni), etc.

La sociĂ©tĂ© Decacao, dont le propriĂ©taire a fondĂ© Jeff de Bruges, entre au capital[9]. Une partie des fonds est apportĂ©e par des banques ; par exemple le financement du premier restaurant de la Jeune Rue est soutenu par le CIC Ă  hauteur de 700 000 euros, par OsĂ©o (300 000 â‚¬) et la Bred (7 000 â‚¬). Le budget avancĂ© serait d'environ 30 millions d'euros, dont le tiers serait apportĂ© par CĂ©dric Naudon lui-mĂŞme[10], mais l'essentiel du financement est constituĂ© d'un pool bancaire, se basant uniquement sur de nouveaux emprunts remboursant les prĂ©cĂ©dents, et sur une lettre d'intention de La Banque Publique d'Investissement (BPI), qui refusera par la suite d'intervenir après 7 mois de discussions et un audit approfondi du projet, estimant le projet comme irrĂ©aliste[11].

Le projet est un fiasco[12]: face au retard pris par les travaux de la Jeune Rue[13] et à la suite du refus de la BPI, Cédric Naudon se sépare fin décembre 2014 d'une partie de ses employés[1]. Le projet fait face à de nombreux non-paiements de fournisseurs, dont Victor Mercier, ancien candidat de Top Chef. Ce dernier gagne en procès[14]. En 2019, le quartier du Vertbois subit encore les conséquences des nombreuses fermetures et de l'échec du projet[15].

Le , certaines des sociétés de Cédric Naudon sont placées en liquidation judiciaire à la suite du retrait de son partenaire la BPI et en l'absence d'investisseurs. Le , Cédric Naudon est mis en examen pour escroqueries et tentatives d’escroqueries, abus de confiance, abus de biens sociaux, banqueroute par détournement d’actifs, et mis en détention provisoire[16] puis incarcéré le [17]. Le 10 septembre 2019, le procès au tribunal correctionnel de Paris de Cédric Naudon s'ouvre[11]. Le 5 mai 2021, il est condamné à quatre ans de prison, dont trois ferme, notamment pour escroquerie[18].

Le roman La Louve de Paul-Henry Bizon est inspiré de cette affaire[19].

Notes et références

  1. François Krug et Zineb Dryef, « La jeune rue à court de crédit », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  2. (en) Jay Cheshes, « Transforming Paris's Northern Marais into 'La Jeune Rue' », The Wall Street Journal,‎ (lire en ligne)
  3. « La rue est à eux », , reportage multimédia sur La Jeune Rue réalisé par Stéphane De Langenhagen, Françoise Lambert, Alix Marnat, Anne Naudy et Jessica Sontag
  4. « Qui est Cédric Naudon ? Le mystérieux homme d’affaires de la Jeune Rue », 20 Minutes,‎ (lire en ligne)
  5. « La Jeune Rue dans l'impasse », sur leparisienmag.fr, (consulté le )
  6. « La Jeune Rue à Paris: perquisition fiscale et procédures judiciaires en série », sur LExpress.fr, (consulté le )
  7. Marie Vaton, « "La Jeune Rue", ce projet si alléchant qui a tourné au fiasco », sur nouvelobs.com,
  8. François-Régis Gaudry, « "La Jeune Rue" dans le Marais, le projet gastronomique et design qui va changer Paris », L'Express,‎ (lire en ligne)
  9. « Le président de la Jeune Rue au JDD : "j'ai vu trop grand..." », sur lejdd.fr, (consulté le )
  10. François Krug et Zineb Dryef, « À Paris, la rue du bon cherche sa voie », M le magazine du Monde,‎ (lire en ligne)
  11. « Procès de Cédric Naudon, l’instigateur du projet de la « Jeune Rue » », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  12. « Ma rue éphémère : histoire d'un fiasco (1/2) », sur France Culture (consulté le )
  13. Marie-Anne Kleiber, « La « jeune rue » dans l'impasse », Le Journal du Dimanche,‎ (lire en ligne)
  14. Bertrand Gilbertat, « Victor Mercier (Top Chef 2018) escroqué par un pseudo millionnaire, il dévoile l'affaire ! (VIDEO) », sur www.programme-tv.net, (consulté le )
  15. « Trois marques expliquent leur choix du quartier du Vertbois, nouvel épicentre parisien de la mode », sur Franceinfo, (consulté le )
  16. « Cédric Naudon, de la «Jeune Rue» à la prison », sur Le Figaro,
  17. « Cédric Naudon, président de la feue Jeune Rue, est en prison depuis le 12 mars », sur Atabula,
  18. Le Monde avec AFP, « Le créateur du projet la Jeune Rue à Paris condamné à trois ans de prison ferme », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. « La louve de Paul-Henry Bizon », sur Télérama,
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