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Brittany Kaiser

Brittany Nicole Kaiser dite Brittany Kaiser (nĂ©e le 6 novembre 1987)[1] - [2] est l'une des cadres qui ont dirigĂ© Cambridge Analytica. Elle y a Ă©tĂ© directrice du dĂ©veloppement commercial, avant que l'entreprises et sa maison mĂšre (le groupe SCL) et la plupart de ses filiales ne se dĂ©clarent en faillite. Ces faillites en sĂ©rie ont suivi les rĂ©vĂ©lations d'usages malhonnĂȘtes de donnĂ©es personnelles volĂ©es sur des dizaines de millions de comptes Facebook. Ces usages qui se sont rĂ©vĂ©lĂ©s avoir eu un impact probable sur de nombreuses Ă©lections dans le monde, et en particulier sur le rĂ©sultat du vote lors du rĂ©fĂ©rendum britannique sur le Brexit et de l'Ă©lection prĂ©sidentielle amĂ©ricaine de 2016 qui a portĂ© Donald Trump au pouvoir.

Brittany Kaiser
Biographie
Naissance
Entre et
Houston
Nationalité
Formation
Activité
Autres informations
A travaillé pour
Cambridge Analytica ( - )
Membre de
Phunware (d) ()

Tout comme son collĂšgue Christopher Wylie, Brittany Kaiser a jouĂ© un rĂŽle de tĂ©moin et de lanceur d'alerte, en dĂ©crivant devant le parlement britannique son implication dans les stratĂ©gies informatiques, commerciales et politiques de Cambridge Analytica, aprĂšs avoir en privĂ© Ă©tĂ© interrogĂ©e dans le cadre de l'« enquĂȘte Mueller »[3].

Enfance

Brittany Kaiser est né à Houston.
Elle et a grandi Ă  Lincoln Park au nord de Chicago[2] - [4].
Son pĂšre travaillait dans le secteur de l'immobilier et sa mĂšre travaillait pour la banque Enron[5].

Éducation

AprÚs avoir fréquenté l'école élémentaire à Chicago, elle déménage (en 2005) pour fréquenter la Phillips Academy Andover.

Elle s'est ensuite Ă©clectiquement formĂ©e Ă  l'universitĂ© d'Édimbourg, Ă  la City University of Hong Kong, au Birkbeck College de l'universitĂ© de Londres, et a obtenu des certificats d'Ă©tudes Ă  l'Institut de la Banque mondiale et Ă  l'Institut amĂ©ricain de la paix.

Elle acquiert ensuite un doctorat en philosophie à l'université du Middlesex[6] - [5] - [7] - [8].

CarriĂšre

Alors qu'elle Ă©tudiait Ă  l'universitĂ© d'Édimbourg, Brittany Kaiser a pris un congĂ© pour aider l'Ă©quipe de communication de Barack Obama lors de sa campagne prĂ©sidentielle en 2007.

Elle a aussi travaillé pour Amnesty International en tant que lobbyiste appelant à la fin des crimes contre l'humanité[8] - [9].

De février 2015 à janvier 2018, elle a travaillé à temps plein pour le groupe SCL, la société mÚre de Cambridge Analytica et d'AggregateIQ, au poste de directrice du développement commercial, directement sous les ordres de la haute direction de l'entreprise, dont son PDG Alexander Nix[5].

À la suite des rĂ©vĂ©lations dites du scandale des donnĂ©es Facebook-Cambridge Analytica / AggregateIQ, Brittany Kaiser part en ThaĂŻlande. Elle rentre en Angleterre pour notamment tĂ©moigner devant le parlement britannique au sujet de Cambridge Analytica, et plus gĂ©nĂ©ralement Ă  propos des menaces sur les donnĂ©es sensibles et la vie privĂ©e posĂ©es par Facebook[10].

En avril 2018, Brittany Kaiser a lancé une campagne Facebook appelant à la transparence, appelée #OwnYourData[9].

Brittany Kaiser est l'un des personnages clĂ©s qui apparaissent dans le documentaire Netflix The Great Hack, oĂč elle explique le travail qu'elle faisait pour Cambridge Analytica[7] - [11]. Avec ce documentaire, puis un livre, elle fait partie des « repentis » et lanceurs d'alertes qui ont donnĂ© des dĂ©tails sur la façon dont Cambridge Analytica et Aggregate IQ, en lien avec le groupe SCL et leurs financiers conservateurs et libertariens de droite (amĂ©ricains et anglais) ont en quelques annĂ©es manipulĂ© de nombreuses Ă©lections dans le monde dont les votes qui ont abouti au Brexit ou Ă  l'Ă©lection de Ted Cruz, de Donald Trump et de Jair Bolsonaro. Elle montre comment ces entitĂ©s ont utilisĂ© des courtiers en donnĂ©es et une application en ligne pour accumuler Ă  trĂšs grande Ă©chelle, des informations de plus en plus prĂ©cises sur des dizaines de millions d'utilisateurs de Facebook[12] afin de pouvoir les influencer mentalement sans qu'il ne s'en rendent compte.

Son autobiographie, titrée The Cambridge Analytica Whistleblower's Inside Story of How Big Data, Trump, and Facebook Broke Democracy and How It Can Happen Again, a été publié par Harper en octobre 2019. Ce livre détaille comment les entreprises utilisent illégalement des données pour influencer les choix et comportement des gens à leur insu[13] - [14] - [15].

Dans une interview accordée à la BBC, Brittany Kaiser a dit qu'elle souhaitait que Facebook interdise purement et simplement toute publicité politique et toute propagande politique sur son réseau social[16].

En juin 2019, Brittany Kaiser a été nommé au conseil consultatif de Phunware, une société de technologie qui collecte la localisation des smartphones et les données des utilisateurs[17]. Cette entreprise s'est impliquée dans la campagne de réélection de Trump 2020 grùce à un contrat de 3 millions de dollars attribué par American Made Media Consultants de Brad Parscale[18]. Brittany Kaiser a démissionné de son conseil d'administration.

Le , Brittany Kaiser a commencé à publier des documents internes montrant les liens entre Cambridge Analytica et la manipulation d'électeurs au Brésil, au Kenya et en Malaisie[19].

Le 15 juillet 2020, lors d'une interview en ligne faite par le mĂ©dia philippin Rappler, Brittany Kaiser y rĂ©vĂšle que l'ancien sĂ©nateur Ferdinand « Bongbong » Marcos Jr, fils du dĂ©funt dictateur Ferdinand Marcos, a approchĂ© Cambridge Analytica en lui demandant un rebranding de l'image de la famille[20]. Elle Ă©voque les efforts de la famille Marcos pour amĂ©liorer son image, dont en passant par un rĂ©visionnisme historique scientifiquement fondĂ© sur les donnĂ©es. Cette demande a — dit-elle — soulevĂ© un vif dĂ©bat au sein du personnel de Cambridge Analytica. Mais, en dĂ©pit de son caractĂšre non-Ă©thique, l'affaire a Ă©tĂ© acceptĂ©e par le PDG Alexander Nix, en tant qu'opportunitĂ© financiĂšre.

Rappler a sollicitĂ© un commentaire de Vic Rodriguez (porte-parole des Marcos). Ce dernier a niĂ© la vĂ©racitĂ© des allĂ©gations faites par Brittany Kaiser. Il a affirmĂ© que son parti n'avait mĂȘme jamais entendu parler de Cambridge Analytica avant la mĂ©diatisation du scandale de violation de donnĂ©es. Rappler a Ă©tĂ© accusĂ© par les Marcos d'avoir utilisĂ© un « stratagĂšme de marketing » pour renforcer le soutien du public envers le mĂ©dia, Marcos menaçant Ă  ce propos le journal de reprĂ©sailles juridiques[21].

En juillet 2020, Brittany Kaiser est directrice de la campagne présidentielle de Brock Pierce en 2020[22].

Au magazine Business Digest, Brittany Kaiser a dit qu'elle souhaitait que les gens puissent posséder leurs données personnelles, et recevoir un dividende ou une contrepartie de la part de l'industrie (qui gagne plusieurs billions de dollars de revenus en exploitant ces données sensibles[23].

Sur la base de preuves apportĂ©es au comitĂ© de la Chambre des communes, la commissaire Ă  l'information Elizabeth Denham a dĂ©clarĂ© que Brittany Kaiser avait refusĂ© d'ĂȘtre interrogĂ© par eux en raison de leur enquĂȘte sur Cambridge Analytica et Facebook[24].

Relations avec Wikileaks et Julian Assange

Un groupe de 33 000 messages effacĂ©s du serveur de messagerie personnel qu'Hillary Clinton utilisait quand elle Ă©tait secrĂ©taire d'État a Ă©tĂ© au centre de l'attention de Trump et de ses alliĂ©s lors de la campagne prĂ©sidentielle. Selon l’une des sources proches de l’enquĂȘte « Il n’est pas du tout clair que quiconque ait piratĂ© ou dĂ©tenu les e-mails de Clinton », mais d'aprĂšs le Wall Street Journal, au moins un agent rĂ©publicain a tentĂ© de recruter des pirates informatiques pour les obtenir[25]. Et le 27 juillet 2016 au moment oĂč la Convention nationale dĂ©mocrate Ă©tait en rĂ©union, le candidat rĂ©publicain Trump a fait une confĂ©rence de presse oĂč il a fait appel au Kremlin pour rĂ©cupĂ©rer ces courriels (supposĂ©s compromettants puisqu'effacĂ©s) : « Russie, si vous Ă©coutez, j'espĂšre que vous serez en mesure de trouver les 30 000 e-mails qui manquent »[25]. « J'adore WikiLeaks! » a dit Trump lors du meeting du 10 octobre 2016, peu aprĂšs que le Wikileaks ait commencĂ© Ă  publier des courriels piratĂ©s par John Podesta prĂ©sident de la campagne d'Hillary Clinton. Politifact a comptĂ© que Wikileaks a Ă©tĂ© mentionnĂ© au moins 137 fois par Trump durant sa campagne[25]. Une rumeur a couru laissant penser que Trump pourrait gracier Assange ; et on sait que Roger Stone (conseiller de Trump) Ă©tait en contact avec Assange par un intermĂ©diaire[25] ; et on apprendra plus tard qu'Alexander Nix (alors patron de Cambridge Analytica, trĂšs impliquĂ© dans la campagne de Trump) a, dans un mail (notamment adressĂ© Ă  Rebekah Mercer), dit avoir « contactĂ© » Assange en juillet 2016, en lui proposant de l'aider Ă  indexer et Ă  distribuer 33 000 courriels volĂ©s Ă  Hillary Clinton. Assange aurait refusĂ© l'offre de Cambridge Analytica ; c'est ce qu'il a lui-mĂȘme dit lors d'une audition devant les dĂ©putĂ©s anglais en fĂ©vrier 2017 rĂ©unis en comitĂ© restreint (DCMS sur le numĂ©rique, la culture, les mĂ©dias et le sport, prĂ©sidĂ© par Damian Collins)[26].

Lors de sa premiÚre convocation par un comité de représentants du parlement anglais, Nix avait déclaré à cette commission : « Nous n'avons aucune relation avec WikiLeaks. Nous n'avons jamais parlé à personne chez WikiLeaks. Nous n'avons jamais fait affaire avec WikiLeaks. Nous n'avons aucune relation avec eux, point final »[26]. Finalement, il semble que Nix ait contacté Assange, par courriel, via l'agence de conférence WikiLeaks dont il avait trouvé les coordonnées sur Internet[26].

Les archives de l'ambassade de l'Équateur (que The Guardian et Focus Ecuador ont consultĂ©) montrent que Brittany Kaiser (alors encore directrice de Cambridge Analytica) a rencontrĂ© Assange, mais bien aprĂšs les Ă©lections. AprĂšs le scandale des donnĂ©es Facebook-Cambridge Analytica / AggregateIQ, Brittany Kaiser dit aussi avoir orientĂ© des paiements et dons en crypto-monnaie vers WikiLeaks[26], mais Nix ne lui aurait pas demandĂ© d'ĂȘtre son intermĂ©diaire[26].

Brittany Kaiser, interrogĂ©e par les dĂ©putĂ©s en avril 2018, a expliquĂ© que certains employĂ©s de Cambridge Analytica avaient « des contacts avec des avocats qui avaient Ă©galement reprĂ©sentĂ© Assange ». Son avocat a dit qu'elle a effectivement rencontrĂ© Julien Assange, en fĂ©vrier 2017, mais sans avoir Ă©voquĂ© l'Ă©lection prĂ©sidentielle amĂ©ricaine de 2016[26]. Et Brittany Kaiser dit avoir effectivement rencontrĂ© le fondateur de Wikileaks durant environ 20 minutes, bien aprĂšs la fin des Ă©lections amĂ©ricaines, en Ă©tant passĂ© par John Jones (avocat expert en procĂ©dures d’extradition, ayant reprĂ©sentĂ© Assange Ă  partir en 2015 dans l'affaire d'extradition contre le gouvernement suĂ©dois, qui est devenu un ami proche d'Assange, qui lui a rendu visite chaque semaine jusqu'Ă  ce qu'il ait Ă©tĂ© tuĂ©, percutĂ© par un train le 16 avril 2016, l'enquĂȘte s'est arrĂȘtĂ©e rapidement (contre l’avis de la juge Mary Hassell) concluant Ă  un suicide)[26]. Elle a, dit-elle, Ă©coutĂ© ce qu'il avait vĂ©cu ces derniers temps[26]. Ces informations sont donnĂ©es aux enquĂȘteurs parlementaires et des parlementaires au Royaume-Uni et aux États-Unis alors que l’avocat spĂ©cial Robert Mueller III enquĂȘtait dĂ©jĂ  sur Cambridge Analytica d'une part, et sur WikiLeaks d'autre part[26].

Notes et références

 

  1. (en) Ellen Gamerman, « In Books and Movies, Whistleblowers Tell All », The Wall Street Journal,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  2. « She worked for Cambridge Analytica to get Trump elected. Now she’s seeking redemption. - The Washington Post », sur web.archive.org, (consultĂ© le )
  3. (en-US) « Former Cambridge Analytica director, Brittany Kaiser, dumps more evidence of Brexit’s democratic trainwreck », sur TechCrunch, (consultĂ© le )
  4. « Who Is Brittany Kaiser? ‘The Great Hack’ Spotlights The Cambridge Analytica Whistleblower », sur web.archive.org, (consultĂ© le )
  5. « Brittany Kaiser net worth: How much is Cambridge Analytica whistleblower worth? », sur express.co.uk, (version du 13 août 2019 sur Internet Archive)
  6. (en) « Who is Brittany Kaiser? Netflix documentary "The Great Hack" casts light on central whistle-blower in Cambridge Analytica scandal », sur Newsweek, (consulté le )
  7. « Brittany Kaiser Now: Where Is She Today & How Old Is She? », sur heavy.com, (version du 13 août 2019 sur Internet Archive)
  8. Santiago, « Brittany Kaiser: 5 Fast Facts You Need to Know » [archive du ], Heavy.com, (consultĂ© le ) : « Brittany Kaiser, 31 »
  9. (en) Murdock, « Who is Brittany Kaiser? Cambridge Analytica whistleblower teases new revelations » [archive du ], Newsweek, (consulté le )
  10. Timberg et Helderman, « Brittany Brittany Kaiser's work with Cambridge Analytica helped elect Donald Trump. She's hoping the world will forgive her. » [archive du ], Washington Post, (consultĂ© le ) : « Kaiser first emerged in last year’s Cambridge Analytica scandal ... Kaiser — at the time a 30-year-old »
  11. « Netflix's The Great Hack: What happened to Brittany Kaiser? », sur web.archive.org, (consulté le )
  12. (en) Craig Timberg et Rosalind S. Helderman, « Brittany Kaiser’s work with Cambridge Analytica helped elect Donald Trump. She’s hoping the world will forgive her. », The Washington Post,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  13. P, « Manufacturing consent 2.0 », @businessline
  14. « Former Cambridge Analytica Director Says She Saw Company Techniques 'As Savvy' », NPR.org
  15. Brittany Kaiser, Targeted : My Inside Story of Cambridge Analytica and How Trump and Facebook Broke Democracy, HarperCollins, , 384 p. (ISBN 978-0-06-296579-0, OCLC 1111158293)
  16. Wakefield, « Great Hack insider: Ban Facebook political ads » [archive du ], BBC.com, (consulté le )
  17. « Phunware Appoints Brittany Kaiser to Advisory Board » [archive du ], www.phunware.com, (consulté le )
  18. (en-US) Fang, « The Donald Trump Campaign Is Deploying Phone Location-Tracking Technology », The Intercept, (consulté le )
  19. Cadwalladr, « Fresh Cambridge Analytica leak ‘shows global manipulation is out of control’ », The Guardian,
  20. (en) « Rappler Talk: Brittany Kaiser on protecting your data », Rappler (consulté le )
  21. (en) « Bongbong Marcos asked Cambridge Analytica to ‘rebrand’ family image », Rappler (consultĂ© le )
  22. (en) President, « Whistleblower and Data Rights Activist Brittany Kaiser Joins Brock Pierce for President as Campaign Manager », www.prnewswire.com (consulté le )
  23. (en) « Interview with Brittany Kaiser », www.bestbusinessdigest.com, (consulté le )
  24. https://www.parliamentlive.tv/Event/Index/d4a948dd-b19a-4ece-adbe-8d84cfab09c5
  25. (en) Betsy Swan, « Trump Data Guru Alexander Nix: I Tried to Team Up With Julian Assange », sur The Daily Beast, (consulté le )
  26. (en) « Cambridge Analytica director 'met Assange to discuss US election' », sur the Guardian, (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

Filmographie

Articles connexes

Liens externes

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