Brectouville
Brectouville est une ancienne commune française, située dans le département de la Manche et dans la région de Normandie, devenue le une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Torigny-les-Villes.
Brectouville | |
Vue sur l'église Saint-Pierre. | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Saint-Lô |
Commune | Torigny-les-Villes |
Intercommunalité | Saint-Lô Agglo |
Statut | Commune déléguée |
Maire délégué Mandat |
Guylaine Fleury 2020-2026 |
Code postal | 50160 |
Code commune | 50075 |
Démographie | |
Gentilé | Brectouvillais |
Population | 168 hab. (2019) |
Densité | 45 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 01′ 19″ nord, 1° 01′ 21″ ouest |
Altitude | Min. 29 m Max. 137 m |
Superficie | 3,74 km2 |
Élections | |
Départementales | Condé-sur-Vire |
Historique | |
Fusion | |
Commune(s) d'intégration | Torigny-les-Villes |
Localisation | |
Elle est peuplée de 168 habitants[Note 1].
Géographie
La commune est en Pays saint-lois, dans le Bocage normand. Son bourg est à 4 km à l'ouest de Torigni-sur-Vire, à 7,5 km au nord-est de Tessy-sur-Vire et à 14 km au sud-est de Saint-Lô.
Le point culminant (136/137 m) se situe en limite sud-est, près de la route en direction de Giéville. Le point le plus bas (29 m) correspond à la sortie de la Vire du territoire, au nord-ouest. La commune est bocagère.
Les principaux lieux-dits sont, du nord au nord-ouest, dans le sens horaire, Brectouville, Bérigny, le Presbytère, la Hourie, le Clos Neuf, les Fosses, la Loge, les Ruettes, Bellevue, la Févrerie, la Tostainerie, les Monts, le Val de Vire, Hébert, Carville, le Coudray et le Bois[1].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté en 1159 sous la forme latinisée Britecolvilla[3].
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -ville « domaine rural » (élément issu du gallo-roman VILLA « domaine rural »). Le premier élément Brectou- représente l'anthroponyme (nom de personne) d'origine anglo-scandinave Bretecol, anglicisation du nom scandinave hypothétique *Bretakollr, d'où le sens global de « le domaine rural de Bretecol ».
Ce dernier nom est attesté en Angleterre vers 1050[4]. Le nom scandinave *Bretakollr postulé par la forme anglo-saxonne n'est en fait attesté nulle part, quoique François de Beaurepaire[3] et à sa suite René Lepelley[5] le citent témérairement sans astérisque[6].
Ce nom scandinave, non attesté mais tout à fait plausible, est issu de la combinaison des éléments Breta-, génitif pluriel de Bretar « les (Grand)-Bretons », c'est-à-dire ici « les Gallois », et -kollr, identique à l'ancien islandais kollr « tête, crâne rasé », et par extension « homme »[7].
Microtoponymie
Le nom du hameau de Bérigny est un toponyme gallo-roman tardif probablement formé sur l'anthroponyme germanique Berin, diminutif de Bero : gallo-roman °BERINIACU, « la propriété de Berin »[8].
Le nom du hameau de Carville est un toponyme médiéval précoce formé sur l'anthroponyme scandinave Kari, soit « le domaine rural de Kari »[9].
Dans le nom du hameau du Clos Neuf, clos a le sens normand de « champ ou prairie fermé »[Note 2].
Le nom du hameau du Coudray est issu de l'ancien français de l'Ouest coldrei « bois de noisetiers » (coudre signifie « noisetier » en normand); ce nom est issu du latin tardif coldretum.
Les hameaux en X-erie, X-ère ou (les) X sont des structures récentes (médiévales, ou plus tardives encore). À l'origine, ils désignent la ferme ou la propriété de la famille X : la Hourie, la ferme / le domaine des Houre ; la Févrerie, la ferme des Fèvre ou Lefèvre; la Tostainerie, la ferme des Tostain ; Hébert, la ferme des Hébert, etc.
Histoire
En 1640, le « fief, terre et sieurye de Brectouville » (vicomté de Bayeux, grand bailliage de Caen) appartiennent à monseigneur de Matignon[10], François Goyon (1607-1675), comte de Thorigny, lieutenant-général des Armées du roi[11].
Le , Brectouville intègre avec trois autres communes la commune de Torigny-les-Villes[12] créée sous le régime juridique des communes nouvelles instauré par la loi no 2010-1563 du de réforme des collectivités territoriales. Les communes de Brectouville, Giéville, Guilberville et Torigni-sur-Vire deviennent des communes déléguées et Torigni-sur-Vire est le chef-lieu de la commune nouvelle.
Politique et administration
Circonscriptions administratives avant la Révolution
- Généralité : Caen.
- Élection : Élection de Bayeux (1612/1636, 1677), puis Saint-Lô (1713).
- Sergenterie : Thorigny.
Les maires
Le conseil municipal était composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[14]. Ces conseillers intègrent au complet le conseil municipal de Torigny-les-Villes le jusqu'en 2020 et Christine Lesouef devient maire délégué.
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[17] - [Note 3].
En 2019, la commune comptait 168 habitants, en diminution de −1,18 % par rapport à 2014 (Manche : 0,44 %, France hors Mayotte : 2,49 %). Brectouville a compté jusqu'à 334 habitants en 1821.
Lieux et monuments
- Les roches de Ham, falaise de schiste présentant un aplomb vertigineux au-dessus de la Vire. De son sommet se dévoile un superbe panorama sur la vallée de la Vire.
- Église Saint-Pierre construite de 1754 à 1758[11]. Elle abrite les statues de sainte Barbe (XVIe), Vierge à l'Enfant (XVIIIe), saint Pierre (XVIIIe) et une verrière (XXe) de Mauméjean[11]. C'est Pierre Buisson, prêtre qui construisit l'église et le presbytère[11].
- If multiséculaire[11].
- Les roches de Ham.
- L'église Saint-Pierre.
Voir aussi
Bibliographie
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 108
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative aux organisations :
Notes et références
Notes
- Population municipale 2019.
- Voir l'article en normand cllos.
- Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
Références
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2014 (site de l'IGN, téléchargement du 1er mars 2015)
- « Brectouville » sur Géoportail..
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée »
- François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 86.
- Gillian Fellows-Jensen, Scandinavian Personal Names in Lincolnshire and Yorkshire, Copenhagen, Akademisk Forlag, 1968, p. 64 s.v. °Bretakollr.
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Caen, Presses Universitaires de Caen / Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, 1993, p. 77b. À noter que l'auteur parle d'un « nom de personne anglo-scandinave Bretakollr », ce qui est faux : seule la forme Bretecol est anglo-scandinave, et non son étymon postulé *Bretakollr, qui est, lui, scandinave.
- Dominique Fournier, « Brectouville#Toponymie » in Wikimanche .
- Dominique Fournier, ibidem.
- François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 78.
- François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Picard, Paris, 1979, p. 57.
- Rôle des fiefs du grand bailliage de Caen (vicomtés de Caen, Bayeux, Falaise et Vire) et de leur possesseurs dressé en 1640, Bulletin héraldique de France, 1890-1892, p. 28b.
- Gautier 2014, p. 108.
- « Recueil des actes administratifs de septembre 2015 » [PDF], sur le site de la préfecture de la Manche (consulté le ).
- Annuaire de la Manche.
- « Christine Lesouef est le nouveau maire », sur Ouest-france.fr (consulté le )
- « Mickaël Grandin est le nouveau maire », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
- L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
- Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .