Brévands
Brévands est une ancienne commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, devenue le une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Carentan-les-Marais.
Brévands | |
L'église Saint-Martin. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Saint-Lô |
Commune | Carentan-les-Marais |
Intercommunalité | Communauté de communes de la Baie du Cotentin |
Statut | Commune déléguée |
Maire délégué Mandat |
Jean-Marc Darthenay 2020-2026 |
Code postal | 50500 |
Code commune | 50080 |
Démographie | |
Gentilé | Brévandais |
Population | 305 hab. (2020 ) |
Densité | 22 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 19′ 54″ nord, 1° 11′ 00″ ouest |
Altitude | Min. 0 m Max. 29 m |
Superficie | 13,87 km2 |
Élections | |
Départementales | Carentan |
Historique | |
Fusion | |
Commune(s) d'intégration | Carentan-les-Marais |
Localisation | |
Elle est peuplée de 305 habitants[Note 1].
Géographie
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Bevrant en 1056[2], Bevrant au XIe siècle[3], Beverant en 1200, Bevran vers 1280, Bevrant en 1421 et 1497[2], Brevant en 1559[4], Brevans en 1759[5], Brevands en 1793[6].
La forme actuelle témoigne de la métathèse de [r] fréquente en toponymie et dans la langue française, en effet la forme initiale était Bevrant et non Brevant qui n'apparaît qu'au XVIe siècle, le t étymologique est remplacé par un d graphique au XVIIIe siècle et un s est ajouté tout aussi arbitrairement.
Certains toponymistes s'accordent pour voir dans l'élément Bevr- le nom du castor en gaulois, c'est-à -dire *bebros « castor », adapté en bas-latin sous la forme beber[7], d'où bievre « castor » en ancien français (distinct du latin classique fiber « castor »)[8], d'autres hésitent à rattacher Brevands à beber[2].
La finale -ant semble correspondre à un élément *ant- pré-indo-européen. Albert Dauzat en fait état, en tant que racine hydronymique, pour expliquer deux noms de rivières identiques : l’Ante, affluent de l’Aisne dans la Marne (Antre 1153), et l’Ante, affluent de la Dives dans le Calvados (Antea 1300)[9]. Cet élément apparaît fréquemment en France sous la forme *ant-ia, soit seul (*Antia> Ance, nom de trois rivières du centre de la France), soit en tant que suffixe ou second élément d’un composé, avec le sens probable de « rivière, cours d’eau »[8]. Il semblerait ici que l'on en ait une variante masculine ayant abouti à une forme gallo-romane *ANT-U, d'où un étymon *BEBR-ANT-U> Bevrant, dont le sens global serait « la rivière aux castors ». Ce nom a pu désigner le cours d'eau qui est aujourd'hui le canal de Carentan à la Mer, et où se mêlent les eaux de la Douve et de la Taute[8].
Le gentilé est Brévandais.
Histoire
Pierre de La Luzerne, seigneur de Brévands, est nommé le gentilhomme ordinaire de la chambre du roi Louis XIII, et sera en 1627 le 17e gouverneur du Mont-Saint-Michel[10].
Le , Brévands rejoint avec deux autres communes la commune de Carentan-les-Marais[11] créée le par la fusion de quatre communes sous le régime juridique des communes nouvelles instauré par la loi no 2010-1563 du de réforme des collectivités territoriales. Les communes de Brévands, des Veys et de Saint-Pellerin deviennent des communes déléguées au même titre qu'Angoville-au-Plain, Carentan, Houesville et Saint-Côme-du-Mont réunies en 2016, et Carentan est le chef-lieu de la commune nouvelle.
Politique et administration
Le conseil municipal était composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[13]. Ces conseillers intègrent au complet le conseil municipal de Carentan-les-Marais le jusqu'en 2020 et Jean-Marc Darthenay devient maire délégué.
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[14]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[15] - [Note 2].
En 2020, la commune comptait 305 habitants, en diminution de −0,33 % par rapport à 2015 (Manche : 0,44 %, France hors Mayotte : 2,49 %). Brévands a compté jusqu'à 506 habitants en 1891.
Économie
La commune se situe dans la zone géographique des appellations d'origine protégée (AOP) Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny[17].
Lieux et monuments
L'église Saint-Martin
L'église Saint-Martin (XIIe, XVIIe – XIXe siècle-s)[10] et sa crypte souterraine dite chapelle Saint-Loup est classée au titre des monuments historiques depuis 1954[18]. L'église abrite un maître-autel et son retable (XVIIe), des salles (XVIIIe), une statue de saint Loup ou saint fromond (XVIe), ainsi que les peintures murales qui décorent la crypte (XIIIe), œuvres classées au titre objet aux monuments historiques[19]. L'église renferme également le gisant d'Anne du Mesnildot et son enfant (1632)[10].
- Maître-autel, classé au titre objet.
- Piles.
- Entrée de la crypte.
- Gisant d'Anne du Mesnildot et de son enfant.
L’église Saint-Martin. Vue sud-est. Le chœur de l’église Saint-Martin. La nef de l’église Saint-Martin depuis le chœur. Plaque commémorative 1914-1918.
Autres édifices
- Un lavoir entièrement restauré par les élèves d'une classe de l'école de Brévands.
- De belles fermes-manoirs sont réparties sur la commune : la ferme de Grimarais, le Colombier (XVIe – XIXe siècles), la Gancellerie, le manoir de Vermont (XVIIIe – XIXe siècles), la Capitainerie, le haras du Chalet[10].
- Château de Brévands (XVIe siècle). Il fut acquis après la Révolution par Charles-François Lebrun[20], et a été détruit en 1860[10].
- Motte ; vers 1832, en un lieu-dit le Jardin Guerrier[21], une tradition veut qu'il y ait eu un château. Selon Frédéric Scuvée, il subsiste une motte avec fossé[22].
Personnalités liées à la commune
Saint Fromont qui allait devenir en 674, le 14e évêque de Coutances, serait né selon la tradition à Brévands. Une fontaine située dans un champ porte toujours, par tradition, le nom de fontaine Saint-Fromont. Des restes de pierre donneraient à penser qu'une maison aurait existé.
Voir aussi
Bibliographie
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 113
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la géographie :
- Résumé statistique de Brévands sur le site de l'Insee
Notes et références
Notes
- Population municipale 2015.
- Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
Références
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2014 (site de l'IGN, téléchargement du 1er mars 2015)
- Brévands au péril de la mer par l'abbé Gervais Houet.
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
- François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, page 87.
- Cahiers Léopold Delisle, p. 41.
- Eugène Robillard de Beaurepaire et le comte Auguste de Blangy, Le Journal du Sire de Gouberville (t. II), Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie XXXII, Caen, 1895, p. 473.
- « carte de Cassini » sur Géoportail..
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN 2-85023-076-6), p. 65a.
- Dominique Fournier « Brevands#Toponymie » in Wikimanche.
- Albert Dauzat, Gaston Deslandes et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de rivières et de montagnes en France, Klincksieck, Paris, 1978, p. 20b.
- Gautier 2014, p. 113.
- « Recueil des actes administratifs de juillet 2016 » [PDF], sur le site de la préfecture de la Manche (consulté le ).
- « Jean-Marc Darthenay, nouveau maire », sur ouest-france.fr, 'Ouest-France (consulté le ).
- « Brévands (50500) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
- Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
- AOP Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny
- « Église », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Œuvres mobilières à Brévands.
- Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 32.
- Guy Le Hallé (préf. Hervé Morin, photogr. Yves Buffetaut), Châteaux forts de Basse-Normandie, t. II, Louviers, Ysec Éditions, , 160 p. (ISBN 978-284673-215-4), p. 80 (Brévands).
- Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du Moyen Âge en France, Strasbourg, Éditions Publitotal, , 28e éd. (1re éd. 1979), 1304 p. (ISBN 2-86535-070-3, OCLC 1078727877), p. 201.