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Bataille des Ponts-de-CĂ© (1620)

La bataille des Ponts-de-Cé, connue également sous le nom de Drôlerie des Ponts-de-Cé, est un conflit survenu, le au Ponts-de-Cé, entre les partisans du roi Louis XIII et ceux de sa mère, Marie de Médicis, que son fils avait écartée de la régence trois ans plus tôt, et qui tentait de revenir au pouvoir.

Bataille des Ponts-de-CĂ©
Informations générales
Date
Lieu Les Ponts-de-CĂ©
Issue Victoire royale
Belligérants
Partisans de Marie de MĂ©dicisDrapeau du Royaume de France Royaume de France
Forces en présence
~4 500 hommes~8 600 hommes

Les causes de cette bataille

  • 1610 : Ă  l'âge de 9 ans, Louis XIII est sacrĂ© Ă  Reims le 17 octobre 1610. Il est roi sous la rĂ©gence de sa mère, Marie de MĂ©dicis et sous la domination de son conseiller italien Concini.
  • 1611 : Sully dĂ©missionne le 26 janvier.
  • 1613 : Concini est nommĂ© marĂ©chal de France, le 19 novembre.
  • 1614 : rĂ©volte des Grands (le prince de CondĂ©, les ducs de VendĂ´me, de Mayenne, de Retz) contre Concini. Le 15 mai : TraitĂ© de Sainte-Menehould. La rĂ©gente promet aux nobles la convocation des Ă©tats gĂ©nĂ©raux et les couvre d'or.
  • 1615 : mariage du roi Louis XIII le 28 novembre 1615 Ă  Anne d'Autriche, infante d'Espagne (fille du roi d'Espagne Philippe III).
  • 1616 : Nouvelle rĂ©volte des nobles. Paix de Loudun (dĂ©sastreuse pour la Cour), entre Marie de MĂ©dicis (la rĂ©gente) et le prince de CondĂ©, le 3 mai 1616. Emprisonnement de CondĂ© par Concini, marĂ©chal d'Ancre, le 1er septembre 1616. Richelieu est nommĂ© secrĂ©taire d'État pour la guerre et les affaires Ă©trangères, le 25 novembre 1616.
  • 1617 : coup de force, le 24 avril, de Louis XIII qui accède au pouvoir en ordonnant l'assassinat du favori de sa mère, Concino Concini. Il exile Marie de MĂ©dicis Ă  Blois et prend enfin sa place de roi. Louis XIII a dĂ©sormais son propre favori, Charles d'Albert, duc de Luynes, issu de la petite noblesse. Très rapidement, Luynes accumule les titres et les fortunes (il deviendra connĂ©table le 31 mars 1621). Son avancement crĂ©e des mĂ©contentements, d'autant que le favori du roi commet des maladresses.
  • 1619 : la reine-mère s'Ă©chappe du château de Blois et lève une armĂ©e contre son fils qui choisit de se rĂ©concilier avec elle, lors du traitĂ© d'AngoulĂŞme le 30 avril 1619, et lui cède les villes d'Angers et de Chinon, mais lui interdit de revenir au conseil. En octobre, le roi fait libĂ©rer CondĂ©, ce qui est une provocation envers Marie de MĂ©dicis (qui l'avait fait emprisonner). Celle-ci se lance dans une nouvelle rĂ©volte.

Prologue

Marie de Médicis peut encore compter sur les Grands du royaume : César, duc de Vendôme, premier fils d'Henri IV et de sa favorite Gabrielle d'Estrées, et donc demi-frère de Louis XIII, prend le parti de la Reine-mère et dirige avec son frère, le Grand Prieur de Vendôme, les troupes des "Grands" (le duc d'Epernon, le duc de Retz, le duc de Nemours, le duc de Montmorency, le comte de Soissons, le duc de Longueville, le maréchal de Boisdauphin, le "duc" de La Trémoille)[1].

Ainsi, par leur intermédiaire, Marie contrôle Rouen et Le Havre (Longueville), Dreux, La Ferté-Bernard, le Perche et une partie du Maine (Soissons), Château-Gontier et Sablé (Boisdauphin), une partie de la Loire (Vendôme), de la Bretagne (La Trémoille) et du Poitou (Retz), et la Saintonge (Épernon)[1]. Le passage stratégique de la Loire, entre Anjou et Poitou, se fait aux Ponts-de-Cé.

En Normandie, le duc de Longueville entre officiellement en dissidence le 2 juillet[1] ; le Languedoc prend également le chemin de la désobéissance. Le 7, l'armée royale part en direction de Rouen. Elle est menée par le souverain et comprend entre autres son frère, le prince de Condé (libéré depuis peu), et trois hommes de guerre expérimentés : les maréchaux de Praslin, de Créquy et le futur maréchal de Schomberg[1]. Rouen est prise le 10 juillet. Longueville, qui ne s'attendait pas à une réaction aussi rapide, doit se réfugier à Caen, en compagnie du prieur de Vendôme. La ville et son château font soumission dès l'arrivée du roi[1] le 17 juillet.

Forces en présence

Armée française

L'armĂ©e française est composĂ©e de 8 000 fantassins et 600 cavaliers commandĂ©e par le prince de CondĂ© secondĂ© par le marĂ©chal de Praslin et les marĂ©chaux de camp Tresnel, CrĂ©quy, Nerestang et Bassompierre. Ces derniers commandent :

Chaque régiment d'infanterie possède des enfants perdus[2].

La Bataille des Ponts-de-CĂ©

Louis XIII envoie alors le duc de Bellegarde, le président Jeannin et l'archevêque de Sens pour traiter de la paix au château d'Angers avec Marie de Médicis et ses soutiens[1]. Mais seul Richelieu est réceptif à ces propositions[1], et l'armée royale continue à avancer : le 2 août, elle est au Mans, et oblique sur Angers[1]. Le roi a quitté La Flèche, le 6 août pour dîner à Durtal et coucher au Verger. Le 7 août, les troupes royales se réunissent dans la plaine de Trélazé, près des ardoisières d'Angers. François de Bassompierre ayant aperçu quelques gardes du comte de Soissons envoie une centaine d'homme du régiment de Piémont en pointe. Les carabins adverses se retirent puis se cachent pour observer.

À ce moment, l'armée de la Reine-Mère est disposée dans le delta formé par le confluent de la Maine dans la Loire. Elle appuie sa droite aux Ponts-de-Cé, avec le château pour réduit et sa gauche à l'enceinte d'Angers. Bien plus nombreuse que l'armée royale, elle est également riche en chefs : Louis de Marillac, qui possède officiellement son commandement, doit disputer cette charge sur le terrain avec le duc de Vendôme, le duc de Nemours, le comte de Soissons et le maréchal de Boisdauphin[1]. Les contingents n'arrivent plus en Anjou, et les troupes actuelles commencent à se disperser[1]. Le duc de Retz commande l'infanterie et le comte de Saint-Aignan la cavalerie.

En face se trouvent les troupes royales, avec les Gardes-Françaises, Picardie et Champagne et 2 canons. Commandées directement par le roi, elles reçoivent l'ordre d'occuper Sorges-sur-l'Authion pour faire quelques escarmouches et reconnaître le terrain et le retranchement ennemi. Puis on leur donne l'ordre de charger l'infanterie ennemie, qui, toujours menée par Retz, bat en retraite à la troisième charge[1].

La conclusion de la paix à Angers, cycle de Marie de Médicis, Pierre-Paul Rubens, musée du Louvre.

La dĂ©fection du duc de Retz et de ses 1 500 hommes, rĂ©duisant de plus d'un tiers les troupes des Grands, incite le duc de VendĂ´me Ă  renoncer au combat et Ă  se rĂ©fugier Ă  Angers, oĂą se trouvait la cour de Marie de MĂ©dicis, laissant son armĂ©e en plein dĂ©sarroi. Ce fut alors un jeu d'enfant pour le marĂ©chal de CrĂ©qui de mettre en dĂ©route cette armĂ©e sans chef, dispersant faisant de cette bataille une "drĂ´lerie". La "drĂ´lerie des Ponts-de-CĂ©" fut la dĂ©bandade et la dispersion des troupes sans commandement de la reine-mère par les troupes royales. La dĂ©faite est totale pour Marie de MĂ©dicis.

Le 10 août, la paix d'Angers est signée entre Louis XIII et Marie de Médicis. Par crainte de voir sa mère poursuivre ses complots, le roi accepte son retour à la cour de France, et se réconcilie avec elle par l'entremise de Richelieu, alors évêque de Luçon.

Notes et références

Bibliographie

  • Marie-Catherine Vignal Souleyreau, Richelieu ou la quĂŞte d'Europe, Paris, Pygmalion, , 385 p. (lire en ligne)
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