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Baorangia bicolor

Bolet bicolore

Baorangia bicolor
Description de cette image, également commentée ci-après
Un bolet bicolore de la forĂŞt nationale de George Washington, dans les Appalaches.

Espèce

Baorangia bicolor
(Kuntze) G.Wu (d), Halling (d) & Zhu L.Yang (d), 2015

Synonymes

  • Baorangia rubelloides G. Wu, Halling & Zhu L. Yang[1]
  • Boletus bicolor Peck.[1]
  • Boletus rubellus subsp. bicolor (Kuntze) Singer[1]
  • Ceriomyces bicolor (Kuntze) Murrill[1]
  • Suillus bicolor Kuntze[1]
  • Xerocomus bicolor (Kuntze) Cetto[1]

Baorangia bicolor, communément appelé Bolet bicolore, est une espèce de champignons basidiomycètes de la famille des Boletaceae. Il doit son nom à sa coloration partagée entre le jaune vif et le rouge vineux. Il fait partie du groupe des bolets dont la chair devient bleue lorsqu'elle est froissée ou coupée, bien que ce phénomène soit moins rapide que chez d'autres espèces. Il pousse au pied des feuillus, dans l'est de l'Amérique du Nord, ainsi qu'en Chine et au Népal. C'est un champignon comestible très apprécié, mais qui peut provoquer des troubles digestifs chez certains individus et qui doit toujours être bien cuit.

Taxinomie

L'espèce est décrite pour la première fois en 1872 comme Boletus bicolor par Charles Horton Peck à partir d'un spécimen collecté dans l'État de New York. Bien que la plupart des ouvrages du XXe siècle reprennent ce nom, il est illégitime selon les règles du Code international de nomenclature pour les algues, les champignons et les plantes[2]. Il a en effet été utilisé en 1807 par le botaniste italien Giuseppe Raddi pour une espèce récoltée près de Florence[3], qui n'a jamais été revue depuis. C'est donc Suillus bicolor nommé par Otto Kuntze en 1898 et correspondant à l'espèce décrite par Peck qui est reconnu comme basionyme. L'épithète spécifique bicolor est en effet valide dans ce cas, puisque accolée à un autre genre[2]. En 1909, une troisième espèce découverte à Singapour, différente des précédentes, est nommée Boletus bicolor George Edward Massee (en)[4]. Elle est également illégitime et renommée Boletochaete bicolor par Rolf Singer en 1986.

En 2015, une Ă©quipe de mycologues chinois propose la crĂ©ation d'un nouveau genre de Boletaceae, Baorangia. En chinois, Bao signifie « fin Â» et rang « hymĂ©nium Â», car ces bolets se distinguent par la finesse de leur hymĂ©nophore[5]. Les auteurs demandent de renommer le bolet bicolore en Baorangia rubelloides pour rĂ©gler le conflit taxinomique liĂ© Ă  l'Ă©pithète bicolor, mais cette proposition n'est pas retenue[2].

Description

Les pores du bolet bicolore sont jaune vif et presque invisibles.

Comme son nom l'indique, le Bolet bicolore est entièrement teintĂ© de jaune et de rouge. C'est un champignon Ă  la silhouette plutĂ´t trapue, dont le chapeau mesure entre 4 et 15 cm de diamètre et le pied de 5 Ă  10 cm de long pour 1 Ă  cm d'Ă©paisseur[6]. Dans le jeune âge, le chapeau est convexe, finement veloutĂ© et rouge vineux. Il s'Ă©tale en vieillissant, devient lisse et se dĂ©colore parfois pour prendre une teinte jaune rosĂ©. Les tubes sont d'abord jaunes puis jaune olivâtre et plus courts que la plupart des bolets. Ils sont adnĂ©s, puis Ă©chancrĂ©s, et leurs pores sont si petits qu'on les distingue difficilement chez les jeunes spĂ©cimens. Ils sont concolores aux tubes et bleuissent au froissement[7]. Le stipe est souvent clavĂ© vers la base, plein et glabre. Il est rouge vineux teintĂ© de jaune vers l'apex[6]. La chair est jaune pâle, plus foncĂ©e dans le pied, et elle bleuit lentement Ă  la coupe (mais plus faiblement que les pores). Sa saveur est douce et son odeur indistincte. La sporĂ©e est brun olive[7].

Distribution et habitat

Spécimens de différents âges. On remarque notamment les pores jaunes (qui bleuissent au toucher) virant à l'olivâtre à maturité.

Le Bolet bicolore est prĂ©sent en AmĂ©rique du Nord, oĂą sa zone de distribution s'Ă©tend du sud-est du Canada et de la rĂ©gion des Grands Lacs, principalement Ă  l'est des montagnes Rocheuses, jusqu'en Floride au sud, et dans le Midwest jusqu'au Wisconsin[8]. On le rencontre Ă©galement en Chine et au NĂ©pal[9]. Cette distribution qui semble illogique est en rĂ©alitĂ© un phĂ©nomène observĂ© pour de nombreuses plantes et animaux, et connue sous le nom de « disjonction d'Asa Gray Â». Des fragments similaires de vestiges de flore tertiaire sont ainsi retrouvĂ©s Ă  la fois dans l'est de l'AmĂ©rique du Nord et en Asie de l'Est[10].

C'est une espèce mycorhizienne que l'on trouve principalement au pied des chênes et des hêtres[6]. Au Québec, sa saison de fructification s'étend de juin à septembre et se concentre entre la mi-juillet et la mi-août. Il est occasionnel, bien que plus fréquent dans le sud de la province[7].

Comestibilité

Le bolet bicolore est un excellent comestible, qui peut toutefois causer des troubles digestifs chez certaines personnes, surtout s'il n'est pas suffisamment cuit. Sa chair est à la fois ferme et tendre, et son parfum est marqué par des effluves salés et épicés qui rappellent le bouillon de poulet ou le curry[7].

Notes et références

  1. BioLib, consulté le 26 juin 2020
  2. (en) Timothy J. Baroni, Mushrooms of the northeastern United States and eastern Canada, Timber Press, , 600 p. (ISBN 978-1-60469-814-5 et 1-60469-814-4, OCLC 960906173, lire en ligne), p. 367.
  3. (it) Giuseppe Raddi, « Delle specie nuove di Funghi ritrovatanei contorni di Firenze », Atti della Societá dei Naturalisti e Matematici di Modena, vol. 13,‎ , p. 345–362.
  4. (en) George Edward Massee, « Fungi exotici, IX », Bulletin of Miscellaneous Informations of the Royal Botanical Gardens Kew, vol. 1909, no 5,‎ , p. 205 (DOI 10.2307/4113287, JSTOR 4113287, lire en ligne).
  5. (en) Gang Wu, Kuan Zhao, Yan-Chun Li, Nian-Kai Zeng, Bang Feng, Roy E. Halling et Zhu Liang Yang, « Four new genera of the fungal family Boletaceae », Fungal Diversity, vol. 81, no 1,‎ , p. 1–24 (ISSN 1560-2745 et 1878-9129, DOI 10.1007/s13225-015-0322-0, lire en ligne, consulté le ).
  6. Roland Labbé, « Baorangia bicolor / Bolet bicolore », sur Mycoquébec.org, (consulté le ).
  7. Yves Lamoureux et Matthieu Sicard, Connaître, cueillir et cuisiner les champignons sauvages du Québec, Fides, , 365 p. (ISBN 2-7621-2617-7 et 978-2-7621-2617-4, OCLC 58053351, lire en ligne), p. 119-120.
  8. Susan J. Wernert, Reader's Digest North American wildlife, Reader's Digest Association, (ISBN 0-89577-102-0, 978-0-89577-102-5 et 0-7621-0020-6, OCLC 8261426, lire en ligne).
  9. (en) Morten Christensen, Sanjeeb Bhattarai, Shiva Devkota et Helle O. Larsen, « Collection and Use of Wild Edible Fungi in Nepal », Economic Botany, vol. 62, no 1,‎ , p. 12–23 (ISSN 0013-0001 et 1874-9364, DOI 10.1007/s12231-007-9000-9, lire en ligne, consulté le ).
  10. (en) Larissa N. Vasilyeva et Steven L. Stephenson, « Biogeographical patterns in pyrenomycetous fungi and their taxonomy. 1. The Grayan disjunction », Mycotaxon, vol. 114, no 1,‎ , p. 281–303 (DOI 10.5248/114.281, lire en ligne, consulté le ).

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