Accueil🇫🇷Chercher

Banque de l'Algérie

La Banque de l'AlgĂ©rie est une institution financière et monĂ©taire fondĂ©e en 1851 et dĂ©mantelĂ©e en 1963 dĂ©pendant de la Banque de France. DestinĂ©e Ă  gĂ©rer la politique monĂ©taire et financière en AlgĂ©rie, alors sous domination française, la banque est crĂ©Ă©e[2] sous la IIe RĂ©publique, par une loi adoptĂ©e le [3] par l'AssemblĂ©e nationale lĂ©gislative et promulguĂ©e le [3] par Louis-NapolĂ©on Bonaparte, alors prĂ©sident de la RĂ©publique. Il s'agit alors d'une banque d'escompte, de circulation et de dĂ©pĂ´t[4] ayant la forme d'une sociĂ©tĂ© anonyme[2] au capital de trois millions de francs[5] — reprĂ©sentĂ©s par six mille actions de cinq cents francs[5] — et Ă  laquelle est concĂ©dĂ© — initialement pour vingt ans[6] — le privilège d'Ă©mettre des billets au porteur de 1000, 500, 200, 100 et 50 francs algĂ©riens[7]. Ces billets sont remboursables Ă  vue au siège de la banque[7] ou dans l'une de ses succursales[8]. Un dĂ©cret du porte le capital de la banque Ă  10 millions de francs, reprĂ©sentĂ©s par 20 000 actions de cinq cents francs[9] - [10] et son privilège d'Ă©mission est reconduit. Après guerre, les trois partis de la rĂ©sistance, le PCF, le SFIO et le MRP, demandent la nationalisation des grandes banques (loi du 2 dĂ©cembre 1945), et de la Banque de l’AlgĂ©rie. Par la loi no 46-1070 du [11], celle-ci est nationalisĂ©e puis, par loi no 49-49 du [12], elle devient la Banque de l'AlgĂ©rie et de la Tunisie[13]. Ă€ la fin du protectorat de la Tunisie, les bureaux tunisiens ferment et la "Banque de l'AlgĂ©rie et de la Tunisie" redevient Banque de l'AlgĂ©rie le . Le personnel sera mutĂ© et rĂ©parti entre l'AlgĂ©rie et Paris[14].

Banque de l'Algérie
Banque de l'Algérie (1851-1949)
Banque de l'Algérie et de la Tunisie (1949-1958)
Banque de l'Algérie (1958-1963)
Image illustrative de l'article Banque de l'Algérie
Revers d'un billet de 20 francs émis par la Banque de l'Algérie, contremarqué « Tunisie » (1939).

Siège 1851-1900 : Alger
(Algérie française)
1900-1963 : Paris
Drapeau de la France France
Création
Gouverneur Édouard Lichtlin (1er gouv.)
Zone monétaire zone franc (Algérie française et Protectorat français de Tunisie)
Devise franc algérien (-)
franc tunisien (-)
RĂ©serves 1851 : 1 million
1856 : 2 millions
1861 : 10 millions [1]

Sièges et succursales

Siège social de la Banque de l'Algérie de 1915 à 1962, construit par Auguste Peters, actuellement situé 8 boulevard Zighoud Youcef.

Le [15], la Banque de l'Algérie s'installe à Alger dans un immeuble de la rue de la Marine[15]. Elle y demeure jusqu'en [15], date à laquelle son siège est transféré dans un hôtel édifié par l'architecte Alphonse Robinot-Bertrand sur le boulevard de l’Impératrice, devenu boulevard de la République, aujourd'hui boulevard Che-Guevara. Par la suite, un nouveau bâtiment est construit en 1915 boulevard Carnot, actuel boulevard Zighoud-Youcef (au n°8) par Auguste Peters[16].

Succursale de BĂ©jaia, place du 1er novembre.

À la suite de la modification des statuts, approuvée par la loi du , son siège est transféré à Paris[17] dans un hôtel particulier situé au 217, boulevard Saint-Germain et aujourd'hui occupé par la Maison de l'Amérique latine.

Un décret du autorise la banque à ouvrir une succursale à Oran[18] ; un décret du l'autorise à en ouvrir une deuxième à Constantine[19] ; et un décret du l'autorise à en ouvrir deux autres, respectivement à Philippeville (auj. Skikda) et à Tlemcen[20]. Par suite, vingt-neuf autres succursales ou bureaux sont ouverts : vingt-cinq en Algérie — à Bône (auj. Annaba), Guelma, Souk-Ahras, Affreville (auj. Khemis Miliana), Aumale (auj. Sour El-Ghozlane), Blida, Bouira, Boufarik, Maison-Carrée (auj. El-Harrach), Orléansville (auj. Chlef), Tizi-Ouzou, Médéa, Bougie (auj. Béjaïa), Bordj-Bou-Arreridj, Sétif, Batna, Mostaganem, Rélizane, Tiaret, Aïn-Témouchent, Saint-Denis-du-Sig (auj. Sig), Djidjelli (aul. Jijel), Sidi-Bel-Abbès, Mascara et Saïda — et quatre en Tunisie — à Tunis, Béja, Bizerte et Sousse.

Privilège d'émission

La loi du concède à la Banque de l'Algérie le privilège d'émettre des billets de banque pour une durée de vingt ans. Ce privilège est ultérieurement renouvelé :

  • par un dĂ©cret du jusqu'au ;
  • par une loi du jusqu'au ;
  • par une loi du jusqu'au ;
  • par une loi du jusqu'au ;
  • par une loi du jusqu'au ;
  • par une loi du jusqu'au .

Jusqu'en 1900, la banque n'exerce son privilège que sur le territoire de l'Algérie, mais à partir de la loi du 5 juillet 1900, les billets sont valables dans les autres territoires sous administration française. Par un décret beylical du , son privilège est étendu officiellement à la Tunisie.

Convention de transfert

Le est signée une convention de transfert du privilège d'émission de la Banque de l'Algérie. Cette convention comporte deux convenances financières signées entre Ahmed Francis (ministre algérien des finances) et Jean-Marcel Jeanneney, une franco-algérienne, concernant les relations entre le Trésor algérien et le Trésor français, l'autre concernant le transfert à la Banque centrale d'Algérie du privilège d'émission de la Banque d'Algérie avec l'assistance technique de la Banque de France[21]. Cette convention franco-algérienne a pour objet, l'organisation et le fonctionnement des services du trésor algérien.

Interruption des activités et dissolution

Après l'indĂ©pendance de l'AlgĂ©rie, les dĂ©crets no 63-321 du [22] et no 63-849 du [23] permettent d’interrompre toute activitĂ©, avant qu'un dĂ©cret du prononce sa dissolution au [24]. Les 851 agents appartenant au personnel de la Banque de l'AlgĂ©rie intègrent la banque de France et 1 420 bĂ©nĂ©ficieront de mesures de dĂ©gagement, c'est-Ă -dire qu'ils seront inscrits Ă  la caisse de retraite[14].

Gouverneurs

  • Édouard Lichtlin : 1852 - 1859
  • Auguste-Adolf Villiers : 1859 - 1868
  • Dominique-Emile Vidaillon : par intĂ©rim 1868
  • Ernest Chevallier[25] : ? - 1886
  • FĂ©lix Nelson-ChiĂ©rico : 1886 - ?
  • AmĂ©dĂ©e Rihouet : ? - 1898
  • Marc Lafon : 1898 - 1903
  • Jonnard : 1903 -
  • Émile Moreau : 1911
  • Lutaud : 1913
  • Marcel Flouret : -
  • Jean Watteau : [26] -
  • Gilles Warnier de Wailly : [27] - 1963

Références

  1. Encyclopédie de famille: répertoire général des connaissances usuelles, Volume 2, Page : 300.
  2. Banque de l'Algérie (BNF 12806016)
  3. Loi du 4 août 1851.
  4. Loi du 4 août 1851, art. 1er.
  5. Loi du 4 août 1851, art. 2.
  6. Loi du 4 août 1851, art. 5.
  7. Loi du 4 août 1851, art. 4.
  8. Victor Berard, Description d'Alger et de ses environs : Accompagnée d'un plan et d'une carte dressés, Bastide, , 152 p. (lire en ligne), p. IV.
  9. DĂ©cret du 30 mars 1861, art. 1er.
  10. France Assemblée nationale (1871-1942), Annales de l'Assemblée nationale : Compte-rendu in extenso des séances, vol. 7, Journal officiel, , p. 174
  11. Loi no 46-1070 du 17 mai 1946 portant nationalisation de la Banque de l'Algérie, dans Journal officiel de la République française du , p. 4271 et s.
  12. Loi no 49-49 du portant modification des statuts de la Banque d'Algérie et approbation d'une convention passée entre le gouvernement général de l'Algérie et la Banque de l'Algérie, dans Journal officiel de la République française du , p. 595 [fac-similé (page consultée le 16 novembre 2015)].
  13. legifrance.gouv.fr
  14. Olivier Portnoi (propos recueillis par), « Interview... Didier Bruneel (directeur général honoraire de la Banque de France) »
  15. Alexandre-Louis Breugnot, « Monnaie d'Algérie : ... ou comment naissent nos billets de banque (suite) », L'Écho d'Alger, vol. 27e année, no 10306,‎ , p. 4 (lire en ligne, consulté le ).
  16. « La banque centrale d'Algérie », sur elconum.huma-num.fr (consulté le )
  17. Loi du portant prorogation du privilège de la Banque de l'Algérie, dans Journal officiel de la République française. Lois et décrets, vol. 32, (lire en ligne), chap. 181, p. 4321-4322.
  18. Décret du 13 août 1853 qui autorise la Banque de l'Algérie à établir une première succursale à Oran, dans Bulletin des lois de l'Empire français. IXe série, t. 2 : 2d semestre 1853, Paris, , in-8o (ISSN 1272-6397, BNF 32726274, lire en ligne), bulletin no 81, texte no 735, p. 302-303.
  19. Décret du 3 décembre 1856 autorisant la Banque de l'Algérie à établir une succursale à Constantine.
  20. Décret du 22 avril 1875 autorisant la création de deux succursales de la Banque de l'Algérie, l'une à Philippeville, l'autre à Tlemcen.
  21. Farhat Othman, Les accords franco-arabes : des origines des relations bilatérales à nos jours, vol. 1, Paris/Montréal (Québec)/Budapest etc., Harmattan, , 414 p. (ISBN 2-7475-0484-0), p. 31.
  22. Décret no 63-321 du relatif à la Banque de l'Algérie, dans Journal officiel de la République française du , p. 3005 [fac-similé (page consultée le 16 novembre 2015)].
  23. Décret no 63-849 du tendant à augmenter de trois mois le délai prévu à l'article 1er du relatif à la Banque de l'Algérie, dans Journal officiel de la République française du , p. 7669-7670 [fac-similé (page consultée le 16 novembre 2015)].
  24. Décret du portant dissolution de la Banque de l'Algérie, dans Journal officiel de la République française du , p. 11189 [fac-similé (page consultée le 16 novembre 2015)].
  25. Julien Ernest Chevallier (1815-1894) — « Cote LH/523/42 », base Léonore, ministère français de la Culture.
  26. Décret du 4 décembre 1952 portant nomination du gouverneur et d'un gouverneur honoraire de la Banque de l'Algérie et de la Tunisie, dans Journal officiel de la République française du , p. 11266, art. 1er [fac-similé (page consultée le 16 novembre 2015)]
  27. Décret du 10 janvier 1962 portant nomination d'un gouverneur honoraire et d'un gouverneur de la Banque de l'Algérie, dans Journal officiel de la République française du , p. 373, art. 2 [fac-similé (page consultée le 16 novembre 2015)].

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.