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Balaur (dinosaure)

Balaur bondoc

Balaur
Description de cette image, également commentée ci-après
Dessin d'artiste de Balaur bondoc avec seulement une « griffe en faucille Â» redressĂ©e par pied.

Genre

† Balaur
Csiki et al.[1], 2010

Espèce

† Balaur bondoc
Csiki et al.[1], 2010

Balaur est un genre éteint de petits dinosaures à plumes dont la position phylogénétique au sein du clade des paraviens est encore discutée. Il a vécu au Crétacé supérieur il y a environ 70 millions d'années) et a été découvert en Roumanie.

Il n'est connu que par une seule espèce, décrite et nommée Balaur bondoc par Csiki et ses collègues en août 2010[1].

Étymologie

Le nom de genre Balaur vient du nom d'une créature proche du dragon dans le folklore roumain. Le nom d'espèce bondoc signifie « dragon trapu » : il fait référence à la forme de ses os, qui sont plus courts et plus lourds que ceux des autres dromaeosauridés.

DĂ©couverte

Historique

Les premiers petits ossements appartenant Ă  Balaur Bondoc, six Ă©lĂ©ments des membres antĂ©rieurs, spĂ©cimen FGGUB R. 1580-1585, furent dĂ©couverts en 1997 en Roumanie par Dan Grigorescu, mais la morphologie du bras Ă©tait si peu usuelle que les scientifiques n'arrivèrent pas Ă  les reconstituer correctement, les prenant pour des restes d'oviraptorosaurien. Le premier squelette fut dĂ©couvert en septembre 2009 en Roumanie, Ă  environ 2,5 kilomètres au Nord de SebeĹź, près de la rivière de SebeĹź dans la formation gĂ©ologique de SebeĹź, datant du Maastrichtien et reçut d'abord comme numĂ©ro de terrain SbG/A-Sk1. Plus tard il reçut le numĂ©ro d'inventaire EME VP.313. La dĂ©couverte fut faite par le gĂ©ologue et palĂ©ontologue Mátyás Vremir du MusĂ©um d'Histoire Transylvaine qui les envoya pour analyse Ă  Zoltán Csiki de l'UniversitĂ© de Bucarest. Les rĂ©sultats furent publiĂ©s le 31 aoĂ»t 2010 dans les Proceedings of the National Academy of Sciences. Les restes fossiles de 1997, trouvĂ©s dans une strate plus rĂ©cente, montrent qu'il s'agissait d'un individu 45 % plus long que celui de 2010.

Le squelette découvert n'est que partiel. Il est composé de quelques vertèbres, ainsi que de la ceinture pectorale, du bassin et des membres. Il a été extrait de la formation géologique de Sebeş en Roumanie. Ce squelette est le plus complet et le mieux préservé d'un théropode du Crétacé supérieur en Europe[1].

Description

Squelette de Balaur.
Pied gauche de l'holotype.

Balaur est un dinosaure théropode paravien qui vivait il y a à peu près 70 millions d'années durant le denier étage du Crétacé supérieur (Maastrichtien).

Taille

Balaur est une espèce insulaire d'une taille Ă©valuĂ©e entre 1,80 et 2,10 mètres[1] - [2].

Squelette

Contrairement aux dromaeosauridĂ©s comme Velociraptor, Deinonychus ou encore Microraptor qui possèdent au pied une seule grosse griffe recourbĂ©e, Ă©rigĂ©e et rĂ©tractile (la « griffe en faucille Â» ou « griffe tueuse Â») sur le second orteil, Balaur en possĂ©dait deux, portĂ©es par les deux premiers orteils.

Ses membres étaient proportionnellement plus trapus et massifs que ceux de ses cousins. La longueur du métatarse n'est, par exemple, que le double de sa largeur, et sa largeur 50% plus importante que celle de son mollet. Ces ratios sont uniques parmi les théropodes.

Les membres et le pelvis montrent aussi de larges zones d'attaches musculaires prouvant que l'animal avait plus dĂ©veloppĂ© une robustesse et une force physique qu'une adaptation Ă  la vitesse. Un des inventeurs du genre dĂ©crit l'animal plutĂ´t comme un « Kickboxer que comme un sprinter Â»[3]. Csiki et ses collègues dĂ©crivent ce « nouveau plan d'organisation corporel Â» comme « un exemple spectaculaire de morphologie aberrante dĂ©veloppĂ©e chez les taxons insulaires Â»[1].

Il possède également plusieurs autres autapomorphies, comme l'atrophie du 3e doigt des membres antérieurs, probablement non fonctionnel et un pubis très proéminent vers l'arrière[1] - [2]. Le squelette de Balaur montre également des os des membres largement fusionnés. Les os du poignet et les métacarpiens sont soudés en un carpométacarpe. Les os du bassin sont fusionnés. Le tibia, l'os du mollet et les os de la cheville supérieure ont été fusionnés pour former un tibiotarsus et les os de la cheville inférieure et les métatarsiens dans un tarsométatarse. Le degré de fusion est typique des Avialae, la branche évolutive des oiseaux et de leurs parents directs[4].

Paléobiologie

En l'absence du crâne fossile, il est difficile de se faire une idée quant au comportement et au régime alimentaire de Balaur.

Ses inventeurs en 2010 pensent qu'il est proche de Velociraptor et qu'il aurait Ă©tĂ© le superprĂ©dateur de son Ă©cosystème insulaire, utilisant ses deux paires de « griffes en faucille Â» pour lacĂ©rer ses proies tandis que ses bras n'Ă©taient pas utilisĂ©s pour la chasse[1].

Cependant, une étude de Denver Fowler et ses collègues en 2011, considère une autre technique de chasse après l'examen de l'anatomie du pied de paraviens comme Balaur. Ces paléontologues indiquent que ses grandes griffes n'étaient pas bien adaptées pour être utilisées comme des tranchoirs, mais plutôt pour saisir et maintenir leur proie au sol tout en battant avec leurs proto-ailes pour rester au-dessus de leur victime. Une fois la proie épuisée, Balaur aurait pu la dévorer pendant qu'elle était encore vivante comme le font encore certains oiseaux de proie modernes[5].

Paléoécologie

Au CrĂ©tacĂ©, la montĂ©e des eaux de la TĂ©thys alpine en Europe conduit Ă  la formation d'un archipel europĂ©en, dont l'Ă®le HaČ›eg est une des principales terres Ă©mergĂ©es en Roumanie. La dĂ©couverte d'un grand nombre d'animaux fossiles « particuliers Â» dans cette ancienne Ă®le est probablement due aux conditions d'isolement de ces populations dans ces rĂ©gions. En gĂ©nĂ©ral, les espèces isolĂ©es sur des Ă®les sont sujettes Ă  la dĂ©rive gĂ©nĂ©tique ainsi qu'Ă  la perte de gènes qui peuvent accentuer l'effet de certaines mutations habituellement diluĂ©es dans une plus grande population. D'autres effets de l'isolement insulaire, comme la règle de Foster peuvent s'appliquer. Cette règle dĂ©crit comment de petites espèces continentales deviennent plus grandes (gigantisme insulaire), ou inversement des espèces massives rapetissent (nanisme insulaire), selon les quantitĂ©s de ressources nutritives disponibles sur une Ă®le. Le CrĂ©tacĂ© de Roumanie par exemple est connu pour ses sauropodes nains.

Classification

La position de Balaur au sein des paraviens est largement débattue, principalement entre une attribution au clade des Avialae ou à celui des dromaeosauridés.

En 2010, l'analyse phylogénétique réalisée par ses inventeurs en font un dromaeosauridé très proche de Velociraptor mongoliensis[1]

En 2013, Steve Brusatte et ses collègues ne parviennent pas à établir une phylogénie différente, ni à contredire l'existante[4].

En 2013, une analyse plus large couvrant un grand nombre de genres de coelurosauriens, conduite par Pascal Godefroit et ses collègues, conclut que Balaur n'est pas un dromaeosauridé mais un avialien proche des Jeholornithidae[6].

De même en 2015, Andrea Cau et ses collègues indiquent que les caractères morphologiques remarquables de Balaur comme la fusion des os des membres, le premier orteil fonctionnel, la première griffe des orteils n'étant pas plus petite que la deuxième, une longue pénultième phalange du troisième orteil, une petite griffe au quatrième orteil et un cinquième métatarsien de grande longueur, sont des caractéristiques des oiseaux et éloignent Balaur des dromaeosauridés[7].

En 2017, ce même auteur et son équipe formalisent cette phylogénie dans le cladogramme suivant[8] :

Avialae
† Anchiornithidae



† Archaeopteryx lithographica




† Scansoriopterygidae




† Rahonavis ostromi




† Balaur bondoc




† Jeholornithidae



Pygostylia (→ Oiseaux)








Voir aussi

Références taxinomiques

(en) Référence Paleobiology Database : Balaur Csiki et al., 2010

Annexes

Articles connexes

Notes et références

  1. (en) Csiki Z., Vremir, M., Brusatte, Stephen L. et Norell, Mark A., « An aberrant island-dwelling theropod dinosaur from the Late Cretaceous of Romania », Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, vol. 107, no 35,‎ , p. 15357–15361 (PMID 20805514, PMCID 2932599, DOI 10.1073/pnas.1006970107, Bibcode 2010PNAS..10715357C)
  2. (en) Holtz, Thomas R. Jr. (2011) Dinosaurs: The Most Complete, Up-to-Date Encyclopedia for Dinosaur Lovers of All Ages, Winter 2010 Appendix.
  3. (en) Caroline Davies, « Frightening new predator found in the homeland of the dragon | », Science, London, The Guardian,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  4. (en) Stephen L. Brusatte, M. T. S. Vremir, Z. N. Csiki-Sava, A. H. Turner, A. Watanabe, G. M. Erickson et M. A. Norell, « The Osteology of Balaur bondoc, an Island-Dwelling Dromaeosaurid (Dinosauria: Theropoda) from the Late Cretaceous of Romania », Bulletin of the American Museum of Natural History, vol. 374,‎ , p. 1–100 (DOI 10.1206/798.1)
  5. (en) D.W. Fowler, E.A. Freedman, J.B. Scannella et R.E. Kambic, « The Predatory Ecology of Deinonychus and the Origin of Flapping in Birds », PLoS ONE, vol. 6, no 12,‎ , e28964 (PMID 22194962, PMCID 3237572, DOI 10.1371/journal.pone.0028964, Bibcode 2011PLoSO...628964F, lire en ligne)
  6. (en) Pascal Godefroit, Andrea Cau, Dong-Yu Hu, François Escuillié, Wenhao Wu et Gareth Dyke, « A Jurassic avialan dinosaur from China resolves the early phylogenetic history of birds », Nature, vol. 498, no 7454,‎ , p. 359–362 (PMID 23719374, DOI 10.1038/nature12168, Bibcode 2013Natur.498..359G)
  7. (en) Andrea Cau, Tom Brougham et Darren Naish, « The phylogenetic affinities of the bizarre Late Cretaceous Romanian theropod Balaur bondoc(Dinosauria, Maniraptora): Dromaeosaurid or flightless bird? », PeerJ, vol. 3,‎ , e1032 (PMID 26157616, PMCID 4476167, DOI 10.7717/peerj.1032)
  8. (en) Andrea Cau, Vincent Beyrand, Dennis F. A. E. Voeten, Vincent Fernandez, Paul Tafforeau, Koen Stein, Rinchen Barsbold, Khishigjav Tsogtbaatar, Philip J. Currie et Pascal Godefroit, « Synchrotron scanning reveals amphibious ecomorphology in a new clade of bird-like dinosaurs », Nature,‎ (DOI 10.1038/nature24679, lire en ligne)
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