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Argus bleu

espĂšce d'insectes

Polyommatus icarus ‱ AzurĂ© commun, AzurĂ© de la Bugrane

L’Argus bleu, AzurĂ© commun ou AzurĂ© de la Bugrane (Polyommatus icarus) est une espĂšce de lĂ©pidoptĂšres de la famille des Lycaenidae et de la sous-famille des Polyommatinae. Largement rĂ©pandue en Eurasie, elle est un des papillons les plus communs en Europe.

Noms vernaculaires

  • En français : l'Argus bleu, l'AzurĂ© commun, l'AzurĂ© de la Bugrane, ou plus rarement : l'AzurĂ© d'Icare, l'Icare, le LycĂšne Icare ou l'Argus Icare[1].
  • En anglais : Common blue.
  • En allemand : Hauhechel-BlĂ€uling, Gemeiner BlĂ€uling.

Description

Papillon

L'imago de Polyommatus icarus est un petit papillon qui présente des variations géographiques, saisonniÚres et individuelles d'ornementation et de taille et un dimorphisme sexuel. Le dessus du mùle est bleu-violet bordé d'une fine bordure brune et d'une frange blanche, tandis que celui de la femelle est brun avec un lavis d'écailles bleues dans l'aire basale (plus ou moins étendu, parfois au point que les ailes sont presque entiÚrement bleues), une série de lunules submarginales orange, et une frange blanchùtre.

Le revers a une couleur de fond gris-beige chez le mùle et brun-ocre chez la femelle, orné dans les deux cas d'un ensemble d'ocelles noirs cerclés de blanc et d'une série de lunules submarginales orange, plus ou moins marquée suivant les sous-espÚces. La base des ailes postérieures a des reflets bleus.

La prĂ©sence d'un point cellulaire noir Ă  la base du revers de l'aile antĂ©rieure joue un rĂŽle important dans l'identification de cette espĂšce. Ce point peut cependant ĂȘtre vestigial ou absent : on parle alors de forme icarinus.

  • Dessus d'un mĂąle.

  • Revers d'un mĂąle.

  • Dessus d'une femelle classique.

  • Dessus d'une femelle Ă  la coloration bleue Ă©tendue.

  • Revers d'une femelle.

Chenille

La chenille, petite et trapue, possĂšde une tĂȘte rĂ©tractile noire et un corps vert avec une ligne dorsale vert foncĂ© et sur les flancs une ligne blanchĂątre[2].

ƒuf

Les Ɠufs, blanchĂątres et hĂ©misphĂ©riques, sont dĂ©posĂ©s un Ă  un (quelques fois par 2 ou 3) sur les feuilles de la plante hĂŽte[3].

  • Accouplement (mĂąle Ă  gauche).

  • ƒuf.

Biologie

Phénologie

Polyommatus icarus produit en gĂ©nĂ©ral deux ou mĂȘme trois gĂ©nĂ©rations de mai Ă  octobre, mais il vole en une seule gĂ©nĂ©ration en juin-juillet dans les rĂ©gions les plus froides[4].

Plantes hÎtes et myrmécophilie

Les plantes hĂŽtes des chenilles sont de nombreuses lĂ©gumineuses : la Bugrane Ă©pineuse (d'oĂč le zoonyme AzurĂ© de la Bugrane), Lotus corniculatus, Trifolium repens, Trifolium pratense, Astragalus pinetorum, Astragalus onobrychis, Astragalus aristatus, Vicia cracca, Oxytropis campestris, Oxytropis pyrenaica, Medicago lupulinaa, Medicago romanica, Medicago falcata[4].

Comme chez d'autres Argus, les chenilles sont soignées par des fourmis, notamment Lasius alienus, Lasius flavus, Lasius niger, Formica subrufa, Plagiolepis pigmaea, Myrmica sabuleti[5].

Distribution et biotopes

DĂ©tail de la tĂȘte et du thorax.

Aire de répartition

Polyommatus icarus est présent, répandu et commun dans presque toute l'Europe et l'Asie tempérée[5],[4]. Il est remplacé par l'espÚce voisine Polyommatus celina en Afrique du Nord, dans une partie de la péninsule ibérique et certaines ßles méditerranéennes.

Il est présent dans tous les départements de France métropolitaine[6]. Il a fait sa réapparition à Paris intra-muros dans les années 2000[7].

Selon une étude de l'Agence Européenne pour l'Environnement publiée en juillet 2013[8], son abondance a cependant significativement baissé dans les prairies européennes entre 1990 et 2011.

Ce papillon a rĂ©cemment Ă©tĂ© introduit en AmĂ©rique du Nord, plus prĂ©cisĂ©ment au QuĂ©bec, oĂč il est observĂ© depuis 2005 dans les environs de MontrĂ©al[9].

Biotopes

L'espÚce se rencontre dans des habitats trÚs variés : prairies, bords de chemins, jardins, etc.

Ces papillons sont parfois attirés par les tas de fumier, car ils y trouvent des sels minéraux nécessaires afin de séduire les femelles[10].

Systématique

L'espÚce Polyommatus icarus a été décrite par l'entomologiste allemand Siegmund Adrian von Rothenburg en 1775, sous le nom initial de Papilio icarus[11],[5].

Polyommatus icarus est classée dans la famille des Lycaenidae, la sous-famille des Polyommatinae et la tribu des Polyommatini. Elle est l'espÚce type du genre Polyommatus Latreille, 1804.

Synonymes

On recense, entre autres, les synonymes suivants[5] :

  • Papilio icarus Rottemburg, 1775 — protonyme
  • Papilio argus Poda, 1761 — nom prĂ©occupĂ©
  • Papilio alexis Scopoli, 1763 — nom prĂ©occupĂ©
  • Papilio thetis Esper, 1777 — nom prĂ©occupĂ©
  • Papilio pampholyge BergstrĂ€sser, 1779
  • Papilio candybus BergstrĂ€sser, 1779
  • Papilio candiope BergstrĂ€sser, 1779
  • Papilio candaon BergstrĂ€sser, 1779
  • Papilio oceanus BergstrĂ€sser, 1779
  • Papilio polyphemus Esper, 1779
  • Papilio fusciolus Fourcroy, 1785
  • Polyommatus andronicus Coutsis & Ghavalas, 1995
  • Polyommatus neglectus Stradomsky & Arzanov, 1999

Sous-espĂšces et taxons proches

Plusieurs sous-espÚces ont été décrites, notamment[5] :

  • Polyommatus icarus icarus (Rottemburg, 1775)
  • Polyommatus icarus fugitiva (Butler, 1881) — au Pakistan.
  • Polyommatus icarus mariscolore (Kane, 1893) — en Irlande.
  • Polyommatus icarus zelleri Verity, 1919
  • Polyommatus icarus fuchsi (Sheljuzhko, 1928) — dans le Sud de la SibĂ©rie.
  • Polyommatus icarus omelkoi Dubatolov & Korshunov, 1995 — en ExtrĂȘme-Orient russe.
  • Polyommatus icarus ammosovi (Kurentzov, 1970) — en ExtrĂȘme-Orient russe.

La comprĂ©hension des relations entre Polyommatus icarus et les espĂšces proches est en progression rapide depuis le dĂ©but du XXIe siĂšcle. Par exemple, des mĂ©thodes de phylogĂ©nie molĂ©culaire ont permis de dĂ©montrer l'existence de l'espĂšce Polyommatus celina, qui remplace P. icarus dans certaines rĂ©gions du Sud de l'Europe et en Afrique du Nord[12]. En revanche, le taxon Polyommatus andronicus (l’AzurĂ© du Falakron), dĂ©crit de GrĂšce en 1995, s'est vu synonymiser avec P. icarus. Le statut d'autres taxons dĂ©crits rĂ©cemment, comme Polyommatus abdon (Espagne) et Polyommatus elena (Russie), reste en suspens.

Protection

TrĂšs commune, l'espĂšce n'a pas de statut de protection particulier en France[13].

Notes et références

  1. MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 28 août 2018
  2. D.J. Carter (ill. B. Hargreaves), Guide des chenilles d'Europe, Paris, Delachaux et Niestlé, coll. « Les guides du naturaliste », , 311 p. (ISBN 978-2-603-01444-8, notice BnF no )
  3. « Protocole Papillons. Comment reconnaßtre les papillons ? », sur Observatoire Agricole de la Biodiversité, , p. 15.
  4. Tolman et Lewington 1997
  5. FUNET Tree of Life, consulté le 28 janvier 2020
  6. LĂ©pi'Net.
  7. Les renards sont entrés dans Paris, Le Monde, 3-4 mai 2009, page 3.
  8. The European Grassland Butterfly Indicator: 1990…-2011
  9. « Des papillons venus d’ailleurs : le Bleu commun d’Europe », sur Blogue | Espace pour la vie (consultĂ© le )
  10. Le monde fascinant des animaux, L'argus bleu, (ISBN 2-908306-07-7)
  11. Rottemburg, 1775. Unmertungen zu den Hufnagelifchen Tabellen der Schmetterlinge, Der Naturforscher 6 : 31.
  12. (en) Vlad Dincă, Leonardo Dapporto et Roger Vila, « A combined genetic-morphometric analysis unravels the complex biogeographical history of Polyommatus icarus and Polyommatus celina Common Blue butterflies », Molecular Ecology, vol. 20, no 18,‎ , p. 3921–3935 (DOI ) .
  13. INPN — Statuts.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Références taxonomiques

Bibliographie

  • Tom Tolman et Richard Lewington, Guide des papillons d'Europe et d'Afrique du Nord, Delachaux et NiestlĂ©, (ISBN 978-2-603-01649-7)