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Avenue Georges-Mandel

L’avenue Georges-Mandel est une avenue du 16e arrondissement de Paris.

16e arrt
Avenue Georges-Mandel
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Avenue Georges-Mandel vue dans la direction du Trocadéro.
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Situation
Arrondissement 16e
Quartier Muette
Début Place du Trocadéro
Fin 82-86, rue de la Pompe
Morphologie
Longueur 635 m
Largeur 40 m
Historique
Dénomination Arrêté du
Ancien nom Avenue Jean-Chiappe
Avenue Henri-Martin
Avenue du Trocadéro
Avenue de l'Empereur
GĂ©ocodification
Ville de Paris 4088
DGI 4141
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Avenue Georges-Mandel
GĂ©olocalisation sur la carte : 16e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 16e arrondissement de Paris)
Avenue Georges-Mandel
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Situation et accès

Elle commence place du TrocadĂ©ro et se termine au croisement de la rue de la Pompe et de l'avenue Henri-Martin. Elle s'Ă©tend sur une longueur de 635 mètres pour une largeur de 40 mètres[1].

Elle longe la limite nord du cimetière de Passy[1].

Le quartier est desservi par la ligne (M) (9), aux stations Rue de la Pompe et Trocadéro, ainsi que par les lignes de bus RATP 22 30 32 52 63.

Origine du nom

L'avenue porte le nom de Georges Mandel (1885-1944), homme politique français juif assassiné le 7 juillet 1944 par la Gestapo et la Milice française[1].

Historique

L’avenue Georges-Mandel actuelle correspond à une partie de l’ancienne avenue de l’Empereur ouverte dans la commune de Passy par application d'un décret du 6 mars 1858[1]. L'avenue, classée dans la voirie parisienne en 1863 à la suite de l'annexion en 1860 de l'ancienne commune de Passy, est renommée « avenue du Trocadéro » à la chute du Second Empire. Une partie de cette avenue du Trocadéro prend le nom d’« avenue Henri-Martin » par arrêté du [2].

On a donné en 1941 à une partie de l’avenue Henri-Martin le nom d’« avenue Jean-Chiappe » pour honorer la mémoire de Jean Chiappe (1878-1940), un haut fonctionnaire mort au service du régime de Vichy[3]. Cette avenue est à distinguer de la rue du Conventionnel-Chiappe ouverte en 1932 dans le 13e arrondissement.

Cette avenue Jean-Chiappe est devenue l’avenue Georges-Mandel pour honorer la mémoire de Georges Mandel. Elle est inaugurée par André Le Troquer en 1945[Note 1] - [1].

Un arrêté municipal du 12 décembre 2000 a donné son nom au terre-plein central de l’avenue Georges-Mandel, qui porte aujourd’hui le nom d’« allée Maria-Callas[4] ».

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

De part et d'autre de l'avenue, il y a une servitude non ædificandi de 10 mètres de largeur qui doit ĂŞtre close Ă  l'alignement par un modèle de grille imposĂ©.

  • No 6 (et nos 1-3, rue Greuze) : hĂ´tel particulier de style nĂ©ogothique construit en 1883 par l’architecte E.-V. Tougard de Boismilon pour Pierre Fournier[5], commissaire gĂ©nĂ©ral de la marine[6]. Au dĂ©but des annĂ©es 1920, la maison de couture Anel y prĂ©sente ses collections[7]. En 1926, l’hĂ´tel est proposĂ© Ă  la vente pour la somme de 1 000 000 francs[8]. L'actrice amĂ©ricaine Pearl White (1889-1938) a vĂ©cu Ă  cette adresse, de mĂŞme que la princesse de Caraman-Chimay. Ă€ sa mort, en 1938, elle lègue Ă  un de ses amis « tout ce que l’on trouvera Ă  mon domicile, 6, avenue Henri-Martin Ă  Paris (16e), Ă  savoir mes souvenirs personnels, mes bijoux, mes chevaux, mes automobiles »[9]. Le couturier Christian Dior y a Ă©galement habitĂ©. C’est aujourd’hui, en 2021, une galerie d'art et un lieu de rĂ©ception comprenant une chambre d'hĂ´tes[10].
  • No 12 : ancien hĂ´tel particulier aujourd’hui divisĂ© en appartements, comprenant trois niveaux sous les combles. L’avant-corps est en semi-rotonde. Une corniche Ă  modillons sĂ©pare les premier et deuxième Ă©tages[5]. On observe Ă©galement, au premier niveau, la prĂ©sence de lambrequins ornant la partie supĂ©rieure des fenĂŞtres.
  • No 18 : hĂ´tel particulier datant du Second Empire. Dans les annĂ©es 1970 y est installĂ©e l'Ă©cole Sainte-Marie-de-Passy, un Ă©tablissement que l'historien de Paris Jacques Hillairet dĂ©crit frĂ©quentĂ© par « une majoritĂ© d'Ă©lèves « de bonne famille » venues de Passy, d'Auteuil et de Neuilly »[2].
  • No 26 : le compositeur hongrois Emmerich Kálmán (1882-1953) y a vĂ©cu après la Seconde Guerre mondiale[11] et y est dĂ©cĂ©dĂ©.
  • No 27 : immeuble Ă  colombages construit dans le style rĂ©gionaliste normand par Joseph Vaudremer datant de 1897 (inscrit MH)[12].
  • No 29 : c’est dans la cage d’escalier de cet immeuble que l’avocat Jacques Perrot, ami d’enfance de Laurent Fabius, alors Premier ministre, et Ă©poux de la femme jockey Darie Boutboul, est assassinĂ© le 27 dĂ©cembre 1985 Ă  20 h 20[13] ; dix ans plus tard, sa belle-mère, Marie-Élisabeth Cons-Boutboul, est condamnĂ©e Ă  15 ans de rĂ©clusion criminelle pour avoir commanditĂ© le meurtre de son gendre[14].
  • No 36 : immeuble construit en 1893 par l’architecte Charles Girault (1851-1932), oĂą il a lui-mĂŞme rĂ©sidĂ© et qui lui a valu une mĂ©daille de la SociĂ©tĂ© des architectes français pour l’architecture privĂ©e. Ă€ son achèvement, chaque Ă©tage comprend un appartement composĂ© d’un grand et d’un petit salons, donnant sur l’avenue, d’une salle-Ă -manger, d’une cuisine, de six chambres (dont une « grande chambre ») et de deux cabinets de toilette[15]. L’immeuble est l’un des premiers Ă  ĂŞtre construit avec un bow window (fenĂŞtre arquĂ©e) en pierre[16]. Le Petit Palais, musĂ©e des Beaux-Arts de la ville de Paris, conserve un album de photographies datant de l’époque de sa construction montrant l’avancĂ©e des travaux, des vues de la façade et des intĂ©rieurs (entrĂ©e, escalier central, ascenseur...)[17]. Le grand-duc Cyrille Vladimirovitch de Russie (1876-1938) y a demeurĂ© dans les annĂ©es 1900 et y a reçu, en 1907, la visite du roi d’Espagne Alphonse XIII et de son Ă©pouse[18]. La cantatrice Maria Callas a rĂ©sidĂ© dans cet immeuble une dizaine d’annĂ©es, au 3e Ă©tage, jusqu'Ă  sa mort en 1977. Le sportif Serge Rigault (1930-1999) rĂ©sidait au 4e Ă©tage.
  • No 40 : le peintre animalier Louis-Eugène Lambert (1825-1900), surnommĂ© le « RaphaĂ«l des chats », a vĂ©cu Ă  cette adresse et y est mort[19]. On y trouve, plus rĂ©cemment, le domicile du prĂ©sident de la RĂ©publique de CĂ´te d'Ivoire FĂ©lix HouphouĂ«t-Boigny, qui deviendra ultĂ©rieurement la propriĂ©tĂ© de l'homme d'affaires Ziad Takieddine[20].
  • No 42 : le 9 novembre 1989, jour de la chute du mur de Berlin, Mstislav Rostropovitch vivait dans un appartement de l'avenue[21] ; selon Xavier Phillips, c'Ă©tait au 42.
  • No 43 : hĂ´tel de la princesse Edmond de Polignac, nĂ©e Winnaretta Singer, Ă©difiĂ© par l'architecte Henri Grandpierre en 1904, de style nĂ©oclassique[22]. Il comporte un salon de musique en rotonde donnant sur un ancien tronçon de la rue Cortambert[1] (de nos jours rue du Pasteur-Marc-Boegner), dont la dĂ©coration avait Ă©tĂ© confiĂ©e par la princesse au peintre JosĂ© Maria Sert[23]. Dans cet immeuble a eu lieu la première reprĂ©sentation de Socrate d'Erik Satie et celle du concerto pour orgues de Francis Poulenc. De nombreux compositeurs ont frĂ©quentĂ© les salons de la princesse de Polignac, dont De Falla, Stravinsky, FaurĂ© et Ravel, ce dernier Ă©tant un ami très proche. Le guitariste espagnol AndrĂ©s Segovia y vint souvent. L'immeuble abrite depuis 1945 un Ă©tablissement public, la fondation Singer-Polignac[2].
  • No 46 : ancien « petit lycĂ©e » du lycĂ©e Janson-de-Sailly, construit entre 1881 et 1883 (la façade principale est situĂ©e rue de la Pompe)[1]. Le long de l'avenue Georges-Mandel, dans un jardinet fermĂ© au public, est installĂ© un monument au poète Eugène Manuel[2].
  • No 47 : domicile de l'officier, homme politique et Ă©crivain Émile Driant Ă  partir de 1905. Une plaque lui rend hommage.
  • No 48 : en 2005, un duplex de 489 m2 aurait Ă©tĂ© acquis dans cet immeuble de l’avenue[24] par Nissan International Finance pour la somme de 3,4 millions d’euros pour y loger Carlos Ghosn, prĂ©sident-directeur gĂ©nĂ©ral du groupe Renault-Nissan-Mitsubishi[25].
  • No 51 : immeuble construit en 1893 par Thibault[26] ; le 21 janvier 2020, un appartement de 374 m² situĂ© au rez-de-chaussĂ©e de cet immeuble, comprenant quatre chambres, une salle de sport, un hammam et un jardin privatif, est vendu aux enchères par l’État français pour la somme de 4,3 millions d’euros ; cet appartement, saisi par l’État, aurait appartenu Ă  l’escroc MardochĂ© Marco Mouly, Ă  l’origine, en compagnie de l’homme d’affaires Arnaud Mimran, de l’arnaque Ă  la taxe carbone pour un prĂ©judice de 283 M€[27] ; au moment de la vente de l’appartement, les deux hommes sont en prison.
  • No 52 : domicile du journaliste Jacques Chancel qui y meurt le 22 dĂ©cembre 2014.
  • No 57 (alors avenue Henri-Martin) : ambassade d'Afghanistan en France de 1923 Ă  1937[28].
  • No 59 : immeuble de construction rĂ©cente dont l'entrĂ©e est Ă  la fois protĂ©gĂ©e et mise en valeur par une impressionnante marquise.
  • No 67 : dernier domicile du chanteur Mike Brant (1947-1975). En 2018, une place Mike-Brant est inaugurĂ©e Ă  proximitĂ© en sa mĂ©moire[29].
  • Bâtiments
  • No 6.
    No 6.
  • No 12.
    No 12.
  • No 27.
    No 27.
  • No 36.
    No 36.
  • No 43.
    No 43.
  • No 46.
    No 46.
  • No 51.
    No 51.
  • EntrĂ©e du no 59.
    Entrée du no 59.

Dans la culture populaire

  • 36, avenue Georges-Mandel est le titre d’un spectacle crĂ©Ă© en 2007 par le chorĂ©graphe allemand Raimund Hoghe[30].

Liens externes

Références

Notes

  1. Une photographie de l'inauguration est reproduite dans le Dictionnaire historique des rues de Paris de Jacques Hillairet[1].

Références

  1. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Les Éditions de Minuit, septième Ă©dition, 1963, t. 1 (« A-K »), « Avenue Georges-Mandel Â», p. 584.
  2. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Les Éditions de minuit, troisième édition, 1963, supplément, 1972, « Avenue Georges-Mandel », p. 67.
  3. « Avenue Georges-Mandel », Mairie de Paris, www.v2asp.paris.fr.
  4. « Allée Maria-Callas », Mairie de Paris, www.v2asp.paris.fr.
  5. Protections patrimoniales, 16e arrondissement, Ville de Paris, Règlement du PLU, tome 2, annexe VI, p. 340 à 432.
  6. Journal des débats politiques et littéraires, 6 octobre 1908, sur Gallica.
  7. Le Figaro, 9 juillet 1923, 4e colonne, sur RetroNews.
  8. Le Figaro, 21 décembre 1926, sur Gallica.
  9. « Le testament de Pearl White », Journal des débats politiques et littéraires, 27 août 1938, sur RetroNews
  10. « Escapades parisiennes », Paris 16 Le Mag, magazine d'information de la mairie du 16e arrondissement, n°7, juin 2021, p. 16-17.
  11. (de) Stefan Frey, Unter Tränen lachen : Emmerich Kálmán, 2003, p. 294.
  12. Plateforme ouverte du patrimoine, Ministère de la Culture.
  13. « Un avocat sans histoires », Le Monde, 31 décembre 1985.
  14. « L'affaire Boutboul : le gendre était trop curieux », Raphaëlle Bacqué, Le Monde, 9 août 2006.
  15. « 36, avenue Georges-Mandel », Cahiers de la Muette, 2021.
  16. Philippe Seguret, Vincent Bouvet, Chaillot, Passy, Auteuil, le bois de Boulogne : le seizième arrondissement, Henri Veyrier, 1982.
  17. « Album immeuble avenue Henri-Martin », Paris Musées.
  18. « Les Souverains Espagnols en France », Le Monde illustré, 6 juillet 1907, sur gallica.bnf.fr.
  19. « Nécrologie », Le Radical, 17 mai 1900, sur Gallica.
  20. « Qui a peur de Ziad Takieddine », sur www.parismatch.com, (consulté le ).
  21. « À Berlin, Rostropovitch a joué pour l’histoire », Le Figaro, 9 novembre 2009.
  22. « Hôtel de Polignac », sur pss-archi.eu.
  23. Dominique Laty, Misia Sert & Coco Chanel, 2009, p. 125.
  24. Une photo, parue dans la presse, laisse à penser qu’il pourrait s’agir du no 48.
  25. « Une valse de logements de luxe au cœur de l’affaire Ghosn », Le Figaro, 20 janvier 2019.
  26. « 51, avenue Georges-Mandel », sur pss-archi.eu.
  27. Carole Sterlé, « L’appartement de l’escroc à la taxe carbone vendu 4,3 M€ par l’État », Le Parisien, 30 janvier 2020.
  28. « Historique des bâtiments de l'ambassade de la R.I. d'Afghanistan à Paris », sur le site de l'ambassade d'Afghanistan en France, consulté le 20 octobre 2022.
  29. « Dénomination place Mike-Brant », Mairie de Paris, Direction de l’urbanisme.
  30. Rosita Boisseau, « Avignon : Raimund Hoghe s’immerge dans la voix de la Callas », Le Monde, 19 juillet 2018.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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