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Attentats de Madrid du 11 mars 2004

Les attentats de Madrid du sont l'acte terroriste le plus meurtrier en Europe depuis 1988. Plusieurs explosions de bombes, posées par des islamistes, se sont produites dans des cercanías (trains de banlieue) à Madrid le matin du , environ deux années et demie aprÚs les attentats du , soit 911 jours.

Attentats du 11 mars 2004
Image illustrative de l’article Attentats de Madrid du 11 mars 2004
État d'un des trains de banlieue aprùs les attentats.

Localisation Gare d'Atocha, Madrid, Espagne
Cible Trains de banlieue de Madrid
CoordonnĂ©es 40° 24â€Č 24″ nord, 3° 41â€Č 22″ ouest
Date
7h36-7h40 (UTC+1)
Armes Dynamite dans des sacs Ă  dos
Morts 192
Blessés 1 858
Auteurs Cellule locale
Organisations Al-QaĂŻda
Mouvance Terrorisme islamiste
GĂ©olocalisation sur la carte : Madrid
(Voir situation sur carte : Madrid)
Attentats de Madrid du 11 mars 2004
GĂ©olocalisation sur la carte : Espagne
(Voir situation sur carte : Espagne)
Attentats de Madrid du 11 mars 2004

PrÚs de deux cents personnes périssent et mille neuf cents sont blessées, faisant de ces attaques l'attentat le plus important survenu en Europe, depuis l'explosion du vol Pan Am 103 au-dessus du village écossais de Lockerbie le , qui cause la mort de 270 personnes. Sur treize bombes utilisées, dix explosent. Cet attentat surpasse de loin l'attentat du groupe séparatiste armé basque ETA dans un supermarché de Barcelone en 1987, qui tue vingt et un civils et est, jusqu'au 11 mars, l'attentat le plus meurtrier commis sur le sol espagnol.

Les Espagnols désignent cet événement par l'expression 11-M.

Plaque commémorative sur les attentats du .

Les attentats

PriĂšres aprĂšs les attentats.

Les explosions ont eu lieu pendant l'heure de pointe matinale, entre 7 h 32 et 7 h 39 (heure locale), aux gares Atocha (trois bombes), El Pozo (deux bombes), Santa Eugenia (une bombe), ainsi que dans un train juste en dehors d'Atocha Ă  la Calle TĂ©llez (quatre bombes).

La plupart des morts survinrent Ă  El Pozo (67), Ă  Calle TĂ©llez (64), Ă  Atocha (34) et Santa Eugenia (16). Au total, 192 morts.

Les forces de sécurité ont par la suite trouvé et désamorcé trois autres bombes qui n'avaient pas explosé, deux à Atocha et une à El Pozo. Selon le gouvernement espagnol, ces bombes étaient des piÚges devant exploser lors de l'arrivée des forces de secours. Il s'agirait de sacs à dos remplis de plastic expert C de fabrication espagnole.

RĂ©actions

Mesures de sécurité

  • Renfe (l'exploitant des trains de banlieue) a interrompu tous les services de trains de banlieue Ă  Madrid ainsi que tous les trains rĂ©gionaux et interurbains (dont le train Ă  grande vitesse AVE) en provenance ou Ă  destination de Madrid.
  • La ligne 1 du mĂ©tro de Madrid est fermĂ©e entre Atocha et PacĂ­fico.
  • En France, le plan Vigipirate est passĂ© au niveau orange et au niveau rouge pour les gares et la SNCF.
  • L'Italie a Ă©galement dĂ©clarĂ© l'Ă©tat d'alerte.
Le courageux est courageux tant que le lùche le désire. Atocha, Madrid.
Dessin d'enfant Ă  la gare El Pozo

Premier temps : l'hypothĂšse de l'ETA

En l'absence de revendications, le gouvernement a dans un premier temps attribuĂ© ces attentats Ă  l'ETA. Selon le ministre espagnol de l'IntĂ©rieur, Ángel Acebes : « Il est absolument clair que la formation sĂ©paratiste ETA cherchait Ă  faire une attaque avec de vastes rĂ©percussions. » La police espagnole avait dĂ©samorcĂ© derniĂšrement d'autres bombes attribuĂ©es Ă  ETA ; le , elle a aussi saisi 500 kg d'explosifs et arrĂȘtĂ© deux personnes soupçonnĂ©es d'ĂȘtre membres d'ETA. Les analyses montreraient que la dynamite employĂ©e (de la Titadine) serait celle volĂ©e en 2002 en Bretagne par l'ETA et les indĂ©pendantistes bretons.

Cependant, des responsables du parti basque Batasuna, branche politique de l'ETA, parti politique interdit, ont déclaré ne pas pouvoir croire que l'ETA soit impliqué. De plus, le mode opératoire ne correspond que partiellement : l'ETA n'a jamais frappé à cette échelle, et prévient généralement quelques minutes avant ses attentats. Cependant, plusieurs attentats, avec des sacs à dos piégés, déjoués les jours précédents, ressemblent à la fois à l'attentat du et aux modes opératoires de l'ETA.

Bien que l'hypothÚse attribuant à l'ETA la responsabilité de l'attentat ait été privilégiée les premiers jours, le gouvernement espagnol ne possédait encore aucune preuve permettant d'accréditer l'une ou l'autre des hypothÚses.

L'ETA a dĂ©menti par son biais traditionnel — le journal indĂ©pendantiste basque Gara — toute implication dans cet attentat. Toutefois, ce communiquĂ© n'a pu ĂȘtre authentifiĂ© formellement que quelques jours aprĂšs les faits.

Second temps : le réseau islamiste

D'autres pistes sont évoquées, dont celle du réseau terroriste Al-Qaïda ou d'un groupuscule islamiste indépendant. Un communiqué pouvant corroborer cette hypothÚse a été reçu par le journal Al Qods Al Arabi situé à Londres en fin de journée, mais n'était pas encore authentifié au lendemain de l'attentat. Une camionnette contenant sept détonateurs et une cassette audio sur laquelle sont enregistrés des versets du Coran a également été retrouvée au parking de la gare RENFE de Alcalå de Henares, une localité située sur le passage des trains, à une trentaine de kilomÚtres de Madrid.

À la date du , l'hypothĂšse islamiste s'est Ă©toffĂ©e. DĂšs le samedi , trois Marocains et deux Indiens sont en garde Ă  vue, trahis par le tĂ©lĂ©phone portable qui devait servir de dĂ©clencheur Ă  une des bombes qui n'a pas explosĂ©. Ce mĂȘme jour, on trouve prĂšs d'une mosquĂ©e de Madrid une cassette vidĂ©o dans laquelle un porte-parole d'Al-QaĂŻda en Europe revendique la responsabilitĂ© des attentats « dans le but de punir l'Espagne d'avoir dĂ©ployĂ© des troupes en Irak et en Afghanistan »[1].

Un interrogatoire de la police italienne et d'autres sources ont révélé que le début de la planification des attentats de Madrid a commencé en , et donc que l'Irak n'était pas le mobile originel de ces actes[2].

Carmen Toro, la femme d’Emilio SuĂĄrez Trashorras, l’homme suspectĂ© d’avoir fourni de la dynamite aux poseurs de bombes, avait en sa possession le nom et le numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone personnel de Juan JesĂșs SĂĄnchez Manzano, le chef de la brigade explosifs de la police espagnole, la Tedax[3].

La Tedax avait fait sauter une des bombes retrouvĂ©es, ce que d’aucuns avaient qualifiĂ© de destruction de preuves.

Sept terroristes dont le chef supposé du groupe, Sarhane ben Abdelmajid Fakhet sont morts dans l'explosion de leur appartement à Leganés, dans la banlieue sud de Madrid, juste avant l'assaut de la police espagnole, le , tuant également un policier du Grupo Especial de Operaciones[1].

L'un des suspects, Abdelmajid Bouchar, a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© Ă  Belgrade[4].

Quatre mois et demi aprĂšs les faits, on apprit que la police avait retrouvĂ© une deuxiĂšme camionnette, situĂ©e non loin de la premiĂšre, mais Ă  laquelle elle n’avait pas prĂȘtĂ© attention, et qui contenait justement des traces d’ADN des terroristes. Alberto Saiz, le chef des services de renseignements espagnols (le CNI), dĂ©clarait que du 11 au , ses services Ă©taient restĂ©s Ă  l’écart des investigations de la police sur les attentats, et qu’en , l’ancien prĂ©sident du gouvernement Aznar gardait encore en sa possession des dossiers du CNI.

Fernando MĂșgica Goñi dans El Mundo[5] et Luis del Pino[6] - [7], avancent l'hypothĂšse de l'implication de membres des forces de sĂ©curitĂ© dans l'attentat.

Erreur d'identification

Brandon Mayfield est arrĂȘtĂ© par le FBI, mis en accusation et dĂ©tenu deux semaines avant que le FBI ne reconnaisse une erreur d'identification des empreintes digitales.

Impact en Espagne

: manifestation contre le terrorisme Ă  Barcelone.

Ces attentats ont lieu trois jours avant les élections générales nationales. Tous les partis politiques interrompent leurs campagnes. Le président du gouvernement espagnol, José María Aznar, proclame trois jours de deuil national.

Le roi d'Espagne, Juan Carlos, s'est adressĂ© Ă  la nation, Ă  la tĂ©lĂ©vision, pour la premiĂšre fois depuis que fut dĂ©jouĂ© le coup d'État du . La reine SofĂ­a, le prince Felipe des Asturies et sa fiancĂ©e ont rendu visite aux blessĂ©s et au personnel mĂ©dical Ă  l'hĂŽpital Gregorio Marañón[8].

Des manifestations contre ETA sont apparues spontanĂ©ment Ă  travers le pays, en avance des manifestations prĂ©vues pour le lendemain Ă  19h00[9]. Le prĂ©sident ou lehendakari du Pays basque, Juan JosĂ© Ibarretxe, a dĂ©noncĂ© les attentats en disant que « quand ETA attaque, le cƓur basque se brise en mille morceaux ». Il a appelĂ© la population basque Ă  des manifestations silencieuses devant les hĂŽtels de ville du Pays basque.

Communauté internationale

Les leaders mondiaux s'unissent pour condamner les attentats de Madrid. Le prĂ©sident des États-Unis, George W. Bush, a appelĂ© le prĂ©sident du gouvernement espagnol pour prĂ©senter ses condolĂ©ances et pour condamner le « vicieux attentat terroriste ». Le prĂ©sident de la commission europĂ©enne, Romano Prodi, qualifie l'attaque de « fĂ©roce et insensĂ©e ». Le pape Jean-Paul II condamne les attentats dans un message aux chefs de l'Église catholique en Espagne. Plusieurs pays offrent de l'aide matĂ©rielle au gouvernement espagnol.

Au Parlement europĂ©en, les EuropĂ©ens ont pensĂ© Ă  faire du une journĂ©e de commĂ©moration des victimes du terrorisme, mais cela n'a pas Ă©tĂ© fait. En France, Jacques Chirac a annoncĂ© la mise en berne des drapeaux sur les bĂątiments officiels Ă  partir du pour une durĂ©e de trois jours. En Pologne, le prĂ©sident Aleksander Kwaƛniewski a proclamĂ© le journĂ©e de deuil national en solidaritĂ© avec le peuple espagnol, et aussi pour cĂ©lĂ©brer les victimes polonaises (3 morts et plusieurs dizaines de blessĂ©s) de ces attentats. Le Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies a adoptĂ© une rĂ©solution condamnant ces attentats. Cette rĂ©solution met en cause nommĂ©ment l'ETA. Dans toute l'Union europĂ©enne les habitants ont Ă©tĂ© invitĂ©s Ă  respecter 3 minutes de silence le lundi Ă  midi. Des rassemblements spĂ©ciaux ont Ă©tĂ© organisĂ©s en cette occasion dans certaines capitales. Le rond-point Schuman de Bruxelles, situĂ© dans le quartier europĂ©en, a ainsi Ă©tĂ© envahi par quelques personnalitĂ©s politiques, des journalistes et de trĂšs nombreux piĂ©tons.

Commentaires

La premiÚre réaction du gouvernement espagnol (immédiatement suivi par les médias) fut de désigner l'ETA comme coupable sur la base de la recrudescence de l'activité de l'organisation terroriste durant les semaines précédentes. Cette affirmation catégorique, en particulier du ministre de l'intérieur, convainquit dans un premier temps le peuple espagnol et ses médias de la culpabilité de l'organisation basque.

MalgrĂ© les dĂ©nĂ©gations des dirigeants du parti basque dissous Herri Batasuna, le gouvernement est restĂ© catĂ©gorique jusqu'Ă  ce qu'une revendication d’Al-QaĂŻda prĂ©sentant un faisceau d'indices concordants en faveur de sa validitĂ© soit rĂ©vĂ©lĂ©e. La dĂ©couverte d'une camionnette contenant des dĂ©tonateurs et une cassette de versets islamiques augmentait le crĂ©dit de la piste islamique.

Au lendemain de l'attentat, le gouvernement n'est plus aussi catégorique concernant l'attribution des attentats : il estime toujours que la piste de l'ETA est la plus plausible, mais n'exclut plus les autres hypothÚses. Les manifestations de la population, et les journaux, ne mettent plus en cause directement l'ETA.

Le comportement du gouvernement espagnol fait l'objet d'un vif débat et plusieurs explications de ses propos, une mise en cause de l'ETA trop catégorique, ont été avancées :

La thĂšse politique

Le gouvernement, Ă  trois jours des Ă©lections, avait intĂ©rĂȘt Ă  ce que l'attentat fĂ»t commis par l'ETA :

  1. « si la responsabilité des attentats appartient bien à ETA, la politique sécuritaire du gouvernement espagnol s'en trouve confortée à 3 jours des élections, et ceux qui souhaitent faire évoluer le gouvernement espagnol dans un sens plus démocratique seront réduits au silence ;
  2. si la responsabilitĂ© des attentats revient Ă  Al-QaĂŻda, la politique Ă©trangĂšre de l'Espagne, dans l'affaire d'Irak, se trouve mise en cause. L'engagement espagnol dans la guerre d'Irak avait donnĂ© lieu Ă  de nombreuses manifestations se prononçant contre cet engagement. Dans ce cas, l'impact Ă©lectoral n'irait pas dans le mĂȘme sens : c'est le maillon faible de l'Europe qui est visĂ© ».

Le mercredi , JosĂ© MarĂ­a Aznar se retrouve au cƓur d'un scandale. Il est accusĂ© d'avoir tentĂ© de manipuler les groupes de presse en leur affirmant le matin mĂȘme des attentats que ceux-ci avaient Ă©tĂ© commanditĂ©s par l'ETA.

La thĂšse du coupable habituel

Selon cette thÚse, le faisceau d'indices désignant l'ETA : type d'explosifs utilisés, recrudescence de l'activité du groupe dans la région les semaines précédentes, en particulier contre des moyens de transport, habitude de s'inviter aux scrutins électoraux, couplée au fait que le gouvernement doit montrer son efficacité, ont transformé l'ETA d'un suspect à un coupable.

Au vu du résultat des élections, il semble que le peuple espagnol ait tranché en la faveur de la thÚse al-Qaida, en élisant le PSOE alors que le PP était donné comme vainqueur jusqu'aux attentats.

Ne pouvant plus se dédire par rapport à leurs prises de positions, les cadres du PP ont laissé apparaßtre depuis une théorie du complot reliant les filiÚres du terrorisme basque à celles d'al-Qaïda. Cette théorie est reprise dans un livre en vente en Espagne au printemps 2007.

Le procĂšs de Madrid en 2007, et le jugement du tribunal suprĂȘme, en 2008

Le , le juge d'instruction Juan del Olmo inculpe 29 personnes, dont 15 Marocains, 9 Espagnols, 2 Syriens, 1 Égyptien, 1 AlgĂ©rien et 1 Libanais[1].

Le procĂšs des attentats du 11 mars s'est tenu Ă  Madrid entre le jeudi 15 fĂ©vrier et le lundi , dans une annexe de l'Audience nationale, le tribunal antiterroriste espagnol, Ă  l'orĂ©e du parc de la Casa de Campo, Ă  l'ouest de la capitale[10]. Le tribunal entend 98 experts et quelque 650 tĂ©moins[1]. 29 accusĂ©s y ont comparu[11] sur les 116 suspects initiaux. Il s'agit de 15 Marocains, 2 Syriens, un Libanais, un Égyptien, un AlgĂ©rien et 9 Espagnols. Ces derniers auraient fourni la dynamite activĂ©e par les terroristes. Neuf autres suspects ne comparaĂźtront pas. Sept d'entre eux sont morts le lors de l'explosion de leur appartement. Le 8e serait mort en Irak et le dernier est toujours en fuite[12].

Le verdict a Ă©tĂ© rendu le [13] - [14]. Trois condamnĂ©s principaux (peines allant de 34 715 Ă  42 924 annĂ©es de prison, bien que la peine de prison maximale soit de 40 ans en Espagne depuis 1975[15]) : JosĂ© Emilio SuĂĄrez Trashorras, Jamal Zougam et Othman El Gnaoui. Dix-huit condamnĂ©s pour complicitĂ© Ă  des peines allant de quinze Ă  trois ans de prison : Hassan el-Haski, Basel Ghalyoun, Fouad El Morabit Anghar, Mouhannad Almallah Dabas, Sael El Harrak, Mohamed Bouharrat, Youssef Belhadj[16], Mohamed Larbi Ben Sellam, Rachid Aglif, Abdelmajid Bouchar, Hamid Ahmidan, RafĂĄ Zouhier, Abdelilah El Fadoual El Akil, Nasreddine Bousbaa, Mahmoud Sleiman Aoun, RaĂșl GonzĂĄlez PelĂĄez, Antonio IvĂĄn Reis Palicio et Sergio Álvarez SĂĄnchez.

Sept acquittĂ©s : Carmen Toro Castro, Emilio Llano Álvarez, Mohamed et Brahim Moussaten, Rabei Osman El Sayed Ahmed (« l'Égyptien »), Javier GonzĂĄlez DĂ­az et IvĂĄn Granados Peña. Nul lien n'a pu ĂȘtre Ă©tabli avec une organisation terroriste internationale du type Al-QaĂŻda ou rĂ©gionale de type ETA.

Dans son jugement du [17], le tribunal suprĂȘme a lĂ©gĂšrement rĂ©duit les peines de cinq condamnĂ©s : Hassan El Haski, Mohamed Larbi Ben Sellam, Nasreddine Bousbaa, Mohamed Slimane Aoun et Hamid Ahmidan ; acquittĂ© partiellement Otham El Gnaoui, l'un des trois condamnĂ©s principaux ; acquittĂ© totalement quatre condamnĂ©s : Basel Ghalyoum, Mouhannad Almallah Dabas, Abdelilah El Fadoual El Akil et RaĂșl GonzĂĄlez PelĂĄez. Il a par contre condamnĂ© Ă  quatre ans de prison, pour trafic d'explosifs, Antonio Toro Castro qui avait Ă©tĂ© acquittĂ© par l'Audience nationale[18] - [19].

En mai 2022, aprÚs avoir purgé une peine de 18 années de prison, Rachid Aglif est renvoyé au Maroc[20].

Suite

La direction de l'Administration pénitentiaire française se dote d'un bureau du renseignement pénitentiaire (EMS 3) composé d'agents pénitentiaires chargés de suivre, en permanence, un petit millier de détenus « considérés comme dangereux » (braqueurs, terroristes, indépendantistes)[21].

En , huit Marocains membres d'une cellule soupçonnĂ©e de soutenir des terroristes impliquĂ©s dans les attentats de 2004 ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s en Espagne[22].

Lieux de mémoire

  • Le bois du souvenir (Bosque del Recuerdo), situĂ© dans le parc du Retiro, est formĂ© de 192 arbres, reprĂ©sentant chacun une victime.
  • Un groupe statuaire reprĂ©sentant neuf personnes a Ă©tĂ© Ă©difiĂ© Ă  la gare d'AlcalĂĄ de Henares.
  • Le monument aux victimes du fait face Ă  l'entrĂ©e de la gare de Madrid-Atocha. C'est un grand cylindre translucide sur lequel sont inscrits les noms des personnes ayant perdu la vie dans les attentats, ainsi que des phrases dans diffĂ©rentes langues. Il est possible d'y accĂ©der par le sous-sol.
  • Le monument aux victimes du , Ă©galement appelĂ© Porte de la paix (Puerta de la paz), est situĂ© dans le parc Juan Carlos de Pinto.
  • Monument situĂ© Ă  AlcalĂĄ de Henares.
    Monument situé à Alcalå de Henares.
  • Vue intĂ©rieure du monument situĂ© devant la gare d'Atocha.
    Vue intérieure du monument situé devant la gare d'Atocha.
  • Monument Ă©difiĂ© Ă  Pinto, ville situĂ©e Ă  une vingtaine de kilomĂštres au sud de Madrid.
    Monument édifié à Pinto, ville située à une vingtaine de kilomÚtres au sud de Madrid.

Hommage en musique

ProfondĂ©ment touchĂ© par l'Ă©vĂ©nement, Jordi Savall, cĂ©lĂšbre musicien espagnol, commanda une piĂšce Ă  Arvo PĂ€rt. Ce dernier Ă©crivit donc une Ɠuvre de chƓur Ă  4 voix, Ă  la base du chant mĂ©diĂ©val Da pacem Domine, en mĂ©moire des victimes[23]. Elle fut crĂ©Ă©e en mars 2005, puis rĂ©visĂ©e en faveur du chƓur et d'orchestre en 2006[24].

Notes et références

  1. « L'Espagne toujours traumatisée 10 ans aprÚs les attentats du 11 mars », sur radio-canada.ca, .
  2. (en) Lawrence Wright, « THE TERROR WEB » (version du 10 juillet 2005 sur Internet Archive), The New Yorker, .
  3. (en) Madrid Bomber Shown to Have Curious Link to Spanish Government Bomb Squad, London Times, .
  4. Maroc : EnquĂȘte sur les attentats de Madrid : Abdelmajid Bouchar arrĂȘtĂ© Ă  Belgrade, Info du Maroc.
  5. (es) Los agugeros negros del 11-M et autres articles de Fernando Mugica dans El Mundo.
  6. (es) blog de Luis Del Pino.
  7. (es) Las sombras del 11-M, Documentaire diffusé par Telemadrid, Luis del Pino.
  8. (es) « La reina, el principe y letizia en los hospitales », sur elmundo.es,
  9. (es) « Concentraciones en toda españa, Los españoles salen a la calle sin esperar a la manifestación de mañana a las 19.00 », sur elmundo.es,
  10. Son compte rendu au jour le jour et son enregistrement vidéo est disponible sur datadiar.tv : Retransmisión en directo de la Sentencia del Juicio por los atentados del 11 de marzo de 2004 - Datadiar.com.
  11. RTL infos le 15/2/2007.
  12. Espagne - attentats de Madrid : enjeu politique du procĂšs, Latin Reporters, .
  13. résumé détaillé du verdict repris par datadiar.tv.
  14. résumé du verdict par rsr.ch.
  15. « 40 000 ans de prison qui équivalent à 40 ans », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  16. https://www.lalibre.be/international/2006/04/12/le-gsm-qui-accuse-youssef-belhadj-BUO3IGGCE5D3JK4MTQ3J6VRYOQ/
  17. Jugement 503/2008 du accessible Ă  partir du site du tribunal suprĂȘme.
  18. « Attentats de Madrid en 2004: acquittement en appel pour quatre des condamnés », sur france24.com, (version du 18 juillet 2008 sur Internet Archive)
  19. « Attentats de Madrid: le tribunal suprĂȘme espagnol acquitte quatre autres personnes », sur nouvelobs.com, (version du 12 octobre 2008 sur Internet Archive)
  20. (en-US) « Attentats du 11 mars à Madrid: Rachid Aglif renvoyé au Maroc aprÚs sa peine », sur Le Desk (consulté le )
  21. « Un service de renseignement contre le prosélytisme », sur leparisien.fr, .
  22. DémantÚlement d'un réseau lié aux attentats de Madrid , France 24, .
  23. Notice de la bibliothĂšque nationale de France
  24. Notice du Centre Pompidou

Bibliographie

  • Jean Chalvidant, La manipulation, Madrid 11 mars, , (ISBN 2-84478-316-3).
  • Guy Lochard, « Les attentats de Madrid du et leurs lectures nationales », in HermĂšs no 46, 2006.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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