Ascros
Ascros [askÊÉs] est une commune française situĂ©e dans le dĂ©partement des Alpes-Maritimes en rĂ©gion Provence-Alpes-CĂŽte d'Azur. Ses habitants sont appelĂ©s les Ascrossois.
Ascros | |||||
Vue sur le village en venant de Toudon. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
RĂ©gion | Provence-Alpes-CĂŽte dâAzur | ||||
DĂ©partement | Alpes-Maritimes | ||||
Arrondissement | Nice | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Alpes d'Azur | ||||
Maire Mandat |
Vincent Giobergia 2014-2020 |
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Code postal | 06260 | ||||
Code commune | 06005 | ||||
DĂ©mographie | |||||
Gentilé | Ascrossois | ||||
Population municipale |
177 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 10 hab./km2 | ||||
GĂ©ographie | |||||
CoordonnĂ©es | 43° 55âČ 19âł nord, 7° 00âČ 52âł est | ||||
Altitude | Min. 600 m Max. 1 449 m |
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Superficie | 17,74 km2 | ||||
Ălections | |||||
DĂ©partementales | Canton de Vence | ||||
LĂ©gislatives | DeuxiĂšme circonscription | ||||
Localisation | |||||
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : Alpes-Maritimes
GĂ©olocalisation sur la carte : Provence-Alpes-CĂŽte d'Azur
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Liens | |||||
Site web | ascros.fr | ||||
Toponymie
Le nom de la localitĂ© est attestĂ© sous la forme occitane Als CrĂČs et sous la forme de Crocis en 1066[1].
La commune se dit en occitan Als CrĂČs, en italien Ascroso.
Ce toponyme dérive de Cros rappelant une « creux, cavité »[1] ou une « grotte »; ici au pluriel, il rappelle les grottes qui, par le passé, voyaient une procession les jours des Rogations.
Histoire
La commune a livrĂ© de nombreux vestiges : tombes datant de lâĂąge de bronze et de lâAntiquitĂ© (lâEmpire romain), des inscriptions romaines[2], site antique et mĂ©diĂ©val.
Le village est cité sous le nom de « Castrum de Crocis » en 1066. Le nom actuel, Ascros, est adopté en 1760. L'origine du nom est le mot en bas-latin « crosus » qui signifie « dépression ».
Le village actuel situĂ© Ă 1 145 mĂštres dâaltitude dans un site dĂ©fensif. En 1252, un seigneur d'Ascros ou de « Crocquio », Raibaud d'Ascros, s'empare de la seigneurie de Toudon avant d'en ĂȘtre chassĂ©.
C'Ă©tait un ancien fief des barons puis comtes de Beuil.
En 1508, Georges Grimaldi, seigneur de Beuil, et son cousin Jean Grimaldi, seigneur de Levens, s'entendent avec le roi de France Louis XII pour livrer Nice au roi en Ă©change de quelques seigneuries peut-ĂȘtre par l'intermĂ©diaire du gouverneur de Provence dont Georges est le gendre. Cet accord n'aboutit pas. Ils sont alors sommĂ©s de venir s'expliquer devant le gouverneur de Nice, sire de La Pallud. Georges refusa.
Le 5 janvier 1508, dans son chĂąteau de Beuil, son barbier, Esprit Testoris, lui trancha la gorge, peut-ĂȘtre payĂ© par le gouverneur de Nice. Le comtĂ© de Beuil revint alors Ă son frĂšre cadet, HonorĂ©, seigneur d'Ascros. HonorĂ© Ier de Beuil, ami du duc de Savoie, fut nommĂ© gouverneur de Nice et a assurĂ© fidĂšlement la dĂ©fense du comtĂ©.
En 1526, Jean-Baptiste Grimaldi, second fils d'HonorĂ© Ier Grimaldi de Beuil (mort en 1537), seigneur d'Ascros, est accusĂ© par HonorĂ©, seigneur de Les Ferres et seigneur de Gilette, de comploter avec son frĂšre aĂźnĂ© RenĂ© Grimaldi, seigneur de Massoins, contre le duc de Savoie avec le roi de France. Pour se venger, les deux frĂšres mettent le siĂšge devant le chĂąteau de Gilette oĂč se trouve le seigneur de Les Ferres qui rĂ©ussit Ă s'Ă©chapper. Le gouverneur de Nice ayant constatĂ© les troubles, le duc donna ordre de reprendre le chĂąteau de Gilette, ce qui est fait aprĂšs deux mois de siĂšge. Les frĂšres doivent s'enfuir. Leur pĂšre doit demander la clĂ©mence du duc pour ses deux fils et l'obtient par un acte du 6 dĂ©cembre 1529 aprĂšs la paix des Dames. Pendant ce temps, le seigneur de Les Ferres se venge en attaquant Rigaud, en 1528. RenĂ© revenu dans le comtĂ© est Ă©gorgĂ© dans son sommeil par un de ses valets payĂ© par des opposants. Jean-Baptiste intrigua alors avec la France et se dĂ©cide Ă faire la guerre au duc de Savoie.
En août 1543, on le voit parcourir le comté de Nice pour soulever la population contre le duc et semant la terreur, pillant et incendiant les villages qui ne reconnaissent pas le roi de France entre le 11 et le 16 août. Jean-Baptiste Grimaldi de Beuil a été tué en 1544 à la bataille de Cérisoles en combattant pour le roi de France[3].
AprÚs la révolte d'Annibal Grimaldi qui va amener sa condamnation et son exécution en 1621, le chùteau fut rasé par ordre du duc de Savoie Charles-Emmanuel Ier de Savoie. Le fief d'Ascros est donné à un Galléan, puis il passe à la famille Caissoti seigneur de Roubion qui possÚde aussi la seigneurie de Toudon.
En 1793, pendant la bataille de Gilette, 300 hommes campent dans le village.
Outre la culture traditionnelle de cĂ©rĂ©ales, le village vivait aussi de lâĂ©levage dâovins et de caprins. Quelques habitants exploitaient aussi de petites mines et carriĂšres Ă la fin du XIXe siĂšcle.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le village sert de refuge Ă des Juifs mais une rafle conduit Ă trois arrestations.
Politique et administration
Une élection municipale partielle eut lieu en 1999, à la suite d'une trÚs longue crise municipale débouchant sur une dissolution du conseil municipal en conseil des Ministres, amenant à l'élection de Vincent Giobergia.
Depuis le 1er janvier 2014, Ascros fait partie de la communauté de communes des Alpes d'Azur. Elle était auparavant membre de la communauté de communes des vallées d'Azur, jusqu'à la disparition de celle-ci lors de la mise en place du nouveau schéma départemental de coopération intercommunale.
DĂ©mographie
L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[5]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2004[6].
En 2020, la commune comptait 177 habitants[Note 1], en augmentation de 3,51 % par rapport Ă 2014 (Alpes-Maritimes : +1,3 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Des donnĂ©es dĂ©mographiques plus anciennes peuvent ĂȘtre trouvĂ©es dans le livre :
Alain Ruggiero, La population du comté de Nice de 1693 à 1939, Serre éditeur, Nice, 2002 (ISBN 2-86410-342-7)
Lieux et monuments
- Ăglise Saint-VĂ©ran, romane du XIIe siĂšcle, remaniĂ©e. L'Ă©glise a une nef de trois travĂ©es voĂ»tĂ©e en berceau brisĂ© et une abside semi-circulaire voĂ»tĂ©e en cul-de-four. Le clocher latĂ©ral a Ă©tĂ© reconstruit avec un porche d'entrĂ©e.
- Ruine du chùteau féodal des Grimaldi[9].
- Chapelle Sainte-Anne à l'entrée de village, lieu de pÚlerinage.
- Hameau des Crottes Ă l'est du village. une voie romaine y passait. Un sentier mĂšne Ă la chapelle Sainte-Baume.
HĂ©raldique
Blason | ĂcartelĂ© au 1er et 4e, losangĂ© dâargent et de gueules, au 2e dâazur Ă une Ă©toile de huit rais dâor, au 3e du mĂȘme Ă la fasce dâazur. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Notes et références
Notes
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- Ernest NÚgre - 1990 - Toponymie générale de la France - Volume 1 - Page 248
- Paul Veyne, Jean-Claude Passeron, Un vétéran qui fit banqueter un pagus. Nouvelle lecture d'une inscription d'Ascros (Alpes-Maritimes), p. 271-280, Gallia, année 2004, no 61 (lire en ligne)
- Google Livres : Jean Baptiste Toselli, Biographie niçoise ancienne et moderne ou dictionnaire historique, Tome premier A-G, p. 355-358, Nice, 1860
- Site de la préfecture des Alpes-Maritimes, consulté le 20 juin 2008
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'Ăcole des hautes Ă©tudes en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- Georges Barbier, Chùteaux et places fortes du comté de Beuil, p. 187-188, Nice-Historique, 1994, no 11 Lire en ligne
Voir aussi
Bibliographie
- Sylvain GagniÚre, Ascros (Alpes-Maritimes), Gallia Préhistoire, IV, 1961, p. 378.Vue générale du village
- Sylvain GagniÚre, Ascros (Alpes-Maritimes), Gallia Préhistoire, VI, 1963, p. 366-368.
- Yves Bernard, L'annuaire Touristique et Culturel des Alpes-Maritimes et de Monaco, p. 221, Ăditions Campanile, 1997 (ISBN 2912366-003)
- Hervé Barelli, La vallée de L'Estéron, les Savoie, les Grimaldi. Enjeux stratégiques et politiques du XIVe au XVIIe siÚcle, p. 231-239, Nice Historique, no 2008-3, Nice, 2008 (lire en ligne)
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative Ă plusieurs domaines :
- Ressource relative aux organisations :
- Ascros sur le site de l'Institut géographique national
- Ascros sur le site de l'Insee