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Arnaud Langer

Arnaud Langer (Saint-Aubin-Sauges, - Fort-Lamy, ) est un militaire français, nommé Compagnon de la Libération par décret du 20 novembre 1944. Aviateur des Forces aériennes françaises libres, il s'illustre sur les théâtres d'opérations de l'Afrique, du Moyen-Orient et du Front de l'Ouest. À l'issue de la guerre, il devient pilote civil et meurt dans un accident d'avion.

Biographie

Avant-guerre

Arnaud Langer voit le jour le 13 septembre 1919 à Saint-Aubin-Sauges en Suisse d'un père ingénieur[1]. Il est le frère cadet de Marcel Langer, lui aussi Compagnon de la Libération. Très tôt passionné d'aviation, il s'engage dès ses 19 ans dans l'Armée de l'air. Intégré à l'École d'aviation de Châteauroux, il en sort avec un brevet de pilote et se voit rapidement promu caporal-chef, puis sergent peu avant le début de la guerre[2].

Seconde guerre mondiale

Affecté brièvement au Bataillon de l'air no 127, il retourne à l'école de Châteauroux en mai 1940 au moment où cette unité se replie, d'abord à Tarbes puis à Argelès-sur-Mer où les hommes apprennent la signature de l'armistice[3]. Désireux de poursuivre la lutte, il embarque à Port-Vendres en compagnie de son frère Marcel pour se rendre à Oran[1]. Arrivé sur place, il est arrêté par le régime de Vichy mais parvient à s'évader et se rend à Casablanca le 28 juin 1940 et, de là, rejoint Gibraltar où il peut prendre un bateau pour rejoindre l'Angleterre[3]. Engagé dans les Forces aériennes françaises libres, il est affecté au Groupe mixte de combat no 1 du lieutenant-colonel de Marmier avec lequel il participe à l'expédition de Dakar puis à la campagne du Gabon[2]. Muté au Groupe de bombardement no 2, il participe à la guerre du désert en Libye, puis se rend en Syrie où il intègre l'escadrille « Nancy » du Groupe de bombardement Lorraine[3]. Promu sergent-chef en octobre 1941, il est chargé de surveillance maritime et de protection de convois au-dessus de la Méditerranée[1]. Il passe aspirant en septembre 1942 et suit le groupe de bombardement Lorraine en Angleterre où l'unité reçoit plusieurs mois d'entraînement en vue des opérations sur le front de l'ouest[1]. À partir de l'été 1943, Arnaud Langer et le groupe Lorraine participent à des opérations dans le ciel français. Le 16 août, avec le navigateur Pierre Mendès-France et le radio-mitrailleur René Bauden, il effectue un raid sur Denain[1]. Le 3 octobre, il dirige l'un des trois groupes de Douglas A-20 Havoc bombardant en rase-mottes une usine électrique de Chevilly-Larue[2]. Opérant de plus en plus loin dans les lignes ennemies, le groupe Lorraine est amené à bombarder des objectifs sur le sol allemand. Le 25 janvier 1944, Arnaud Langer est blessé aux yeux lors de l'éclatement de son hublot avant[3]. Presque aveugle, il parvient cependant à continuer de piloter son avion et à ramener indemne son équipage avec l'aide de son copilote Romain Gary, lui aussi blessé, qui relate ce fait d'armes dans son livre La Promesse de l'aube[3] - [4]. Promu lieutenant en mars 1944, il prend part aux opérations du débarquement de Normandie. À l'issue de la guerre, il totalise 70 missions et 200 heures de vol[1].

Après-guerre

Maintenu dans l'armée, Arnaud Langer demande à rejoindre la vie civile en septembre 1946 mais reste dans le milieu de l'aéronautique. Engagé comme pilote de ligne à l'Union aéromaritime de transport, il conduit des Douglas DC-4 au-dessus de l'Afrique-Occidentale française et de l'Afrique-Équatoriale française[1]. Le 3 juin 1955, son avion est frappé par la foudre au moment de l'atterrissage et s'écrase à proximité de Fort-Lamy[2]. Tué dans l'accident ainsi que ses deux hommes d'équipage, Arnaud Langer est par la suite inhumé au cimetière des Batignolles à Paris[1].

DĂ©corations

Filmographie

Références

  1. « Biographie - Ordre National de la Libération ».
  2. Jean-Christophe Notin, 1061 Compagnons : histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 978-2-262-01606-7, BNF 37105035).
  3. Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, (ISBN 978-2-35639-033-2).
  4. Romain Gary, La Promesse de l'aube, Paris, Gallimard, (ISBN 978-2-07-014418-1).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Henry Lafont, Aviateurs de la libertĂ© : MĂ©morial des Forces AĂ©riennes Françaises Libres, Vincennes, SHAA, , 320 p. (ISBN 978-2-904521-46-1, BNF 38898116).
  • Vital Ferry, Croix de Lorraine et Croix du Sud 1940-1942 : Aviateurs belges et de la France libre en Afrique, Paris, Editions du Gerfaut, , 286 p. (ISBN 978-2-914622-92-9, BNF 40050213).
  • MĂ©morial des Compagnons - 1940-1945 : Compagnons morts entre le 18 juin 1940 et le 8 mai 1945, Paris, Imprimerie nationale, .
  • Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la LibĂ©ration, Paris, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 978-2-262-01606-7, BNF 37105035).
  • Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la LibĂ©ration, Elytis, , 1230 p. (ISBN 978-2-35639-033-2).
  • Romain Gary, La Promesse de l'aube, Gallimard, , 374 p. (ISBN 978-2-07-036373-5).
  • « Les Forces AĂ©riennes Françaises Libres. Juin 1940 : naissance des FAFL au Moyen-Orient », Icare (revue), no 128,‎ .
  • Yves Morieult, « Les French Flight des escadrilles françaises au sein de la RAF », AĂ©ro Journal, no 33,‎ .
  • Dominique Breffort, « Les Forces AĂ©riennes Françaises Libres et la reconstitution de l'armĂ©e de l'air (1940-1945) », Wing Masters, no HS n°3,‎ .

Liens externes

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