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Armée belge en 1914

L’armée belge au début du XXe siècle est très modeste en comparaison de la puissance militaire de ses voisins allemand et français. Par rapport à ceux-ci, les troupes belges comportent quelques originalités de terminologie et d'organisation.

"La Grande Guerre" ( sĂ©rie de cartes de cigarettes publiĂ© par Cigarretten Bilddienstes Dresden ) - Soldats ennemis : Belges.

La Première Guerre mondiale commence pour le royaume de Belgique le ; son territoire est ensuite presque totalement envahi par les forces armées allemandes (Deutsches Heer), qui instaurent avant l'hiver l' occupation allemande de la Belgique.

Armée de temps de paix

Dernières réformes

Ă€ la suite d'une rĂ©organisation majeure de l'armĂ©e autorisĂ©e par le gouvernement de Broqueville en 1912, l'armĂ©e du royaume se composait de 350 000 hommes (150 000 dans l'active, 130 000 dans les garnisons de forteresse et 70 000 rĂ©servistes et auxiliaires). Cependant, cette rĂ©organisation n'Ă©tait pas encore complète car son achèvement Ă©tait prĂ©vu pour 1926 et seulement 117 000 hommes Ă©taient mobilisables en 1914. A ces effectifs s'ajoutent ceux de la Garde civique, qui s'Ă©levaient Ă  environ 30.000 hommes.

Le commandant en chef de l'armée était le roi Albert Ier. En 1914, son chef d'état-major était le lieutenant-général chevalier de Selliers de Moranville.

Organisation

1re circonscription militaire, Ă  Gand :

  • 2e (en garnison Ă  Gand), 3e (Ostende) et 4e (Bruges) rĂ©giments de ligne ;
  • 3e (Bruges) et 4e (Gand) rĂ©giments de lanciers ;
  • 1er rĂ©giment d’artillerie (Gand).

2e circonscription militaire, Ă  Anvers :

3e circonscription militaire, à Liège :

  • 11e (Hasselt), 12e et 14e (Liège) rĂ©giments de ligne ;
  • 2e rĂ©giment de lanciers (Liège) ;
  • 3e rĂ©giment d’artillerie (Liège).

4e circonscription militaire, Ă  Namur :

5e circonscription militaire, Ă  Mons :

6e circonscription militaire, Ă  Bruxelles :

Effets de la mobilisation

Doublement des unités

L'application en 1914 du plan de mobilisation double les effectifs de l'armée belge : chaque régiment reçoit assez de réservistes pour dédoubler la majorité des unités.

Dans l'infanterie de ligne, chaque régiment passe de trois bataillons de temps de paix (Ier, IIe et IIIe d'« active ») à six, les trois nouveaux bataillons (Ier, IIe et IIIe bis) formant un nouveau régiment. Ces deux régiments sur le pied de guerre forment ensemble une « brigade mixte », mixte car comprenant aussi deux batteries d'artillerie (chacune à quatre canons). Chaque brigade comprend la compagnie de mitrailleurs du régiment d'active, possédant six mitrailleuses.

Composition d'une division

L'armée belge est subdivisée en six « divisions d'armée » (l'équivalent des divisions d'infanterie dans les autres armées), complétées par une division de cavalerie. Chaque division se composait de trois brigades mixtes[note 1], un régiment de cavalerie, un régiment d'artillerie et diverses unités de transport.

La force nominale d'une division variait de 25 500 Ă  32 000 hommes tous grades confondus, avec un effectif total de dix-huit bataillons d'infanterie, un rĂ©giment de cavalerie, dix-huit mitrailleuses et quarante-huit canons[note 2]. Deux divisions (la 2e et la 6e) ont chacune eu un dĂ©tachement additionnel d'artillerie, pour un total de soixante canons.

La division de cavalerie avait deux brigades de deux rĂ©giments chacune, trois batteries Ă  cheval, un bataillon de cyclistes, une compagnie de pionniers-pontonniers cyclistes et des unitĂ©s de support. Son effectif total se montait Ă  2 500 sabres, 450 cyclistes et douze canons[1].

Ordre de bataille

Commandant en chef : Albert Ier, roi des Belges

La 1re division d'armée (en), commandée par le lieutenant-général Baix, est mobilisée en Flandre dans les provinces de Flandre-Orientale et de Flandre-Occidentale, avec son état-major à Gand :

La 2e division d'armée (en), commandée par le lieutenant-général Émile Dossin de Saint-Georges, est mobilisée dans la province d'Anvers, avec état-major à Anvers :

  • 5e brigade mixte (Anvers), avec les 5e et 25e rĂ©giments de ligne, ainsi que deux batteries montĂ©es ;
  • 6e brigade mixte (Anvers), 6e et 26e rĂ©giments de ligne, deux batteries montĂ©es ;
  • 7e brigade mixte (Anvers), 7e et 27e rĂ©giments de ligne, trois batteries montĂ©es ;
  • 4e rĂ©giment de chasseurs Ă  cheval (Louvain) ;
  • 2e rĂ©giment d'artillerie (Lierre), quatre batteries montĂ©es et deux de rĂ©serve ;
  • bataillon de gĂ©nie divisionnaire.

La 3e division d'armée (en), commandée par le lieutenant-général Gérard Leman et mobilisée dans les provinces de Liège et du Limbourg, a son état-major à Liège :

  • 9e brigade mixte (Bruxelles), composĂ©e des 9e et 29e rĂ©giments de ligne, ainsi que de deux batteries montĂ©es ;
  • 11e brigade mixte (Hasselt), 11e et 31e rĂ©giments de ligne, deux batteries montĂ©es ;
  • 12e brigade mixte (Liège), 12e et 32e rĂ©giments de ligne, deux batteries montĂ©es ;
  • 14e brigade mixte (Liège), 14e et 34e rĂ©giments de ligne, deux batteries montĂ©es ;
  • 2e rĂ©giment de lanciers (Liège) ;
  • 3e rĂ©giment d'artillerie (Liège), deux batteries montĂ©es et deux de rĂ©serve ;
  • bataillon de gĂ©nie divisionnaire.

La 4e division d'armée (en), commandée par le lieutenant-général Augustin Édouard Michel du Faing d'Aigremont, est mobilisée dans la province de Namur, avec état-major à Namur :

  • 8e brigade mixte (Laeken), composĂ©e des 8e et 28e rĂ©giments de ligne, ainsi que de deux batteries montĂ©es ;
  • 10e brigade mixte (Namur), 10e et 30e rĂ©giments de ligne, deux batteries montĂ©es ;
  • 13e brigade mixte (Namur), 13e et 33e rĂ©giments de ligne, deux batteries montĂ©es ;
  • 15e brigade mixte (Charleroi), 1er et 4e rĂ©giments de chasseurs Ă  pied, deux batteries montĂ©es ;
  • 1er rĂ©giment de lanciers (Namur) ;
  • 4e rĂ©giment d'artillerie (Tirlemont), deux batteries montĂ©es et deux de rĂ©serve ;
  • bataillon de gĂ©nie divisionnaire.

La 5e division d'armée (en), commandée par le lieutenant-général Adolphe Léon Jules Georges Ruwet, est mobilisée essentiellement dans la province de Hainaut, avec son état-major à Mons :

  • 1re brigade mixte (Gand), avec les 1er et 21e rĂ©giments de ligne, deux batteries montĂ©es ;
  • 16e brigade mixte (Mons), 2e et 5e rĂ©giments de chasseurs Ă  pied, deux batteries montĂ©es ;
  • 17e brigade mixte (Tournai), 3e et 6e rĂ©giments de chasseurs Ă  pied, deux batteries montĂ©es ;
  • 2e rĂ©giment de chasseurs Ă  cheval (Mons) ;
  • 5e rĂ©giment d'artillerie (Louvain), deux batteries montĂ©es et deux de rĂ©serve ;
  • bataillon de gĂ©nie divisionnaire.

La 6e division d'armée (en), commandée par le lieutenant-général Albert Lantonnois van Rode, est mobilisée dans la province de Brabant, avec son état-major à Bruxelles :

  • 18e brigade mixte (Bruxelles), composĂ©e du 1er et 2e rĂ©giments de grenadiers, deux batteries montĂ©es ;
  • 19e brigade mixte (Bruxelles), 1er et 3e rĂ©giments de carabiniers, deux batteries montĂ©es ;
  • 20e brigade mixte (Bruxelles), 2e et 4e rĂ©giments de carabiniers, deux batteries montĂ©es ;
  • 2e rĂ©giment de chasseurs Ă  cheval (Tournai) ;
  • 6e rĂ©giment d'artillerie (Bruxelles), deux batteries montĂ©es, deux Ă  cheval et deux de rĂ©serve ;
  • bataillon de gĂ©nie divisionnaire.

La division de cavalerie, commandée par le lieutenant-général Léon de Witte de Haelen, a son état-major installé à Bruxelles :

En outre, il y avait des garnisons dans les positions fortifiées d'Anvers, de Liège et de Namur, placées sous les ordres d'un commandant local, chaque régiment d'infanterie fournissant trois bataillons de forteresse :

  • Ă  Anvers, un rĂ©giment d'artillerie de cĂ´te Ă  six batteries (quatre d'active et deux de rĂ©serve), un rĂ©giment d'artillerie de place Ă  25 batteries (organisĂ© en cinq bataillons), le parc de siège et le rĂ©giment du gĂ©nie (deux bataillons d'active Ă  quatre compagnies, quatre bataillons de rĂ©serve, deux compagnies de sapeurs-mineurs, une compagnie de pontonniers et une de projecteurs ;
  • Ă  Liège, quatre bataillons d'artillerie, soit douze batteries d'active et trois batteries de rĂ©serve, ainsi qu'un bataillon de gĂ©nie (Ă  trois compagnies : de pontonniers, de sapeurs-mineurs et de tĂ©lĂ©graphistes) ;
  • Ă  Namur, trois bataillons d'artillerie, soit neuf batteries d'active et trois de rĂ©serve, ainsi qu'un bataillon de gĂ©nie (trois compagnies)[2].

Notes et références

Notes

  1. Les 3e et 4e divisions, gardiennes de Liège et de Namur, disposaient de 4 brigades mixtes.[1]
  2. Les canons sont de 75 mm. Il était prévu de doter les régiments d'artillerie divisionnaire de groupes d'obusiers légers, mais ils n'avaient pas encore été formés à cette date.[1]

Références

  1. Colonel Willy Breton, in « L’épopĂ©e Belge dans la Grande Guerre Â», page 22.
  2. (en) « Belgian Army Order of Battle 1914, by Mark Conrad, 1992 », sur http://marksrussianmilitaryhistory.info/.

Voir aussi

Bibliographie

  • Étienne Gilbart, La Guerre de 1914 : l'action de l'armĂ©e belge pour la dĂ©fense du pays et le respect de sa neutralitĂ©, rapport du commandant de l'armĂ©e (pĂ©riode du 31 juillet au 31 dĂ©cembre 1914, Paris, librairie Chapelot, (lire en ligne).
  • Paul HeuzĂ© (Dir.), L’ÉpopĂ©e Belge dans la Grande Guerre, Paris, librairie Aristide Quillet, , 352 p..
  • « Order of battle of the Belgian Army in August 1914 », dans J. E. Edmonds, History of the Great War: Military Operations, France and Belgium 1914, Macmillan & Co., Londres, 1922.

Articles connexes

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