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Arabel

L’Arabel est un radar de conduite de tir de lutte antiaérienne de type tridimensionnel à balayage électronique, produit par le groupe français Thales de 1989 à 2014. Destiné à la conduite de tir des missiles Aster, il est en service au sein de l’armée de l’air et de la Marine nationale françaises, de l’armée de terre italienne et de la marine royale saoudienne. Sa version navale équipe notamment les frégates de classe La Fayette et le porte-avions Charles de Gaulle.

Arabel
Description de cette image, également commentée ci-après
Arabel terrestre
Pays d'origine France
Mise en opération 1999
Quantité produite 18 (version terrestre)
9 (version navale)
Type Radar tridimensionnel Ă  balayage Ă©lectronique
Transmetteur Semi-conducteurs
Fréquence Bande X
Largeur de faisceau 2° (horizontal), 70° (vertical), rotation à 360°
RPM 60
PortĂ©e 70 km (aĂ©ronefs)
20 km (missiles)
Élévation -10° à 75°

Historique

Origines

L’origine du radar Arabel remonte Ă  un accord conclu entre la Direction gĂ©nĂ©rale de l'armement, Thomson-CSF et l’AĂ©rospatiale en 1982 sur un financement Ă  d’études pour 1,5 million de francs[1]. Celles-ci, qui devaient s’intĂ©grer dans un programme commun avec le Royaume-Uni et l’Allemagne, intitulĂ© SA-90/SAN-90, sont poursuivies par les seules parties françaises après l’échec de celui-ci. Elles portent sur un radar destinĂ© Ă  conduire le tir des missiles Aster, le système complet Ă©tant baptisĂ© SAAM (Système Anti-Air Missile) et SAMP (Sol-Air Moyenne PortĂ©e). En 1988, l’Arabel est choisi comme radar de dĂ©fense antiaĂ©rienne principal du futur porte-avions Charles de Gaulle et des futures frĂ©gates furtives de Classe La Fayette[2].

À la création d’Eurosam en 1989, l’Italie signale son intérêt pour le projet, et des négociations commencent avant d’échouer sur l’exigence italienne d’une intégration pour moitié au développement du système SAAM ; ce qui conduit ce pays à privilégier le radar EMPAR pour ses propres systèmes navals. Plus tard, le Royaume-Uni et l’Espagne négocient également une participation au projet, qui échoue à la suite du retrait de l’Espagne[2].

Essais et entrée en service

Si les expĂ©rimentations avec des prototypes commencent dès 1989, les caractĂ©ristiques dĂ©finitives du radar sont fixĂ©es en 1993. Le premier essai de la version dĂ©finitive a lieu cette mĂŞme annĂ©e, et le premier tir d’un Aster dirigĂ© par un Arabel a lieu en 1995. Les essais de la version navale ont lieu Ă  bord du bâtiment d’essais et d’expĂ©rimentations ĂŽle d'OlĂ©ron de 1997 Ă  1999, annĂ©e oĂą une interception d’une cible Ă©voluant Ă  près de Mach 1 Ă  50 m d’altitude est rĂ©ussie[3] - [4].

Le premier Arabel de série est livré en 1997 pour être installé sur le Charles de Gaulle. La première commande à l’international a lieu la même année, à la suite de la signature du contrat Sawari II en 1994 ; les Saoudiens demandant, lors de la commande de leur troisième frégate, à ce que l’Arabel soit également installé sur les deux premières. Les premières commandes d’Arabel en version terrestre, dans le cadre du système SAMP/T, sont effectuées par la France et l’Italie en 1998. Les commandes définitives de systèmes terrestres pour ces deux pays sont effectuées via l’OCCAR en novembre 2003, et portent sur douze systèmes pour la France et six pour l’Italie. Leurs livraisons s’étalent de 2007 à 2014[3].

En octobre 2010, un Arabel installé au centre DGA Essais de missiles de Biscarrosse permet l’interception d’une cible simulant un missile balistique à moyenne portée[3].

Échecs à l’export

L’Arabel a été proposé à l’export au Danemark, en 2006, qui y a préféré le SMART-L ; et au Royaume-Uni, en 2008, qui y a préféré une variante du SMART-L, le S1850M. En 2009, la Finlande y a préféré le NASAMS de Kongsberg[3].

Caractéristiques

L’Arabel est un radar tridimensionnel Ă©quipĂ© d’une antenne Ă  balayage Ă©lectronique passive rotative, tournant au rĂ©gime de 60 tr/min. Son faisceau, de 2° en azimut, peut balayer jusqu’à 70° en Ă©lĂ©vation. La frĂ©quence d’émission, en bande X, peut varier par paliers supĂ©rieurs Ă  10% de la gamme de frĂ©quences possibles. La puissance, le format du signal et les autres caractĂ©ristiques radioĂ©lectriques sont contrĂ´lĂ©es informatiquement[5].

Ă€ un mĂŞme moment, le radar peut suivre jusqu’à 50 cibles diffĂ©rentes et dans toutes les directions, et permettre l’engagement de chacune par un missile Aster. Cela lui permet de contrer les attaques par saturation, y compris dans un environnement de guerre Ă©lectronique[5].

Arabel naval

La version navale de l’Arabel est employĂ©e dans le cadre du système SAAM (système anti-air missile), oĂą elle est employĂ©e avec des missiles Aster 15. Elle permet la dĂ©tection de missiles antinavires Ă©voluant jusqu’à mach 2,5 et manĹ“uvrant avec des accĂ©lĂ©rations jusqu’à 15 g, y compris en cas d’approche au ras des vagues ou d’attaque plongeante. En plus de la dĂ©fense antimissile, l’Arabel naval offre des capacitĂ©s de dĂ©fense antiaĂ©rienne[6].

L’antenne doit ĂŞtre montĂ©e Ă  une hauteur supĂ©rieure Ă  25 mètres au dessus du niveau de la mer. Le système peut ĂŞtre intĂ©grĂ© sur des navires lĂ©gers, Ă  partir de 2 000 tonnes[6].

Arabel terrestre

La version terrestre de l’Arabel est employée dans le cadre du système Système sol-air moyenne portée/terrestre (SAMP/T) - Mamba, où elle est employée avec des missiles Aster 15 ou 30. Par rapport à la version navale, elle dispose d’une électronique adaptée aux performances supérieures de l’Aster 30, et permet la défense antimissile, y compris contre les missiles balistiques tactiques, les missiles approchant à basse altitude, ou les missiles anti-radar, ainsi que la défense antiaérienne[6].

Le système est conditionnĂ© sous forme de shelter avec antenne escamotable, montĂ© sur camion, habituellement des Renault TRM 10000. L’ensemble du système SAMP/T est aĂ©rotransportable par Lockheed C-130 Hercules ou par C-160 Transall ; après dĂ©ploiement, le système peut ĂŞtre opĂ©rationnel en 45 minutes. Chaque Arabel peut contrĂ´ler jusqu’à quatre lanceurs Aster, Ă  l’aide d’un circuit de transmission doublement redondant[6].

Pays utilisateurs

Références

  1. Forecast International, Funding, p. 5.
  2. Forecast International, Program Review, p. 3.
  3. Forecast International, p. 4.
  4. « Une histoire du bâtiment Ile d'Oléron », sur Netmarine.net (consulté le ).
  5. Forecast International, p. 2.
  6. Forecast International, Variants/Upgrades, p. 3.
  7. Forecast International, Contract/Orders & Options, p. 5.
  8. Laurent Lagneau, « La protection des unités de mêlée de l’armée de Terre contre les menaces aériennes fait débat », sur Opex 360, (consulté le ).
  9. Forecast International, Worldwide Distributions/Inventories, p. 6.

Liens externes

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