Antonin Betbèze
Antonin Betbèze (Juillan, - Nice, )[1] est un militaire français, Compagnon de la Libération. Déjà engagé avant le début de la Seconde Guerre mondiale, il participe à la bataille de France au cours de laquelle il est fait prisonnier par les Allemands. Après plusieurs évasions et réincarcérations, il parvient à rallier la France libre avec laquelle il reprend le combat, participant notamment à la Libération de Paris. Après la guerre, passé dans l'armée de l'air, il commande plusieurs bases aériennes avant de prendre sa retraite.
Antonin Betbèze | |
Naissance | Juillan (Hautes-Pyrénées) |
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Décès | Nice (Alpes-Maritimes) |
Origine | France |
Allégeance | République française Forces françaises libres |
Arme | Infanterie Armée de l'air |
Grade | Colonel |
Années de service | 1931 – 1965 |
Conflits | Seconde Guerre mondiale Guerre d'Algérie |
Distinctions | Commandeur de la Légion d'Honneur Compagnon de la Libération Croix de guerre 1939-1945 Croix de la Valeur militaire |
Biographie
Jeunesse et engagement
Antonin Betbèze naît le au sein d'une famille de cultivateurs de Juillan dans les Hautes-Pyrénées[2]. Après avoir obtenu son baccalauréat, il se destine à la marine marchande mais son service militaire effectué de 1931 à 1933 le convainc de choisir la carrière des armes[3]. Il s'engage donc en avril 1934 dans les rangs du 6e régiment de tirailleurs sénégalais[4]. Servant au Maroc pendant trois ans, il est promu caporal puis sergent et finit par être admis à l'école d'officiers de Saint-Maixent-l'École en 1938[3].
Seconde guerre mondiale
Sorti de l'école d'officier avec le grade de sous-lieutenant, il est affecté le au 6e régiment d'infanterie coloniale[2]. À peine arrivé dans son nouveau régiment, Antonin Betbèze est engagé dans les premiers combats de la Seconde Guerre mondiale lors de l'offensive de la Sarre en forêt de Warndt[4]. Il est ensuite impliqué dans la bataille de France en et se distingue en participant à plusieurs contre-attaques vers les troupes allemandes[3]. Le , dans l'Aisne, il se retrouve encerclé avec les hommes de sa section mais poursuit le combat jusqu'au corps à corps[2]. Capturé par la Wehrmacht, il est transféré en Pologne et incarcéré à l'Oflag II-D[3]. Tentant dès son arrivée de s'évader, il échoue à six reprises avant d'y parvenir en [3]. Réussissant à rejoindre la France, il entre en contact avec la résistance mais il est arrêté par la Gestapo le à la suite d'une dénonciation[4]. En cours de transfert vers le camp de Royallieu, il parvient à nouveau à fausser compagnie à ses geôliers à Toulouse et gagne l'Espagne où il est cette fois arrêté et incarcéré par les troupes franquistes[3]. À nouveau évadé le 1er novembre, il réussit à passer en Algérie et rallie les Forces françaises libres[4]. Il est alors envoyé à Londres et affecté au BCRA puis au 2e régiment de chasseurs parachutistes[3].
Entraîné au parachutisme, il est gravement blessé le lors d'un exercice de saut où, son parachute s'étant mis en torche, il se fracture la colonne vertébrale[2]. Toujours désireux de poursuivre la lutte, il quitte prématurément l'hôpital et passe en France où il rejoint le 2e RCP en Bretagne[2]. Il s'illustre à la tête d'un groupe de neuf hommes en s'emparant d'un poste de DCA allemand à Nostang puis en menant des patrouilles offensives à Ploërmel[4]. À la fin du mois d', il est affecté au groupe du colonel Rémy et participe à la libération de Paris en occupant l'hôtel Majestic, siège du commandement militaire allemand en France[3]. Le mois suivant, détaché auprès de l'US Army, commande des patrouilles entre Autun et Chalon-sur-Saône[2]. Nommé commandant-adjoint du 2e RCP, il combat ensuite lors de la bataille des Ardennes en hiver 1944-1945[2]. Le , Betbèze est parachuté sur les Pays-Bas près de la ville de Westerbork[3]. Apprenant l'existence d'un poste de commandement allemand à proximité, il décide de l'attaquer en plein jour avec ses vingt hommes et y élimine le général responsable de la protection anti-parachutistes en Hollande ainsi que son état-major[3]. Il parvient ensuite à se replier et à rejoindre ses lignes.
Après-guerre
Une fois la guerre terminée, Antonin Betbèze est soigné pendant de longs mois des blessures subies à l'entraînement et à la guerre[2]. Il est finalement réintégré en 1953, entrant dans l'armée de l'air[2]. Promu commandant, il prend la tête de la base-école de Caen où sont formés les élèves-officiers de réserve et les fusiliers de l'air[3]. En 1960, après avoir été promu lieutenant-colonel, il devient le commandant de la base aérienne d'Alger puis est affecté à l'état-major des forces aériennes d'Algérie en 1962[4]. Après un passage à l'état-major de la 4e région aérienne à Aix-en-Provence, il est muté à la tête de la base aérienne de Lahr où il prend sa retraite en 1965 avec le grade de colonel[3]. Antonin Betbèze meurt le à Nice et est inhumé dans son village natal de Juillan[2].
DĂ©corations
Publications
- Antonin Betbèze, Qui ose gagne., Éditions du CEP, .
Hommages
- À Juillan, sa ville natale, une place a été baptisée en son honneur[5].
Références
- État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
- « Biographie - Ordre National de la Libération »
- Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, (ISBN 978-2-35639-033-2)
- Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : histoire des Compagnons de la Libération, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 978-2-262-01606-7)
- « Place Antonin Betbeze à Juillan », sur Google Maps (consulté le )
Bibliographie
- Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2).
- Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, , 1230 p. (ISBN 2-356-39033-2).