Accueil🇫🇷Chercher

Antonin Betbèze

Antonin Betbèze (Juillan, - Nice, )[1] est un militaire français, Compagnon de la Libération. Déjà engagé avant le début de la Seconde Guerre mondiale, il participe à la bataille de France au cours de laquelle il est fait prisonnier par les Allemands. Après plusieurs évasions et réincarcérations, il parvient à rallier la France libre avec laquelle il reprend le combat, participant notamment à la Libération de Paris. Après la guerre, passé dans l'armée de l'air, il commande plusieurs bases aériennes avant de prendre sa retraite.

Biographie

Jeunesse et engagement

Antonin Betbèze naît le au sein d'une famille de cultivateurs de Juillan dans les Hautes-Pyrénées[2]. Après avoir obtenu son baccalauréat, il se destine à la marine marchande mais son service militaire effectué de 1931 à 1933 le convainc de choisir la carrière des armes[3]. Il s'engage donc en avril 1934 dans les rangs du 6e régiment de tirailleurs sénégalais[4]. Servant au Maroc pendant trois ans, il est promu caporal puis sergent et finit par être admis à l'école d'officiers de Saint-Maixent-l'École en 1938[3].

Seconde guerre mondiale

Sorti de l'école d'officier avec le grade de sous-lieutenant, il est affecté le au 6e régiment d'infanterie coloniale[2]. À peine arrivé dans son nouveau régiment, Antonin Betbèze est engagé dans les premiers combats de la Seconde Guerre mondiale lors de l'offensive de la Sarre en forêt de Warndt[4]. Il est ensuite impliqué dans la bataille de France en et se distingue en participant à plusieurs contre-attaques vers les troupes allemandes[3]. Le , dans l'Aisne, il se retrouve encerclé avec les hommes de sa section mais poursuit le combat jusqu'au corps à corps[2]. Capturé par la Wehrmacht, il est transféré en Pologne et incarcéré à l'Oflag II-D[3]. Tentant dès son arrivée de s'évader, il échoue à six reprises avant d'y parvenir en [3]. Réussissant à rejoindre la France, il entre en contact avec la résistance mais il est arrêté par la Gestapo le à la suite d'une dénonciation[4]. En cours de transfert vers le camp de Royallieu, il parvient à nouveau à fausser compagnie à ses geôliers à Toulouse et gagne l'Espagne où il est cette fois arrêté et incarcéré par les troupes franquistes[3]. À nouveau évadé le 1er novembre, il réussit à passer en Algérie et rallie les Forces françaises libres[4]. Il est alors envoyé à Londres et affecté au BCRA puis au 2e régiment de chasseurs parachutistes[3].

Entraîné au parachutisme, il est gravement blessé le lors d'un exercice de saut où, son parachute s'étant mis en torche, il se fracture la colonne vertébrale[2]. Toujours désireux de poursuivre la lutte, il quitte prématurément l'hôpital et passe en France où il rejoint le 2e RCP en Bretagne[2]. Il s'illustre à la tête d'un groupe de neuf hommes en s'emparant d'un poste de DCA allemand à Nostang puis en menant des patrouilles offensives à Ploërmel[4]. À la fin du mois d', il est affecté au groupe du colonel Rémy et participe à la libération de Paris en occupant l'hôtel Majestic, siège du commandement militaire allemand en France[3]. Le mois suivant, détaché auprès de l'US Army, commande des patrouilles entre Autun et Chalon-sur-Saône[2]. Nommé commandant-adjoint du 2e RCP, il combat ensuite lors de la bataille des Ardennes en hiver 1944-1945[2]. Le , Betbèze est parachuté sur les Pays-Bas près de la ville de Westerbork[3]. Apprenant l'existence d'un poste de commandement allemand à proximité, il décide de l'attaquer en plein jour avec ses vingt hommes et y élimine le général responsable de la protection anti-parachutistes en Hollande ainsi que son état-major[3]. Il parvient ensuite à se replier et à rejoindre ses lignes.

Après-guerre

Une fois la guerre terminée, Antonin Betbèze est soigné pendant de longs mois des blessures subies à l'entraînement et à la guerre[2]. Il est finalement réintégré en 1953, entrant dans l'armée de l'air[2]. Promu commandant, il prend la tête de la base-école de Caen où sont formés les élèves-officiers de réserve et les fusiliers de l'air[3]. En 1960, après avoir été promu lieutenant-colonel, il devient le commandant de la base aérienne d'Alger puis est affecté à l'état-major des forces aériennes d'Algérie en 1962[4]. Après un passage à l'état-major de la 4e région aérienne à Aix-en-Provence, il est muté à la tête de la base aérienne de Lahr où il prend sa retraite en 1965 avec le grade de colonel[3]. Antonin Betbèze meurt le à Nice et est inhumé dans son village natal de Juillan[2].

DĂ©corations

Publications

  • Antonin Betbèze, Qui ose gagne., Éditions du CEP, .

Hommages

  • Ă€ Juillan, sa ville natale, une place a Ă©tĂ© baptisĂ©e en son honneur[5].

Références

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. « Biographie - Ordre National de la Libération »
  3. Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, (ISBN 978-2-35639-033-2)
  4. Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : histoire des Compagnons de la Libération, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 978-2-262-01606-7)
  5. « Place Antonin Betbeze à Juillan », sur Google Maps (consulté le )

Bibliographie

  • Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la LibĂ©ration, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2).
  • Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la LibĂ©ration, Elytis, , 1230 p. (ISBN 2-356-39033-2).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.